DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES. Marseille, g décembre, au aoir. M. de la Tour d'Auvergne s'embarquer. On mande de Naples, en date du 6. que les mazzinieus multiplient leurs proclama lions. L'hymne de Garibaldi est chaque instant de mandé dans les eafé» et les théâtres. Turin, 9 décembre, au soir. La Gazelle officielle publie le décret royal de nomioatioo des nouveaux ministres, qui sont au nombre de huit. M. Farini a la présidence du conseil; M. Pasolini est a l'extérieur; M. Perruzzi b l'intérieur; M. Pisanelli b la justice; M. Minghelti aux finances; le général délia Ro»ere b la guerre; M. Ricci b la marine; M. Menabrea aux travaux. Saint-Pétersbourg, 12 décembre. Le Journal de Saint-Pétersbourg contient une note ainsi conçue Nous poavous affirmer de la meilleure source qoe les grandes puissances sont d'accord sur le maintien dn protocole de t83o, mais ne se sont pas encore entendues snr aucun Candidat. Le cabinet de Saint-Pétersbourg n'en a proposé aucun. 1 -1 -11 ANGLETERRE. On lit dans le ffeekly Register do 6 de ce mois Certain roman bien connu de Walter Scott nous décrit bien les délibérations d'un équipage de pirates, en conseil de guerre, ayant pour résultat la déposition de leur capitaine, et l'élection dé son successeur. Ces dignes Messieurs avaient une espèce de loi et de justice b eux. Ils ne se mettaient pas en peine de prouver leur droit d'arrêter et de piller les voyageurs et les commerçants paisibles; cela allait sans dire. Ce premier principe posé, ils continuèrent très logiquement et d'une manière nutlemet immorale b exiger de leur commandant les qualités nécessaires pour accomplir cette mis sion l'abstinence de spiritueux, l'impartialité, l'observance des règlements disciplinaires, et aiosi de suite. Si nous désirions établir que le grand écrivain a peint d'après nature, nous u'aurions qu'b donner les débats dn cabinet de Tarin de la se maine dernière. Ces grands hommes (ni plos ni moins qoe les pirates sosdits) regardent comme établi que les fonctions d'un ministre de Victor-Emmanuel sont de piller les Étals avoisioants. Cela posé, la ma nière d'agir de l'opposition ne laisse pas beaocoup de prise b la critique. Ils se plaignent qu'après toutes ces belles promesses Rattazzi ne leur a pas donné Rome; b peu près comme si le parti de l'opposition en Angleterre reprochait b lord Pal- merstoti de n'avoir pas encore annexé Copenhague ou pris l'île de Madère. Ils avancent (et on peut le regarder comme prouvé d'après le Timesque Rattazzi a encouragé Garibaldi dans sa dernière tentative de forcené et qu'ensuite le ministre s'est retourné contre son agent. Nous ne doutons nul lement qu'il n'ait agi de la sorte, ni que cette ma nière d'agir ne soit une trahison. Mais l'un des inconvénients de l'avèuement au pouvoir des hommes qui doivent y accomplir un si honteux programme est, qoe, fort probablement, ils feront une déplorable et honteuse besogne, mais qui ne sera pas celle qu'on désirait d'eux et qui rempla cera peut-être l'ouvrage qu'on leur avait donné b faire. Or, voici ce qui est arrivé: On a donné mis sion b Rattazzi de piller l'Église, et, au lieu de cela, il a tout bonnemeat dupé Garibaldi. Sa ré ponse est prêle; le Times nous la donne il était assez sot pour espérer que Napoléon fermerait les yeux si Garibaldi s'emparait de Rome, et, dans cette espérance, il encourageait sous main le fli bustier. Au dernier moment, il ouvrit les yeux et vit que l'Empereur avait l'intention d'occuper et de garder Rome, et de rendre le cabioet de Turin responsable de ses meoées avec Garibaldi. Rattazzi se trouvait dans la position d'un homme qui a mis le feu b une traîuée de poudre qui voit courir l'étincelle et s'aperçoit que quaod la mine sautera, elle ne sautera pas sans lui; il n'a d'autre chose b faire alors qu'à couper le feu. Or, cela ne peot s'accomplir qoe par ta force. Quant b raisonner avec Garibaldi, dit le Times, c'eût été prêcher b on boulet de canon lancé; il ne restait plus qu'b l'ariêter de vive force, et le résultat était Aspro- monte, doot les événements de la dernière semaine ont été la couséquence Rattazzi a été forcé b donner sa démission pour calmer la colère de ses adhérents; et l'équipage des pirates demande un nouveau capitaine. FRANGE. L'un des derniers jours du séjour de la cour b Compiègue, plusieurs des invités ont représenté un ballet polonais composé par le prince de Metler- nich et joué b Vienne, il y a quelques année, sous le litre de La fée Maladella. On raconte que parmi les dames qui figuraient daos ce ballet, la princesse de Metternich obtint surtout le plus graud succès pour la façon dont elle exécuta une mazurka. Le divertissement venait de finir lorsque survint une dépêche télégraphique de Paris b l'adresse de la princesse et lui proposant au nom de M. Alphonse Royer, directeur de l'Opéra, uu engagement de 5o,ooo fr. pour la première scène chorégraphique. La dépêche, qui fit beaucoup rire, était une plaisanterie. Quant b sou auteur on crut le deviner, mais il persista b demeurer inconnu. Il n'est bruit que d'un duel entre le fils aîné de Garibaldi et le général Pallavicino, commandant des forces qui ont attaqué l'ex-dictateur b Aspro- monte. La rencontre doit avoir lieu b Bologne. On lit dans la France On nous écrit de Londres, le 8, que le bruit court en Angleterre qu'uu mariage vient d'être convenu entre la soeur de la princesse Alexandra de Danemark, fiancée du prince de Galles, et le grand-duc Nicolas, fils aîné de l'empereur de Russie. Cette nouvelle imprévue a produit nue vive impression en Angleterre. On lit dans la Gazette de France On nous assure que S. Em. le cardinal-arche vêque de Paris est sur le poiut de partir pour Rome. Le temps très-doux qui a succédé inopiné ment b des froids précoces, a mis en branle tous les oiseaux retardataires; le 4 et le 5 du courant, depuis le pinson jusqu'à l'outarde, tous les oiseaux de passage qui restaient dans les contrées septen trionales se sont précipités vers le Sud, et beaucoup de chasseurs ont obtenu b cette occasion des ré sultats inespérés. des Haras et des Chass.) ALLEMAGNE. Un staticien de Francfort a calculé que la Con fédération allemande compte actuellement environ 45,4oo,4oo habitants, dont 23,690,000 catholi ques, 20,348,000 protestants, 28,000 luthériens, etc., et 476,000 israélites. En >858, le territoire de la Confédération comptait 36,795,000 Alle mands, et 7,685,000 non Allemands; les possessions prussiennes, situées eu dehors de la Confédération, 2,558,ooo Allemands, et i,6o3,ooo non Alle mands, et les provinces autrichiennes n'appar tenant pas'a la Confédération, 2,55o,ooo Allemands, et 18,914,000 non Allemands. Voici une nouvelle curieuse donnée par le Correspondant de Hambourg, et dont nous lui laissous la responsabilité. On écrit de Copenhague, le 15 oovembre, b ce journal La main de la secoode fille du prince Chrétien de Glncksbourg, dont la fille aînée va se marier avec le prince de Galles, est destinée, b ce qu'on apprend, an prince héiéditaire de la Russie. Le fils de l'empereur Alexandre II a dix-sept ans, la princesse Dagomar n'a que quinze ans. PRESSE. Dans la dernière séance de la Société géogra phique de Berlio, M. Wagner a fait on rapport sur m visite aux sources de pétrolle du Canada. Elles se trouvent aux environs de Toronto, dans nue plaine dn Black-Greeck. Elles produisent déjb 4oo,ooo tonnes d'huile par an, et un contrat récemment conclu en promet 10,000 tonnes par semaine. AETRIGHE. On écrit de Vienne b la Gazette d'Augsbourg; L'archiduc Ferdinand-Maximilien se trouve actuellement dans l'île de Jacromatout près de Raguse, où il habite avec sa femme la simple re traite que fit bâtir,en 1192, Richard Cœur de Lion, b sou retour de la croisade, en soovenir du lieu où il mit le pied pour la première fois sur la terre ferme en revenant de son heureuse expédition. Comme b Miramar, l'archiduc vit b Jacroma for; retiré, entouré de très-peu de monde, cultivant les dons remarquables de son esprit ou s'occupant d'études scientifiques nouvelles. GRÈCE. Athènes, 28 novembre. M. Trilaki, lieutenant de lanciers, et l'un des réfugiés de Nauplie, est rentré lundi soir b Athènes. Comme tons les autres réfugiés, il a été reçu avec acclamation, et surtout par la cavalerie. Quelques heures plus tard, des 'lanciers, qui, pour la plupart, avaient servi b Nauplie sous les ordres de Tritaki, se mirent en tête de le proclamer commaodant supérieur du corps de cavalerie de la capitale. Ils se rendirent, vers les trois heures de l'après-midi, chez le président du gouvernement provisoire, M. Bulgaris, et lui présentèrent leur enquête. M. Bulgaris leur ayant fait remarquer que cette de- maude était contraiie b toutes les règles, le lieute nant Trikati, malgré tous les services qu'il a rendus b la cause de la liberté, ne poovaot pas passer avant les officiers supérieurs du corps, les lanciers s'en têtèrent et voulurent le forcer d'oraotempérer b leur désir. Le ministre de la guerre étant survenu, on lui adressa la même sommation. La foule ne tarda pas b faire choros avec les lanciers, croyant qu'il sagissait d'une nouvelle démonstration pour le prince Alfred. Le gouverne ment fut obligé d'envoyer chercher quelques com pagnies d'iofanterie et un escadron de cavalerie, qui cernèrent les lanciers; on bataillon des étudiants, quelques compagnies de la garde nationale accou rurent, de manière que les rebelles purent être désarmés et art étés. RESSIE. On écrit de S'-Pétersbourg, le 21 novembre, b l'Osldeutsche-Post Un escadron de houlans de la garde s'est révolté, b Pélerhof, contre sou commandant, et, le plus mauvais symptôme, c'est que les sous-officiers étaient les meneurs. On garde, du reste, le plus profond secret sur cette affaire. Tous les soldats coupables ont été mis au cachot, et lis vont être jugés par un conseil de guerre composé de létal- major de la garde b cheval. AMÉRIQEE. Le Courrier des États-Unis relate une terrible explosion, qui a eu lieu, le 12 novembre, dans le magasin b poudre de Jackson [Etat du Missouri]. Soixante b cent jeunes filles étaient ordinaire ment employées b fabriquer des cartouches; heu reusement, elles n'étaient pas toutes au travail ce jour-lb. Après l'explosion, le feu a pris au bâti ment et l'a réduit en cendres sans qu'il fut possi ble de porter aucun secours. Une grande quantité de cartouches et de bombes chargées étaient en magasin, l'incendie les gagnait successivement, et

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Le Propagateur (1818-1871) | 1862 | | pagina 2