rent et nous redescendîmes, et ainsi de suite pen-
diat quelques instants.
A partir de ce momeot, on ne voyait plus rien.
L'intérêt du voyage était suspendu jusqu'au lever
da soleil, et nous nous disposions b nous apprêter
pour la nuit, quand un accident toot fait iodé-
pendant des capitaiues vint terminer notre excur
sion-début.
11 nous fallut descendre et descendre presque au
hasard. Tout ce que pouvaient faire MM. Louis et
Jules Godard par un miracle d'habileté et d'atten-
liou, c'était d'éviter les arbres et les maisons.
On jeta les ancres. Il y eut on moment de pro
fond sileoce, on entendit ensuite l'ancre qui s'ac
crochait, puis une secousse terrible qui nous jeta
les uns sur les autres.
La force du ballon était telle que l'ancre s'était
cassée en coupant net un peuplier par le tronc. La
seconde ancre fut jetée et s'enfonça en terre. Cette
fois, nous étions amarrés; mais le véritable danger
commençait. Nous ne touchions terre que juste ce
qu'il fallait de temps pour rebondir b quelques
mètres et recommencer plus loin. On eût dit qu'un
gigantesque enfant, prenant notre ballon poor une
balle élastique, s'en servait en conséquence. Enfin,
le Géant s'abattit, mais en culbutant la nacelle.
Comment ne nous sommes-nous pas brisés les
membres, je n'eo sais rien. Je ne sais même pas
dans quelle posture noua noos tenions. Quant II
moi, il rue semble que j'étais plié en quatre.
ITALIE.
On écrit de Rome, le 3 octobre, au Moniteur
universel
Oq assure que Mgr Bonnechose, archevêque
de Rouen, sera élevé b la poorpre b la première
promotion de cardinaux qui aura lieu.
ALLEMAGNE.
Il y a eu le 6, près de Neukirchen, entre Nurem
berg et Passau (Bavière), uoe rencontre d'un traia
express avec un convoi de marchandises. Un
garde-frein a été toé, deux voyageuses blessées,
plusieurs voitures endommagées.
En commémoration du Congrès des souve
rains allemands, le Sénat de Francfort fait frapper
une médaille portant les armes de la ville. Le
revers présentera une reproduction de la place du
Rœmer et l'inscriptioo En souvenir du Congrès
des souverains allemands en i863.
PRUSSE.
La Nouvelle gazette de Prusse confirme la
nouvelle que le roi des Belges va faire une visite au
roi de Prusse h Baden-Baden.
AUTRICHE.
On écrit de Vienne, 3 octobre Une dame qui
voulait monter en waggon h Wenskirchen, en
Moravie, au moment où le train se mettait en
marche, s'embarrassa la robe dans une roue et
tomba sur le train. Elle fut gravement blessée et
mourut quelques heures après. Il y a lieu de croire
que c'est M11" Poustoivoito, la compagne de Lan-
giewicz; du moins elle ressemblait beaucoup b la
photographie de cette demoiselle. Elle avait un
passe-port anglais au nom d'Eliska.
PORTUGAL.
Ou écrit de Lisbonne, le 3 octobre, au Moniteur
universel
Parmi les curieux usages conservés h la cour
Portugal, on doit remarquer les précautions de
surveillance dont les couches de la reine sont
°bjet, et qui ont été observées dans cette dernière
circonstance. Dès que Sa Majesté a ressenti les pre
mières douleurs de l'enfantement, le médecin de
service l'a fait savoir au roi. Le grand-maître du
palais reçut l'ordre, accompagné du grand-maître
de la maison de la reine et d'un autre grand offi
cier de la couroune qui a le titre de vedor (inten
dant de la maison royale), du chambellan de service
et des officiers de la maison militaire du roi, d'ap
poser les scellés sar toutes les portes qui commu
niquent avec la chambre de la reine, après avoir
constaté les personnes qui se trouvaient ainsi
séquestrées.
Aussitôt la naissance du prince, la grande-
maîtresse de la reine a dressé et signé avec le
médecin un procès-verbal déclarant comme quoi
tous deux avaient assisté b l'enfantement et en
indiquant l'heure b laquelle avait eu lieu la nais
sance. Cette formalité remplie, les scellés ont été
levés, et le ministre de riutérieur a dressé b sou
tour cinq procès-verbaux autheutiques contenant
la déclaration de la grande-maîtresse, qui ont été
signés par tous les hauts fonctionnaires présents;
un de ces procès-verbaux est resté dans les archives
de la maison royale; un autre a été remis aux
archives du royaume; le troisième appartient au
ministère de l'intérieur, et les deux autres ont été
envoyés aux Chambres des pairs et des députés.
a D'après les usages traditionnels que l'étiquette
a couservés, il u'y a eu que les personnes chargées
d'assister la reine dans ses couches et sa grande-
maitresse qui aient été présentes et séquestrées
dans les appartements de S. M.
a La sauté de la reine ainsi que celle du prince
héritier sont aussi satisfaisantes que possible, n
ORIENT.
Oo écrit de Deir-el-Kamar, le 16 septembre, b
la Gazette du Midi
Tout le pays est ému d'un fait de pillage qui
vient d'avoir lieu non loin de Bed-Eddin. Il y a
cinq jours, trente cavaliers druses, dont deux ou
trois étaient vêtus en Bédouins, ont assailli, sur la
route de Zablé b Deir-el-Kamar, deux mission
naires voyageant pour les affaires de la mission des
Jésuites; ils les ont dépouillés de tout, même
de leurs vêlements, et ont blessé les trois jeunes
gens qui les accompagnaient. Après quoi, ils les ont
emmenés dans un lieu encore plus écarté.
Il y avait plus d'une heure qu'ils cheminaient
ainsi, lorsque l'un des jeunes chrétiens étant déjb
blessé au cou et au bras droit, trouva moyen de
s'échapper au milieu de la bande des malfaiteurs;
trois de ceux-ci le poursuivirent sans pouvoir
l'atteindre, le jeune homme ayant gagné on peu
d'avance pendant que ies Druses montaient b
cheval, et le chemin étant d'ailleurs plus facile b un
piéton qu'b des cavaliers. Ils disaient entre eux de
le tuer b coups de fusil; mais ils craignirent néan
moins de donner l'éveil au village voisin par des
détonations d'armes b feu. Le fugitif étant arrivé
au village mixte de Mahraï, avertit les chrétiens,
qui coururent en toute bâte vers le lieu de l'évé
nement, pendant qu'un de leurs chefs arrivait aussi
avec des cavaliers; aucun Druse de ce village
ne voulut les suivre.
Les trente brigands furent bientôt découverts
dans la plaine de la Béga, abreuvant leurs cbeveaux
et mangeant les provisions prises aux missionnaires.
Quand ils se firent poursuivis, ils se mirent b fuir b
fond de train, abandonnant presque tous les objets
qu'ils avaient volés et qui furent rapportés aux
Pères et b leurs guides, réfugiés dans la maison d'un
chrétien de Mahiaï. Le gouverneur général, Daoud-
Pacha, avait envoyé viogt cavaliers sur les lieux b
la nouvelle de ce inefaii; trois prirent les mission
naires et les amenèrent b Deir-el-Kamar, les autres
firent des recherches pour connaître le» noms des
brigands, qui tousavaient pris lechemin du Djebel-
Cheikh, et de lb sans doute celui du Hauran. En ce
moment, douze Druses pris en divers villages du
district, théâtre de l'acte de brigandage signalé,
sont déjb en prison, comme otages. On espère que
les coupables seront bientôt entre les mains de
la justice.
A part ce fait inattenda, mais qui ne doit pas
étonner de la part des Druses, le pays est tranquille
et une paix complète règne au Kesrouan. La
répression de trois chefs de la maison Harfour
a porté aussi la sécurité dans la Béga. Les voyageurs
se plaignent seulement d'être inquiétés sur le
chemin de Saïda b Beyrouth par les soldats turcs
campés b Mallakar-Damour, b mi-chemin; ce
village étant toot maronite et dépendant du Liban,
il serait b désirer que Daoud-Pacba le fît évacuer
par ces soldats turcs, qui porteut partout le désor
dre, pour y mettre deszaptiés (gendarmes) chrétiens,
comme b Deir-el-Kamar, Djezzin et Zahlé.
Tous les Français sont venus féliciter le gou
verneur du Liban de la décoration de commandeur
de la Légion d'honneur que lui a Conférée l'empe
reur Napoléon. La plupart des consuls lui ont fait
aussi leurs compliments. Il ne faudrait pas s'étonner
que chacun d'eux le proposât maintenant b son
gouvernement respectif pour de semblables hon
neurs. Ici, comme b Constantinople, toutes les
influences étrangères sont en présence.
INDES.
La Gazette de Delhi raconte qo'one suttee
(sacrifice d'une femme sur le bûcher de son époux)
vient encore d'avoir lieu près de Goonah, malgré
tous les efforts de la police anglaise. Après être
monté sur le bûcher avec les cérémonies prescrites,
la veuve prédit, suivant l'usage, la ruine de la
puissance anglaise aux Iodes dans un court délai.
Mais quand les flammes l'atteignirent, elle cria, se
débattit et pris la fuite, quoique gravement blessée
par les assistants, qui essayaient de la reprendre.
Elle arriva pourtant jusqu'b la rivière Parbatly et
se cacha dans les eaux, mais elle fut découverte,
puis noyée par ceux qui la poursuivaient. Plusieurs
des coupables ont été arrêtés.
AMÉRIQUE.
On lit dans le Courrier des États-Unis Il
est établi par le témoignage de fabricants de
membres artificiels, qu'il se fait en ce moment,
pour les soldats amputés, huit jambes gauches
contre deux jambes droites, et b peu près la même
proportion de bras droits contre un nombre corres
pondant de bras gauches; c'est-b-dire qu'il faut
remplacer quatre fois autant de jambes gauches que
de jambes droites, et quatre fois autant de bras
droits que de bras gauches. Explique qui pourra ce
phénomène, toot ce que nous pouvons affirmer,
c'est qu'il est constant, sans prétendre appuyer
cette allégation sur autre chose que sur un fait
incontestable.