D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47me Année.
Samedi 12 Murs I8t>4.
H* 4,840.
LE PROPAGATEUR
FOI CATB0LIQ11.
-- C9N8TITITI0N BELGE.
PRIX DE LABOIUJMT.
POUR YPRES FR. 6.00 PAR AN.
HORS VILLE 7.50
REVUE POLITIQUE»
Si l'on Acceptait pour »i»irs toutes les impres
sions de certains coi les, uodants étrangers, rien ne
sérail plus épliéiuèie que la politique. Tout souf
flait la guerre il y a huit juins, mot souffletait a
la pait depuis vingt-quatre heures.
El surtout, ou atiiait eu toit de révoquer en
doute le désintéressement de l'Autriche et de la
Prusse. La Prusse serait sans ambition comme
l'Auniche sans regret. N'oublions pas cependant,
quant a nous, que l'Autriche tient de peidre la
Lombardie et qu'elle a des crain'es très-fondées
pour la Véoétie. Rappelons nous aussi que la
Pi usse est malade d'une ambition séculaire qui lui
fait saisir toutes les crises européennes pour s'a
grandir on chercher s'agrandir. Le soutenir de
848 est trop pi es de nous pour être sorti de
notre mémoire. La Prusse, alors, rètait la con
quête de l'Allemagne entière.
Pendant qu'on parlait de paix comme d'oue
chose probable k Paris ei 4 Londres, les hostilités
teprenairui entre les alliés et les Danois avec une
vivacité qui fait voir que peitnniie ne songe a
quitter le champ de bataille; et ce champ de
bataille, quel est il Le Jutlaiid Le Julland que
le frld maréchal Wrangel semblait eutahir par
accident, il y a trois semaines, et qui détail valoir
ce général une réprimande de la part du roi de
Prusse Ce territoire, au dire de lord John Russell
ne pouvait être envahi sans attirer sur l'Europe les
plus graves événements, et i! en déclarait, l'avan
ce, la Ptusse et l'Autriche responsables. En ce
moment, l'Autriche et la Prusse, niépriseul les
menaces de l'Angleterre, poussent leurs soldats eu
«vaut sur ce sol éminemtneot danois et n'y rencon
trent pour obstacle que les soldats du Danemark.
L'Europe reste spectatrice parce que, lui dtt-oo,
tout va bientôt se terminer par un arrangement.
Nous avons eo effet sous les yeux on de ces
projets d'arrangement la Prusse, l'Autriche, la
Diète fédérale, le prince Frédéric d'Augusteubourg,
tout le moode t'indemnise et c'est le Danemark
qui eo fait les frais
Le Danemark résiste, et, suivant nous, il a raison.
Chaque jour l'imprévu dont la part est toujours si
large d ans les événements, peut faire surgir un
incident qui lui apporterait un secours inespéré.
L'Allemagne, notamment, en renferme tous les
germes, il faut seulement pouvoir attendre.
Une dépêche électrique apporte la nouvelle de
la mort, aptès une bien courte maladie, du roi de
Bavière. Il souffrait, depuis deux jours, d'un érysi-
pèle la poitriue. Cet événement peut jeter quel
que hésitation parmi les petits Etats allemands.
TROIS ROMANS.
Trois romans d'une grande perversité
ont vu le jour en l'année 1863, ce sont les
Misérables de Victor Hugo, la Vie de Jésus
de Renan et le Maudit de l'abbé celui-ci
garde l'anonyme pour mieux se couvrir de
l'infamie qui revient aux traîtres et aux
hypocrites. Le premier de ces romans
6'insurge contre la Société, le second s'atta
que la divinité du Christ, le troisième
veut renverser les divines institutions de
l'Eglise.
L'annonce lointaine de ces trois livres
s'est faile dans toute la presse libérale
avec une solennité et un fracas sans exeur
pie; leur apparition a été saluée avec des
transporls d'enthousiasme et des prodiges
d'adtn ira lion .dont l'unanimité est des plus
significatives, et les trompettes de la ré
clame sonnent encore dans tous les jour
naux libéraux les fanfares les plus bruyan
tes pour assurer la popularité et le succès
de ces écrits perfidement impies
Le Maudit en particulier est devenu
l'arsenal où la grande et la petite presse
libérale puise la matière de ses feuilletons
et de ses articles brutalement ouirngeux
pour le clergé et pour l'Eglise. Il est
évident qu'un mot d'ordre est venu de
quelque part, d'en haut ou d'en bas, des
antrps ténébreux de la franc-maçonnerie
ou d'ailleurs Faisons du scandale, écra
sons l'infâme! Tel doit avoir été le com
mandement.car telle est la manœuvre exé
cutée chaque matin par tous les journaux
libéraux.
El l'on dirait encore que la presse libé
rale n'est pas la presse impie? El le parti,
dont tous les organes, du premier jusqu'au
dernier, sont les complices des Hugo, des
Sue, des Renan et de l'abbé... Judas,
serait l'ami de notre religion et de l'Eglise
catholique? Il ne serait l'ennemi que d'une
prétendue domination politique des Evê-
ques?
Mais de quoi se moque t on? Les sots
seuls peuvent le croire, et les effrontés
peuvent seuls affirmer.
Peut on applaudir la négation de la
divinité de Jésus-Christ, la démolition de
tous les dogmes et de toutes les institutions
de l'Eglise du Christ, la dégradation du
Sacerdoce, la destruction des ordres
religieux, au mépris du Confessionnal, la
déuégation des vertus chrétiennes, peut on
renier la foi de l'Église, attenter la vie
duCatholicismeel se dire encore chrétien?
El les souteneurs de cette presse anti-
chrétienne, patrons et abonnés, croieul ils
encore pouvoir être nommés chrétiens?
Que les hommes religieux engagés dans
le camp libéral y réfléchissent: S'il est
incontestable que la presse .l'un parti est
l'expression des doctrines, des aspirations
et des vœux de ce parti, la presse libérale,
devenue maintenant sans exception, anti
religieuse, antichrétienne, impie, accuse
incontestablement le parti soi disant libé
ral d'être en effet le parti de l'irréligion, de
l'antichrislianisme et de l'impiété.
Quand tous les drapeaux d'une armée
portent pour inscription: guerre au
Christ et son Eglise, et que tous les
hérants répètent chaque heure le même
cri d'aversion et de haine, cette armée est
l'armée antichrétienne, et tous ceux qui
sont encore catholiques vont prendre rang
ailleurs parce qu'ils veulent sauver leur
foi, leur conscience et leur honneur.
Les doctrinaires (faux libéraux) font aux
catholiques (vrais libéraux) cette objection
puérile: votre programme n'est pas sin
cère, vous préconiser la liberté en désespoir
de cause, car loin de la désirer, vous la
baissez, et vous seriez désolés d'être pris
au mot.
Voici notre réponse courte et bonne
désoler nous donc, associez-vous une
œuvre que vous dites être notre ruine
aidez-nous nous suicider nous vous
le permettons, nous vous en prions. Mes
sieurs. et nous nous soumettons d'avance
et volontiers toutes les conséquences du
mauvais tour que vous nous aurez joué.
Si notre sincérité vous paraît douteuse,
éprouvez la, vous le pouvez, vous le devez,
et hâtons-nous tous ensemble de donner
au pays la juste mesure de notre dévoue
ment ses intérêts. En mettant un terme
aux disputes clérico libérales et en travail
lant aux nombreuses améliorations que le
ménage national réclame, vous démon
trerez que le libéralisme officiel ne se
résume pas dans celte déplorable devise
vexer le clergé et manger le budget.
(La Paix.)
ECONOMIES LIBÉRALES.
Nus minime* docifmaires f.fli'meni Aujourd'hui
qu'il u'y a pas d'économies possibles, quoique no*
dépenses se soient accrues rie 20 p. c. depuis 18*",
époque où les tlièturs luioisiies «fli tuaient avec la
tue me éueigie que des économies étaient facile* et
uigeuies. Alors la devise publique éiaif: Econo
mies! Economies radicales! Economies a tout prix
et MM. les doctrinaires la répéiaient bruyamment.
S ils avaient soutenu la thèse opposée, savoir
qu'il n'y avait tien retrancher des frais du ménage
national, ils ii eussent pas manqué d'aiguineuiâ
spécieux eu tépouse aux téloruiateurs du temps,
car le budget de la guerre, par exemple, ue s'éle
vait qu'à 26 millious au lieu de 35, et celui
de l'intérieur 6 au lieu de 10; mais, nous
le répétons, ils préconisaient le thème contraire, ils
promettaient de réduire enco<e ces budgets et lei
autres, et, de lait, ils les roguateui d'assez près eo
attendant mieux. Que disons-nous? Ils se quali
fiaient de ministres économes, seuls économes, et
ils annonçaient de grandes téduc'ious d'impôts,
surtout eo matière d'accises, d'apiès leur fameux
axiome que tout impôt de consommation est une
réduction de salaire! Ils s'engageaient gouverner
au rabais, et nous trouvions qu'ils avaient raison,
et nous les applaudissions avec une naïve confiance
dont nous sommes désolés d'être guéris. Aujonr*
d'hui ils nous tieuueui des discoms tout autres
{La Paix.)
Dans la séance de samedi, la Chambre
des Représentants, M. le ministre des
travaux publics a déposé le projet de loi
autorisant le gouvernement concéder
Un cbemio de fer d'Ostende, par Thou-
rout et Ypres, la frontière de France
dans la direction d'Armentières.
L'exposé des motifs qui accompagne ce
projet vient d'être distribué. Nous le re
produisons ci-dessous
Il sera superflu d'insister longuement
sur l'utilité de cette nouvelle voie ferrée.
La construction de la ligne d'Ostende
vers Armentières a été demandée avec
instance par de nombreuses requêtes dont
les Chambres oot été saisies lors de l'axa-