D'YPRES.
REVUE POLITIQUE.
LES ENQUÊTES ÉLECTORALES.
47nle Année.
I\o 4,820.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQIE. -• ÇO.NSTITITIOI BELGE.
Une dépêche de Francfort apprend que le pré
sident de !a Diète a notifié an cabinet de Copen-
1)agne que si, dans les trois jours, il ne faisait pas
droit ni réclamations de la Diète, les tronpes
fédérales eotreraient dans le Holstein.
Cette mise en demeure, si elle ce confirme,
proliférait que les concessions faites par le Dane
mark «r««t pas soffi pour arrêter le cours des
mesures coerciiites décidées Francfort.
On écrit de cette dernière ville, le 8 décembre,
que le corps expéditionnaire destiné agir contre
'le Danemark sera porté k 33,000 hommes, en
ajoutant 5,000 Autrichiens et 5,000 Prussiens aux
<3,000 hommes de troupes saxo-hannvrieorifs.
t.a réserve, forte de 45,000 hommes, sera fournie
txclusi'ement par l'Autriche et la Prusse et pren
dra position sur l'Elfe. Les bataillons en garnison
ti Hanovre ont dû quitter cette ville le 8. Une
partie de l'artillerie est déjk a Langenhagen, et le
régiment de diagons de Cambridge a reçu l'ordre
de se diriger sur l'Elbe. La brigade saxonne mar
chera sur le Lanenbonrg pat Risa, Berlin, Hagenow
et bûclieu; les troupes piussiemies apparteoaul k
la 13° division passeront par M in rien, Wunstorf
et Veiden,où elles abandonneront le chemin de
fer pour arriver k Haï bourg en trois étapes. Enfin
!a brigade autrichienne qui se trouve le long du
chemin de fer, k la frontière de la Bohême et de la
Saxe, traversera Leipzig, Dresde, Magdebourg,
Brunswick, Lehrte, pour déboucher sur l'Elbe.
Grâce k ces dispositions, on compte k Berlin
que dès le |5, le corps d'exécution pourra cire
réuni sur la frontière holsteinoise. Alors, le com
mandant du corps d'expédition, qui est le lieute
nant général saxon baron de Moltke, fera par venir
aux autorités danoises la sommation de retirer,
dans un délai de sept jours, les troopes danoises
des duchés. Il est donc probable que, avant la fio
du mois, les duchés de Holstein et de Lanenbourg
seront occupés par le corps d'exécution, ou bien
que la guerre fédérale avec le Danemark aura
éclaté si l'armée danoise ne se retire pas derrière
l'Eider,
D'autre part, les journaox de Copenhague dé
clarent que le Danemark ne peut évacuer le duché
de Holstein sans y être contraint pas les armes.
Les choses sont donc arrivées au point extrême.
Mais la gravité de la situation vient encore de
s'augmenter, s'il est possible, k Vienne, par suite
d'un incident qui ferme la porte k toutes les mesn-
res de coociliation. L'envoyé du roi Cbristiao IX
auprès de la coor d'Autriche ayant demandé k
présenter la lettre de notification de l'avénemeul
de son souverain, le cabinet de Vienne a répooda
que la cour de Danemark devait préalali'ement
satisfaire k ses engagements. L'envoyé danois k
déclaré qu'il ne pouvait accepter ces conditions,
et il a quitté Vienne.
Le yaderland de Vienne signale avec raison
le caractè>e démagogique que prend aujnO'd'bui
eu Allemagne le mouvement en faveur duScbles-
wtg-Holstein. Les piiuces allemands les plus
libéraux, et les bouimes les pins sérieux du pays,
dit celle feuille, ue verront pas sans appiébensiou
l'impudence avec laquelle les meneurs de la mul
titude s'adressent k des souverains allemands, tels
que les 101s de Ba« iète et de Saxe, et leur donnent,
ponr ainsi dite, des ordtes.
C'est l'intervention du Nationalverein dans le
conflit qui donne lieu k ces apprébensinns. On
craint qu'un essai d'unification ge'tuaniqne ne se
cache sous le voile de la question dauo-alle-
mande.
Le Moniteur universel poblte plusieurs répon
ses de souverains a l'invitation d'assister au Con
grès. Elles émanent du Souveralu Pontife, de
l'empeteur d'Autiicbe, du 101 de Prusse et des rois
de Hanovre et de Ba.ière, De toutes ces 1 épouses,
la plus importante est sans contredit celle du Pape,
qui proclame avec autant de netteté que d'éoeigie
les principes qui seuls peuvent donner k l'Europe
l'ordre et la paix aux quels elle aspire.
Le roi de Puisse se place au point de vue des
traités de 181 5 et les cousidèie comme le ionde-
ment de l'équilibre européeo. C'est une réponse
indirecte au discours rie Napoléon fil, qui a décla
ré, ou le sait, que ces h allés n'existent plus.
L'empeteur d'Autriche est mutus absolu dans sa
réponse; il demande de préciser le programme des
délibérations du Congrès, 'fin d'éviter des obsta
cles imprévus. Il ajoute qu'il a fait euvoyer a M. de
Meilernich des iustructious desttuées faciliter
nue euieme préalable.
Dans son numéro de dimanche dernier,
le Progrès annonce, d'après son cortes-
pondant de Poperingbe, que M. Jules Van
Alerris parait désigné par l'opinion publique
pour succéder M. Coevoet au conseil
proviucial.
L'opinion publique s'est émue la nou-
velle auuoucée parle journal, bile désigne,
tous les jours, de plus en plus, uu autre
caudidal, indépendant, dont les principes
sont plus solides et les capacités incontes
tables. 11 n'est pas encore temps de discuter
la valeur des candidats.
Toutefois, l'opinion publique 11e se cache
pas que les mêmes motifs, déclinés il y a
troisaus, contrela candidature de M. Jules,
par uu personnage haut placé de la pro
vince, existent toujours et que la presse,
les fesant valoir, ils seront brûlants
l'endroit de celle candidature imprudente,
si candidature il y a... (Communiqué.)
Les faux libéraux, ces gens sans prin
cipes, ces esclaves des intérêts matériels,
ne reculent devant aucun moyen lorsqu'ils
poursuivent l'objet de leur orgueil et de
leurconvoilise. Four s'emparer du pouvoir,
ils ont recours l'émeute; et pour s'y
maintenir, ils ont recours aux manœuvres
les plus perfides.
Depuis l'époque mémorable de notre
émancipation politique, le parti conserva
teur, qui représente les traditions natio
nales du pays et ne cesse de lutter en
faveur de toutes les libertés modernes,
jamais le grand parti conservateur n'a
réclamédu Hoi ladissolulion des Chambres,
jamais il n'a songé diriger contre ses
adversaires l'arme deux tranchants des
enquêtes parlementaires, encore moins des
enquêtes judiciaires. Il a constamment
accepté, ou avec courage ou avec résigna
tion, la situation produite par le mouve
ment régulier de l'opinion publique.
Le parti libéral orangiste, le parti dont
les doctrines sont l'antithèse des doctrines
catholiques, seul, a employé ces ressources
extrêmes toutes les fois que le résultat des
élections avait condamné ses tendances.
Les conservateurs ont voté des lois contre
les fraudes électorales; les libéraux doctri
naires reculent devant la discussion de
semblables dispositions. Ils préfèrent s'en
passer; ils commettent toutes les fraudes
possibles, et en inventent de nouvelles
chaque nouvelle élection. Mais triom
phent ils dans les comices, tout s'est passé
dans l'ordre. Succombent ils, au contraire,
ils crient la corruption cléricale et pas
sent par l'espionnage, les délations, les
informations inquisitoriales pour aboutir
aux enquêtes judiciaires et parlementaires.
C'est ainsi que l'on a vu l'enquête parle
mentaire au sujet des élections de Louvain,
c'est ainsi que l'on verra des enquêtes
parlementaires l'occasion des élections
de Bastogne et de Bruges. Il s'agit de
venger l'échec de MVI. d'Hoffschmidt et
Devaux, de M. De- aux surtout, ce fameux
patriote qui a inventé et qui fomente du
souffle de ses sophismes véreux la division
fatale du pays en deux camps opposés.
Et cependant quels étaient les griefs arti
culés contre l'élection de Bastogne? Des
calomnies, d'infàines calomnies.énergique-
ment repoussées par des hommes d'hon
neur et de réputation. Qu'y a-l-il do
constaté par l'enquête judiciaire de Bruges?
Rien que des misères et des cancans.
A Bruges les électeurs en sont encore a
manger des tartines et boire de la bière,
tandis que dans d'autres districts électo
raux on offre aux partisans du progrès et
des lumières des dindes truffées et du
Champagne mousseux. On en cite où main
tes voix ont été achetées au prix fabuleux
de 50, de 100, de 200 fr et au delà! Telle
nomination a coûté 20.000 fr., telle autre
30,000, voire 38,000 fr. M. Devaux ne
l'ignore point et il ne s'en est pas plaint
la Chambre! Il a vu 6esaraiset 6es adver
saires se ruiner ce jeu politique, il a vu
des électeurs opiner du ventre, se griser
comme des brutes et renouveler les plus
tristes scènes de la vie publique dés Lucul-
lus et des Crassus, et il a gardé le silence -