D POUR Y PRES FR G.00 PAR AN. HORS VILLE 7,50 LE PARTI LIRERAL ET LA LIBERTE. Le libéralisme en passant de l'opposi tion au pou voir aurait dû changer de nom comme il changea de caractère. Dans l'opposition il.invoquait la liberté, il semblait l'adorer, il jurait fidélité son service, lui promettait des temples et des autels. Les protestations en l'honneur de la liberté séduisaient la partie flottante de la nation. Beaucoup d'honnôles gens applau dissaient sans méfiance des paroles géné reuses, croyaient des intentions loyales; et ceux là étaient sincères en prenant le nom de libéraux, car ils voulaient en effet la liberté et l'égalité en tout et pour tous. Mais cette crédulité d'une partie des hommes honnêtes assura malheureuse ment aux hommes avides de domination et d'arbitraire qui menaient l'opposition, le bénéfice d'un nom honorable injuste ment et frauduleusement porté, Tant que l'opposition ne devint pas gouvernement elle pouvait payer de paro les, mais arrivée au pouvoir c'étaient les actes seuls qui pouvaient compter. Aussi peu-à peu il devint évident que ces paroles généreuses n'étaient que des men songes, ces hommages la liberté que de l'hypocrisie i la liberté n'était pour eux qu'une idole qu'ils louaient de la bouche et méprisaient dans le cœur. Au lieu de vouloir l'union de tous les Belges eu leur assurant la jouissance de la liberté et de l'égalité; ils s'appliquèrent diviser la nation en citoyens et eu ilotes; ils attribuèrent toutes les laveurs du pou voir, tous les bénéfices de la liberté aux uns, loullepoids du despotisme aux autres. Pourquoi donc appeler encore parti libéral, ce parti du favoritisme, de l'exclu sivisme et de l'arbitraire? Pourquoi pro faner et prostituer les noms? Le privilège pour soi, l'oppression pour les autres, est- ce là l'égalité et la liberté? Mille fois non, c'est le despotisme le plus odieux. Mais dans le camp ministériel règne le renversement le plus étrange de la signi fication des mots. On y couvre du nom de liberté tout ce qui sert violer le droit des catholiques; on y flétrit du uom de privilège ou de monopole, le droit commun qui profite aux catholiques. Ainsi dans la question des bourses d'étude, la confiscation par l'Etat des fondations catholiques; ainsi dans la question des établissements charitables la confiscation par l'Etat des donations catholiques, tout cela s'accomplit au nom delà liberté. Ainsi la dénégation faite aux catholiques de posséder un cimetière séparé, droi. reconnu aux protestants, aux juifs, toutes les leligions, ce mépris de la loi. ce déni de justice, cette violation de la liberté ifes cuites, tout cela a lièu enéore au nom de la liberté. El la revendication du droit com mun faite par les catholiques est taxée de prétention au privilège. Ainsi encore la liberté d'enseignement franchement et loyalement pratiquée par les catholiques est stigmatisée du nom de monopole. 1111 Et c'est au nom de la liberté et de l'égalité que nous voyons s'étendre tous les jours renseignement de l'Etat qui menace de tout envahir. C'est une formidable machine que le ministère élève contre l'enseignement libre, et qui permettra un jour donné de supprimer d'un trait de plume, comme chose inutile et dangereuse, notre liberté la plus précieuse, la liberté d'enseignement. Lescalholiquesonl aux faveurs du hudjet un droit égal celui des libéraux les catholiques aassi bien que les libéraux apportent leurs contributions au trésor. Et cependant les sommes énormes consa crées l'enseignement de l'Etat sont em ployées contre les catholiques, et au profit exclusif des libéraux. Qui contestera que tous les établisse ments de l'Etat sont créés pour les libéraux et contre les catholiques? Nous avons élevé et élevons de nos pro pres deniers nos Écoles, nos Collèges, notre Université. Pourquoi devons nous encore subsidier pour moitié des écoles hostiles, ou dont nous n'avons que faire? Que les libéraux de leur côté élèvent et subsidient des Écoles leurs frais. Nous n'y trouverons rien y redire. Mais que l'Etat s'abstienne de les favoriser, comme il se dispense de nous subsidier. Ainsi le veut le principe de l'égalité devant la loi. Et bientôt tous les contribuables auront s'en applaudir. Ou bien s'il faut un hudjet de l'ensei gnement, imitons la libre Angleterre, et que l'Etat subsidie tous les établissements auxquels la liberté saura donner la vie. La liberté ainsi encouragée sera assez féconde pour répondre tous les besoins, et pour satisfaire tous les inlérêls. Encore une fois voilà ce que réclament les vrais principes d'égalité et de liberté. Mais, comme nous l'avons dit, la signi fication des mots est renversée dans le camp ministériel on appelle liberté la concurrence ruineuse faite la liberté même; on nomme égalité l'immense pri vilège donné au libéralisme au détriment du droit commun. PRIX DE I/ABOH SEMENT* REVUE POElilQlK. Est ce l'influence «le l'hi-er qui paralyse les mouvements des armées, ou la prudence des gou vernements qui ralentit volontairement les opéra tions militaires dans les duchés, afin de laisser a la diplomatie le temps de trouver un biais quelcon que pour faire cesser le conflit dano allemand Toujours est-il qne les appréhensions que l'on avait conçues h ce sujet ne se sont pas encore réa lisées i l'henre où nous écrivons; les hostilités n'ont pas éclaté, bien que les deux ennemis soient en présence et qu'ils se trouvent depuis 48 heures au moins dans cette situation où, selou un mot célèbre, les canons partent tout seuls. La France attribue tout l'honneur de celte suspension des hostilités a la modération du roi de Danemark, qui a fait, selou elle, toutes les con cessions qu'il peut accorder. An point de vue des opérations militaires, la France a peut être raison, car partout les Danois se sont retirés jusqu'à pré sent devant les troupes fédérales. Cependant nous ne savons pas encore s'il eu a été de même au fort de Reudsbourg, où les dépêches «l'avant-hier ont laissé les Danois et les Allemands eu présence. Mais quant aux concessions politiques, il est cerlaio que le Danemark n'en a plus fait depuis l'occupation et qu'il ne paraît pas disposé en faire de nouvelles. Il lui serait pourtant facile de faire prévaloir en Allemagne la politique plus modérée de l'Autriche et de la Prusse, en octroyant aux duchés de Schleswig et de Holstein une Con stitution une et séparée de celle du Danemark. D'après le langage du Morning Post, il est per mis rie croire que l'Angleterre a agi Copenhague dans le sens rie celte concession; mais le lau âge des journaux danois et les tegie's exprimés par lord Wodehouse donnent penser que ses in stances n'ont pas eu de succès. A la date du i" janvier, le duc. d'Angusien- bourg a adressé une proclamation fidèles sujets, n Le prince y déclare que l'exécution fédérale est sans objet, puisque le pays a un souveraio légiti me; mais que, fort de ses droits, il attendra la résolutiou de la Diète. Il engage les Holsteinois considérer les commissaires ennuie le seul gouver nement légal, jusqu'à son installation par l'autori té fédérale. Le Moniteur français constate en tête de son Bulletin politique, que les paroles prononcées le l" janvier par l'Empereur ont produit partout une excellente impression. En mètue temps qu'il adressait son message aonuel au Congrès, le ptésideul Liocolo publiait une prétendue amnistie adressée aux Etats du Sud. Le présideut Liucolo promet amnistie tous ceox qui voudront renouer les liens de l'Union mais il énuiuère tant d'exceptious qu'en réalité toote la population du Sud est exceptée en masse de l'am nistie qu'il lot offre. C'est donc one concession dérisoire. I

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1