D'YPRES.
46me Année
M» 4,712.
REVUE POLITIQUE.
M Rattazzi a voulu jouer une
comédie en deux journées dans
l'affaire des interpellations qui oc
cupent en ce moment la Chambre
des députés de Turin. Il a pris une
journée pour répondre aux critiques
dirigées contre sa politique l'inté
rieur; il lui a fallu une seconde
journée pour traiter les questions
relatives sa politique extérieure.
La comédie ministérielle a dû se ter
miner jeudi. Le télégraphe ne nous
parle que de la première partie de
la justification de M. Rattazzi Ce
que nous voyons de plus clair dans
ce qu'il rapporte, c'est que le prési
dent du conseil a parlé quatre heures
durant, et qu'il n'a cependant traité
que la question intérieure. M. Rat
tazzicela va sans dire, a soutenu
qu'il avait usé de son pouvoir avec
équité, avec habileté, avec succès; il
a même protesté qu'il avait rendu
Sarnico et Aspromonle de grands
services au pays. Nous ne voulons
ni le contredire ni le contrister sur
ce point; c'est l'affaire de l'opposition
et de la Chambre Deux passages de
son discours méritent seuls d'être si
gnalés: Dans le premier, il parait
avoir renié la gauche assez fièrement;
le second a eu pour but d'exhorter
l'assemblée sauvegarder avant
tout les principes et les institutions.
C'était là évidemment un essai de
conciliation avec les dissidents de la
majorité. A-t-il réussi? C'est ce que
nous ne saurions dire. Eu tout cas,
on peut affirmer que si le ministère
est embarrassé, l'opposition ne l'est
pas moins.
Le Morning-Post rend compte,
dans une correspondance de Rome,
de la visite faite au Souverain-Pontife
par le prince de Galles et le prince
royal de Prusse, en ne pouvant s'em
pêcher de signaler tout ce qu'il y a de
remarquable dans cette démarche
respectueuse des deux héritiers des
principaux trônes protestants du
inonde l'égard du Chef auguste de
la religion catholique.
Il faut prendre bonne note d'une
déclaration qui termine l'article pu-
blé jeudi par le Morning-Post sur la
question grecque. Cette feuille dit
qu'au cas où le prince Alfred serait
choisi par les Grecs, le gouvernement
anglais c. nsultera non-seulement
ses propres intérêts et ceux des Grecs,
mais aussi les grandes puissances
d'Europe.
La Gazette de Vienne dément les
bruits d'une prochainepromulgation
du statut pour la Vénétie. Le cabinet
autrichien s'occupe de celte grave
question et lui donnera une solution
d s que les circonstances le lui per
mettront.
La Gazette de Spener assure que
le représenlant des Pays-Bas,
Vienne, a réclamé contre l'intention
du gouvernement de porter 7 p c.
l'impôt sur les coupons de la dette
publique, 400 millions d'obligations
de la dette autrichienne étant entre
les mains de sujets néerlandais. On
dit aussi que la Prusse a élevé des
réclamations ce sujet
Les représentations faites Cassel
par le gouvernement prussien parais
sent avoir porté promptemeut leurs
fruits, si nous pouvons nous en rap
portera la télégraphie privée L'Elec
teur de Hesse aurait promis de faire
droit la demande de la Prusse et de
tenir les engagements pris au mois
de juin dernier, fcn conséquence, le
ministère démissionnaire garderait
ses portefeuilles et la Chambre des
députés serait convoquée de nouveau.
La Chambre des représentants, qui est
toujours très occupée par ses travaux
dans les sections, ne lient que de fort
courtes séances publiques. Elle a adopté
avant hier, sans discussion,et l'unanimité
des membres présents 1° le projet de loi
portant dérogation au paragraphe 1" de
I art. 19 de la loi du 15 mai 1846. sur la
comptabilité de l'Etat, et autorisant les
ministres contracter, pour un terme de
cinq années, pour la fourniture des im
pressions et des reliures nécessaires leurs
départements respectifs; 2° le projet de
loi portant abrogation du deuxième alinéa
de l'art. 2 de la loi du 28 décembre 1848,
relatif àja fixation du traitement du com
missaire des monnaies.
L'assemblée s'est ensuite occupée de
rapports sur des pétitions.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
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L'installation de M. Veys, comme bourgmestre
de la commune de Vlamertinghe, a eu lieu mer
credi dernier. A celte occasion, rien n'avait été
négligé pour donner cette cérémonie officielle
tout l'éclat possible. C'est ainsi que le village avait
pris un air de fê'e; la longue rue avait été bordée
de sapins, reliés eritr'erix par des guirlandes les
quelles, leur tour, allaient se terminer des arcs
de triomphe, surmontés d'inscription de circon
stance et placés ans deux extiéruités du village.
Le diapeau aux couleurs nationales fLiltait a la tour
de l'église ainsi que sur les toits des maisons, et le
Sun des cloches se mêlait la voix du caooti. Uu
cortège est allé a la iencontre do bourgmestre,
jusqu'à un demi quart de lieue do village et, après
les compliments d'usage, a conduit solennellement
le nou.ean Magistrat jusqu'à la maison communale
où il a été procédé sou installation. Après cette
cérémonie, a eu lieu un banquet et le soir une illu
mination générale et un feu d'artifice oui terminé
celte fête.
Ou lit dans VÉcho de Bruxelles du 38 c1
Noos recevons ce soir d'Anvers une dépêche
télégraphique ainsi conçue
On ciaint pour demain soir de l'agitation la
suite du meeting. La garde civique est convoquée
eu armes et les troupes sont consignées dans leur
caserne.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
On se rappelle que le 16 septembre dernier,
quelques manifestations eurent lien Ixelles,
l'occasion de l'article publié par M. Proudhon
dans l'Office de Publicité. Des attroupements se
formèrent devant la demeure de ce dernier, et
quelques individus portant une torche et battant
du tambour, circulèrent dans la commune en pro
férant les ctis de: Vive la Belgique! A bas lés
annexionistes! Trois de ces perturbateurs, parais-
sant les instigateurs de ces manifestations, furent
arrêtés par les soins de la police locale. Us compa
raissaient jeudi devant le tribunal desimpie police
d'Ixelles, sous la prévention de tapage nocturne et
d'avoir circulé dans la commune avec une torche
allumée et en battant le tambour, sans autorisation.
Un assez grand nombre de curieux assistaient
l'audience; M. Michiels, juge de paix suppléant,
présidait les débats.
Le commissaire de police adjoint qui a anêté
les prévenus est seul entendu comme témoin et
confirme les faits de la prévention.
Les prévenus n'ont été condamnés qu'à 3 fr.
d'amende chacun.
La cour d'assises de Versailles a repris, dans
son audience du 34 novembre, l'affaire dn duel
Dillon Caderonsse pour statuer sur la demande de
dommages intérêts intentée par M1"' Dillon M.
le duc de Gramont Caderonsse.
La partie civile réclamait une pension viagère
de 4,ooo fr. 00 une somme de 5o 000 fr.
La coor a prononcé le 3b. Elle a condamné M.
de Gramont-Caderonsse payer M™' veuve
Dillon nne provision de 3,000 francs et une rente
viagère de 3,600 francs, réversible, jusqu'à con
currence des deux tiers, snr la tête des deux fils de
M"" veuve Dillon, avec faculté pour celle ci d'exi
ger le capital sur le taux 3 p. c.
NOUVELLES DIVERSES.
Tout fait craindre que l'hiver ne Soit rude.
On remarque que celui de 1829 l83o, qui fol si
pénible traverser, avait eu ses premières gelées
les 18 et 30 novembre, comme cela a eu lieu cet'e
année. Ce qu'il y a de certain, c'est que de tons les
côtés on annonce des neiges précoces. Enfin, pen
dant toutes les dernières nuits, il est passé des vols
nombreux d'oies et de canards sauvages venant dit
Nord.
Arant - hier a été célébré l'Hôtel-de Ville,