D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
Samedi 9 Janvier 1804.
,\o 4.828.
47,m« Auuce.
j..
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELIiE.
PRIX DE l/ABONNEMENT.
POUR Y PRES FR 6.00 PAR AN.
HORS VILLE 7,30
REVUE POLITIQUE.
De» résolution* gra.es oui été prise» dan» le
conseil des ministres qui s'est réuni samedi dernier
i Berl in. Il se confirme, en effet, que des arme
ments considérables ont été décidés dans ce conseil,
qui s'est teou sous la présidence du roi Guillaume.
Le but de ces armements et la pensée qui a déter
miné le gou.ernement les préparer, sont aujour
d'hui expliqués par uoe lettre du ministre de la
goerre, M. de Roon, que publie la Gatetle de
f Allemagne du Nord.
Le ministre, répondant aux membres d'une
association natiooale qui s'est forme'e afin de re
cueillir des souscriptions et de fournir des (éléments
chauds aux soldais du contingent prussien qui doit
sertir dans le Holstein, fait cette importante décla
ration qu'il n'est pas douteux qu'une partie
m considérable de l'armée et de la marine aura a
a faire prochainement one campagne d'biter, qui
sera peut-être sanglante, mais qui, en tout cas,
m sera particulièrement pénible par suite de la
saison, a Puis, il remercie l'association de son
concours patriotique, qu'il accepte, et il ajoute
La Prusse, c'est ma cou.iction, se trouve sur le
seuil de grandes décisions. Il ne s'agit pas seu-
lemenl, dans le moment actuel, d'une lutte lo
ir cale pour un but spécial, mais de tout l'avenir
politique de notre chère patrie, a
Cette lettre est datée du 3 janvier, jour où se
tenait ce conseil de cabinet qui a eu pour résultat
de modifier complètement l'aitiiude de la Prusse.
Les dernières nouvelles de New-York vont
josqu'au 36 décembre; elles ne constatent aucun
changement notable duos la situation respective
des parties belligérantes. Il y avait bleu eu quelques
incursions de gérillas et une bataille livrée dans le
Tenuessee par le général sudiste Longstreet, qui a
repris l'offensive alors qu'on le croyait définitive
ment rejeté eo Virginie, mais ces incidents n'ont
exercé aucuoe influence sur l'état géuéral des
choses.
Cependant, en Louisiaue, les dernières opéra
tions sont défavorables au Nord. Les séparatistes
de ce vaste Etat se sont ralliés daos la partie haute,
et derrière cet échiquier de cours d'esu qu'on
appelle les Bayour. Aidés des ressources qu'ils ont
tirées du lexas, les créoles louisiauais ont recon
stitué de petites armées assez importantes pour
forcer les fédéraux A rétrograder et S réduire leur
puissaoce aux districts qui confluent la Nouvelle-
Orléans.
Sur les bords du Mississipi, l'espoir conçu par
les fédéraux de voir la navigation du grand fleuve
ouverte après la prise de Vicksbarg et de Port-
Hudsoo ne s'est pas réalisé. Le nombre de guérillas
armées de batteries d'artillerie volante qui sur
veillent les bords du fleuve, et canonoent impi
toyablement tout bâtiment qui passe, rend absolu
ment impossible une navigation commerciale et
suivie. La misère, les ruines et la solitude n'ont fait
que s'accroîne sur ces bords, jadis si florissants, et
cela sans profit pour" personne.
LES REPRÉSENTANTS D'ANVERS
ET LE MINISTÈRE.
La Chambre des Représentants a offert,
lors de la discussion incidentelle sur les
fortifications d'Anvers, le spectacle le plus
triste et le plus affligeant. La majorité
s'est permis de traiter les cinq élus de la
deuxième ville du Royaume, non comme
les représentants de la nation, mais comme
des intrus qui se seraient violemment em
parés des sièges qu'ils occupaient. Or, il
n'y a pas dans la gauche un seul membre
dont le mandat ne coûte au moins de 5
10 raille francs, et les cinq députés d'An
vers sont envoyés la Chambre, sans
bourse délier, par une immense majorité,
par l'unanimité des électeurs.
L'attitude de la dépulalion d'Anvers a
été calme et digne. Mais la présence seule
de ces hommes courageux et dévoués a
donné le vertige M. Frère et aux défen
seurs de sa politique outrance. Les re
présentants anversois avaient dépouillé la
question de toutes les prétentions exagé
rées qui se font inévitablement jour dans
les assemblées populaires. Ils ont fait res
sortir avec talent et modération l'illégalité
et l'inefficacité de la citadelle du Nord et
ils ont réclamé, surtout eu égard aux
progrès inattendus de l'artillerie, uu exa
men nouveau de la question des fortifica
tions. M. Frère, au lieu de répondre par
des arguments, a répondu par des railleries
et des injures. Il a accusé les représen
tants anversois d'abandonner leur dra
peau, d'être infidèles leurs engagements,
et d'avoir conclu un marché honteux avec
la droite. Ces indignes provocations ont
été énergiquemeul relevées et victorieuse
ment combattues par M. Jacobs jeune et
éloquent avocat Anvers. M. le ministre
des finances, a-l it dit, a cru nous mettre
dans une position difficile; il s'est dit La
députalion anversoise n'osera rien flétrir,
rieu blâmer de ce qui a eu lieu dans les
meetings; eh bien, vous, qui n'avez jamais
fléiri les émeutesje réponds moique je
flétris tout ce qu'il peut s'être passé de
regrettable l'occasion du mouvement
auversois. El puis M. le ministre des
finances terminait son discours par ces
paroles il y a entre la députalion anver
soise et la droite un marché, les cinq
voles de la députalion anversoise sont le
prix de l'appui accordé par la droite la
demaude d'enquête sur la question d'An
vers. Sans doute M. le ministre des finan
ces n'a pas parlé sérieusement; s'il l'avait
fait, je ne lui aurais répondu que ces
mots a n'y a que ceux qui sont capables
de se vendre qui voient partout des marchés.
Ces paroles sont sévères, mais elles
étaient justes. Aussi M. Ernest Yanden
Peereboom, le président de la Chambre,
qui se distingue par son impartialité en
faveur des libéraux n'a-t il pas osé céder
aux sollicitations du ministre. Mais s'il
n'a pas rappelé l'ordre M. Jacobs, il s'est
vengé en y rappelant M. Van Overloop,
pour une de ces interruptions qui sont si
familières aux ministériels M. Frère s'est
vengé aussi en Irenouvelanl ses invectives
contre la députalion d'Anvers et contre
tout le parti catholique.
On ne saurait se faire une idée de l'au
dace et de l'insolence de ce ministre
l'égard des Représentants du Pays, qui ne
veulent point se soumettre sa volonté,
ni courber la tête devant ses despotiques
exigences. Ce despotisme a été signalé par
M. de Theux, qui a repoussé en même
temps, au nom de la droite, l'accusation
d'avoir pactisé avec les meetings ou
leurs délégués. Messieurs, a t-il dit, un
grand ministre d'un roi absolu disait,
lorsque les contribuables fesaient des
chansons blessantes sur les impôts
Qu'ils chantent, mais qu'ils payent. M. le
ministre des finances, dans une interrup
tion au discours d'un des honorables
députés d'Anvers, a dit: Payez et qu'on
en finisse. Ces paroles sont beaucoup plus
absolues que celles du ministre du roi de
France. Je crois que M. le ministre des
finances ne les eût pas prononcées, s'il
avait eu le temps de la réflexion, car il
aurait su que, dans un Etat représentatif,
les réclamations, la discussion sont de
droit, et que ce sont souvent les seuls
moyens d'arriver au redressement des
griefs ou une véritable conciliation. Sous
le royaume des Pays-Basnous avons
connu un ministre d'une grande éloquen
ce, mais qui avait la parolehaute etacerbe.
Oh! il malmenait l'opposition aux Etats
généraux il malmenait surtout les péti
tionnaires qui osaient articuler leurs
plaintes contre le Gouvernement. La rai
son n'était pas du côté du ministre - les
événements l'ont condamné.
Puissent des paroles aussi graves être
écoutées comme un avertissement salu-
taire! Puissent elles ne pas devenir pro
phétiques! Non, il ne faut point que l'opi.
niàtreté d'un ministre, quel que soit son
talentcompromette jamais l'avenir de
nos institutions.
acte officiel.
institution royale de messines. Nomi
nation. Par arrêté du 5 janvier, Sa Majesté a
reooovelé, pour le terme de ciuq ans, le maodat de
M. P. Beke, bourgmestre de la ville d'Ypres, en
a