D'YPRES. 46mt Année. N» 4,742. LE PROPAGATEUR TOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. Un fait très-iropoiiant «l'eut de s'accomplir en Pologne. Langiewirz, le bra»e commandant en chef de l'insurrection, a adressé, sous la date du 10, une proclamation aux Polonais, pour leur Annoncer que, d'accord a»ec le gouvernement pro visoire national, il prrnd la direction suprême des allaites de !a patrie, eu qualité de dictateur. Plus tard, il remettra ses poti.oirs aux délégués de la natiou affranchie du j»ug moscovite. Les uou»elles de Pologne apprenneot que la proclamation de Langie wii:z a pioduit un efTel immense sur les populations. Tous les membres polonais du conseil d'Etat tiennent de donoer leur démission. Mgr Ftlmski, archevêque de Var- so«ie, est au noiubte des démissionnaires. Les membres do conseil municipal de Varso«ie ont sui«i le même exemple. Le «ide se fait doue autour du pouvoir moscovite, qui n'a plus pour lui que ses bourreaux, ses sbires, ses baïounettes et ses canons. D'après uo bruit accrédité k Berlin, on croyait possible que le gou«eroeiueut (il adopter par la Chambre des seigneurs et sanctionnât le budget tel qu'il serait voté par la Chambre, mais que, néan moins, on continuerait k faire les dépenses exigées parla réorganisation militaire, en dépassant de fait les crédits votés, sauf k obtenir plus tard on bill d'indemnité. L'emprunt sarde de sept cents raillions est con clu. La maison Rothschild en prend la moitié h 69 i|3; l'autre moitié est réseraée aux banquiers, aux iustitaiious de crédit du pays et la souscription publique. La Révolutioo contiuoe son œuvre eu Italie, où elle se raoutre, comme partout, l'ennemie impla cable de l'Eglise. Elle prétend consommer l'ooité de l'Italie, et elle commence par lui enlever l'unité de la foi; elle favorise de toute sa puissance l'in vasion da protestantisme, elle travaille de tontes ses forces k la corruption des mœurs et k l'abrutis sement des intelligences. Les plus hideuses scènes se sont passées k l'occasion du carnaval, même le premier dimanche de Carême; les parodies les plus sacrilèges ont eu lieu dans plusieurs villes; il a été permis de mêler le Pape et le clergé k des repté- seutatioDS infâmes, et la police a laissé faire. La police italieooe saisit les journaux catholiques pour un mot malsoonaot; elle o'a que des complaisances pour tes odieuses bouffonneries qui corrompeot les masses et qui outragent la religion du pays; elle etnprisoooe les évêques qui soutiennent les droits de l'Eglise et qui fout leur devoir; elle n'a pas d'instructions pour agir, quand il s'agit de sauve garder la déceose et d'empêcher des mascarades aussi obscènes que sacrilèges. Par un déeret récent, dit le journal l'Italie, uoe pensum de 1,000 fr. vient d'être accordée au père Jacques, l'anciea curé de Notre- Dame-des-Anges Turin, qui a assisté le comte Cavour dans ses deroiers moments. La feuille ministérielle aurait bien du rappeler en même temps comment et poor quelles raisons le père Jacques a cessé d'être curé. On aurait ainsi mieux apprécié la libéralité du ministère piémontais k son égard. On se rappelle que le général La Marmora, dans le fameux rapport que M. Raltasri a communiqué k la Chambre des députés de Turio, avait évalué l'effectif des baDdes iosurreciionnelles do royaume de Naples k 5oo homtues environ. Il parait que, plus optimiste encore, la commission du btigandage De compte que moins de uoo hommes, divisés en six Laudes. Supposons, si ou le veut, que la statis tique de la commission soit exacte. Il faudra qu'on nous explique comment 300 hommes, dispetsés daus diverses proviuces par t3, i5, 55, etc., suffi sent pour tenir en échec 00e armée de 100 milles soldats. Or, il n'y a qu'une explication possible; c'est que la population est avec ces intrépides défenseurs de sa uattoualité. Moius la commission a trouvé de brigauds ous les armes, plus ou est autorisé k conclure que ceux qui se sont battus on qui se battront avec les Ptémouiais, k la première occasion, ne sont pas tous sur la tuuutague et daus les lôrets. M. de Christen u'est plus au bagne où l'avait jeté l'auuexion trioinphaule... eu cour d'assises. Il a été transféré k Alexandrie. Uu député s'est trouvé pour demander sur ce sujet au miuistère des expli cations M. Alfieri a voulu savoir si le soldat fraoçais de Crimée avait obtenu uue commutation de peine. Le ministre de l'intérieur s'est empressé de répondre négativement. M. de Christen, dit-il, subit sa peine! Et le cabinet de Turin, sa honte 1 Des correspondances d'Athènes faisaient récem ment pressentir la suppression prochaine, pour cause d'économie, de quelques-ones des missions grecques k l'étranger. Nous apprenons eo effet que les légations helléniques de Londres, de Paris, de Saint-Pétersbourg, de Vient», de Turin, de Mu nich et de Berlin vont être «opprimées par le nouveau gouvernement issu du mouvement popu laire du mois dernier. i-a a ir< n rs~m Mercredi après-midi a eo lien, k Anvers, l'élec tion d'un conseiller communal. Il s'agissait do choix d'un artiste, car 00 tient k Anvers k ce que l'art ait aussi sou représentant au conseil. L'opinion conservatrice ne s'était point entendue, k propos de cette élection, avec le meeting. Elle portait M. Bellemaus, peintre. D'autre part, la candidature de M. De Taeye, professeur k l'Académie royale de peiotute, était appuyée par uo grand nombre d'é lecteurs du meeting et de l'élément flamand. C'est M. Bellemaus qui l'a emporté. NÉCROLOGIE. M. Van Bockel, notaire et représentant, est mort subitement, k Lonvaio, dans la nait du 9 au 10. Il était alité depuis quelques jours, k cause d'uo fort rhnme, mais rien ne faisait prévoir cette triste catastrophe. La mort du vénérable dépote de Lou- vain est survenue k la suite d'une complication inattendue. La consternation est générale k Louvain. La mort de Al. Van Bockel est one immense perte ponr l'opinion conservatrice, dont il était on des plus fermes soutiens, un des chefs les pins énergiques et les pins fidèles au drapeau. Le pays perd en M. Van Bockel nn de ses meilleurs et de ses pins digues citoyens; la cause de l'ordre, de la liberté et de la justice, un de ses plus chauds défenseurs. AI. Van Bockel a parcouru une longue et utile carrière. Sa vie a été une »ie de dévouement k la chose publique. Dans toutes les fondions qu'il a occupées, il s'est fait remarquer par une bienveil lance paternelle, une grande droiture de caractère, uue intégrité et un désintéressement auxquels cha cun se plaisait k rendre hommage. Comme officier public, comme bourgmestre, de Lonvaio, comme représentant de la nation, l'homme quou pleure et dont le pays sentira la perte vivement n'a laissé que des souvenirs houorab1es,dessouvenirsqui rendront sa mémoire chère k tons les hommes de bien, aux hommes d'ordre et de priocipes, ainsi qu'aox vrais pattiotes. POLOGNE. On lit dans le Cias de Cracovie, du 4 mars u Les meurtres et les cruautés des Russes dépassent toute idée. Les cosaques revenant de l'expédition du village de Flabogora, près de Malava, ont envahi le château de Debsk. M. Kani- gowski, qui se trouvait en visite chez son voisin, le propriétaire du château de Debsk, s'étaot montré sur le balcon pendant qae la troupe approchait, les soldats, apercevant uoe chaîne d'or, qu'il por tait, se jetèrent sur lui, l'assassinèrent lâchement et le dépouillèrent. a Le gonvernemeot rosse cherche k tromper l'Europe par de fausses dépêches, qui représentent l'insurrection comme complètement étouffée, pen dant qu'elle grandit et se généralisa. Chaque défaite est suivie de la formatioo de nouveaux corps d'insorgés qui se précipiteot sur l'ennemi avec un enthousiasme et on mépris de la mort dignes des premiers chrétiens. Le meurtre, le pillage, l'incendie et les mauvais traitements, qni sont les procédés constants des Russes h l'égard des Polonais, loin de jeter la terreur dans la population, semblent ao contraire exciter encore le courage de la oatioo. Leur résultat le plus clair est de grossir les légions do désespoir. On écrit des frontières polonaises, 3 mars, an même journal Lorsque les insurgés, ao nombre de 3oo faucheurs et 300 chasseurs, avec de la cavalerie, entrèrent dans la ville de Sodz, on remarqua daus leurs rangs un fort beau soldat, qui fut reconnu pour être Mm* Alicklaska, appartenant k la noblesse, âgée de vingt-trois aos et mère de deux enfants. Les Moscovites, qni comptaient deux compagnies d'infanterie et cent cosaques, eolonrèreot les insur gés. Les Polonais se battireot avec désespoir contre on ennemi dix fois pins nombreux. Mm* Micklaska se couvrit de gloire et tua plusieuts cosaques. Tombée entre les mains de l'ennemi, elle fut massacrée. Cinquante-sept cadavres polonais couvraient encore le lendemain le champ de bataille. Dépouillés de leurs vêtements, on pouvait compter les bles sures qu'ils avaient reçues. Les Russes, après ce combat, se dirigèrent vers Rngow en emportant leurs blessés, qui remplissaient deux chariots. On ignore combien ils ont eu de morts, car ils les enterrent immédiatement après chaque rencontre. Le père de la jeune Mne Micklaska, en apprenant la mort de sa fille, fut frappé d'apoplexie. Tous les rapports sont unanimes pour dire qu'aucune disci-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1