D'YPRES.
46me Année.
Mercredi 26 Novembre 1862.
No
4,711.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
Il n'y a plus de doute que la candidature du
prince Alfred au trône de Grèce ne tende
prendre les proportions d'une complication
européenne. C'est presque la seule dont on parle
aujourd'hui- Toutes les autres s'effacent devant
elle. Toutefois, elle n'a pas de caractère officiel
encore et il serait difficile de dire quelle part
le gouvernement anglais a aux manifestations
par lesquelles elle se propage et s'accrédite.
Tout ce qu'on sait, c'est que le parti qui la
soutient "déploie le zèle le plus ardent, non-
seulement au sein de la population hellénique,
mais aussi parmi les colonies grecques qui se
sont répandues chez les nations commerciales
et maritimes. Le cabinet de Saint Pétersbourg,
a jugé la circonstance assez grave pour pro
tester formellement, Londres et Paris,
contre une élection que ne permettent pas
les stipulations solennelles de i83o. De son
côté, on le sait, la France a demandé des expli
cations au comte. Russell.
On écrit de Rome que le prince royal de
Prusse a fait une visite officielle au roi de
Naples. Une visite officielle, disons-nous, car
S- A. R. était en uniforme, avec le grand
cordon de l'ordre napolitain de Saint Ferdi
nand; et le ministre de Prusse accrédité auprès
du SouverainPontife l'accompagnait De son
côté, dit la Gazeirerte France, le Roi était aussi
en uniforme, entouré par tes hauts dignitaires
de sa cour, et avait ses côtés son ministre des
affaires étrangères. La visite s'est prolongée
assez pour donner le temps aux augustes per
sonnages d'entamer une conversation d'un cer
tain intérêt. Il paraît que le prince aurait
abordé la question napolitaine et n'aurait pas
caché au Roi la pénible impression reçue dans
son court séjour Naplesil aurait même
rapporté au Roi les plaintes que beaucoup de
Napolitains sont venus lui exposer bord de
/'Osborne sur l'état misérable du pays. Dans la
même journée, le Roi a rendu visite au prince
ayant parmi les personnes de sa suite son
ministre des affaires étrangères et le prince
d'A/lamonte, son ambassadeur près du Saint-
Siège apostolique.
Ce n'est pas moins de quatre vingt deux-
mille hommes que le gouvernement piémonlais
entretient dans les provinces napolitaines. Le
journal ministériel de Turin, la Discussioue, en
convient, sous la date du 2 1.11 ajoute que
la Sicile est occupée par 5o,ooo hommes; de
sorte qu'il faut au Piémont, 172,000 soldats,
sans compter les gardes nationaux et sans
doute les carabiniers ou gendarmes, pour main
tenir l'annexion dans le royaume de Naples!
L'annexion, non pas l'ordre; encore moins
la liberté!
Décidément il n'y a plus de lettres de l'Italie
méridionale qui ne confirment ce qui a été dit
depuis quelques jours d'une recrudescence mar
quée du brigandage. L'importance de l'échec
subi par le capitaine piémonlais Rota, les
derniers succès du chef royaliste Caruso, les
mouvements des bandes dans la terre d'Otrante
et dans la terre de Bari, tout cet ensemble de
faits que nous avons d'abord recueillis partiel
lement, et que nous résumons ici en peu de mots,
est attesté de nouveau aujourd'hui par des
correspondances de Naples. Malheureusement
nous avons dire aussi que la guerre prend
plus que jamais un caractère déplorable de
cruauté et de haine. De terribles représailles
sont exercées de part et d'autre. Toutefois c'est
notre devoir de ne pas laisser oublier que
ce sont les aveugles instruments de l'annexion
qui les ont provoquées par leurs attentats. Les
noms des Pinelli, des Fantoni, des Fumel
étaient fameux avant que les insurgés eussent
fait couler le sang ailleurs que sur les champs
de bataille.
Une dépêche d'Egypte apporte une nouvelle
intéressante et qui apprend que la question de
pet cernent de l'isthme de Suez vient de recevoir
un commencement considérable de solution. Le
grand canal maritime est creusé dans la pre
mière partie de son parcours. Vingt cinq mille
ouvriers ont depuis quelques mois achevé cet
immense travail, et les eaux de la Méditerranée
coulent maintenant, sur une étendue de soixante
quinze kilomètres, de Port Sa'id jusqu'au lac
Timsafi. qui est situé, comme on sait, vers
le milieu de l'isthme. Encore quarante kilomè
tres environ de travauxet l'œuvre sera
accomplie.
Quatre centres principaux marqueront cette
admirable voie de communication Port Sa'id,
l'entrée du canal; le lac Timsah, dans l'in
térieur de l'isthme; la ville de Suez, au débou
ché du canal, dans la mer Rouge; la ville
d'Aden, qui donne son nom au golfe par lequel
la mer Rouge s'ouvre sur l'océan Indien. Le
vaste lac Timsah sera mi chemin le port de
ravitaillement pour les navires engagés dans
le canal. C'est ce point important que les
travaux sont en ce moment parvenus; on peut
dire que le plus difficile est fait et qu'avant peu
la grande entreprise dont se sont préoccupés les
Pharaons, les Ptolémées, la puissance romaine,
et, dans les temps modernes, Leibnilz et Louis
XIV, sera heureusement accomplie grâce la
ténacité persévérante et forte d'un Français,
qui aura bien mérité de l'avenir.
r "Tt
Après de courtes observations, la Chambre a
voté, par 65 voix contre 4, le projet de loi ouvrant
au département de l'intérieur on crédit de 5oo,ooo
fr. desliué venir en aide aux communes qui ont
été affectées par la crise cotonuière.
Deux motions d'ordre ont été faites l'nne par
M. li y m a 11 sl'autre par M. Goblet. Sur la pro
position de M. Hyinans, l'assemblée a décidé que la
pétition d'Anvers concernant le port d'armes des
soldats en dehors du service serait l'objet d'un
prompt rapport il a été décidé aussi, la demande
de \1. Loos, qu'un jour spécial serait fixé pour la
discussion de cette pétition, M. Goblet a inter
pellé le gouvernement sur tin fait dont certains
journaux ont entretenu le public, et qui se rap
porte a l'administration des douanes. Il s'agit
d'un ballot de livres <1 l'adresse d'un libraire de
Bruxelles, ballot dans lequel se trouvaient des
brochures obscènes. L'incident a été clos quand
M. le ministre des finances a informé la Chambre
que le ballot avait été restitué son destinataire.
On lit dans le Précurseur d'Anvers
Nous apprenons qu'un meetiDg doit se réunir
cette semeine dans les salles réunies du théâtre des
Variétés. Le jour de cette réunion sera ultérieure
ment oxé par la commission des servitudes.
Le sons-comité de la 1" section de l'Assoca-
tioD libérale s'est prononcé samedi soir, l'unani
mité moins deux voix, dans le sens de l'abstention
du corps électoral aux prochaines élections com
munales.
Le sous-comité de la 4° section a émis on vote
dans le sens de la réélection de tous les conseillers
démissionnaires et du remplacement de M. Best par
M. Van Beers, profeseur a l'Athénée royal d'An-
ACTES OFFICIELS.
Par arrêté royal du 29 octobre, le capitaine de
deuxième classe E.-L.-8.-G. Van Rode, du régi
ment des grenadiers, est nommé aide de camp du
général-major commandant la 2° brigade de la 4°
division d'infanterie.
Par arrêté du 8 novembre, M. V. R.-J.
Haseleer, dont la démission de sons-lieutenant
d'infanterie a été acceptée par arrêté royal dt| i4
octobre dernier, est réintégré dans son ancien
grade. Il prend rang la date do présent arrêté.
Par art été royal du 21 novembre, M. Mast,
chef de division au gouvernement provincial de la
Flandre orientale, est délégué pour remplir pro
visoirement les fonctions de commissaire de l'arron
dissement de Gand.
NÉCROLOGIE.
On annonce de Rome la mort de la mère du
cardinal Antonelli, décédée l'âge de go aus.
NOUVELLES DIVERSES.
Le fait qui suit, dit |on journal de Bruxelles,
prouve une fois de plus que tous les pensionnaires
de la Cambre ne sont pas précisément des pauvres
qui ont besoin de l'assistance officielle. Il y a quel
ques jours, un ouvrier peintre, nommé Désiré Van
Rompaey, âgé de 27 ans, demeurant Bruxelles,
rue du Châssis, 16, a été arrêté; il est actuellement
détenu a Matines. Lors de son arrestation, il était
nanti d'une somme de 700 800 fr. en monnaie
de nickel. Obligé de faire connaître comment il se
trouvait en possession d'une somme aussi forte, il
finit par avouer que cet argent provenait d'une
trouvaille qu'il avait faite chez la nommée Jeanne
Verreecken, occupant la chambre contiguë la
sienne, et actuellement recluse au dépôt de men
dicité de la Cambre.
L'oovrier prétendit qu'il s'était introduit acci
dentellement dans la chambre de sa voisine, qui
n'est séparée de la sienne que par une faible cloi
son construite en lattes et recouverte des deux côtés
d'une couche de chaux. Un jour, rentrant en état
d'ivresse, il tomba contre la cloison et la traversa
de part en part; il euita aiusi dans la chambre, dont