D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47me Année.
Mercredi 27 Janvier 1S(i4.
A" 4.S33.
POUR Y PRES FR. G,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
Il est par le monde des gens qui excel
lent dans l'aflirmation de l'absurde. A
l'occasion des élections de Bruges les jour
naux libéraux débitent chaque malin les
contre-vérités les plus flagrantes avec la
prestance doctorale et l'imperturbable
aplomb des histrions de foire. Apparem
ment il faut qu'ils croient leur public bien
fourni de badauds et de nigauds. Le
public libéral leur en doit peu de recon
naissance. Aussi il n'y a que les badauds
qui applaudissent; les libéraux de bon
sens trouvent que c'est trop se moquer de
la raison, et tous les cœurs honnêtes
se soulèvent devant la spéculation basée
sur l'effronterie et le mensonge.
Prenons un échantillon des sentences
débitées sur les traiteaux du ministère
déchu.
Les catholiques ont mis le pays dans
des embarras inextricables, ils ont rendu
tout gouvernement impossible, ils mettent
l'ordre public en danger, ce sont des
révolutionnaires.S'il arrivait desmalheurs,
s'il y avait des émeutes, s'il y avait une
invasion les catholiques en seraient res
ponsables. Les calhol iques, qu'ils le sachent
bien, sont cause de tous les maux passés,
présents et futurs. Les catholiques auront
porter la peine de leurs fautes.
Toutes ces sottises biscornues ressem
blent furieusement au fameux liaro sur le
baudet prononcé par le lion, le renard, le
tigre, l'ours et le loup des animaux malades
de la peste.
Mais
Il faudrait dévorer le maudit clérical.
C'est la conclusion des journaux libéraux.
Ainsi croient-ils légitimer toutes les
violences, toutes les exactions, les dénis de
justice, les exclusions, la division des
Belges en favoris et en parias.
Les contempteurs de nos libertés sont
mis hors de cause, et nous, leurs victimes,
nous sommes mis en accusation les viola
teurs de nos droits sont absous, et nous,
leurs victimes, nous sommes condamnés.
L'agression est autorisée et la légitime
défense flétrie, l'oppression est justifiée et
les opprimés sont déclarés coupables des
fautes de leurs oppresseurs. Tel est le
jugemeut des scribes ministériels. Quel
renversement du bon sens et de l'équité!
Heureusement il y a d'autres juges en
Belgique, il y a un juge souverain, c'est le
corps électoral.
Eh bien! le corps électoral, mesure
que l'occasion s'en présente, se prononce
de plus en plus contre l'exclusivisme libé
ral, contre le gouvernement de parti,
contre le despotisme des majorités, contre
la dictature ministérielle; le pays déclare
tous les jours plus nettement et plus
énergiquement qu'il veut un ministère
impartial, une administration impartiale,
le régime transactionnel, le respect des
droits et des justes intérêts de chacun, le
retour aux traditions unionistes de 1830,
en un mot, l'égalité des Belges devant la
loi et devant l'administration, la liberté en
tout et pour tous.
Le mouvement évident de l'opinion
publique est en ce sens; ce mouvement se
définit en deux mots, réaction contre l'oli
garchie maçonnique, élan vers la liberté
vraie.
Toutes les élections en faveur de la
droite ont celte portée, toutes les minorités
grandissant partout contre les élus de
la gauche ont cette signification.
Maintenant les élections de Bruges, en
équilibrant complètement les forces parle
mentaires des partis, viennent de rendre
le régime de l'exclusivisme libéral impos
sible et l'avènement d'un ministère impar
tial nécessaire.
La Belgique veut donc un ministère
placé au-dessus des partis, elle veut un
gouvernement qui traite tous les Belges
équilablement sans acception d'opinions
politiques ou religieuses.
Dans sa sagesse, soit que le Roi choisisse
ce ministère dans les deux fractions de la
Chambre, ou le prenne dans l'une d'elles,
soit que le Roi se décide chercher ses
ministres en dehors du Parlement, ce
ministère sera fort de l'appui de tous les
bons citoyens. Les vrais patriotes sauront
sacrifier leurs préférences sur l'autel de la
Patrie. Il n'y a que ses principes que
l'honnête homme ne sacrifie jamais, et la
neutralité du nouveau ministère laissera
saufs et respectés tous les principes.
Pour nous, nous voyons dans cet équili
bre parfait des deux partis, que le jeu
régulier de nos institutions a amené un
incident heureux.pour l'avenir et la pros
périté de notre Patrie. Nous trouvons les
circonstances admirablement faites pour
favoriser la reconstitution du grand parti
de l'union de 1830. Et nous appelons
de tous nos vœux le triomphe définitif de
ce parti qui n'a jamais connu et qui ne
connaîtra jamais parmi les honnêtes gens
des vainqueurs et des vaincus, qui assure
chacun sa place au soleil, et qui ne peut
avoir pour adversaires que les révolution
naires et les despotes.
La situation n'est donc mauvaise, péril-
Ieuse que pour les exclusifs. Ils auront
faire leur deuilde leur domination perdue;
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELLE.
I»HIX DE L ABONNEMENT.
REVEE POLITIQUE.
S'il fallait en croire le Morning Post, on seserait
trompé sur l'accueil que l'Autriche et la Prusse
réservaient aux ouvertures conciliantes du Dane-
maïk. Ce journal annonce positivement que les
deux puissances ont rejeté les propositions du
cabinet de Copenhague, qui demandait un délai
de six semaines pour soumettre au Rigsraad la
question du retrait de la Constitution imposée au
Schleswig.
L'Autriche et la Prusse persisteraient donc dans
leur projet d'invasion, et leurs armées arriveraient
sur l'Eider le 6 février; elles passeraient celte
rivière quelques jours après.
Le Morning Poal espère qu'one convention
sera conclue entre l'Angleterre, la France, la
Prusse et la Suède, pour défendre l'iotégiilé de la
monarchie danoise. Il dit que les soldats suédois
iroot, avec l'appui de la flotte aoglaise, proléger
le Danemark.
Nous aimons k croire que les prévisions alar
mistes du journal anglais ne se réaliseront pas. Eu
supposant même que ses informations soientexactes
et que les puissances allemandes poursuivent
réellement l'exécution de ieurs projets comme il
l'assure, on peut espérer que d'ici au 6 février, la
diplomatie anra su écarter les chances de guerre et
ouvrir les votes k un arrangement qui est dans le
voeu de toutes les puissances, y compris même la
Prusse et l'Autriche.
La clôture de la session législative a eu lieu hier
Berlin, k la suite d'une protestation très-vive
de la Chambre des députés contre le vote de la
Chambre des seigneurs. La première de ces deux
Assemblées, après avoir renvoyé a la commission
du budget, avec demande d'uu rapport immédiat,
la résolution prise samedi soir par la Chambre
haute, a adopté la proposition qui lui a été faite
par cette commission de déclarer nulle et de nulle
valeur la décision des Seigneurs.
Ce vote des Députés avait probablement été
prévn, car k la suite de cette démonstration, M. le
comte Euleobourg a la on message royal portant
que la session des Chambres était close.
D'après des renseignements particuliers, le cabi
net de Berlin serait disposé a recourir k uoe nou
velle dissolution îles Cbambies, la majorité ac
tuelle ayant perdo depuis quelque temps beaucoup
de terrain dans l'opinion du pays.
L'Ost-Deutsche- Post annonce que l'accepta
tion de la couronne impériale du Mexique par
l'archiduc Maximilieu est aujourd'hui un fait
irrécusable. L'empereur François-Joseph aurait
donné son consentement, et le prince se dispose
rait k partir k la fin de mars, aptès qu'une seconde
députation mexicaine, attendue vers le milieu de
ce mois, lui aurait apporté le résultat du plébiscite.
LES CATHOLIQUES SONT SEULS RESPONSABLES DE LA
SITUATION.
Tous ces gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
Il fallait dévorer le maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout le mal.