D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47me Année.
REVUE POLITIQUE.
Kl CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BEtBÊ.
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l\o 4,841.
LE PROPAGATEUR
l'KIX IIC
POUR Y PRES FR 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
Les troupes alliées, qui avaient franchi les fton-
tièies du Jniland, se sont reli'ées dans le Sch'eswig,
et leur in»asiuu se boi ne 'a une incursion d'avsitl-
garde et une cunrie occupation de la petite »ille
de Kuliling.
Ainsi est démenti un événement dont la nouvelle
avait causé partout la plus vite émotion, donné
lieu k un échange précipité de notes diplomatiques
eutre les cabinets de Londres, de Vienne et de
Berlin, et causé une véritable panique la Bourse
de Pai is.
Quel motif a pu faire renoncer les Austro Prus
siens leur projet d'occuper le Jutland, projet bien
constaté par les dépêches des derniers jours, qui
étaient unanimes a dénoncer leur intention de
porter la guerre dans cette partie du Danemark? Il
est probable qu'au moment de mettre leur dessein
k exécution, les deux grandes puissances, preuaot
conseil de l'expérience, auront reculé vis-à-vis de
la giavité de l'acte qu'elles allaient poser.
Le Times fait remarquer que, lors de la dernière
guerre, l'envahissement du Jutland par 1rs troupes
du maréchal Wratigel décida la Suède a expédier
un corps de troupes dans l'Ile de Fiooie, pinir
porter secoursaux Danois. Ce corps,en franchissant
le Bell, aurait pris l'armée prussienne en flanc et h
travers. A la même époque, la Russie donna a ses
réclamations, l'appoi d'une flotte qui, sous les otdres
du grand-duc Constantin, devait se rendre sur la
côte orientale du Danemark.
Le Danemark vient de décider qu'k partir de
jeudi tous les ports orientaux du Holstein et du
Scbleswig, excepté celui de Neustadt, seront mis en
état de blocus. Toutes ces mesures, et particulière
ment la résolution que le gouvernement danois
a prise de saisir tous Ie6 navires allemands, sans
distinction, et le projet qu'il annonce de bloquer
les ports allemands, ont produit l'émotion la plus
vive k Berlin, où l'oo ne se dissimule plus que l'état
actuel des choses est la guerre pure et simple, la
guerre entre le Danemaik et l'Allemagne tout
emière.
Oo est très-alarmé, en Autriche, des hostilités
maritimes. Eo ce moment, plus de ceul navires de
commerce autrichiens tiennent la tuer, principale
ment dans le Levant.
En Allemagne, les mêmes craintes se font jour.
Il paraît que des gouvernements allemands ont
réclamé les bons offices du gouvernement britanni
que pour décider le cabinet de Copenhague a
renoncer k faire donner la chasse par sa marine
militaire aux bâtiments de commerce appartenant
k d'aottes Etats de la Confédération que l'Autriche
et la Prusse. Mais k Londres, on s'est refusé faire
des démarches dans ce sens.
Oo mande de Wurtzbourg qoe la conférence des
mioislres s'est mise d'accord pour la conduite k
teoir, si les deux grandes puissances voulaient sous
traire le Holstaio k l'autorité de la Diète. Elle
décidé, eo outre, qoe la Diète seule était apte k
résoudre la question de succession daus les duchés
et pour que ses ordres rie soient pas transgressés,
elle a résolu d'augmenter l'ariuée lédérale du Hol
stein et de préparer une nouvelle mobilisation.
Le bruit court k Vienne que ôo.ooo fusils out
été envoyés d'Angleterre en Hongrie, et que d'au
tres envois de cette nature doivent avoir lieu. Oo
ptéiend que toutes ces armes sont payées avec Je
l'argeut anglais. On dit encore que le gouverne
ment italieu a i'tuieuiiou de faite marcher, non
37,000 hommes, mais 5o,ooo du Sud an Nord, et
que le général Meuabtea s'occupe exclusivement de
l'étude des fortificatiuus autrichiennes eu Véuéiie.
Avant-hier, le télégraphe annonçait que les
autorités espaguoles de Malaga avaient mis le
séquestre sur uu naviie k vapeur anglais, le Prin
cess, chargé d'armes de guerre. Celle capture est
l'événement du jour eo Espague. S'il faut eu croire
les téciis publiés par les journaux de Madrid,
i'aflaiie serait des plus graves et se rattacheiaii aux
projets de révoluliou cosmopolite que complote et
soudoie le piémoutisme.
Au sujet de l'abdication de la Reioe d'Angle
terre une lettre communiquée au Mémorial di
plomatique appreud que, daus un conseil privé
où s'était agitée la quesltou danoise, la Reiue dé
cima qu'elle ue leratt neu saus cousuiler le piiuce
Albert, et, en elfetapiès s'être retirée quelque
temps daus sou cabluet, elle eu revint eu dlsaut
que le pttucese prononçait cuuire la guerre. Ce
lait, rapproché de plusieurs aunes du même
geute, a donné uaissauce, ajoute le Mémorial
diplomatique k la pensée qu'il serait peut-être
opportuu d'établir uue régence jusqu'à ce que Sa
Majesté ait recouvré la sérénité d'esprit qui lui est
iudispeusable pour repreudre la direction des
affaires du pays.
Le départ de l'héritier de la couronne britanni
que et de sa lamille pour Satot-Léonard, au lieu
d'Osborne, séjour actuel de la Reine, a fait naître
la supposition d'une scission parmi les membres de
la famille royale.
Une dépêche de New-York apprend que Juarès
a donué sa démission en laveur du géuéral Onega.
Ce deruier aurait mautfesté l'iuleuttou de se rallier
au nouveau régime et il entraînerait après lui Co-
blado et Vtdauri.
QUESTION DES CIMETIÈRES.
OBJECTIONS ET RÉFUTATION.
Nous avons vu, dans un précédent arti
cle, ce que veut la loi voyons aujourd'hui
ce que veulent les catholiques. En même
temps nous rencontrerons et nous rédui
rons leur juste valeur les principales
objections des adversaires du catholicisme.
Ce que veut le clergé, disent les
libres-penseurs, c'est la domination. Il
sait que, quand il aura la police des
cimetières, il lui sera permis de faire
inhumer son gré tout homme qui de
son vivant n'aura pas subi son influence.
Or le clergé, les fabriques d'Eglise, les
catholiques ne demandent qu'une chose,
c'est que les droits du culte soient respectés
dans le service des inhumations, et que
l'autorité communale, en exécution des
prescriptions de la Constitution et du
décret du 25 prairial an XII, affecte des
lieux de sépulture séparésaux catholiques,
aux protestants, aux israélites et ceux
qui ne professent aucun des cultes recon
nus par l'Etal.
Ils demandent que le cimetière destiné
au culte catholique soit respecté comme
les cimetières protestants et israélites. Ils
disent qu'enterrer dans le cimetièi e réservé
de par la loi aux catholiques, une personne
qui n'appartient pas au culte catholique,
ou qui n'y appartient plus, soit parce
qu'elle s'en est séparée volontairement en
refusant la sépulture catholique, soit parce
qu une décision de l'autorité religieuse,
seule compétente en cette matière, l'en a
exclue, c'est violer les droits du culte, c'est
violer la disposition de l'art. 15 du décret
de prairial, que l'autorité communale a
l'obligation de faire respecter en vertu de son
droit de police sur les lieux d'inhumation. Ils
disent qu'une personne de cette catégorie,
n'étant pas catholique, n'a pas le droit
d'être inhumée dans le cimetière catholique,
et qu'elle doit être enterrée par les soins de
l'autorité communale dans un lieu séparé,
quecelle ci peut rendre aussi étendu et aussi
luxueux qu'elle le trouve convenable.
Les catholiques ont pour eux la Consti
tution, le décret de prairial an XII, les
circulaires des autorités compétentes en
France et en Belgique, la pratique presque
universelle suivie jusque dans ces derniers
temps, les commentaires des meilleurs
jurisconsultes.
Voici l'opinion de M. Tielemans, con
seiller la Cour d'appel de Bruxelles:
L'art. 15 du décret du 25 prairial an
XII, dit-il, dans son Répertoire ch. III,
n° 12, est un hommage rendu la liberté de
conscience; il est de tous points conforme
l'art. 14 de la Constitution La liberté
des cultes et celle de leur exercice public
sont garanties.
Lorsqu'un cimetière a été consacré
un culte, continue le même auteur, Réper
toire, Cim., p. 61, n" 4, l'autorité civile ne
doit plus désormais y faire enterrer des
individus que l'autorité religieuse repousse
comme étrangers la communion....
Il ne paraît pas rationnel d'affecter un
lieu de sépulture aux sectaires de telle
religion déterminée sans qu'il en résultât
l'obligation tacite de se conformer aux
doctrines de celle religion. Or l'autorité'
civile est absolument incompétente pour
juger de cette conformité; elle doit par
conséquent s'en référer sur ce point
la décision de l'autorité religieuse, sauf
ne pas se départir de ses droits en ce qui
concerne les bonnes mœurs, la bienséance
et le respect dû la mémoire des morts.