D'YPRES. Tout est dit sur le décret piémontais 47me Année. i\o 4,815. LE 1 MGÂTEUR c^a FOI CATHOLIQUEi -- CONSTITUTION BELGE. REVUE POLITIQUE. L'Allemagne est en pleine crise.par suite des incidents amenés par la mort du roi de Danemark. L'agitation est grande par tout, pendant que le nouveau gouverne ment de Copenhague est obligé de compri mer les hostilités qui se préparent dans le llolstein, en défendant la réunion des membres des Etats. Sur tous les points du territoire germanique se préparent des manifestations qui encourageront la résis tance des duchés. Une lettre de Francfort dit que la ques tion dano-holsteinoise est peut-être la seule sur laquelle tous les partis en Allemagne soient d'accord L'entente est trop réelle pour qu'on n'en voie pas sortir bientôt des résolutions que les gouvernements seront impuissants empêcher. Le rôle de la diplomatie a cessé, s'écrie-t on de toutes parts, et l'on parle bien haut ce réparer les humiliations déjà subies. La résolution que doit prendre la Diète germanique dans la question de la succes sion des duchés est attendue avec la plus vive impatience. Les partisans du prince d'Augustenbourg, dans l'ardeur de leur zèle, réclament des mesures immédiates; c'est une affaire, selon eux, qu'il faut brus quer. Le conseil fédéral suisse adhère au con grès proposé par l'empereur Napoléon. Suivant le Correspondant de Madrid, les bruits de modification ministérielle rap portés par la Epoca seraient dénués de fondement. On annonce que de nouveaux avantages ont été remportés par les Polonais. Un détachement des troupes nationales s'est emparé de Goza, petite ville du palalinat de Radom, peu de distance de Pulawy, sur la Vistule. En même temps, Chniie- linski battait les Russes Czarnoskota. Ce succès obtenu par le corps de Chmielinski aurait eu lieu de nous surprendre il y a quelque temps, car les journaux russes avaient annoncé qu'il était entièrement détruit; mais il y a deux jours, le Dziennik (journal officiel) avait pris soin apprendre que, quoique bien souvent écrasé, ce corps existait encore, en dépit des bulletins russes. On n'a pas oublié les protestations de l'épiscopat de Naples, des Marches, de "Ombrieet même de la province de Turin contre !e règlement et la circulaire que M. Pisanelli, ministre de la justice et des cul- tes, a publiés sur la très délicate question de Vexequatur et du placet royal en matière ecclésiastique. La Gazette officielle du royau me sarde fait savoir par une note ministé rielle que le gouvernement est décidé ne tenir aucun compte des actes épiscopaux eh au contraire, poursuivre l'exécution de ses propres dispositions. Nous ne nous en étonnons pas. C'est toujours ainsi que sentend la doctrine de l'Eglise libre dans 'Etat libre. qu'il a plu au télégraphe de Turin de qua lifier pompeusement d'amnistie. Nous n'a vons aucune en vie d'y revenir. Nous croyons seulement propos de montrer par un exemple comment se comprend l'excep tion formulée expressément contre le bri gandage le général Pallavicini, renonçant apparemment atteindre Caruso qu'il poursuit depuis un mois passé, a mis la tête de l'intrépide chef de bande au prix de vingt mille francs! Quelle guerre! quels généraux quel gouvernement Le Times consacre un très-long article décrire les formidables fortifications exé cutées par le gouvernement russe Croit- stadt et l'embouchure de la Neva, sous la direction des généraux Totleben et Zareva. Les ouvrages les plus exposés ont été re couverts de plaques de fer; des ouvrages en terre, peine visibles de la mer, sont construits dans toute l'île; les canons pla cés en batterie seront rayés et lanceront des boulets d'acier de trois cents livres et des bombes de deux cent cinquante livres; trois cents machines infernales, prêtes faire explosion dès qu'elles seront touchées par un navire seront submergées dans le canal; enfin, un bateau sous marin, armé d'un éperon et mû par l'air comprimé, ira attacher la quille du vaisseau des cylin dres chargés de poudre, laquelle une étincelle électrique mettra le feu. Monsieur l'abbé Charles Vanderoug- straele, Principal du Collège épiscopal d'Ypres, est décédé ici lundi 23 novembre 7 1/2 h. du soir. L'estime de tout le monde, les regrets de tous les gens de bien, le reconnaissant souvenir de centaines de familles et l'atta chement cordial de tous ceux qui le con nurent, lui survivront toujours. Il a passé en faisant le bien. Pendant sa vie personne ne trouvait dire quelque ma! de lui; sa mort chacun chante ses louanges, et se plaît redire ses vertus. Né Thielt en 1818 il fut dès son enfance aimé de Dieu et des hommes, il se rendit digne de la prêtrise par les plus saintes dispositions; il fut successivement coadjuteur Oudenbourg, professeur au Collège de Furnes, précepteur des fils d'une noble famille, professeur de troisième et de Rhétorique Thielt; en septembre 1832 il vint au Collège épiscopal d'Ypres occuper jusqu'en 1860 la même chaire de Rhétorique; depuis 1859 il était Directeur des Dames Bénédicliues Irlandaises; et en septembre 1860 il fut nommé Principal du Collège S'-Vincent-de-Paul et de l'Ecole gratuite épiscopale. Cette vie est certai nement une des existences les mieux et les plus dignement remplies. A une science profonde et aux connais sances les plus variées, il unissait la prati que de toutes les vertus qui font le parfait chrétien, le saint Prêtre et le digne repré sentant des pères defamille. 11 comman dait tous ceux qui l'approchaient l'estime, la confiance et même l'amitié. Dévoué corps et âme la jeunesse, il excellait former le cœur autant que l'esprit: il communiquait ses élèves ces convictions fortes etcalmes,qui lui valaient lui même le respect de tout le monde, ces convictions qui rassurent les parents sur l'avenir de leurs enfants. Il voyait prospérer chaque année son cher Collège, et le bon esprit de son éta blissement faisait toute sa joie. Son dévouement pour les enfants des ouvriers et des pauvres n'était pas moins grand. Il leur sacrifiait, avec ce qui lui restait de forces, la meilleure part de ses revenus. Le dévouement c'était sa vie. Nulle œuvre charitable ne lui était étrangère, et entre toutes il affectionnait les œuvres de la Société de S'-Vincent-de Paul il se mon trait l'hôte heureux et le bienfaiteur em pressé des réunions dominicales d'ouvriers et d'adolescents; son concours ne connais sait d'autres limites que celles du possible. Partout il apportait avec lui ce double caractère d'instituteur et de père. Jamais l'on ne dira tout ce qu'il a fait pour les enfants et les familles des classes aisées; on dira encore moins tout ce qu'il fit en même temps pour les pauvres. Aussi sa mémoire restera-t-elle en bénédiction et chez le pauvre et chez le riche. Sa maladie et sa mort ont été saintes comme sa vie. Toutes les vertus ont brillé sur son lit de douleurs il est mort comme il a vécu, en aimant Dieu et les hommes de tout son cœur et de toute son âme. Les funérailles de cet homme de bien, de ce digne citoyen et de ce saint Prêtre auront lieu demain Jeudi J0 h. en l'église de S'-Jacques. En attendant que les derniers honneurs lui fussent rendus, son corps a été exposé en chapelle ardente, au Collège. Tous ceux qui y sont venus rendre Monsieur l'abbé Charles Vanderougstraele un suprême témoignage de vénération, d'amour et de reconnaissance, ont été frappés de l'em preinte céleste que sa belle âme a laissée sur ce visage glacé; tous ceux qui ont contemplé l'admirable sérénité de ces traits, que la mort a respectés et comme consa crés, ont entendu une voix s'élever en eux qui disait Celte mort n'est pas une mort. C'est un sommeil qui annonce un glorieux réveil. Mon Dieu! qu'il fait bon de pouvoir mourir ainsi. CHRONIQUE JUDICIAIRE. Un procès curieux, et qui donne une idée de ce que peuvent durer les affaires litigieuses en Angle terre, «ient de se terminer mercredi. Il s'agissait d'uoe réclamation faite par un créancier contre une faillite remoulant 1754, et qui vient enfin d'être admise par les tribunaux. Le Times, qui rend compte de cette décision, ajoute naïvement que l'avoué de la faillite était mort depuis quelque temps, ce qui complique les difficultés du règle ment.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1