D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 4,825. 1 47me Année. Mercredi Î50 Dé cembre 18(>3. 29 Décembre 1863. Monsieur le Directeur du Propagateur, J'ai lu avec un vif intérêt votre article du 19 Décembre 1865, où vous avez déjà si bien fait connaître les doctrines anti religieuses et antisociales de M. Bancel. Vous avez rendu un bon service au public Yprois. La plupart de vos concitoyens ne savaient pas encore que M. Bancel est un des plus fougueux apôtres de la déma gogie anticbrélienne, un socialiste exilé de France sous la République de 1848. Aussi, m'assure-1-on, ses patrons, avaient-ils pris le plus grand soin d'en parler comme du plus inoffensif des hommes c'était un Littérateur, un homme de l'art, il était beaucoup goûté Bruxelles, Gand, etc. On ne soufflait pas un mot de plus. Maintenant le public doit trouver que de ces Messieurs la franchise n'était pas la qualité. J ai vu que c'est la vôtre, Monsieur, permettez moi donc d'aider dépouiller complètement le loup de sa peau de brebis. Un ami de ces Messieurs, M. Defré, le porte-drapeau du libéra lisme maçonnnique, disait M. Bancel: lu seras plus grand qu'un gagneur de batailles, tu gagneras les consciences. Que 1 on sache donc que c'est pour gagner des consciences, non pour faire des phrases et de la littérature que M. Bancel est venu Ypres. El si 1 on n'en croyait pas l'ami Boniface, que 1 on écoute M. Bancel lui-même, tra ducteur et prôneur du livre impie et socia- liste d Ausonio Franchi, t le Rationalisme. Ecoutons d'abord le prôneur a Puisque le catholicisme s'empare des nouveaux- néset les marque de son signeadres- sons nous la jeunesse et l'âge mûr. C'est pour eux que nous publions ce Manuel du Rationalisme Le catholicisme depuis soixante ans, s'efforce de ressaisir peu-à peu lésâmes, que la Révolution française lui avait enlevées. Cet étranger veut pénétrer par ruse ou de vive force au sein de la civi- lisation qui le repousse. Adversits hostem d œlerna auctoritas esto, disait la loi des Douze-Tables. Je voudrais que cette maxime fut appliquée l'Eglise (cequi veut dire, que l'Eglise soit traitée en enne- mie) par tous les amis de la raison, de la tolérance, de la justice. Je voudrais les voir, unis sons ce signe, marcher du même pas que Voltaire ele Le Messie esten nous mêmes: II éclaire tout homme venant en ce monde: c'est b la lumière primitive dont on aurait dû baigner notre enfance, c'est la dernière lueur qui veillera sur nos derniers jours: la raison immortelle. Le livre d'Ausonio Franchi peut s'ap- b peler le code du rationalisme. Mousieur Bancel ajoute encore ce livre réduit les dogmes en poussière, b Voilà M. Bancel prônant sa traduction, s'idenlifîant avec le livre d'Ausonio Franchi; en faisant le Manuel du rationalisme c'-à-d. le livre de conseil et de conduite des rationalistes; en faisant le a Code du rationalisme b c'-à-d. le recueil des lois et des devoirs des rationalistes. Repassons succinctement quelques en seignements de ce livre Nous ne pouvons oublier votre citation du f9 11 s'adresse aux riches, ceux qui possèdent Nous voulons, dit-il, que le b peuple devienne rationaliste.... nous b voulons qu'il soit votre frère, non-seule- b ment de nom, mais aussi de fait: La d Religion de la pauvreté et de la patience, b il ne Ca que trop pratiquée, et si, comme b vous le dites, elle est vraiment indis- pensable l'existence de l'ordre social, (c'-à-d. si fatalement il doit y avoir toujours des pauvres dans la société), alors, Mes sieurs, c'est le moment d'intervertir les rôles; vousd'essayer votre tour des La religion «positives n'est nécessaire b personne, et moins qu a tout autre an s pauvre peuple, dont l'existence est absor- b bée par les efforts qu'il fait pour gagner son pain.... Sa première religion est de PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELUE. REVUE POLITIQUE. Les nouvelles du Danemaik n'éclaircisseot guère la situation, qui reste enveloppée d'obscurités. Il paraît que la crise ministérielle n'est pas terminée Copenhague. Ou ne dit pas pourquoi un nouveau ministère n'a pu encore se former, mais un télé gramme laisse presseotir que I roi Christian pourrait bien se trouver dans la nécessité de rappe ler M. Hall, ainsi que ses collègues, auquel cas il deviendrait a peu près impossible d'empêcher que les hostilités n'éclatassent. Les journaux excitent le gouvernement ne faire aucune concession. Le Dagbladetentre autres, déclare que le gouvernement risque, par des concessions, de perdre la confiance et le dé vouement des Danois; il conclut en engageant le Roi h en appeler au sort des armes. Jusqu'à présent les actes du gouvernement n'ont pas répondu 'a ces excitations belliquences. Loin de prendre l'offensive, les Danois évacuent toutes leurs positions en Holsteio, même Frederikstadt et Rensbourg. Ils en ont donné avis au général saxon Iiacke, commandant en chef de l'expédition fédé rale. Seulement, ils détruisent les travaux de dé fense de ces forteresses avant de les abandonner. Pendant ce temps, les manifestations eo faveur; du prioce Frédéric d'Augusteobourg se multiplient dans les duchés. Une assemblée populaire tenue Elrashorn, et b laquelle ont pris part environ 20,000 personnes, a voté b l'unanimité une adresse qui le proclame doc de Schleswig-Holsteio. C'est, aller plus loin que ne le ventent en ce moment les puissances chargées de l'exécntioo fédérale, et notamment l'Autriche et la Prusse. Les commis saires civils de la Confédération, dans ud manifeste adressé aux populations des duchés, s'élèvent non-seulement contre tout excès qui troublerait l'ordre, ils condamnent encore très-nettement tout projet de proclamer le prince Frédéric avant que la question du droit de succession ait été résolue par la Drète. Ils ont sans doute voulu faire disparaître, par ces déclarations, les soupçons que pouvait inspirer leur attitude, plus ou moins approbative, en pré sence de la proclamation d'Altooa. Mais la fran chise de leurs intentions est encore singulièrement nbscnrcie par la déclaration qui termine leur maui- feste, où ils donnent l'assurance qu'ils n'out rien b reprendre aux manifestations de sympathie qui pourraient se produire eu faveur du duc d'Augns- tenbourg. D'après les renseignements recueillis b Berlin, le dispositions des Etals secondaires de l'Allemagne continuent b être très-favorables b la cause de ce préteodaat. Il a visité, non-seulement la cour de Munich, mais aussi celle de Stuttgard, et il y a lien de croire qoe le Wurtemberg se rangera du côté de ceux qui voteront pour la reconnaissance du duc Frédéric VIII. D'après un bruit qui court b Paris et qui est appoité par le Temps, les grandes puissances seraient tombées d'accord pour soumettre b leur arbitrage le conflit daoo-allemand. Mais il y aurait divçrgence sur le lieu des conférences. L'Angle terre proposerait Londres, où se sont tenues les conférences de 1862; le gouvernement français demanderait que la question fût soumise au coogtès restreint dont il poursuit toujours lu réunion. Toutes les tépooses des souverains au sujet du congrès sout mainteoaut arrivées b Paris. Un journal révolutionna ire de Milan, l'Alleanza, publie une proclamation de Kossuth aux Hongrois. Daus ce mauifeste, répanda daus le peuple, affiché dans toutes les localités, ou annonce qu'un comité général de l'indépendance est constitué, et qu'il a pris en main la cause nationale, en vue du triomphe de la déclaration de 1849. La natinu est invitée b obéir aux ordres et b suivre les instructions du comité. Les Hongrois, qui paraissent avoir fait de sérieuses réflexions depuis i848, n'accueilleront sans doute qu'avec dédain cet étrange et ridicule manifeste. O -ôj ENCORE NI. BANCEL. Quiconque est loup paraisse en loup, C est là le meilleur de beaucoup. bien n est si dangereux qu'un imprudent ami; Mieux vaudrait uu sage ennemi. b béatitudes de la faim, de goûter les délices de la misère, de vous enivrer des joies de b celle longue agonie, qui est la vie du pro- b létaire. El le peuple prendra votre place... A la suite de cet appel la révolution sociale, au dépouillement des riches il entreprend de démontrer que le peuple peut parfaitement se passer de toute reli gion positive

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Le Propagateur (1818-1871) | 1863 | | pagina 1