D'YPRES
40"le Année.
A" 4,734.
LE PROPACATEÏÏ
FOI CATHOLIQUE. - CO!SSTITLTI«X BELGE.
REVUE POLITIQUE.
On parle a Londres d'une crise ou loot au moins
d'une modifii aiton «uinisiér ielle. Ces bruits ont
surgi depuis quelques jours, au milieu de la discus
sion engagée dans la pi esse au sujet des deui plus
importantes questions du moment la question
d'Amérique et celle de Pologne.
La siiu.itiou de la Lhbuauie, l'une des parties
Hf «41 r
les plus iiuporta'njes de l'^nciéune Pologne, c«»i)ti-
nue a fixer par licuîièrement-J'alientiou publique.
L4 vient de se développer une insurrection sur
laquelle, comme sur celle du royaume de Pologrr^
proprement dit, nous o'avons que des oonvellei
contradictoires; car les victoires que les insurgés
remportent dans le Ctas, journal voué au mouve
ment polonais, sont transformées en défaites dans
I Invalide russe. Mais ce qui paraît certain, c'est
que les Russes rencontrent eu l.itbuauie une résis
tance ti ès- i e, qui peut seule ex p iquet les tut su tes
prises par le géuéral Muurawhff.
Une note communiquée au Murning Post par
lord Shatlesbury atteste que des témoins ont vu
des soldats du général MuurawitfT donner le louet
a des femmes coupables d'a.otr porté le deuil.
Pendant ce temps 14, des banquets s'organisaient
Moscou eu l'h •nneur du gouverneur de Wllna.
Le Pays se donne la mission de réduire 4 leur
valeur les uouvelles et les bruns mis en circulation,
et qui pourraient donuet une idée iueiacte de la
situation faite aux trots grandes puissances par la
qoesnuu polonaise. Ce journal s'en prend surtout 4
l'Indépendance belge qui a parlé tour 4 tour
d'une proposition de mise sur le pied de guerre
des arniées française et britauuique, d'armements
estiaordinaires laits en Fiance, d'un antagonisme
entre le gouvernement itupétal et celui de l'Ao-
gleterre, etc.
Il nous serait facile, dit ce journal en terminant,
de montrer combien la guerre est peu probable,
et combien, si elle devenait fatalement indispen
sable, les conditions dans lesquelles elle seiait
soutenue par les trois puissances, ayant l'Europe
avec elles, 'aisseraiut peu de place 4 de sérieuses
inquiétudes.
Ou a cé ébré 4 Copenhague, le a5 juin, la fête
annuelle de la Société royale du tir, 4 laquelle il
est d'usage que les souverains danois assistent.
Celle année, des paroles bell queuses y oui été
prononcées par le roi Frédéric VII et M. Hall, le
président du conseil, a I."orage se prépare 4 l'ho
rizon, a dit ce dernier, et personne oe sait quand il
éclatera; mais si le Danemark éiait fort lorsque
pour la première fois il a marché 4 l'ennemi, il
l'est bien davantage aujourd'hui, a Ces paroles
vool mettre en émoi la presse allemande.
Les dernières nouvelles d'Amérique laissent
prévoir de très grands changements dans la situa
tion. Ou apprend, la date du ao juin, de New-
Yoik que le géuéral Lee a battu les fédéraux 4
Centre»ille. Le passage du Potoruac a été effectué
par tous les transports de l'armée du Suri, dont le
quai lier général est aujout d'hui H .geistowo; une
attaque conti e VA ashingtonsemble donc imminente.
Une révolution de palais a eu lieu 4 Mada
gascar. L.e roi Radarna H a été étranglé avec tous
ses ministres Sa veuve a été proclamée reine sous
le nom de Rabodo t".
Celte révolution a eu lieu sous l'influence
du vieux parti des Ho'vas, qui voyait, avec nne
jalousie piofonde, les tendances libérales de Ra-
daroa. C'est le 13 mai dernier que cet odieux
«s«assiriat a éié commis. Le lendemain, plusieurs
officiers du palais, amis particuliers du roi, et
le commandant de sa garde, ont été mis 4 mort. Ce
prince avait quitté, la veille, Mahazoarivo, sou
palais d'été, pour rentier dans sa capitale. Il
ignorait entièrement le complot.
La reine, conseillée par ses nouveaux minis
tres, a suspendu l'exécution des traités favorables
aux étrangersqne le rpiavait faits récemment. Cette
décisioo, si elle est maintenue, portera uu grand
préjudice aux intérêts français.
n Ou manque de détails circonstanciés; mais ou
sait que la reine et ses ministres, auteurs de la
révolution, sont dévoués 4 l'influence anglaise, a
Dans notre n* de mercredi d'nous avons
rendu compte de l'exécution de kastelyn;
mais faute de renseignements, nous avions
omis les détails relatif a son transfert de
Bruges Y près; voici ce que nous appre
nons a ce sujet
Le condamné, pendant la dernière jour
née de son existence, a montré jusqu'au
dernier moment un grand calme et beau
coup de fermeté. Depuis le rejet de son
pourvoiil u'espérail plus rien de la
miséricorde des hommeset sans rien
rétracter de ses protestations d'innocence,
il s'est résigné son sort, sans retomber
une seule lots dans ces accès de violence et
de forfanterie, qui le rendaient si redouta
ble, même sous les verrous de la prison.
Mardi, vers midi, ledirecteur de la prison
de Bruges a prévenu Kastelyn, qu'il allait
èlie transféré Ypres. Je sais pour-
quoi et je suis prêt, a l il répondu aussi-
tôt. Je vous remercie, M. le directeur, des
bontés que vous avez eues pour moi.
Quelques instants plus lard, il écoulait
debout et en silence la lecture de son arrêt
et de la sentence prescrivant que la justice
devait avoir son cours.
Interrogé sur la question de savoir s'il
n'avait plus de désirs exprimer, il a
manifesté le vœu de voir une fois encore
ses enfants, et il s'est félicité de ce que son
transfert Ypres permettrait sans doute
que cette supiême demande fut accueillie.
L'heure du départ approchant, un co
pieux repas a été servi au condamné qui,
tout en mangeant de bon appétit et avec
une satisfaction manifeste, disait que ce
serait sa dernière nourriture 11 a tenu
parole.
Placé sous l'escorte de trois gendarmes
et accompagné de l'aumônier de Bruges
qu'assistait un autre ecclésiastique, Kaste
lyn, revêtu de la camisole de force, a été
conduit Ypres par le train du soir. Il
avait un pantalon de toile, la veste d'uni
forme des prisons et une casquette plate.
Pendant toute la route, il affectait de la
lionne humeur et ne s'efforçait nullement
de se dérober aux regards des curieux qui,
de Bruges Ypres, encombraient les sta
tions et leurs abords, grimpaient aux
portières et se portaient ensuite, en cou
rant, de la queue la tête du train, parta
geant leur curiosité entre la dernière
voiture où se trouvait Kastelyn et une
tapissière placée la tête du convoi et que
dépassaient les longues traverses de l'in
strument de mort.
A neuf heures et demie, le train fil
arrêt pour la dernière fois. On était arrivé.
Dix minutes après son arrivée les por
tes de la prison se refermaient derrière le
condamné, et le registre d'ëcrou pot lait
cette inscription fatale Y 1,249; Kas-
lelyn Chat les, journalier 42 ans né
Elverdinghecondamné mort parla
cour d'assises de Bruges passager dé-
posé la maison d'arrêt pendant uue
nuit, pour être exécuté mort.
Lysie des Jurés appartenant 4 l'arrondissement
judiciaire d'Ypres, appelés 4 siéger pendant la 5*
session de la roui d'assises, qui s'ouviira a Bruges
le 30 juillet prochain
MM. De Gheus, Théodore, propriétaire, ii Ypres.
Delaey Charles conseiller communal 4
Hooglede.
ACTE OFFICIEL.
Par arrêté royal du i juillet, VI. J. L.-J De-
nrrker, juge d'instruction 4 Forces, est nommé
juge an tribunal de première instance 4 Courlray,
en remplacement de M. Jons, démissionnaire.
NOMINATION ECCLÉSIASTIQUE.
M Cropelandt, curé 4 Zuyenketke, est nommé
coté 4 Pollincho»e.
NÉCROLOGIE.
On annonce la mort de M. le prince de Poli -
gnac. gendre de M. Mirés, 4 l'âge de 38 ans.
NOUVELLES UIVERSE6.
On écrit de Tournai u Mardi les cris de
Au secoursau secours.' retentirent près de la
porte de Lille. Ils étaient poussés par une femme
qui, les yeux hagards, prenait la fuite devant uu
homme furieux, qui la poursuivait, ou couteau 4
la main.
Un soldat, témoin de la scène, fit mine de
l'opposer 4 la poorsahc du forcené. Mats celui-ci
essaya de se jeter sur lui; se voyant eu danger, le
militaire tira son coupe-choux et, parant le coup
que le furieux voulait lui porter, il lui administra
uu coup de plit de sabre sur l'épaule. Tout étourdi,
l'homme au couteau reprit le chemin de sa maison,
poursuivi par le soldai, et alla se cacher sous uu
lit. La gendarmerie qui survint eut toutes les peines
du moude pour le tirer de cette positioo, car il se