D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47,ne Année.
i\o 4.837.
POUR Y PRES FR 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
La politique doctrinaire conduit au des
potisme par les chemins onduleux du
sophisme. Elle invoque habilement les
droits de la Société pour confisquer ou
annuler ceux des citoyens; elle emploie
comme synonymes les mots Société, Etat,
gouvernement, ministres, administration,
mais non indifféremment. Dans les circon
stances ordinaires, elle se contente de met
tre en avant l'administration ou l'Etat,
mais dès que ses prétentions croissent
et qu'il s'agit d'embrouiller les choses,
pour mieux en imposer au public crédule,
il n'est plus question que de la Société, des
prérogatives fondamentales et inaliénables
de la Société, de la légitimité de l'action
sociale, etc.
Au fond tout cela n'est pas sérieux, pas
même dans la pensée des doctrinaires.
Quand ils défendent la toute-puissance de
la Société, l'omnipotence sociale, quand
ils adorent le Dieu Etat, c'est la condition
essentielle qu'ils soient les maîtres de la
Société, les directeurs de l'Etat et que la
Société ou l'État ne fasse que ce qui leur
plaît.
Cela est si vrai que les doctrinaires
soûl les premiers renverser les gouver
nements qui ne leur conviennent pas, c'est-
à-dire ceux qu'ils ne dirigent pas. Leur
langage change selon la position politique
qu'ils occupent sont ils les chefs, ils prô
nent l'omnipotence du pouvoir; sont-ils
des subordonnés, ils l'attaquent et le ren
versent au nom de la liberté. L'Etal n'est
pas toujours libéral, je veux dire basé sur
la liberté, il est parfois lyrannique, et alors
que devient la doctrine que nous com
battons.
Le droit et la loi sont deux l'habileté
doctrinaire consiste les confondre et
soutenir que la loi est toujours le droit,
lorsque eux-mêmes l'appliquent.
Ils savent fort bien cependant que ce
qu'ils appelleut les droits supérieurs de la
société ne sont souvent que des pouvoirs
de fait, des pouvoirs tyranniques et détes
tables que l'on abat quand on peut et avec
raison. Toute la question est de savoir si la
société est organisée selon le droit, et c'est
précisément ce point essentiel que les
doctrinaires laissent dans l'ombre. Ils se
livrent des jeux de mots fatals aux
choses.
Parlons principes. Lesdroitsde l'homme
sont antérieurs et supérieurs aux droits de
l'Etal, de même que les droits de la famille
sont antérieurs et supérieurs aux droits de
la commune, de même que les droits de la
commune sont antérieurs et supérieurs
1
ceux de la province et du gouvernement
central. L'heureuse conciliation de tous
ces drois nécessaires et respectables, crée
l'ordre et la liberté.
L'homme ne doit abandonner que la
portion de liberté personnelle qui est
inconciliable avec la libertécorrespondante
de ses concitoyens, et avec l'action régu
lière et utile de l'Etat. Celui ci, loin d'être
omnipotent, ne peut régler que les actes et
les choses qui se rapportent l'intérêt
général, et il doit s'abstenir de loucher
toutes les libertés inoffensives. D'où la
conséquence que sous un gouvernement
rationnel, il n'y a que des lois et des
restrictions indispensables, des emplois
nécessaires, des prohibitions utiles, des
réglementations absolument exigées par
l'intérêt public. Le citoyen, la famille, la
commune, la province, les associations
libres y conservent tous les droits non
nuisibles, c'est dire en d'autres termes
que le meilleur gouvernement est le moins
centralisé et le plus libéral dans le sens
naturel du mot.
Les doctrinaires perdent toujours de
vue celte vérité très grava» que la respon
sabilité est le contre poids nécessaire de
toute action politique et administrative.
Or, la responsabilité est bien moindre
chez l'État que chez la commune, et chez
la famille que chez l'individu.
Dans les hautes régions de la Société, la
responsabilité est vague, presque insaisis
sable comme perdue dans le labyrinthe des
combinaisons gouvernementales.
Plus est grand le nombre des hommes
qui font la loi ou l'appliquent, moins
est réelle leur responsabilité vis-à-vis de la
Société. Tous les moralistes, tous les grands
politiques reconnaissent que l'histoire a
eu enregistrer bien des faits déplorables
qui ne l'auraient pas souillée, s'ils avaient
dû être posés par des individus isolés
plutôt que par de grandes assemblées.
Robespierre seul n'aurait jamais tranché
la tète Louis XVI. La responsabilité des
minisires et des législateurs réunis est
moins réelle que la responsabilité des
magistrats communaux, laquelle est moins
réelle aussi que la responsabilité de la
famille et du citoyen. Cela est si clair
qu'une explication semble superflue. En
effet, quoi bon démontrer que les citoyens
et le public peuvent d'autant mieux dis
cerner la part effective de chaque homme
dans un acte donné que le nombre des
participants cet acte est plus petit?
En thèse générale, il est donc vrai de
dire et important de reconnaître que les
conditions de justice et de moralité seront
mieux respectées par un homme que par
trois, par trois que par trois cents, en
LE PROPAGATEUR
PRIX DE L ABUKREIENT.
REVUE POLITIQUE.
Le» non.elles des duché» sonl de plu» en pins
grn.e». L'armée danoise est complètement battue.
Si la campagne a été courte, elle a été décisi.e,
N'amènera-1 elle pas d'antres conflits? Il faut
l'espérer. Les puissances ont un grand devoir a
remplir.
Les Chambres danoises ont leçu les explications
attendues du gouvernement sur l'abandon des
lignes du Dannewirke. Le président du conseil, M.
Mom ail, en c rejeté toute la responsabilité sur le
général en chef, dont il a présenté la conduite
comme inexplicable, t.e général de Meza es! rappe
lé, ainsi que son chef d'état - major. Il est provisoi
rement remplacé par le major général de Lùilichau,
chef de l'artillerie.
La retraite de l'armée danoise s'achève dans les
conditions les plus pénibles. Une dépèche de
Hambourg assure que Flensboitrg est aux mains du
corps autrichien. La plus grande partie des troupes
danoises a gagné Dnppel, en face de l'île d'Alsen.
Le reste se telire vers le Nord, sous la poursuite
incessante de l'eunemi. Ou le voit, la situatiou est
grave.
Le télégraphe apprend que le roi Christian IX
est déjk retourné Copenhague, (.'agitation «a
sans doute empirer en Oauematk.
Le» succès des alliés semblent donner un nouvel
aliment aux défiances et k l'opposition de la Diète
fédérale contre la politique austro-prnssienoe, en
mètne temps qu'ils augmentent, en Allemagne, les
chances delà candidature du prince d'Augusteo-
bourg. En effet, le représentant de la Bavière, M.
von der Pfordten, a déposé son rapport sur la ques
tion de succession; il conclut reconnaître le duc
Frédéric comme souverain légitime du Schleswig-
Holstein, a admettre sno représentant a la Diète, et
laisser ouverte la question de la succession du
Lauenboorg.
D'un autre côté, une dépêche de Munich, an -
nonce que les conférences de Nureoberg provo
quées par la Bavière, auront lieu cette semaine
encore. Le cabinet bavarois n'a pas renoncé
constituer une ligne des Etats secondaires pour
contrebalancer le poids île l'alliance des deux gran
des puissances.
Le doc d'Augnsteiibniirg poursuit sa propagan
de; il se fait proclamer partout où passent les
troupes austro-prussiennes. Démenti quotidienne
ment donné aux assurances des cabiuets de Vieooe
et de Berlin relativemeot su droit de succession
De nombreuses arrestations viennent d'avoir
lieu k Varsovie, a la suite de la découverte de
quelques papiers. L'arbitraire ne cesse de régner
dans cette capitale, et il semble que la cruauté
moscovite redouble k la faveur des préoccupations
que causent en Europe les affaires dano-alleman-
des. On évalue a mille le nombre des personnes
arrêtées. C est ce que I on appelle la mansuétu
de de l'empeieor Alexandre pour la Pologne
LA CENTRALISATION' DES LIBERTÉS EST LA CONFIS
CATION DE LA LIDERTÉ.
FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELLE.