ITALIE.
ALLEMAGNE.
PRUSSE.
POLOGNE.
En faisant la part des nouveaux territoires
rénnis l'empire, et qui comprennent 669,059
habitants, l'augmentation effectuée reste de
673,802,00 1 86 p. c.
Nous croyons savoir que le roi Georges Ier
partira pour la Grèce dans les premiers jours de
septembre, et qu'il sera accompagné do seul
comte Sponneck.
On lit dans la France
Des négociations très-actives sont engagées
entre les cabinets de Paris, de Londres et de Vienne
pour concerter les réponses aux trois dernières
Notes du prince Gortscbakoff.
Déjà l'échange de vues qoi a eu lien dans les
cabiuets permet de supposer que l'accord est fait
snr le sens et la portée de ces réponses.
L'Autriche, devançant la France et l'Angle
terre, s'est empressée de faire counaître Paris et a
Londres le sentiment que lui aurait inspiré la
proposition de la Russie, en vue de l'isoler de
J'enieute des trois puissances. Elle déclare, avec
une loyauté qui l'honore, qu'elle n'entend pas se
séparer de l'action diplomatique dans laquelle elle
s'est engagée dans un but d'intérêt européen.
Sur ce point, le plus important de ceux sou
levés par la dépêche russe, on peut donc dire que
la tentative du prince Gortschakoff a complètement
échoué, et que l'accord établi entre les trois
puissances subsiste avec toutes ses conséquences.
Oo écrit de Saint-Pétersbourg que l'exécu
tion des mesures défensives ordonnées par le
gouvernement russe, continuait activement.
Nous apprenons, par la même source d'infor
mation, que le rapport de la commission spéciale
envoyée pour étudier, sur toot le littoral, les points
vulnérables, et y faire élever des redoutes et des
batteries de côte destinées empêcher les débar
quements, venait d'être approuvé par le gouver
nement, et ces nouveaux travanx allaient être
exécutés d'urgence.
Voici, d'après le Journalde Lot-et Garonne
le récit d'une lutte acharnée entre deux étalous:
Un bien fâcheux accident est arrivé, le 15 juillet,
vers sept heures du matin, aux portes de Ville
neuve-sur-Lot. Les étalous du dépôt de Villeneuve
revenaient de leur promenade habituelle, lorsque
M. Dionis, surveillant, chargé d'accompagoer la
colonne, et montant l'étalon Lamartine, fut obligé
de mettre pied terre pour ôter une pierre qoi
s'était engagée dans un des fers de son cheval.
Quand il voulut se remettre en selle, le cheval
impatienté se défeod, le mord s la jambe gauche
et s'échappe; il se précipite sur l'étalon Philipp-
Shah, et, après avoir violemment mordu au pied
droit son cavalier, le désarçonne et l'oblige lâcher
aussi cet étalon.
Il s'ensuivit un combat des plus acharnés, dans
lequel les deux chevaux, s'attaquant avec fureur,
rendent inutiles tous les efforts qu'on tente pour
les séparer. Enfla Philipp-Shah prit la fuite,
dirigeant sa course désordonnée vers la route de
lournoo,et toujours poursuivi par Lamartine.
a Arrivé uu pont où la route fait nn coude,
Philipp-Shah, aveuglé par la frayeur et la colère,
franchit le parapet et tombe d'une hautenr de plus
de deux mètres, dans on fossé plein de pierres. La
chute fut si violente que le membre antérieur
gauche, sur lequel toute la masse du corps avait
sacs doute porté, a été horriblement brisé. Il fallut
abattre ce pauvre animal sur place.»
On lit dans la France
Le public paraît se préoccuper beaucoup de
'a résolution que vont prendre les trois puissances.
Les plus ardeots s'imaginent qu'on est déjà h la
veille d'une ropture avec la Russie. Ceux-là se
■rompent. Eu diplomatie, on ne procède pas avec
wtte précipitation.
La première démarche h faire, c'est de répon
dre h la dépêche même du prince Gortschakoff,
eu repoussant ses arguments ou eu déclarant qu'il
n'y a pas lieu discussion.
Le second acte de la procédure diplomatique
est le rappel de l'ambassadeur, sans qu'il y ait
pour cela autre chose qu'une rupture diploma
tique.
Le troisième serait un ultimatum auquel il n'y
aurait h répoudre que par oui ou par non.
Dans ce dernier cas, il y aurait rupture
défioitive.
Comme on le voit, on en est encore bien loin.
La France, qoi a toujours témoigné la plus
absolue confiance dans le succès des démarches
diplomatiques, a un pompeux article intitulé
La Guerre. Nous en détachons le passage svivaot
Si notre intérêt et notre honneur étaient en
cause, il n'y aurait pas h délibérer il faudrait agir.
Le péril est toujours léger la main de la France,
quand c'est le patriotisme qui la soulève et qui
l'entraîne.
Mais ici, nous le répétons, ces obligations
suprêmes n'existent pas. Entre la Russie et la
France, il n'y a rien qui les sépare. Entre la Russie
et l'Europe, il y a le malheur de la Pologne, il y
a la voix de l'humanité et de la civilisation qoi
réclame des garanties. Nous sommes avec l'Eu
rope. Agir avec elle, serait uu contre-sens et une
témérité.
Ainsi donc, en résumé, il n'y aurait de pos
sible, contre la Russie, qu'une guerre européenne.
Espérons qu'elle n'est pas probable; dans tous
les cas, si elle était nécessaire, elle serait bientôt
décisive.
On écrit de Messine, le 16 juillet L'Etna
est depuis quelques jours eu travail. Le grand
cratère laisse échapper des flammes et des laves.
C'est du côté de Broute que semble se diriger
l'action souterraine qui peut donner lieu h quelque
nouvelle éruption. De formidables détonations, des
pluies de cendres et de pierres, des feux souter
rains dont la chaleur du sol révèle l'existence,
portent l'épouvante jusqu'à Catane et surtout
parmi les populatioos de la montagne, qui, sur
plusieurs points, ont déjà fait leurs dispositions
pour évacuer leurs demeures. Les chevaux restent
sellés, les bestiaux sont rassemblés, les objets
mobiliers disposés de manière faciliter éventuel
lement une fuite immédiate. Des prières publiques
ont lieu dans les églises, où les reliques des saints
restent exposées la piété des fidèles. Tout accuse,
en un mot, l'épouvante d'one population déjà tant
de fois victime des fureurs d'un volcan dont,
l'orage fini, insouciante de l'avenir comme du
passé, elle reviendra habiter et cultiver les cimes.
Leur fertilité sans pareille est pour cette population
le dédommagement mérité de désastres que quel
ques années suffisent, du reste, h réparer.
La Gazette du Peuple raisonne ainsi sur la
perspective d'un conflit armé
Nous ne croyons pas probable que la guerre
polonaise soit ajournée jusqu'au printemps pro
chain. Si l'on doit faire la gaerre, c'est maintenant
qu'il faut la faire; autrement on sacrifierait tous
les avantages des Polonais. La France a toute
espèce de motifs pour ne pas laisser échapper les
facilités qu'offrirait la goerre cet automne, et pour
ne pas attendre la situation douteuse du printemps
prochain. Quand on considère la facilité avec
laquelle la France envoie des expéditions dans les
contrées les plus éloignées, où ni son honneur ni
ses intérêts ne sont absolument engagés, on ne
s'explique pas qu'elle hésite pour faire une
expédition en Pologne.
La campagne d'automne aurait cet avantage
qu'elle serait probablement très-courte. Ce serait
unegoerrelocaliséequi commencerait en Lithuanie,
mais dont l'objet priucipa! serait dans le royaume
de Pologne. Ce pays serait délivré assez vite, et on
conclurait une paix qui ne modifierait pas essen
tiellement la carte de l'Europe. Au printemps, au
contiaiie, la guerre prendrait des propotlious bieu
plus considérables. Ce serait une grande guerre
contre la Russie, dans laquelle l'Autriche et
l'Angleterre ne sauraient rester neutres, et dont il
serait impossible de colculer les conséquences.
On écrit de Dortmund Ces jours derniers, le
bruit se répandit subitement dans les environs de
notre ville et dans toute la province que le roi de
Prusse était mort h Carlsbad. Voici l'explication de
ce faux bruit, qui ne peut être attribué h la
malveillance. Il existe ici un vieil employé des
postes, connu de tout le monde, et qui s'appelle
a Kœnig, mot qui signifie en allemand roi.
Or, cet employé était décédé subitement, et tout
le monde disait en s'abordant Le vieux Kœoig
est mort, a Les paysans qui vendent sur notre
marché, les étrangers qui passaient le même jour
dans notre ville, ayant entendu parler de la mort
du vieux roi (Kœnig) répandirent eu un clin d'oeil
ce bruit, et tout le monde crut un moment que le
roi de Prusse était décédé.
La fureur des bâtisses fait des victimes h
Berlin. Près d'un tiers des prisonniers pour dettes
sont des propriétaires de maisons nouvelles qui
n'ont pu payer ni le terrain ni les matériaux, ni
parfois même les ouvriers.
Un jeune homme eu costume hongrois a été
trouvé assassiné, le 20, au Jardin Bolaniqoe de
Cracovie. Uu billet trouvé sur lui, lui donnait un
rendez-vous cet endroit h l'heure du dîner, où le
jardin est désert. On croit h un assassinat politique.
Une enquête est entamée.
Ou écrit de Wilna
Mourawieff a donné récemment une preuve
de sa toute-puissance en Lithuanie. Un ukase de
l'Empereur avait prescrit de confier le comman
dement des forteresses h des généraux possédant
des connaissances en artillerie et en génie. Exécu-
tant cet ordre impérial, le ministre de la goerre
présenta un autre général eu remplacement du
général Wziatkine, commandant de la forteresse de
Wilna. A celte nouvelle, Mourawieff s'écria Le
ministre de la guerre a oublié que j'étais ici
maître absolu. Il télégraphia aussitôt h l'Em
pereur, et Wziatkine conserva son poste.
M. Zobowicz, secrétaire de la section des
passe-ports an bureau de Mourawieff, a été arrêté.
Tous les autres employés de ce bureau, polonais et
catholiques, ont reçu leur démissiou. Tous les
Polonais occupant n'importe quelle fonction subi
ront le même sort.
Le nombre officiel des prisonniers détenus 'a
Wilna est de 63o. Ce chiffre paraît vraisemblable,
car la majeure partie des prisonniers est déportée.
Mourawieffexpédie vitesoo monde. M. Paszkowski,
vice-président de la chambre civile, a été arrêté le
12; quelques heures après il était déjà condamné
être déporté Petrozawodzk.
Toutes les imprimeries et toutes les librairies
ont été fermées. Mourawieff les syant soupçonnées
de connivence dans la publication des proclama
tions du gouvernement nationalles a menacées
d'une fermeture complète la première apparition
d'un placard émanant d'une autorité qoi voudrait
contre-balancer la sienne.
Courrier de Wilna.)
On mande de Kowno, le 16, la Bœsren-
halle
Le comte Adam Pustowski, jeune homme de
22 ans, a été fusillé Minsk par ordre de Moora-