AUX ÉLECTEURS ils VILLE ET DE L'ARRONDISSEMENT D'Y PRES. ÉLECTEURS, DE LA Vous êtes appelés choisir le 9 Juin pro chain vos députés la Chambre des Représentants. De votre choix dépend le bonheur et la prospérité de la Patrie. N'écoulez pas ceux qui veulent vous tromper par des men songes et des calomnies et ne vous laissez pas intimider par de honteuses menaces. Pesez vous mêmes vos intérêts et ceux de la nation et ne vous liez point par des engagements dont plus tard vous auriez vous repentir: iNe vous laissez pas séduire par de prétendus amis du peuple qui ne sont que des ambitieux cherchant asser vir le pays la domination et la tyrannie d'un parti. Electeurs, tel est le langage des libéraux. Nous leur retournons leurs propres accu sations, car c'est aux libéraux, non aux catholiques, qu'elles doivent être adressées. El en effet, qui sont ces ambitieux qui veulent l'asservissement de tout le peuple un parti? Vous les connaissez: ils viennent avec des paroles flatteuses vous parler Progrès et Liberté, indépendance et droits civiques; et quand vous examinez leurs actes, vous ne trouvez sous ce couvert, qu'intérêt, ambition, efforts pour tout dominer et volonté d'accaparer toutes les places. Vous connaissez, entr'autres, les grands libéraux d'Ypres et vous savez comment ils répartissent entr'eux les richesses du Trésor public. Et qui ne sait où nous en sommes venus dans la catholique Belgique! L'accom plissement do ses devoirs religieux est un titre d'exclusion depuis 1857, quiconque se raontrecatholique pratiquant, est réputé incapable de remplir les fonctions publi ques, on lui ferme l'accès la magistrature, au notariat, tous les emplois et toutes les administrations. Cette exclusion inique va si.loin que l'on refuseaux communes qui 'n'élisent pas de Conseillers libéraux un Bourgmestre! Les libéraux ne nient pas cet ilotisme des catholiques, ils s'en vantent au contraire. Et dernièrement un haut fonctionnaire répondait effrontément un solliciteur: Faites vous Francmaçon, et vous serez nommé. C'est ainsi que les libéraux entendent la liberté des Belges et l'égalité civile et politique. Comment entendent ils encore la liberté des citoyens et l'égalité devant la loi? A Ypres. nous ne l'éprouvons que trop bien, et partout on en sait quelque chose. Pas un père de famille, dépendant d'une administration publique, n'est libre de choisir pour ses propres enfants, ni une Ecole, ni un Collège, ni une Université; il n'a qu'à obéir aux meneurs du parti libéral, et cela sous menace de destitution. Electeurs, il n'y a qu'un mol pour flétrir un pareil système; cela se nomme de la tyrannie. El qui ne connaît les exactions et les vexations de tout genre que les écoles et les institutions catholiques ont subir de la part de ces oppresseurs libéraux? Ils cherchent leur nuire de toutes les façons, et cela sans autre motif imaginable que la haine des doctrines et des œuvres reli gieuses. Que voyons nous encore? Dans toutes les communes (et cela malgré les adminis trations communales mêmes, que le des potisme libéral foule aux pieds), nous voyons s'ériger des bâtiments d'Ecole somptueux comme des palais. Et quelle fin? Il n'y a pas d'autre raison trouver celle dilapidation des deniers publics que l'obéissance quand même du gouverne ment aux Loges, qui veulent que chaque Commune ait une Ecole libérale aux frais des contribuables et faisant une concur rence ruineuse aux institutions libres il y aura là comme en France un instrumentée règne pour le faux Libéralisme et pour la Francmaçonnerie. Ne l'oublions pas, Electeurs catholiques, c'est surtout de notre argent et c'est contre nous que l'on érige ces Ecoles. Souffrirons- nous que l'argent des catholiques soit toujours employé contre les doctrines et les œuvres catholiques? Pesons en bien les conséquences. D'a bord augmentation progressive de l'impôt communal Ensuite division et animosité entre les habitants; Enfin dans l'avenir, comme en France, l'abâtardissement des croyances et des mœurs du peuple. Le Ministère libéral que vient il défaire de complicité avec tous les siens? 11 a fait voler une loi pour pouvoir abuser de l'argent légué généreusement par les catholiques aux fils de la bourgeoisie, pour que ceux ci puissent devenir méde cins, avocats, notaires, tout, en restau* fidèles anx devoirs et aux principes de notre Religion cet argent pourra servir et servira désormais propager un ensei- gnement indifférent et impie. Telles étaient encore les prescription* des Loges, elles ont été obéies par les Ministres et par tous les représentants libéraux. Voilà cette loi sur les bourses d'études qui, en pleine Chambre, a été nommée I» loi du vol. El en effet, elle dérobe non seulement cet argent donné en faveur de notre Heli- gion pour en abuser c outre nos croyances; mais elle enlève encore des citoyens, tels que nous tous, la propriété qu'ils avaient héritée de leurs ancêtres ou qu'ils tenaient de leur charge, c'est-à dire, le droit de disposer de ces bourses en conformité des prescriptions des Testaments qui les ont instituées. La Révolution française sous Robe*- pierre et ses pareils, le gouvernement protestant de Guillaume, personne jusqu'à ce jour, n'avait attenté ce droit. Réfléchissons y. Electeurs, les violations de la propriété s'appellent et se suivent, le* unes entraînent les autres. (.'était d'abord la violation des testi- menls faits au profit des pauvres l'Etal s'est approprié et s'approprie des biens qui ne lui revenaient ni en droit, ni en justice, pour pouvoir en abuser contrôles intentions religieuses du donateur. Pre mière violation au droit dj propriété: les Loges l'avaient voulu. Cest maintenant la confiscation des bourses d'étude, pour pouvoir en abuser contre la doctrine catholique. Seconde violation du droit de propriétéimposée par les Loges. Ce sera demain l'envahissement des biens des églises par l'Etat, troisième atten tat au droit de propriété, prescrit paris maçonnerie; et l'on nous menace auds- cieusement, pour après demain, de s'em parer coups de majorité de tout ce qui reste de fondations soutenant encore quelques institutions de bienfaisance, (-'est le programme de la Francinaçonneriî- c'est le thème des discours des chefs de I» gauche libérale la Chambre. ous le voyez, les libéraux se font un jeu de violer le droit de propriété, ce droit le plus important de tous, le soutien et I® fomleœeul de tous les droits sociaux.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 2