D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 47me Année. Samedi J9 llars 1864. IV0 4,848. SINCÉRITÉ LIBÉRALE. LE PROPAGATEUR FOI CATfHltlQrt. CONSTITUTION BELGE. PRIX Il F. l'abonnement. POUR YPRES FR G 00 PAR AN HORS VII.LE 7.00 IIFM'F OIMligiiE. D'apiés une r«>ires|iiiiid»iic:e de Copen hague eu due du 5 «mis, l'agitation qui a«»il su i i l'évacuation du D.inewuke était eu punie apaisée, mais le minisièie Munrad éiail l'objet d'attaques siolentes de la part de plusieuis jour naux; nu le tendait notamment responsable de ce que les affines de la guerie étaient beaucoup trop tuollentenl conduites. Si celte correspondance n'exagère pas la des cription qu'elle fait de l'état des choses dans la capitale do Danemaik, ou est en droit de ce de mander si le tuioisière deux jours plus lard, a pu accepter, saris danger pour sou existence, l'armis tice avec les conditions imposées par l'Autriche et la Prusse, sa.oir l'évacuation de Diippel et de l'île d'A'sen et la restitution de tous les na>ires alle mands saisis, uiojeiiuarii quoi le Jutlaud serait évacué par l'armée austro prussienne. Il est vrai qu'on annonce que la condition de la restitution des oavites capturés a été au dernier moment abandonnée. Les nouvelles de Suède sont favorables k la cause danoise. En ouvrant le Storlhing de Nurwé- ge, le i b coûtant, le roi Charles XV a demandé qu'on lui accordât les umyrus de porter secours a cet Eiat voisin; et dans ce but, il a réclamé de cette assemblée un crédit extraordinaire. L'organe de M. de Bismark, la Gazelle alle mande du JSord, se fait remarquer par la aé»érlté avec laquelle il traite l'Angleterre et sou travail de pacification. L'invasion matérielle de l'Augle- tene, dit ce journal, n'a pas été exécutée, mais l'invasion morale est un fait accompli Dans toutes les affaires européennes, dans la question du Mexi que et de l'Amérique du Nord, partout rtnflueuce auglaie est vaincue. Le prestige du Parlement britannique est déliuil et subordonné k la voloulé dt la France; le prince Napoléon avait raison de s'écrier Le caoal de Suez est plus fort que I'Ad- gleterre. a D'après une lettre de Munich do iâ mars, le jeune Roi aurait décidé que tous les ministres se présenteraient l'un après l'autre au palais pour s'entendre avec lui sur les affaires de leur départe- meul.Cette mesure a produit un effet très-favorable sor l'opinion publique. Oo a remarqué, eu outre, que M. de Wendland, l'ambassadeur de Bavière près la cour des Tuileries, avait eu avec le roi Louis une longue conférence. Notons encore que le maréchal Mac-Mahon récemment arrive k Munich, a été l'objet daus cette capitale des plus visibles prévenances de la part de la nouvelle cour. Nous avons k mentionner ici un fait important, qoi au premier abord semble compromettre le cabioet anglais. Dès le mois de février, le ministre des affaires étrangères de Suède aurait invité par une note les puissances occideotales k soutenir le Danetuaik. Celle pièce a été supprimée dans le livre bleu blue booh) que le ministère a commu niqué au Parlement. Une feuille autrichienne raconte, eo loi donnant de l'importance, une petite émeute qni vient d avoir lien k Pes'h et qui s'est terminée par d'assez nombreuses arrestations. Suivant le fVanderer, du 15, rleox k trois cents persoonesse sont réunies dans la soirée do i4, en face do café Ztiny et ont poussé des cris révolutionnaires, notamment ceux de vive Kottulh vive Garibaldi! Des patrouil les arrivèrent de tous côtés; mats les perturbateurs ne les atiendireul pas, ils parcoururent plusieurs rues en répétant leurs ctis et eu essuyant de grossir leur nombre. A y beines, tout était reo'ré dans l'ordre. On craint, en Syrie, d'après les a»is les plus récents, de nouveaux massacres de chrétiens. CE QUE NOl'S ENTENDONS PAR LA LIBERTÉ. Il n'existe pas de mot dont on use et abuse autant que le mot de libellé, il pos sède je ne sais quelle vertu enchanteresse qui a le privilège d'enflammer toujours et partout les coeurs des hommes. Quelque éducation que l'homme ail reçuedistin guée ou vulgaire, pat tout où vibre un cœur humain il ressent celle ivresse. Le charme puissant de ce mol n'est point un fait extérieur et passager; mats il a sa source dans un profond et invincible be soin de l'âme. Le vrai sens de ce mot se rattache étroitement la suprême gran deur de l'homme et aux destinées de l'humanité. Quoique l'esprit de mensonge ait fait de ce terme une odieuse caricature, celle caricature suffit encore pour mettre le monde entier en fermentation. C'est ici principalement que le mensonge ne peut être vaincu que par la vérité. Rien n'est plus dangereux que de rejeter la vraie et divine signification de ce mol cause de l'abus qu'on en fait. l'Ius la presse men songère s'applique en dénaturer le sens, plus la presse qui sert les intérêts de la vérité doit s'efforcer de le présenter dans son vrai jour et de l'opposer cette trompeuse image. Qu'entendons nous donc par la liberté politique? La liberté politique, c'est la reconnais sance des droits de l'homme, droits dont l'égale réciprocité crée les devoirs. La liberté, c'est la faculté laissée l'homme de faire non seulement tout ce que sa dignité, son perfectionnement et son bien être réclament, mais tout ce qui ne froisse pas injustement les droits de ses semblables; c'est, en conséquence, la limi tation de l'action de l'Etal au strict néces saire, c'est la suppression de toutes les loisde toutes les fonctions, de tous les instruments qui ne sont pas indispensables la mission du gouvernement. La liberté, c'est la levée des prohibitions inutiles ou arbitraires l'atténuation des peines trop rigoureuses, l'abolition de toutes les entraves créés par le caprice, par l'égoïsme et par la cupidité des gou vernants. La liberté, c'est la simplification de la législation et de l'administration, c'est la réduction du chiffre et du nombre des im pôts comme des formalités auxquelles la vie civile est soumise, c'est la suppression des charges, des corvées et des sacrifices qui ne sont pas impérieusement réclamés par le bien de tous et de chacun ou qui ne sont pas établis sur la base de l'égalité. La liberté, c'est surtout la moralité, c'est le perfectionnement des âmes c'est la substitution graduelle de la force intel ligente la force brutale, 'est |;i tendance continuelle de l'opinion publique se pas ser de l'intervention gouvet H-im>iilale c'est le recul de l'épée devant la parole, de la coaction administrative devant l'im pulsion de la conscience. Telles sont notre avis les parties es senlielles de la liberté. Ou voit clairement en quoi nous nous séparons du do< trina- usine qui la travestit eu tyrannie. Il dit avec Casimir Périer La liberté c'est le despotisme de la loi, et avec Louis XIV l'Etal c'est moi. Oui les dangers de la libellé viennent des partis soi disant libéraux ou plutôt doctrinaires, qui veu lent attribuer l'Etat tous les privilèges et toutes les faveurs dont les cultes ont longtemps joui, et qui se font les pontife* peu désintéressés du Dieu Etat, de celte religion nouvelle et souverainement des potique qui menace de pousser ses enva hissements au delà des limites atteintes par les cultes les plus ioijiérieux de l'ex trême Orieul. Le dieu Brahina, le dieu Boudha, le quasi dieu Mahomet n'ont jamais inspiré leurs prêtres des prétcn- lions plus impérieusement lyranniques que celles qu'elèvenl les adorateurs de la déesse Raison et du Dieu Etat, du Dieu- Laïquedont les intérêts sont habilement confondus avec les leurs. Autour du Dieu Etat se créent et se cou* solident des castes nouvelles des corpora tions jalousesambitieuses cupides, qui forment sous le nom de bureaucratie une sorte de théocratie, une manière de clergé politique et civil, accaparant tous les pro fits et honneurs gouvernementaux. Ces prêtres d un nouveau genre se nourrissent des dons que des fidèles d'un nouveau genre apportent leur idole. Au fond, cela est assez logique c'est la substitution du Dieu Humanité au Dieu Providence, du panthéisme au monothéisme. Là est le danger qui menace nos liber- lés. L'ennemi de la liberté c'est ce libéra lisme autoritaire, centralisateur àoulrance qui a mis toutes les forces du gouverne ment et de la nation au service de la loge, celle conjuration souterraine et fanatique de l'ambition de l'impiété et de la cupi- di'é modernes. -^~~SSrg «ré iifT- - Nous avons signalé, il y a quelques jours, le défaut de bonne foi d'une feuille dans la citation d'un passage du Journal historique de M. Kersten; nous relevons aujourd'hui le défaut de sincérité d'une autre feuille dans la citation d'un passage du Traité de radministration temporelle des Paroisses par Mgr. Affre. Cette dernière feuille, l'appui de son opinion qu'il est permis d'inhumer dans la terre bénite ceux qui n'ont jamais été ca tholiques et ceux qui ne le sont plus au inomeul de leur décès, invoque et rapro* duit un extrait de l'ouvrage de Mgr. Affre. Nous le mettons sous les y*ul de nos lecteurs, sans en distraire la partie finale Direz vous que ce n'est pas la réré-

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1