D'YPRES 46mc Année. J\o 4,754. m. r avocat général. Je vous adjure encore une fois solennellement et sous la foi du serment que vous avez prêté de me dire la vérité. Avez-vou* suggéré b Evariste le nom de Kestelyo R. Non, M. l'avocat général, Evariste a dénoncé b Kestelyo spontaoéineut, la première fois sous le nom de Char I es et la seconde, une de demi-heure après, sous le nom de Kestelyo. LE PROPAGATEUR FOI CATÏIOLIQL'E. -- CONSTITUTION BELGE. NOMINATION ECCLÉSIASTIQUE. M. Vanderougsiraeleprofesseur au collège de Poperinghe, est nommé vicaire Weslcappelle. DE LA FLANDRE-OCCIDENTALE. AFFAIRE 1)E LA BANDE ROUGE. Suile de l'audience du 7 Avril. M. le juge d'instruction a interrogé le 61s <le l.epnnt'e, enfant île ueul ans. Cet enfant a déclaré que le soir do crime son pèie, qui était en corn pagnie de la fille Cocknyl, est sorti »ers dix heures se diiigeant vers la demetne d'Assez. Rentré »ers deux heures, il a allumé le feu, la lampe, et a placé dans l'armoire des objeis rendant le son d'une pile d'argent. Ses vêtements étaient ensanglantés. La fille Cockuyt, qui était sortie peu de temps après Le pou ire, revint vers quatre heures du matin, et se mit aussitôt b l'ouvrage pour laver le pantalon taché de sang. Mon père, poursuivit l'enfant, ne se coucha pas de toute la nuit. Il sortit le jeudi vers une heure de l'aptèsmidi et reutia b huit heures. Interrogé sur la question de savoir comment, étant couché, il avait pu connaître la direction prise par sort père, lors de sa sorne dans la soirée du crime, l'enfant répondit qu'il lui avait entendu dire, en rentrant, qu'il était parti dans la direction du utoultn qui se trouve b mi cheuriu entre la maison d'Assex et celle de Lepoutre. Lepoutre. Mon pautaion n'a pas été lavé. Je demande l'expertise. Les gendarmes l'auraient trouvé mouillé encore quaud ils se sont présentés chez moi, dans la inaiinée, après le crime. Le brigadier Van Weydeveld, rappelé, dit que Lepoutre portait ce même pantalon quand il s'est présenté chez lui, qu'il était alors près de midi, et que, par conséquent, Lepoutre avait eu le temps, après le lavage, de faire sécher son pantalon. Le témoin Sibille est rappelé. D. Vous avez trouvé un bâton dans la chambre de la servaute? R. Oui. D. C'est avec ce bâton que la servante a été frappée? R. C'est probable. M' Coppieters. N'est ce pas le bâton de P. Desot M. le président. Desot, qui déclare être entré chez Assez avec un bâton, sootieut que ce n'est pas celui ci. D. Où a été trouvé le bâton? R. Sur le plancher, M' Maertens. Quelle est la distance de Stadeo V laitier liughe. Le témoin Sibille. Trois lieues. Maertens. Le témoin a dit quatre lieues et demie dans son procès verbal. Le témoin Sibille. Je n'ai fait aucon procès- verbal. Kestelyn. Je demeure b une demi-lieue au delb de Vlamertinghe. Mle président. Le garde Mahieu a constaté que vous parcouriez le chemio en une heure et demie. Kestelyn. Nous y viendrons. Le garde Mahieu a •dit taot de choses. Des témoins certiBeront que je suis rentré avec ma chèvre entre sept et huit heures. Comment pouvais-je être chez Desot b neuf heures. M' Coppielers.lt voudraiscooDaîire la distance de Stadeu b Vlamertinghe? (Le témoin Sibille.) Seize ou dix-sept kilomètres. Mahieu, marchant b l'aise, a fait la route en trois heures. h'accusé Lepoutre. Je «oudrats que l'on écLir- cît la question, relalivemeut aux deux francs que j'aurais donné b mon 61s. M. le président. Voire 61s a déclaré cela lui même, b la super ieur e dn couvent. Que v ou lez- vous faire de cette déclaration? R. Elle me servira b prouver que mon 61s ment et a instigné. M Biebuyek. La demande de l'accusé est fondée. J'espère que la rnère supérieure sera entendue. M- te président. Elle sera. MBiebuycl. Et le 61s Lepoutre? M. l'avocat général. C'est autre chose. Noos ne pouvons mettre les enfants eu pîéseuce de leurs parents accusés. M' Biebuyek. Mais quand il s'agit de sa tête... M. l'avocat général. Ne nous occupons pas de cela pour le moment. Il faut d'abord que le jury se soit ptououcé. M. le chef du jury. Je voudrais que le témoin Sibille nous dise qo'ellef était la réputation de Lepoutre? R Mauvaise. Depuis longtemps il était sans mojens d'existence. Tisserand, il ne travaillait plus. Il se contentait de mendier avec la fille Cockuyt. il prétendait que le bureau de liien» faisante était lorcé de j'entieteoir. Il était logé aux frais de la commune. Il vivait publiquement eu concubinage. Lepoutre. J'ai toujours travaillé, même quand j'avais charge d'une femme malade pendant dix ans. Je suis entré dans la maison que j'occupe et qui appartient b la commune, parce que j'étais sans ouvrage. MBiebuyek. N'a-t-il pas fait toutes les démar ches possibles pour obtenir de se marier avec la fil le Cockuyt? M. Sibille. C'est vrai, mais la commune ne voulant pas avoir uo surcroit de charge, dans la personne d'une mendiante venant d'une commune étrangère, signifia b Lepoutre que s'il épousaitjjla fille Cockuyt il serait expulsé de sa demeure. M' Biebuyek. On ue peut donc lui reprocher d'avoir vécu eo concubinage, voilb ce que je voulais constater. Le témoin Goubé, rappelé, rapporte les pre mières révélations d'Evariste. Il déclare qu'en chemin, pour se rendre chez Assez, Kestelyn insista pour iuvahir de préférence la maison du fermier Deceuninck. Desot s'y opposa parce que celle demeure était trop bien gardée, quoique le chien eût été empoisonné tout exprès, peu de jours auparavaol. D. Evariste vous a dit qu'il savait où était caché l'argeut volé chez Assez? Evariste. Je ne sais pas où est caché l'argent. Kestelyn. Ces gens Ib qui varient et qui mentent b chaque instant ont cependant toute votre con- 6aoce. Evariste. J'ai dit que j'ai vu Kestelyo prendre en main le sac d'argent. Je ne sais ce qu'il en a fait. Le témoin Goubé. Evariste m'a dit encore qo'Assez ayant été frappé, agitait con«ulsiveoieut les jambes, et qu'alors Kestelyn lui a donné sou coup de grâce sur la lêie et s'est écrié: Tieos, voilb pour loi! Tu oe tromperas plus les pauvre» gens! Le témoin Deceuninck, rappelé, déclare qu'ef fectivement son chien fut empoisonné peu de jours avant le crime. Evariste. On 1qi° a donné deux pâtés. M. le président. Qui cela? R. Je n'eu sais rien. Je l'ai entendu dire. M. le président. Des»!, qui est entré le premier chei vous? Lepoutre on Kesieiyn R. Lepootre. D. Est-ce vrai, Evariste? R. Je ne sais. J'étais couché. Quand je me sois levé, j'ai vu denx hommes près du feu de ma mère Kestelyrt et Lepoutre. J'ignore qui était eniié le premier. Le témoin Rrixisesl rappelé. Ce maréchal des logis a fait des perquisitions chez Desot et chez Lepoutre. Chez Desot, déjà arrêté, le mari de la femme Degryze pleurait. Voilb, disait-il, les conséquences de la mauvaise conduite de ma femme et de Desot. Quand je rapportais vingt ou trente francs de mes excursions, il ne m'était point permis de me reposer plus d'un jour. Chez Kestelyn, j'ai été fort surpris de trouver des cages de lapins sor le grenier. La femme Kestelyn (avec rage). Osez dire cela encore une fois! M. le président. Témoin, vous entendez. Vous avez vu cela R. Oui, M. le président. La femme Kestelyn étendant le poing. Dites-le encore une fois! Kestelyn. Voilb les hommes du serment, des hommes d'honneur. Il ne font que mentir, les vilains!.. M. l'avocat général. M. le président, il ne peut être peiniis aux accusés d'insulter les témoins. Le maréchal des logis Brixis porte sur sa poitrine le signe d'honneur, des médailles attestant des actes nombreux de courage et de dévouement. Il ne peut être insulté. M. le président. Accusés, je vous rappelle encore une fois, et ce sera la dernière, aux devoirs de votre positioo. Le témoin Gouhé est rappelé. D. Savez vous, Desot, qui a empoisonné le chien de M. Deceuninck? R. Non. La femme Degryze. Deux chiens ont été empoisonnés dans la commune, chez Deceoniuck et chez Van Cappelle. Ce dernier est venu chez nous se faire raser par Desot uo samedi. Il était suivi de son chieo. Le samedi suivant il reviot de nouveau sans son chien et nous dit qu'il avait été empoi sonné. to5s témoin, Barbe Debacker,ib ans, servante de ferme, a été engagée chez Assez en novembre 1861Elle o'y demeura poiot, ayant effrayée, eu entrant dans son service, par Ie6 paroles d'une femme incounue qui était Ib et qui lui dit qu'elle serait nécessairement assassinée dans la maison d'un homme riche et avare, vivant seul et sans défense. Barbe Vanheule, rappelée, déclare qu'elle est ooe des héritières d'Assez et que de l'argent a été trouvé caché dans différents endroitsde sa demeure, 106" témoio, Marie Capelleveuve Verbaert, 4g aos, domestique b Stadeo, a été demandée en mariage par Desot. Celui-ci lui a beaucoup parlé d'Assez, prédisant que sou avarice lui porterait malheur. Philippe Soenens, 5o ans, charretier (témoin entendu eu vertu du pouvoir de M. )e président),

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1