D'YPRES. 46me Année. Mercredi 29 Avril 1893. IV0 4,755. Suite de l'audience du 8 Avril. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE* Le gou.erneineni russe oe reste pas absolument silencieux depuis la communication des dépêches des trois puissances. Le Journal de Saint Pétera- bourg, qui est l'organe officieux du cabiuel, «lent de répondre aux joumaux qui attaqueut la politique russe, par l'éuuiuératiou de toutes les mesures prises jusqu'en i8b3 eu faveur de la Pologne. Cet article de la feuille officieuse est, sans doute, l'avaol-propos de la réponse que prëpate le prince Gortschakoff aux gouvernements de Fiance, d'Au- gleiene et d'Autriche. Nous serons curieux de rechercher ce qu'il est resté de toutes les mesutes prétendues favorables dont se vante aujourd'hui le gouvernement russe. La dernière sur la liste sera naturellement l'ukase du 12 a.ril. Mais nous atten dons au-si du Journal de Saint Péterebourg réouméraiion des bénéficiaires de cette amuistie tant vantée. S'il faut eu croire des dépêches de Craco.ie, le nombre des paysaus sur lesquels s'est éteudue jusqu'ici la magnanimité moscovite, s'élè verait k... huit! [.es nouvelles du théâtre de l'insurrection polo naise ne contiennent rien de bien particulier. On écrit de Varsovie que la police a consenti autoriser les habitants se promener jusqu'à neuf heures du soir sans lanterne et avec lanterne jusqu'à onze heures. C'est la première libéralité de l'admiuis- tratiou du général Berg. En revanche, le gouver neur a interdit les processious, malgré les protes tations de Mgr l'archevêque Felinskt. Le peuple a fait néanmoins, le 25, une procession la suite de laquelle tous les ecclésiastiques qui y avaieul pris part ont éié arrêtés. Comme oo le voit, le gouver nement russe a opéré bien des réformes eu Pologne et surtout bien... des arrestations. Lord John Russell a douné hier, k la Chambre des lords, de nouvelles explications cooceroant le conflit anglo-américain. Il a déclaré, entre autres, que l'affaire du Peterhoff est encore soumise k l'avis des juristes de la couroune. Quant k la oote que loid Russell vient d'adresser au secrétaire d'État de Washington, elle concerne la saisie do Dolphinpour laquelle elle demande une satis faction immédiate, ainsi que le désaveu formel de la conduite de M. Adarns, ministre américain k Londres. Dans la séance de la Chambre des députés de Turin, où le général Bixio a dénoncé avec indigna tion le système de sang inauguré, établi, maiutenn par l'annexion dans les provinces napolitaines, il a été pronoocé d'autres paroles qu'il nous paraît mile de citer, parce qu'elles inontreut une fois de plosk quels détestables excès se recoonalt le carac tère de tyrannie piémoutaise. Voici par exemple en quels termes s'est exprimé M. Ricciardi J'entends parler de l'abolition de la peine de mort; mais c'est une dérision. Qu'oo commence donc par abolir le droit que, dans l'Italie médio- oale, tout capitaine et tout lieutenaul s'arroge sur la vie des citoyens. Je pourrais k ce propos vous raconter des faits horribles. Je m'en tiendrai k on dans le Matese, près de Piedimonte d'Alife, une compagnie dr bersagliers arrêta, en poursuivant les brigands, cinq charbonniers dont deox étaient pères de familles. Uu quart d'heure après, elle les avait fusillés Et tous étaient innocents. On mande de Venise que le parti italien, persis tant dans ses résolutions d'exclure tout ce qui peut reodre la ville oo air de fête, a décidé les action naires du Grand Théâtre k voter la continuation de la fermeture de la salle. La Chambre des dépotés d'Espagne a voté k one grende majorité, dans sa séance dn a5 avril, le projet de lot qui autoitse le gouvernement per cevoir l'iuipôl. Les nouvelles des Éi»ts Unis sont nombreuses. Les autorités du Nord.ee font aucune difficulté d'avouer que l'attaque de Cbarlestou a complète ment échoué et qu'on a même reuoncé k s'emparer de cette place. L'engagement a été des plus vifs; mais, d'un côté, les chaînes rendues enlte les deux ports de Sumter et de Moultrie ont opposé aux navires fédéraux un obstacle inviucible; de l'autre, les confédérés possédaient d'excellents cauous dont ils se sont très-bien serti. Ces jours-ci on avait annoncé l'investissement par les confédérés de la ville de Washington, dans la Caroline do Nord. Le fait se confirme ce point que le général Forster, bloqué dans cette place, ne peut plus être secouru; ou croit qu'il sera obligé de se rendre. L'étal du Roi est tout Jait satisfaisant. L'amélioration de sa santé a été si marquée depuis quelques semaines que S. M. compte, dit on, d'ici peu de joursfaire une excur sion en province pour s'assurer si le trajet en chemin de fer ne lui cause pas de fatigue. Si le Roi se trouve bien de cet essai, il entreprendra probablement un voyage l'étranger, en com pagnie d'un de ses plus anciens amis, te roi don Fernando de Portugal, père du souverain ré gnant. Le voyage de don Fernando a spéciale ment pour but de rendre visite notre Roi; il parcourra également la France et l'Angleterre, puis se rendra en Hongrie auprès de son frère le prince Louis. Il n'a pas revu iAllemagne, sa patrie, depuis i856, époque de son mariage avec la reine de Portugal Dona Maria II. S. G. Mgr l'Evêque de Gaud est attendu lundi prochain eu celle ville pour administrer le Sacre ment de Confirmation. Mardi prochain aura lieu en la chapelle du Collège Saint- Viucenl de Paul, la première Com munion d'un certain nombre d'élèves de cet établissement. ACTE OFFICIEL. Un arrêté royal du a5 avril appronve la délibé ration du cooseil d'administration de la caisse des veuves et orphelins du département de l'intérieur fixant, k dater du 1" janvier 1863, le taux normal de toutes les pensions de veuves k vingt-deux pour cent du traitement des participants k la caisse, décédés, et élevant de 1 ôo fr. k 200 fr. le minimum des pensions susdites. CHRONIQUE JUDICIAIRE. On se rappelle qu'il y a quelques mois, no arrêt de la conr de cassation vint casser un arrêt de la cour de Gand, qui avait condamné lesieur Lebégue, agent d'affaires k Laerne, pour immixtion daos les attributions du notariat. La coor d'appel de Bruxelles, saisie k son tour de cette affaire, vient de se rallier ao système de la coor suprême et de décider que les agents d'affaires, fondés de pou voirs des propriétaires, ont le droit procéder k des adjudications publiques d'immeubles aux enchères. -- Les assises de la Flandre occideolale, pour le 2* trimestre 1865, s'ouvrirool k Bruges le i*' juin suivant, sous la présideoce de M. De Bouck, con seiller k la cour d'appel de Gaud. ootj?. E'.LOs:sas DE LA. FLANDRE-OCCIDENTALE. AFFAIRE DE LA BANDE ROIGE. Kestelyn. Je dirai ce que je faisais ce jour-lh pour le fermier Koene. La femme Kestelyn. Mon mari est allé ce jour-lk eogagé un nouveau domestique ponr Koeoe. Kestelyn. Je oe dirai plus rien d'avance. On en profite. Snoeck a été instigné par Mahieu, et e'est ainsi qu'il a fait au sous-officier de gendarmerie une déclaratioo qu'il n'oserait faire an tribunal. M. le prêtidcnt (au témoin). Vous déclarez que l'étranger vu par vous chez Desot ressemblait k Kestelyn. M' Maertens. Je tiens k constater que, devant le joge d'instruction, ce témoin a déclaré par trois fois ne pas connaître Kestelyo. Kestelyn. Jamais, dans une affaire capitale, on n'a teou compte de pareilles tergiversations. M. Cavocat général. Ces interruptions violen tes et indécentes doivent avoir un terme. Kestelyn. Si vous étiez k ma place, M. le prési dent! M. le président (ao témoin). Vonsavez déclaré par trois fois ne pas avoir recoonu Kestelyn R. La conviction n'est entrée que petit k petit dans mon esprit. Je l'ai déclaré ce matin k M. le juge d'iostroction. M' Messiaen. Ce matin poor la première fois, en effet, M. le président. M. l'avocat général (au témoin). Si vons n'avez pas fait celte déclaration au premier abord; n'est- ce pas parce que vous êtes allié k ta femme Vanderzype? R. Non, monsieur, c'est parce que je n'avais pas la conviction qui m'est venue depuis. M' Biebuyct. Le témoin n'a jamais vu Lepou- tie chez Desot? R. Non. D. Cooualt-il le frère de Desot? R. Oui, Léooard Desot. D. Connaît-il son autre frère? R. Oui, Jean Desot. x22" témoin, Valentin De Cock, 60 ans, ouvrier agricole k Stadeo. Je sois allé uo soir chez Desot et je n' y ai rien remarqué de suspect. Je n'y ai point rencontré Kestelyo. Cet homme, avec lequel j'ai été mis en présence k Ypres, m'est tout k fait inconnu. D. Étes-vous allé souvent chez Desot? R. Très-souvent. D. Vous D'y avez jamais rencontré d'étranger R. Jamais. 123* témoin, Fidèle Boudin, 4g ans, femme Goetbaels, cabaretière la Patente), k Vlatner- tioghe. Le mercredi des Cendres, eotre one heure et deox heures, Kestelyn est venu chez moi. Il allait k Dickebuscb, acheter noe chèvre. Il a pris deux verres de bière. A soo retour, avec sa chèvre, il a pris trois verres de bière et m'a payée avec une pièce de 10 francs. M. le président. Deox et trois font cinq. Cela va bien poor un homme de votre condition. Kestelyn. Est-ce qoe l'usage de la bière est ioterdit aux pauvres gens? M' Maertena. Il avait hérité de sa soeur et reçu 55 francs. Qu'on le dise, do moins. Keatelyn. Quand j'eus remis ma pièce de 10 franc» en payement, chacun me regarda. Ou croyiit que c'était l'argent de Salomé. On se trompait.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1