D'YPRES. 4(5,nr VniH'P. Samedi 11 Avril 1SG3. 4.T.>0. Suite de l'audience du 27 mars. 42' témoin, Sophie Van Dromme, femme Ampe, 35 ans, boutiquière Vlamertinghe. Le témoin a vu la mère Vermeersch plusieurs reprises, après l'arrestation des accusés. Elle a toujours déclaré que ses enfants étaient innocents et que ses petits- LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. 2Z??. :'i.ûD:û2a DE LA FLANDRE-OCCIDENTALE. AFFAIRE DE LA BANDE ROl'GE. M' Maertens. La défense demande b poser des conr.iosioDs. M. le président. Vous avez la parole. M' Copptelers. Au non» de l'accusé Kestelyn, el eu tetlu de l'article 3'i6 du Code d'msiiuciion criminelle, la défense conclut a ce que le témoin M a bien ait se retirer de l'auditoire. M. le préaident fait retirer le témoin Mahieu. (A M* Coppieters.) Pourquoi cette deuraude est-elle formulée par vous, M* Coppieters? M' Coppieters. \1. le juge d'instruction voudra uous dire tout l'heure quelles ont été les déposi tions des enfants Kestelyn. Le garde-chasse Mathieu sera interrogé sur les mêmes faits, et il nous im porte fort de coutrôier les deux dépositions. M Maertens. Nousavous d'autres motifs encore, el ri-us ne sommes nullement forcés de les indiquer. M. l'avocat général repousse la préteutioo de la défense. Il admet qu'un témoin soit temporaiie uieutéloigué de l'audttoiie, lorsque sou témoignage doit être contrôlé de nouveaux avec les dépositions nouvel les d'autres témoins déjà entendus. Demander l'élnigneinent tempoiaire d'un témoin est le droit de la défense comme il est le droit du ministère public. L'éloigrieruent définitif n'est pas le sens de l'article 3a6 invoqué. M Coppieters et Maertens posent leurs con clusions en ces termes Au nom de l'accnsé Kestelyn et en vertu de l'art. 326 C. I. cr., la défense conclut ce que le témoin Louis Mahieu ait b se retirer de l'audience; sobsidiaireriieni b ce qu'il plaise la cour ordonner, dans l'iutérêt de la maotfestatioo de la vérité, que ledit témoin se retire de l'auditoire durant la dépo sition des témoins b désigner h mesure qu'ils se présenteront. M. l'avocat général ne s'oppose poiut aux conclusions subsidiaires de M' Maertens. La cour, après vingt minutes de délibérations, teud l'arrêt suivaot Attendu qu'aux termes de l'art. 320 C. I. cr., chaque iéuioio, après sa déposition, doit rester daos l'auditoire, si le président n'eu a ordonuéautrement; que si l'art. 3a6 du même Code donne l'accusé le droit de demander que les témoins qu'il désigne, aptès qu'ils auront déposé, se retirent de l'audi toire. Cette faculté, que la loi lui accorde, ne peut être par lui exercée sans qu'il inolive sa demande; que d'ailleurs cette première disposition de l'art. 3 26 se trouve en corrélation intime avec la deuxième partie de cet article, qui démontre qu'il ne s'agit la que de la confrootatiou d'au témoin déjà entendu avec d autres témoins également entendus el qu'on veut faire entendre de nouveau. Qu'eu fait, l'accusé Kestelyn né désigne aucun témoin entendu, qu'il voudrait faire interroger sur quelque fait ou circonstance de lacaosede l'absence du (émoio Mahieo, également entendu. La cour, Oui M. Keynioleo, avocat général, en son réquisitoire, rejette la demande faite par les con clusions principales de l'accusé Kestelyo et admet ses conclusions sobsidisires, sauf b y faite droit daos chaque cas qui se présentera ultérieurement. 34' témoin, Joseph Baudry, 64 ans, journalier h Dickebnscb. Le témoin, h l'époque do crime, travaillait chez Debaeoe avec Lahoosse qui est arrivé h la ferme vers onze heures et demie. Il ne s'est point exprimé au sujet du meurtre; il se plaignait du retard ap porté dans l'apptêl du repas. Après le dîner, Labousse est parti jusqu'à six heures. A sou retour, il a donné des détails sur l'assassinat de la femme Salomé et de son neveu. D. A t-il fait plauer des soupçons sur Salomé? -- R. Je ne saurais le dire. D. A t-il dit que les victimes étaient mortes? -- R. Il a dit qu'une des victimes était morte et qu'il ne savait pas si l'autre vivait encore. D. Avez-vous remarqué si Lahousse avait une contenance embarrassée? R. Non. D- Comment était »ê(u Lahousse? -- R. D'une blouse et d'une casquette plate. 35' témoin, Charles Louis Debaene, 49 ans, fermier b Dickebusch. D. Vous étiez absent de votre ferme peodanl la matiuée du crime? R. Oui, j'ai dîné avec un ami, où j'ai appris le crime. A mou retour, dans la soirée, vers 10 heures, Labousse et les aunes gens de la ferme jouaient aux cartes. J'ai demandé Lahousse s'il n'avait aucuu renseignement sur l'assassinat commis dans son voisinage. Il prétendait tout ignorer. Depuis lors l'accusé sembla fort pré occupé. Un jour que du sang de porc avait jailli sur sou pautaloii, il mauifesta uue grande inqui étude et il se bâta d'aller laver les taches. Un jour, ma femtue frappa inopinément b la porte de la grange où travaillait Lahousse, et celui-ci,pris d'un effroi subit, s'élança par la porte opposée. D. Labousse, répondez. Comment se fait-il que vous n'ayez poiut parlé du meurtre avant d'être interpellé -- R. Je savais trop peu de chose, ne connaissant pas les Salomé. D. A quelle heure, d'après le rapport de vos domestiques, Lahousse est-il arrivé b la ferme dans la matinée du dimanche? R. Vers onze heures et demie. D. Vers quelle époque avez-vous en ces ren seignements? R. Je ne saurais préciser, mais je crois que c'est après son arrestation. D. A quelle heore dîne-t-on chez vous le di manche? -- R. Vers midi ou midi et demi. Le témoin demande b se retirer pour quelques jours. Accordé. 36' témoin, Henri Fictor, 32 ans, domestique de ferme b Kemmel. J'ai remarqué qu'après le meurtre Lahoosse manifestait de graodes tristesses, de sombres pré occupations. Nous attribuions cet état la maladie de sa femme. D. Que savez-vous au sojet do sang de porc qui a taché le pantalon de Lahoosse? R. Il semblait fort contrarié et s'est hâté de faire disparaître ces taches. D. Qo'est-il arrivé un jour que la fermière frappait b la porte de la graoge où vous travailliez avec Lahousse? R, Il est précipitamment sorti par la porte opposée. D. Etait-il effrayé? R. Je ne sais pas, je ne voyais pas son visage. M. V avocat général. Vons dites que Lahoosse s'est bâté de faire disparaître les taches de saDg de porc qui le couvraient? N'était-ce pas naturel? R. Je n ai point fait attention, pour ma part, aux taches qui me couvraient. 57* témoin, Auguste Merlevede, 4o ans, cabaretier b Vlamertioghe. Le témoin a entendo chez lui Lahoosse et Kestelyo se quereller au sujet de la femme de Lahousse. Ils se sont quittés mécon tents l'un de l'antre. D. Depuis lors, les avez-vous vos ensemble?-- R. Jamais Ils avaient, b ma connaissance, cessé tome relation. 38' témoin, Jean Antony, 57 ans, docteur en niédeciue a Vlamertinghe. Le 10 décembre, Lahousse est venu rue chercher pour soigner sa femme, malade d'une fausse couche. Je demandai b la malade la cause première de cet incident. Elle me répondit qu'elle avait élé effrayée par une scène de son mari, jaloux de Kestelyn. Le lendemain, Lahousse vint me demander de nouveau pour visiter sa ntère. Elle avait une érup tion provenant d'un trouble dans le sang. Elle me déclara aussi qu'elle avait été frappée d'effroi, mais elle ue voulut pas m'en déclarer la cause, quelque effort que je tentai pour la faire parler. Le témoin déclare eocore qu'ayant appris par le petit Brrroo que la femme Vermeersch avait lavé les vêlements ensanglantés de son mari, fil part de cette circonstance au procureur du roi. Celui-ci ne tint aucun compte de sa déposition, parce que, alors, toutes les recherches de la justice étaient dirigées vers le mari de la victime. M' Coppieters. Qoel jour le témoin e t-il été prié de donner des soins aux enfants Barroo? R. Le lundi 9 décembre. D. Et c'est alors que vous avez parlé au procu reur du roi? R. Oui. MMaertens Et il ne vous a pas accueilli parce que les soupçons étaient portées sur Salomé lui- même? R. Effectivement. 3g* témoin, Jean Kesteloot, 21 ans, jourpalier b Viamertinghe. Le témoin s'est rendu deux fois chez Vermeersch le jour du crime. La première fois b neuf heures, la seconde b quatre heures. A quatre heures, il inter rogea Lucie Doize sur le crime; elle répondit qu'elle ne savait rien et ne pouvait rieo dire. D. Vermeersch était chez lut? R. Le matin, b neuf heures, oui. Il racommodait ses souliers. D. Lucie Doize, vous entendez. A quatre heures, vous prétendiez ne rien savoir? R. C'est exact, monsieur le président, je ne savais rien avant la visite de Jean Kesteloot. 4o' témoin, Rosalie Leieu, 48 aos, femme Beeie, boutiquière b Vlamertinghe. La femme Vermeersch avait l'habitndede s'ap- provisiouner chez moi. Le dimanche après le crime, elle vint comme de coutume. Mon mari et moi, nous loi avons parlé du crime. Et, comme b cette époque, les gendarmes avaient déjb fait des per quisitions chez Vermeersch, je lui demandai pour quoi ilsavaient examiné siattentivement le pantalon de son mari dans sa cuve b lessive. A cette demande Lucie rougit fortement et sortit. Elle n'est poiut revenue depuis. Lucie Doize interpellée, répond qu'elle est retournée chez la femme Beele, après le i5 dé cembre et qu'elle n'a point rougi lorsqu'elle lui a parlé des investigations faites par la gendarmerie au sujet du pantalon de sou mari; que le témoin ment sciemment en portant accusation contre elle. Le témoin affirme que Lucie Doize n'a plus remis les pieds chez elle, depuis le >5 décembre et que, l'ayant rencontrée peu de temps après, la femme Vermeersch a détourné les yeux en rougissant encore. 4i* témoin (malade).

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1