D'YPRES.
47me Année. Samedi 8 Août 1803. Aos 4,783 et 4,784.
Y PRES.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
REVUE POLITIQUE.
La question polonaise occupe one place de plos
(0 plus grande dans les préoccupations de la presse
et de l'opinion publique. La Patrie persiste
jouteuir la nécessité d'une intervention européenne
en fa»eor de la Pologne. Elle est consaincue que
l'Autriche elle-même, lorsqu'elle se verra menacée,
tiendra demander le secours de la France. Mais
sera-i-il leiups encore L'Europe aura laissé
huuieusenieot se créer un éiai de choses dont elle
ne pourra sortir qu'au piii de terribles sacrifices.
La France publie ce suir un article sur l'état
des négociations. L'Angleterre, dit-elle, a considéré
comme préférable la continuation du système des
Notes séparées. Le Pays dit que les réponses
serout identiques.
Les nouvelles de l'insurrection polonaise conti
nuent a être favorables. Eu conséquence, les auto
rités russes de Varsovie renouvellent leurs démentis
au sujet des dernières victoires remportées sur les
Ironpes moscovites.
Nous recevons de Rouie les meilleures nouvelles
de la santé du Souverain-Pontife. Sa Sainteté n'a
pas souffert, comme il avait été permis de le crain
dre, des chaleurs excessives de la saison. Elle fait,
chique jour, sa promenade habituelle, b la grande
satisfaction de la population romaine qui saisit aveo
empressement toutes les occasions de prodiguer
iq Pontife-Roi les témoignages de sa respectueuse
fidélité.
Malgré les assertions des journaux qoi passent
pour exprimer plus particulièrement les idées du
«bef du cabinet, on n'abaodouoe pas l'espoir, b
Berlin, d'no revirement de la politique prussieuDe
dans le teos de la politique occidentale. Dans les
sphères officielles mêmes ou a été désagréablement
surpris du refus absolu opposé par la Russie aux
demandes des trois puissances, et quelques organes
du monde gouvernemental ont même protesté
contre la solidarité d'intérêts que le prince Gort-
sebakoff voudrait établir eniie les trois cours du
Nord.
Le délai fixé au gouvernement danois par la
Diète germanique, pour le reirait des ordonnances
do 3o mars, expire prochainement. Oo écrit de
Fiaucfort b l'agence Bavas, que le cabinet de
Copenhague, selon toute appareuce, déclinera les
demandes de la Diète et, au besoio, fera appel b la
médiation des trois autres grandes puissances
européennes.
La ville de Leipzig est en ce moment le théâtre
d'aue fête des gymnases allemands. Au banquet
qui a été donné i cette occasion et où l'oo a va
éaois près de 7,000 convives, M. de Beost,
ministre des affaires étrangères de Saxe, a prononcé
un discours qui se termine ainsi
Les temps sont passés, Dieo merci! où un Etat
«ileniaod pouvait se passer sérieusement de l'Al-
«magoe et chercher son appoi ta dehors. Confor
mé étroite de tes intérêt! et de ces institutions
•sec ceux de l'Etat voisin en temps de paix, union
•nnée en temps de danger, c'est Ib la seule politique
'•isounable que poisse se proposer aujourd'hui on
allemand, et c'est Ib sossi la poliliqoe que
*>'»eot tons les goaveruemeots de l'Allemagne.
Leurs «oies peuvent être différentes, leurs buts
les mêmes; et plus les peuples allemands
montreront d'onion et de seoiiuients fraternels,
Wus vite aussi arrivera le moment où les Etats et
princes se rencontreront sur la ronte commune
S0' conduit an but si ardemment désiré par le
pcopte allemand. Votlb pourquoi je salue cette fête
decaucorde et de joie sincère. Puisse-t-elle deve
nir une des ptenes de l'œuvre de l'union dont
l'achèvement garantit seul l'unité luinie de la vo
loulé el des actes de l'Allemagne. Je porie donc un
toast l oulou de la giaude patrie allemande!
D'apiès des nouvelles de Constautinoplela
Russie «niait le projet de faire de Sébasiopol un
port franc, et une compagnie de capitalisas anglais
aurait offert de telier la nouvelle ville commer
ciale par uu chemin de fer aux giaudes ligues de
l'empire.
Les derniers couiriers de New-Yotk, dute's du
?4 juillet, modifieraient eu partie les uouvellcs du
théâtre de la guerre en Virginie. Le général l.ee,
après avoir reçu, disent les dépêches, uu renfort de
10,000 hommes commandés par le géuéral Bill,
aurait ralenti son mouvement de retraite el pris
sur le haut Polomac une position d'où il rneuace-
1 alt de uouveau le Maiyiand el Washington. Le
géuéral Meade semblerait même se porter de ce
rôié pour prévenir uoe nouvelle iuvasiou du
Nord. Certaius correspondants pensent que le gé
néral Lee ne veut par celte démonstration que se
donner le temps d'évacuer le butin fait par les
confédérés dans le Maryland el en Peosylvanie,
ainsi que la récolte annuelle de la vallée de la
Shenandoak.
Dans l'Ohio, où l'on disait le corps de Morgan
entièrement dispersé, une dépêche du a5 juillet
dit, tu contraire, que ce chef mauœuvre encore
la tête de 10,000 coofédétés. Les dernières nou
velles de Charleston, datées du 19, constatent que
le siège continue dans des coodi'ious douteuses.
Les succès des fédéraux couliuueut daus le Ten
nessee et sur le Mississtpi.
La tranquillité semble rétablie b New-Yotk, où
les arrestations continuent. Mais la conscription a
excité des troubles graves dans le Maryland où
l'un a attaqué les officiers d'eniôlemeut et mis le
feu b leurs propriétés.
Les dernières nouvelles reçues a Marseille de
Madagascar nous apprennent que le complot outdi
contre l'influeuce française a fait de nouvelles vic
times. Les conquêtes réalisées par la civilisation
daus cette coudée semblent donc ctre tout b fait
perdues.
i, y Tf
Jamais de mémoire d'Yprois la fêle
communale n'a été aussi iusigniftanle que
celte année-ci. Aussi les étrangers n'abon
daient pas.
Ordinairement dans l'après-midi du
samedi, veilledelaTuyndag.on remarquait
en ville un va et vient inaccoutumé; chaque
train déversait sur la ville une fouled'élran-
gers; les diligences, les voitures particu
lières amenaient aussi leur contingent.
Mais cette année-ci qu'a t on vu? Telle ou
telle personne d'Ypres, habitant hors ville
et venant pour voir sa famille. C'est tout!
Donnerons nous maintenant un compte-
rendu des réjouissances qui ont eu lieu
l'occasion de la Tuyndag? Hélas! que
pouvons-nous dire? sinon, bien peu de
chose. Essayons cependaut.
Samedi d', 7 h. du soir, la fête a été
ouverte par un concert au Jardin public.
Enlretemps sur la Grand'Place et dans les
rues il y avait calme plat.
Dimanche, 2 août.
Nous ne parlerons pas du concours de
chant pour les pinsons, du concours du jeu
de houles, du concours du jeu de cartes,
du tir la perche (sarbacane), du jeu des
ciseaux, du jeu du tchuiftafel. Ces jeux qui
figurent annuellement au Programme ne
sont destinés qu'à la classe ouvrière qui
naturellement a droit, elle aussi, sa part
de réjouissances; nous voulons seulement
dire qu'ils n'attirent que les intéressés.
La procession de Notre-Dame de Tuyne
est sortie, 9 h. du matin, de l'église
de Saint-Martin et a suivi son itinéraire
habituel. La musique de l'Ecole des orphe
lins ouvrait la marche du cortège religieux
dans lequel figuraient les groupes de
Sainte-Barbe, de Notre-Dame de Thuyne et
du Très Saint Sacrement. Les élèves des
écoles des orphelins el des orphelines, les
élèves du collège communalceux du
collège épiscopal el les Sapeurs Pompiers
formaient la haie. M. le vicaire Dehaene,
entouré du clergé de Ja ville, portait le
T. S Sacrement. Ln peloton de gendarmes,
suivi d'un grand nombre de fidèles fermait
la marche de la procession. Un temps
magnifique a favorisé la sortie du saint
cortège.
Oi dinairement, l'occasion de cette pro
cession, 011 ne rencontrait presque pas une
maison qui ne portât hissé la façade soit
le drapeau aux couleurs de la Vierge soit
le pavillon aux couleurs nationales; ce qui
faisait ressembler les rues que devait
traverser la procession autant de voies
triomphales. Les drapeaux étaient plus
rares celte fois ci.
De midi 1 h. une afïluence de monde
se promenait dans les allées du Parc où la
musique du 11* de ligne donnait un concert.
La fête de Fraternisation avait attiré en
ville un assez grand nombre de Sociétés et
Ghildes de l'arrondissement d'Ypres; et a
par conséquent fait du profit la ville
waer er vollt is, is er neiring. Ces sociétés,
tambour ballant, musique en tête el dra
peau déployé, ont traversé en cortège les
principales rues de la ville. Une société de
Poperinghe avait amené son Hecr Gieben,
monté rebours sur un âne, et tenant
soigneusement deux mains le célèbre
caillou de joyeuse mémoire. Un bal a
clôturé celte fêle. Notons en passant que
l'idée de ce genre de fêles n'est pas neuve.
C'est un modeste village de nos environs
qu'en revient l'honneur et le mérite de
l'invention.
11 y avait aussi un tir la perche,
YHoekje (Ypres-Campagne). Ce tir avait
naturellement distrait de la ville une
afïluence assez considérable de monde, de
telle sorte qu'un seul cabarêl de campagne
a largement profilé au détriment de plu
sieurs estaminets de la ville.
Uu concert au bénéfice d'une famille
yproise donné 7 h. du soir en la Salle de
Spectacle et qui avait attiré un grand
nombre d amateurs, a clôturé la première
journée des fêtes.