D'YPRES
47me Année.
Mercredi 23 Décembre 18(>3.
Ko 4,823.
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La presse ministérielle s'étonne qu'un
si grand nombre de catholiques s'adressent
la Chambre pour obtenir la liberté des
inhumations religieuses conformément au
texte et l'esprit du décret de l'Empire.
Sa surprise n'est pas réfléchie, car tout
homme dégagé des tristes préoccupations
de l'esprit de parti doit reconnaître qu'au
point de vue du culte le cimetière et
l'Eglise ne font qu'un, et qu'il y a lieu de
respecter en faveur de toutes les commu
nions, les cérémonies de l'enterrement de
même que celles des baptêmes, des ma
riages, des décès, etc. Dans tous les temps
et chez tous les peuples, l'ensevelissement
a été soumis des règles religieuses,
et l'on a vu des fidèles de chaque culte
posséder des cimetières particuliers, au
même titre qu'ils disposaient de temples
distincts. Nous ne craignons pas d'affirmer
que la prétention de nos doctrinaires
d'enlever le caractère religieux des inhu
mations et de faire enterrer pêle-mêle
dans un seul et même lieu, les catholiques,
les protestants, les israélites, les libres-
penseurs, etc. est une innovation la fois
impie et intolérante qui n'a aucune chance
de succès durable. En cette matière comme
en toute autre, la liberté est la meilleure
solution des difficultés qui se présentent,
et nous commettrions une grave infraction
notre programme si nous ne réclamions
pas pour les catholiques le droit d'être
inhumés selon la règle catholique, c'est-à-
dire d'avoir des cimetières catholiques
l'instar de ce qui se passe dans les pays
les plus avancés en civilisation, tels que la
Hollande, la France,l'Angleterre, la Suisse,
1 Allemagne, les Etats-Unis, etc. Le respect
de ce droit est commandé par le droit
naturel, par la force des choses; il sim
plifie l'action gouvernementale, il prévient
les conflits, il offre toutes sortes d'avan
tages sans un seul inconvénient, il est
particulièrementconformeà nos traditions,
nos mœurs, nos institutions libérales.
Aussi tenons-nous pour impossible que les
réclamations des catholiques ne soient pas
favorablement accueillies par la législa
ture; approuvées par les hommes religieux
de toutes les communions, elles ne sont
combattues que par les citoyens qui ne
professent aucun culte. Mais ces derniers,
plus inflqents que nombreux, ne sauraient
faire prévaloir leur étrange intolérance
contre la volonté des masses.
On a pu voir, dans un n° précédent de
notre journalcombien le libéralisme est
faux et menteur quand il"se vante de res
pecter encore les principes religieux, alors
même qu'il ne laisse passer aucune occa
sion et qu'il ne néglige aucun moyen pour
étouffer dans tous les cœurs et dans toutes
les intelligences jusqu'au dernier vestige
de la religion et de la morale. Pour prou
ver notre assertion il a suffi de citer des
faits contemporains et accablants, que ne
sauraient détruire d'hypocrites protesta
tions. C'est ainsi que les productions des
libres-penseurs, notamment d'un Renan et
d'un anonyme qui a osé s'affubler de la
qualité d'abbé, trouvent dans les journaux
libéraux de chauds apologistes. Cela ré
sulte toute évidence de l'appréciation
laudative donnée par l'Indépendance
l'Etoile et les autres journaux maçonni
ques du livre portant pour titre le Maudit,
appréciation que nous avons reproduite
pour signaler les astucieuses tromperies
de nos adversaires.
Nos lecteurs ont donc pu voir qu'il
s'agit d'un écrit dirigé contre le catholicis
me, et la presse libérale n'hésite pas d'ap
peler sur lui la bienveillante attention de
ses lecteurs; toutefois ces journaux savent
que ce livre doit réjouir les impies et affli
ger les honnêtes gens, mais qu'importe
la presse libérale, il faut, comme le con
seillait Edgard Quinet, étouffer le catho
licisme daus la houe.
L'Indépendance, pour qui la fin justifie
les moyens, avance sans sourciller que
dans ce livre, te fond de l'action est vrai, et
cependant rien n'est plus hasardé que ce
dire, car on peut assurer que tout est
invention et mensonge, de même que la
qualité d'abbé ajoutée au nom de l'auteur
du livre; car certes aucun prêtre, et moins
encore un prêtre occupant un rang distin
gué, ne saurait descendre assez bas pour
mentira ce point sa conscience et son
caractère. A la vue de ce titre c'est
peine que l'on peut maîtriser l'indignation
que l'on éprouve. En effet posons, comme
le Journal de Bruxelles, le dilemme suivant:
Ou l'auteur n'est pas un prêtre ou c'en
est un
Dans le premier cas il usurpe une
qualité qu'il n'a pas et dont il est indigne
il s'en revêt, dans l'espoir de tromper plus
aisément le public; il recourt a un subter
fuge pour lâcher de donner quelque
créance aux fausses et misérables révéla
tions qu'il lui apporte; il ment impudem
ment la face des consciences honnêtes,
LE PROPAGATEUR
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FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION RELUE.
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REVUE POLITIQUE.
Toujours même iucertitude an sujet des événe
ments qui se préparent dans les duchés les symp
tômes belliqueux alternent a.ec les nouvelles
pacifiques, et on ne sait encore tien de positif sur
les dernières lésolotious du roi de Danemark.
Toutefois l'opinion la pins accréditée et la plus
probable est qu'il n'opposera pas de résistance sur
le territoire fédéral, et nous devons dire, cette
occasion, que l'opiuion a été prématurément, alar
mée, il y a quelques jours, par un télégramme qui
donnait une analyse de la proclamation du roi
Christian aux soldais en congé. Ce télégramme
disait textuellement
Une proclamation royale rappelle les soldats
en congé et leur ordonne de se rendie sons les
drapeaux dans le Holstein, pour y défendre
l'honneur et la sécurité de la monarchie.
Des termes de cette dépêche, on était amené b
conclure que "le gouvernement danois était dans
l'intention de s'opposer par les armes h l'occopa-
tion fédérale. Or, le texte de la proclamation
royale diffère d'une manière notable de ce qu'en
disait la télégraphie privée. La phrase qui avait
tant préoccupé le public est ainsi conçue Mais
maintenant que de divers côtés on cherche b
w vous induire en erreur sur nos droits et vous
eDlraîoer b violer vos serments, nous croyons de
notre devoir de souverain de vous appeler sons
les drapeaux... Accourez sons vos drapeaux,
soldats, prêts b prendre part aux combats qui
peut-être auront lien prochainement pour l'hon-
rieur et l'indépendance de la monarchie.
Comme on voit, il n'y a pas un mot, dans ce
document, qui autorise b croire que les soldats
soient appelés a combattre dans le Holstein même.
On peut donc encore espérer que l'occupation
des duchés par les troupes allemandes se fera sans
coup férir, et, s'il en est ainsi, rien n'empêche que
le conflit ne soit aplaoi par une médiation des
puissances.
Un meetiog a eu lieu b Christiania pour voler
une adresse dans laquelle les signataires déclarent
au roi Charles XV que la Suède et ia Norwége
sont obligées d'assister le Danemark dans la défense
de ses frontières.
Des lettres de Berlin font prévoir que le Roi
ne recevra pas de la députaliou de la Chambte
des représentants, chargée de remettre b S. M.
l'Adresse de cette assemblée. On pense que le
président sera invité a envoyer l'adresse au Roi.
Le gouvernement aulticbien ne reste pas iuactif
devant l'agitation qui se manifeste en Italie, du
côté de la Vénétie. Une lettre de Venise au
Mot>imento de Gênes informe ce journal que les
autorités autrichiennes viennent de rappeler, dans
la seule ville de Venise, cinq cents hommes en con
gé, et qu'elles se préparent b mettre toute la reserve
eu activité.
La nouvelle que l'empereur de Russie a limité
au général de Berg la durée de ses efforts pour la
pacification de la Pologne, en lui laissant la res
ponsabilité de l'iosuccès, semble se confirmer.
On mande aujourd'hui de Varsovie qu'un aide
de camp de l'empereur Alexandre est arrivé dans
cette ville pour surveiller le comte de Berg.
C'est avant-hier que l'Empereur des Français a
reçu l'Adresse du Sénat. S. M. a remercié la dépn-
lation de l'adhésion unanime que le Sénat donnait
b sa politique; revenant de nouveau sur l'utilité
que présenterait la réuuiou d'un congrès européen,
Napoléon III a rappelé celte parole de sou oncle
que la guerre en Europe serait une guerre
civile.
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LE IIIAUDIT.
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