YPRES.
aimables dont elles semblent avoir dérobé
le secret aux filles mêmes de Saint Vincent.
Ab! en voyant ces pauvres retourner
leurs bancs, les mains chargées de récom
penses et le cœur joyeux des douces paro
les qu'elles avaient ouïes un double senti
ment s'est emparé de l'assistance. D'une
part elleétait heureuse de constater de ses
yeux que les filles Lamotte n'étaient pas
seules travailler pour les pauvres et que,
si chaque jour de l'année de bon matin
jusqu'à une heure avancée du soir, elles
leur partagent le pain de l'instruction et
de l'éducation et leur apprennent gagner
une honnête subsistance, et, tout jeunes
qu'elles soient, subvenir aux besoins de
leurs parents, il estaussi desàmes généreu
ses qui s'associent elles et dont les mains
les aident de leur travail et donnent aux
enfants l'aumône que les religieuses ne
peuvent faire. Mais d'un autre côté, n'était-
on pas la veille de voir la justice pénétrer
dans un asyle ouvert la charité seulement,
et cette triste préscience ne peignait elle
pas plus vivement au moment où l'on
voyait les victimes d'un système par trop
rigoureux, se multiplier en efforts pour le
bonheur de leurs chères filles pauvres
et n'être heureuses que de lui? Oh! Si ceux
qui forgent des lois dont la rigueur s'atta
que la charité en personne; si ceux qui
dans leur exécution ont trop peu d'égards
pour ces anges de dévouement qui plus
qu'eux travaillent au bonheur public; si
les maîtres d'une ville qui est la première
recueillir le bénéfice de tant de héroïsme
comprenaient une fois que ces anges ont
droit leur protection et leur clémence
et que les sévérités ne peinent jamais
davantage que lorsqu'elles frappent des
bienfaitrices de l'humanité! Vous le savez
bien, les rigueurs de demain comme l'amer
tume qu'elles ont bu dans le passé et le
ebagrin qui les attend l'avenir ne réussi
ront point abattre ni décourager ces
nobles filles que l'amour de leur Dieu, que
Tamour sublime de leur prochain a cloî
trées dans des murs pour s'y consumer en
holocaustes de charité, et vous vous fati
gueriez qu'elles au contraire respireraient
aussi librement. Mais seriez vous moins les
pères de la patrie ou de la ville si vous
veniez en aide leur insuffisance si vous
les encouragiez dans leurs généreux efforts,
si surtout vous les mettiez l'abri d'une
action qui ne vous gagnera aucune sym
pathie? Dieu sait cequ'il nous faut espérer:
mais, en élevant ici la voix en faveur des
bienfaitrices nées de la classe ouvrière;
mais en émettant les vœux les plus ardents
pour que l'œuvre de la charité personnifiée
ici dans le nom Lamotte se poursuive sans
entraves, nous avons dû être l'écho de
tous les sentiments, nous avons fait une
prière que le Père des pauvres saura
exaucer contre qui que ce soit.
Agréez, Monsieur le rédacteur, l'expres
sion de mes sentiments distingués. X.
M. le ministre des travaux publics vient de
décider une question importante dans le service de
la traction sur les canaux de l'Etat. Le halage par
des hommes, femmes ou enfants est désormais
interdit.
La garde civique (infanterie et artillerie) vient
d'être convoquée pour se rendre en grande tenoe
et en armes, Lundi 19 c', 3 heures de relevée,
devant l'Hôtel-de- Ville pour de Ib aller h la
statioD du chemin de fer recevoir 'a sa descente du
convoi, l'artilleur Dewaele, Léopold, de la demi-
batterie d'artillerie Premier Prix aux blancs (cible
de l'artillerie et de la cavalerie), au Tir Naliooal
de Bruxelles. Le soir du même joor un banquet sera
offert au vainqueur par la société de tir de la
demi-batterie.
nécrologib.
On lit dans la Gazelle de France M. Billault
est mort mardi malin, b oeuf heures, son château
des Grësillières, près Nantes. Il a été frappé subi
tement et au moment où on le croyait entré en
convalescence.
M. Billault était né b Vannes, le 12 novembre
i8o5. Inscrit au barreau de Nautes 'a vingt ans, il
fut nommé député en 1837, par trois collèges
électoraux de la Loire Inférieure. Il était entré pour
la première au ministère en i854, comme ministre
de l'intérieur, après avoir été président do Corps
législatif a l'ouverture de la session de t852.
M. Billault est mort le 15, h quatre heures
et demie du matin, son château de Grésillières,
près de Nantes.
M. le comte d'Ornano, maréchal de France,
sénateur, gonverneor des Iovalides, est mort mardi
matin, b 11 heures, b l'hôtel des Invalides. C'est le
deroirr snmvant des officiers généraux de la vieille
garde impériale.
nouvelles diverses.
La Société de navigation b vapeur de la
Flandre occidentale sera définitivement constituée
sous peu de jours. Le but de cette Société est
d'établir une ligue de bateaux b vapeur entre
Bruges et Londres, viâ Ostende.
On sait qu'un grand nombre de nominations
dans l'ordre de Léopold sont tenues secrètes et ne
figurent pas au Moniteurmalgré le vœu formel de
la loi. On nous assure que parmi ces nominations
in petto se trouvent celles de deux écrivains fran
çais dont les livres oui acquis naguère une célébrité
appréciée eo sens divers. Nous croyons devoir
protester encore une fois contre ces illégalités
hypocrites, et uoos ajouterons que, dans un pays de
publicité et de responsabilité comme le nôtre, tout
arrêté royal non publié est sans valeur.
Union de Charleroy.)
On lit dans le Commerce de Gand La
hausse considérable qui s'est déclarée la semaine
dernière b Liverpool, sur le colon brot, reod de
pins en plus difficile la situation de notre iudostrie
cotonnière. La plupart de nos industriels sont
d'accord sor une chose c'est que la continuation
des travaux devient impossible.
Cependant, les fabriques de nos plus grands
industriels sont exceptionnellement encore en
pleine activité.
a C'est le défaut des débouchés qui est cause de
notre grande détresse industrielle.
On écrit de Jemeppe qu'il se trouve dans
cette localité un phénomène agricole curieux un
cultivateur vient de récolter sept pommes de terre
dite coquettes, chacune d'one proportion ordinaire
et qui ont grandi les unes dans les autres. Les sept
pommes de terre représentent un magnifique bou
quet. Les amateurs peuvent les voir chez M. Mar-
quet, au pied du Pont, b Jemeppe.
Le 10 de ce mois, vers onze heures du matin,
un violent incendie s'est déclaré tout b coup, et
l'on ne sait trop comment, dans la ferme de la
veuve Dujardin-Lemaire, sise b Pecq. En moins
d'une heure de temps, maison, grange, écurie,
étable et autres dépendances ont été dévorés par
l'élément destructeur. La violence et la rapidité
des flammes ont été telles qu'on n'a sauvé qu'à
grande peine une partie du mobilier et des bestiaux.
Un porc et un veau gras ont été carbonisés sous
les décombres.
Toutes les récoltes, si laborieusement amassées
par les enfants de la veuve Dojardin, blé liD
tabac, foin, pommes de terre, sont devenues là
proie des flammes. Les pertes s'élèvent de - j
8,000 fr. et rien n'est assuré.
Le département des travaox publics vient
d'accorder aux commissionnaires publics l'aotori-
sation de pénétrer dans l'intérieur des stations du
chemin de fer de l'Etat.
En creusant le sol devant la Maison du Roi
Grand'Place a Bruxelles, pour l'établissement des
fondements du monument b ériger aux comtes
d'Egmont et de Hornes, on a découvert une quin.
tité considérable d'ossements d'animaux enfouis
sans doute en cet endroit b l'époque où existait lb
une triperie.
Nous apprenons qu'b partir du 1" janvier
prochain, le général d'artillerie Neremburger sera
chargé de la direction de l'école militaire de Bru
xelles, en remplacement du général Chapelié, de
Marseille, directeur actuel, qui sera mis b la pension
de retraite, après avoir été pendant 32 aus attaché
b l'école militaire.
Il y a six semaines, les ouvriers civils qui
travaillaient b la citadelle du Nord, en construction
b Anvers, ont dû suspendre les travaux, parce que
la plupart de ces honunesétaieut alteiutsde la fièvre
paludéenne, épidémie produite par l'insalubrité
du sol, comme l'a récemment démontré, dans un
ouvrage, le docteur Uytterhoeven, médecin eu
chef de l'hôpital civil de Bruxelles.
Faute d'avoir suffisamment d'ouvriers civils
disporibles, le département de la guerre a ordonné
d'employer des soldats aux travaux.
Undoolooreux événementaaltristé dimanche
une honorable famille de Verviers, demeurant 1 ue
de la Crapaurne. La dame L..., b la suite de chagrins
qui prenaient leur source dans une maladie grave
qui menaçait la vie de son mari, donnait depuis
quelques jours des signes de dérangement d'esprit.
Samedi dans la soirée, son mari ayant reçu, nous
dit-on, les deruiers secours de la religion, la pao-
vre femme fut prise d'un accès de folie, et alla se
jeter dans le ruisseau de Mangombronx, où elle
trouva la mort.
Noos lisons dans le Nouvelliste de Verviers:
Jeudi dernier, après avoir chassé une partie de
la journée avec des amis de son père, le jeune
Hilaire de Ravenaux, âgé de i5 ans, qui avait
déjb la réputation d'être un habile chasseur, se
dirigeait vers le lieu du rendez-vous, porteur de
quelques pièces de gibier; la chasse était terminée
depuis peu de temps, lorsqu'il rencontra M. Besson,
auquel il était tout joyeux de raconter ses succès
de la journée. M. Besson le complimentait et le
félicitait de son adresse et de sa prudence, lorsque,
paruoe fatalité inexplicable, l'arme que M. Besson
tenait sous son bras vint b partir sans qu'aucun
mouvement de sa part en eût provoqué l'explosion,
et le malheureux jeune homme, qui avait reçu
toute la charge dans la régiou du cœur, tombait,
pour ne plus se relever, dans les bras du sieur
Wolfï, son serviteur, qui reçut sou dernier soupir.
Nous n'essaierons pas de décrire la scene
déchirante qui suivit; l'arrivée du malheureux pè'«
et et de ses amis, qui accoururent aussitôt au bruit
de la détonation; la douleur de l'infortuné auteur
bien involontaire de ce déplorable accident, dont
on ne doit attribuer la cause qu'b la fatalité.
DÉPÊCHES TÉLÉGRAPHIQUES*
Vienne, i4 octobre. Chambre des "l*
gneurs. Sur la proposition du président, I'
Chambre salue par trois acclamations successive*
l'initiative prise par l'empereor FraDçois-Josep
dans la question de la réforme fédérale.