Le comte MianzynskiPolonais, s'était rendu,
accompagné d un de ses amiségalement Polo -
naischez un ami commun, demeurant en
quartier, dans la rue susdite. Entré dans Vap
partement de ce dernier, le comte Mianzynski
se disposait accrocher, un porte-manteau,
lepaletolquil venaild'ôler, lorsque tout coup,
tandis qu'il tournait le dos Cami avec lequel
il venait d'entrer, celui ci sans que quelque
chose ail pu motiver cet acte brutal, lui tira un
coup de pistolet derrière l'oreille. Le sang jaillit
aussitôt de la blessure. Le comte, éperdu, prit
la fuite, suivi de son agresseur tenant toujours
le pistolet la main, lis traversèrent ainsi, en
courant, la rue Saint Jean, une partie de la
Montagne de la Cour, ou C inspecteur de police
d'Hollander arrêta les deux Jugards il par
vint, non sans peine, désarmer l agresseur
qui tenait le doit appuyé sur la détente du pisto
let chargé d deux coups eldont lechienétail levé.
Conduits au bureau de police, le comte Mian
zynski a relaté ce qui venait de se passer. Un
médecin légiste a constaté que la balle avait
traversé l aponévrose. La blessure cependant ne
présentait aucun caractère de gravité
Puis le blessé a été reconduit chez lui, en
voilure. Quant l'auteur de celte tentative
d'assassinat, il ne prononce que des paroles
sans suitetout semble prouver que ce mal
heureux a agi sous l'empire d'une hallucina
tion. Il a été provisoirement mis en lieu sur el
gardé vue.
Le comte Mianzynski est le neveu de Mgr
Ledochowski, nonce apostolique, chez qui il
habite.
On lit dans une correspondance particu
lière de /'Indépendance S. A. R. le duc de
Chartres épouse sa cousine, la fille unique du
prince de Joinville. C est un mariage d'incli
nation. La jeune princesse, dans une lettre in
time en exprimant les sentiments que lui
inspire son futur mariajoutait ces nobles
paroles Ce qui me charme dans celle union,
c'est que je reste d'Orléans et Française.
On écrit d'Hoves (Haiuaut), que le boucher
Emmanuel Biche, de Camières, «ieut d'acquérir,
pour être abattue, une jeune bète de quatre ans,
n'ayant pas encore donné de veau. Cet animal, qui
sort des élables de S. A. S. Mgr le duc d'Arenberg,
Enghieu, peut être classé, eu égard k sa confor
mation et k son poids qui est de 600 ktlog., parmi
les individus les plus remarquables de la race
bovine.
-- Uu riche boyard valaque, M. Zampa, vient
de faire au prince Couza, qui s'était rendu en visite
chez loi, un cadeau vraiment magnifique il lui a
donné une batterie complète de canons rayés.
A Turin, dit le Mercure de France, Fia
San-Francesco, on lit au dessus d'un magasin
de droguiste
Destiucteur breveté des punaises de Sa Majesté.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES.
Londres, 27 avril. -- Le Daily Telegraph
aononce que le gouvernement anglais est résolu
envoyer tous ses bâtiments cuirassés aux Iodes
occidentales, y compris le JFarrior et le Black
Prince.
Paris, 28 avril. -- Le Moniteur annonce que
le prince Napoléon et la priocesse Clotilde se
rendeot eu Egypte et en Palestine.
Stockholm, 27 avril. -- Tous les officiers de
l'état major norwégieo oot été mandés Stockholm
pour le 1" mai prochain.
Cracovib, 26 avril, au soir. Le comité
révolutionnaire de Varsoviea interdit, par un ordre
du jour, le paiemeot des impôts la Russie.
Mosakowski a défait un détachement rosse dans
leseovirons d'O kusz.
ANGLETERRE.
C était jeodi le 299' anniversaire de la naissance
de William Shakespeare, né le 23 avril i56*,
Statford-sur-Avon.
FRANCE.
Le prince et la priocesse Napoléon sont partis
avant-hier pour Florence.
Le trait suivant, rapporté par Y Impartial
de la Meurthe, démontreia une fois de plus
jusqu'où peut aller le dévouemeut d'une mère Il
y a uu mots environ, uue femme propiemeut vêtue
se présentait chez on coiffeur de la rue Lafayette,
Naucy, pour lui faire l'abaodoo de sa chevelure,
moyennant une petite rétribution. Questionnée sur
les motifs qui la faisaient agir, elle répondit que
son mari et elle n'avaient pas d'ouvrage, et que
pour avoir du pain pour ses enfants, elle se trou
vait daus la triste nécessité d'avoir recours
cet expédient.
Mû par un généieux sentiment, notre coiffeur
refusa de priver celle femme d'uo ornement si
recherché, et lut offiit uue petite somme qui
représentait plus que la valeur des cheveux: son
exemple lut aussitôt suivi par ou sous-lieutenant
du 10* régiment de cuirassiers, te'moio de cette
scèue, et ce n'est que par uue circonstance fortuite
que nous avons tardivement connu cette bonne
action.
On éctit de Villotte-Devaot-Saiut-Mihiel,
k Y Echo de l'Est Il y a quelques jouis, M.
Decheppe, adjoint de la commune de Gimecourt,
revenait de Pont-k Mousson. La nuit était noire
lorsqu'il arriva k Rupt, et sort attelage fatigué. Il
résolut de laisser son équipage dans une auberge,
et preoant son meilleur cheval, il se mit en roule
pour gagner sa demeure.
Il était k peine arrivé k la pointe des bois de
Villotte, l'orsqu'il entendit des bruissemeuts con
fus; des souffles étranges passaient daus l'air et
s'étaignaient tout k coup. Curieux et inquiet, M.
Decheppe cherchait eu vain k découvrir la cause
de ce bruit mystérieux. Uu instant il devint plus
distinct, plus rapproché,elseiublaits'élever derrière
les pieds du cheval. Le cavalier se pencha de ce
côté et son regard se croisa avec deux points lutui-
ueux qui se mouvaient k une dislauce de quelques
centimètres. Surpris de cette apparition, il se rejeta
brusquement en avant et il aperçut uue autre ombre
qui marchait côte k côte avec sa monture. Il savait
dès lors k qui il avait affaire; il comprenait qu'il
était escorté par des loups.
Le voyageur, qui jusque- Ik était resté assis sur
son cheval, l'enfourcha aussitôt, et, piquaot des
deux, le lança au galop. Mais après ce mouvement
instinctif et irréfléchi, il pensa que sou cheval, déjà
fatigué par une leugue route, pourrait bien faire
un faux pas sur uu chemin raboteux et accidenté,
et qu'alors sa position deviendrait critique.
Les loups, teou jusque-Ik eo respect par sa
bonne contenance, n'attendaient peut être qu'une
occasition favorable pour se précipiter sur lui. Il
raleutit donc sa course et se mil au pas. Puis il
regarda eo arrière... Ses compagnons de route
étaieot toujours Ik. Ils avaient galoppé avec lui, et
maintenant ils prenaient une allure plus tranquille.
M. Decheppe avisa aux moyens de s'en débarrasser.
Il se rappela que le feu éloignait souvent les
bêtes fauves. Il alluma plusieurs allomettes, les
jeta tout enflammées sur les loups; ils n'en furent
pas le moins du monde effrayés. De guerre lasse,
le cavalier se résigna, et faisant de temps k autre
claquer sou fouet pour intimider ses trop fidèles
gardieos, il se livra k la Providence. Elle le conduisit
sain et sauf jusqu'à la prairie dé Gtmecourt. Sur ce
lerraiu solide, il laoça alors sod cheval et arriva eo
quelques minutes k la porte de sa maison.
Ce n'est qu'k ce moment qoe le danger de sa
position l'émut et que la réaction s'opéra. Il avait
conservé pendant toute cette terrible soirée un
sangfroid et un calme bien rares; le péril passé, il
fut pris d un tremblement nerveux, se coucha sans
penser k souper, sans répoudre aux questions réité
rées de sa femme, et se resseotit pendant plusieurs
jours des fortes émotioos qu'il avait éprouvées.
PRESSE.
Le roi de Prusse aime la politesse, dit la Presse,
et, k l'appui de son assertion, elle raconte le fait
suivant, qui la confirme pleioemeot Dernière
ment, k Spaodau, ville du Brandebourg, un homme
fut arrêté dans la rue et mis sous clef. Pourquoi?
00 De le sot point d'abord très-précisément.
Aujourd'hui, on avis officiel do magistrat de Span-
dau lève tous les doutes; le coupable o'avait pas
salué le roi, et il a été artêté sur l'ordre exprès du
souve ain.
ALLEMAGNE.
Ou lit dans le Journal de Francfort Un
ingénieur américain vient d'élaborer le plan de la
construction d'un canal pour unir la mer Baltique k
la mer du Nord. Cette jonction épargnerait aux
navigateurs on cheroio très loog et dangereux.
On écrit de Ramm IVeslphaliei5 avril:
Les dames de cette ville ont formé un comité
qui a décidé, dans une réunion tenue le 9 avril,
l'abolition de la crinoline, dont C usage,
l'avenir, sera prohibé pour une partie d'entre
elles. Désormais la crinoline ne sera portée
dans cette ville que par les femmes qui auront
atteint Cage de 5o ans. On ne sait quelle péna
lité encourront les contrevenantes.
RUSSIE.
On écrit de Varsovie, iô avril, k la Patrie
Tout le monde a oublié l'amnistie, et surtout
le gouvernement. Ses cosaques et ses agents de
police o'out pas changé de conduite ils continuent
k dévaliser les voyageurs sur les grandes routes. Oo
u'a reiâché personne des prisons; les patrouilles
parcourent la ville en plus grand nombre, et le
sang coule plus abondamment sur les champs de
bataille. Hier, des coups de feu ont été entendus k
la distance d'un mille de Vatsovie. Nous ne con
naissons pas encore les détails du combat.
Le 12 avril, a 5 heures après midi, le cordon
nier Zieleniewski, ancien soldat eo retraite, se pro
menait avec sa femme et son fils en bas-âge, près
des casernes russes, daDS la rue Gensia; il fut saisi
par les soldats au moyen d'une corde k noeud coulant,
qui l'enlevant de terre, le porta jusqu'au second
étage. Ce ne fut qu'en se cramponnant k la corde
avec ses bras qu'il sauva sa vie, car il aurait été
étranglé.
Aux cris que poussa sa femme, les officiers
accoururent et le fireut mettre k terre. Mais ou le
garrotta el on le tiot prisonnier jusqu'à dix heures
du soir pour le forcer k douuer sa parole qu'il
n'irait pas porter plainte contre ce jeu innocent du
soldat moscovite eu garnison k Varsovie. Pour
mieux faite sentir la portée de l'ainutstie,les soldats
qui se proruèueut daus les rues s'amusent k donner
des coups de crosse aux passans, comme je l'ai vu
de mes propres yeux dans la rue au Miel (Miodowa.)
A Golendzio, k deox verstes (2 kilomètres)
de Praga, faubourg de Varsovie, une patrouille de
cosaques a été assaillie le 12 avril par les insurgés
et taillée eu pièces.
A Salicow, dans la contrée de Siewierz, ancien
paiatiuat de Cracovie, sur la frontière de Prusse,
des paysans sont allés chasser des cerfs qui, de
temps en temps sortaient des forêts voisines et
venaient faire des dégâts sur leurs champs. Des
soldats prussiens stationnés près de la frontière, en
les apercevant, franchirent la frontière et ies
prenant pour des insurgés, se mirent k faire feu sur
villageois. L'ud d'eux père de famille, fut atteint
de deux balles en pleine poitrine, et les soldats
prussiens foulèrent k coups de pieds le blessé.
Le soltys du lieu a fait son rapport au maire
sur la violation de la frontière et le meurtre commis
le 10 avril. Le résultat sera probablement celoi de
toutes les autres réclamations de ce genre.
L'amnistie n'empêche nullement l'exécution
de l'ukase relatif aux confiscations et au séquestre;
M. Enoch, ministre secrétaire d'Etat, vient de
dresser on programme sur la mise en vigueur de
l'ukase dans le royaume de Pologne.
AMÉRIQUE.
Nous lisons dans le Courrier des Etats-Unis,
journal de New-York Charles S. Stackpole, de
Beverley (Massachusetts), est accusé d'avoir empoi
sonné son père, sa mère et ses deux sœurs avec de
l'arsenic. Unede ses sœurs est morte, mais 00 espère
sauver les trois autres victimes. Stackpole est âgé
de viogt-et-un ans; il voulait seulement, dit-il,
hériter de tout le bien de la famille.