D'YPRES,
46U1<' Année.
Mercredi 4 Février 1863.
tfo 3.^31.
REVUE POEITIQCE.
I es nouvelles de Pologne remplissent
d'une douloureuse émotion tous les cœurs
généreux. Le mouvement qui soulève
encore une fois celle héroïque nation
prend un caractère de généralité qu'il est
tin possible de méconnaître. Sous le coup
du désespoir, les Polonais trouvent des
armes. Une circonstance qu'il importe de
noter, c'est que l'insurrection rencontre
des complices jusque dans les rangs de
l'armée russe. Des officiers, humiliés et
indignés de la mission laquelle ils sont
condamnés, refusent d'exécuter la consigne
militaireel abdiquent le rôle de bourreaux.
Ainsi, même en Russie, la conscience
publique proteste contre le système d'op
pression employé en Pologne.
La Pologne, décimée par une conscrip
tion qui ne rend jamais sa proie, puisque
le temps du service est de vingt cinq an
nées, n'a pu de sang froid voir abattre la
fleur de sa jeunesse; elie u'a pu résigner
cette lente extermination, que la politique
russe poursuit avec une fourberie et une
cruauté héritées de Kyzance. Dans lelat
d'affaissement moral où l'Europe est ré
duits, quel espoir reste-t-il la Pologne?
L'Adresse de la Chambre des représen
tants de Prusse a été envoyée directement
au roi Guillaume, et non par l'intermédiaire
du miuistère, la Chambre n'ayant pas cru
devoir charger les ministres -de présenter
au Roi un acte d'accusation dirigé contre
leurs personnes. L'envoi au Roi n'a cepen
dant pas eu lieu par la poste, ainsi que
certaines feuilles l'ont dit le chef de la
chancellerie de la Chambre est allé la
porter au cabinet civil de S. M. Quelle sera
la réponse du Roi? On peut le deviner
facilement en lisant la réponse qu'il a faite
une Adresse de notables des provinces
rhéno weslphaliennes. Le Roi est loin de
nier que le gouvernement ne se trouve
point, quant au budget, en règle avec la
Constitution et il exprime sa volonté
sérieuse de remédier cet état de choses.
H ajoute cependant que les voles de la
Chambre, la fin de la dernière session,
ont amené la situation, irrégulière, et que
c'est la Chambre prêter la main un
arrangement. Il est prévoir que le Roi,
dans sa réponse l'Adresse de la Chambre,
se renfermera dans les mêmes arguments
la situation restera donc ce qu'elle a été et
elle se modifiera difficilement ayant la
discussion du budget de 1863.
A plusieurs reprises, on a signalé le
mécontentementquecausentaux indigènes
du Piémont les préférences accordées par
quelques-uns des nouveaux ministres aux
étrangers des autres parties de l'Italie.
Dans les administrations de l'intérieur et
de la justice, MM. Spaveilla et Pisanelli
affectent de multiplier les employés napo
litains. Ce qui n'était d'abord que du res
sentiment, tend, chaque jour davantage,
devenir de l'irritation. Une explosion
même est prévoir dès présent. Les
Piémoniais. écrit un correspondant, enten
dent être des maîtres et non des égaux
parmi les Italiens. Il est certain, en tout
cas, qu'ils exercent l'action la plus consi
dérable. Et il ajoute Croyez moi
jamais l'unité de l'Italie n'a été plus en
danger.
Il paraît que la commission du brigan
dage est fort discrète. Pendant le long
séjour qu'elle a fait Naples, elle n'a pas
donné deux fois aux nouvellistes l'occasion
de parler d'elle. On n'a rien appris de ses
travaux, que nous sachions. Qu'a-t-elle
examiné? qu'a t elle discuté? qu'a-t-elle
résolu? Voici pourtant un curieux incident
de ses séances dont un correspondant
transmet le récit l'limon: La commission
a eu la fantaisie d'entendre un des libéraux
les plus distingués et les plus considérés
du royaume, M. Koberlo Savarese. Inter
rogé sur la question de savoir s'il existe
vraiment dans le paysun parti légitimiste,
l'éminenl avocat a répondu sans hésiter
que les neuf dixièmes de la population
désirent le retour de l'ancienne dynastie,
et que le résultat le plus incontestable de
la domination piémontaise a été d'accroître
le nombre des citoyens dévoués la cause
royale. Le correspondant de la feuille
prussienne ne dit pas quel accueil la com
mission a fait celle réponse, mais il
affirme, ce que répètent des membres
considérables de l'émigration napolitaine,
que le témoignage de M. Koberlo Savarese
est de ceux qu'un ennemi même n'osera
point suspecter.
On mande de Gotha, par le télégraphe,
sous la date de 2, que les négociations
avec le prince de Saxe Cobourg, au sujet
du trône de la Grèce, n'ont pas abouti. Il
faudra donc chercher un nouveau candidat
pour la succession du roi Olhon.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION- BELGE.
Voici les renseignements que publie le Journal
de Liège sur le projet de loi sur le temporel des
cultes.
D'après lesrenseigoemenisqni mesont donnés,
le projet de loi sur le temporel des cultes consacre
les principes que je viens de rappeler. Il se compose
de i4o i5o articles. Les conseils de fabrique
seront composés de cioq a oeuf membres, selon la
population des paroisses, outre les membres de
droit, qui sont le curé et le bourgmestre.
Les couseils actuels seront dissous, pour être
intégralement renouvelés. Le gouverneur de la
provioce nommera la moitié des membres électifs;
l'évêque l'autre moitié.
n Les conseils se renouvelleront par moitié de
quatre eo qualreans; les œeiuhres restants nomment
les remplaçants de ceux que le sort désignera pour
sortir.
I.e mode de nomioation des conseils est le
point le plus délicat et celui probablement qui
donnera lieu aux plus graudes divergences d'opi
nion.
Le cooseil de fabrique sera obligé de trans
mettre annuellement, a l'époque fixe, son budget
et ses comptes avec toutes les pièces, au cooseil
communal, sous peine d'y être contraint.
Le projet de loi, eu précisant rigoureusement
les charges ces communes relativement au culte et
les moyens de contrôle qui sont accordés cefle-cî
pour s'assurer que leurs subsides reçoivent une
bonne destination, mettra fin aux conflits qui se
produiseu se sou»eut cause des obscurité et des
lacunes du décret de 1809, et qui ont engagé la
plupart des couseils provinciaux a émettre des
vœux réitérés en valeur de la tévisioo de cette
législation.
Le temporel des cultes protestant et israélite,
qui jusqu'ici n'était réglé que par des arrêtés
royaux et des instructions ministérielles, fait l'objet
des dispositions finales du nouveau projet de loi.
Nous trouvons dans le Moniteur de Jjouvain
des détails intéressants sur les avantages matériels
que l'Université procure b la ville de Louvain; les
chiffres sur le nombre des élèves sont empruntés h
l'Annuaire de l'Uoiversité.
760 élèves étaient inscrits comme fréquentant
les cours de cette uuiversilé b la date du 5o
novembre dernier. 106 sont étudiants en théologie
et habitent le collège du Saint-Esprit, le collège
des Dominicains et le collège Américain; restent
654 élèves laïques qui habitent la ville.
Les étudiants restent neuf mois Louvaio,
temps pendant lequel chacun dépense eo moyenne
1,245 fr. ainsi distribués; nourriture, 4o5 fr.;
habillement, 200 fr.; argent de poche, 270 fr.;
livres 100 fr.; logement, 225 fr.; feo, lumière et
accessoires, 45 fr.
La dépense totale des 654 étudiants et celle des
professeurs pour l'an née entière est de fr. i,o54, i5o.
Avant-hier, 2 heures de l'après-midi, les
officiers, vétérinaires, sous-officiers, brigadiers,
soldats et trompettes du Cours d'équilation, au
grand complet; et tous eu grande tenne et b cheval,
se trouvaient rangés en bataille sur la Plaine
d'Amour. Des arrêtés royaux de date récente
avaient nommé Chevaliers de l'Ordre de Léopold
MM. Marcaux, vétérinaire en chef ao 4* régiment
d'artillerie et Vlieghe, maréchal-des-logis au 2* de
cuirassiers, tous deux détachés b l'écoled'éqoitalion
et il allait être procédé b la remise des brevets et
des croix aux nouveaux décorés et b leur recon
naissance officiel le comme Chevaliers de l'ordre
militaire de Léopold. Quand M. le Major-Com
mandant Fraotzen, ayant b sa droite M. le vétéri
naire en chef Marcaux, b sa gauche ud capitaine du
1" chasseurs, parut sur la Plaine, les trompettes
sonnèrent aux champs et le major fut reçu par le