D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47,ne Année.
Mercredi 23 Mars 1804.
So 4.849.
LE PROFANATEUR
FOI CATI10LHJLE. - CO.NSTITl TION BELLE.
PRIX DE L'ABONNEMENT.
POUR YPRES
HORS VILLE
FR 6,00 PAR AN.
7,o0
REVEE POLITIQUE.
Les œolitsd'inquiélutle «ont nombreux a Vienne;
on eoi élé heureux de pouvoir faciliter au Dane
mark l'ou»erture de la confe'rence avec on sans
armistice: voilk ce que maude une correspondance
de cette aille.
Ce qui paraissait préoccuper surtout les hommes
politiques de la capitale de l'Autriche, c'était de
pénétrer les secrètes intentions de l'empereur des
Français, On le soupçonnait d'avoir le doigt dans
le mou.ement allemand; on faisait remonter jos-
qu'a lui l'esprit de di.ision qui s'était déclaré entre
les grands et les petits Etats.
Le mou.ement allemand semble se calmer, on
do moins il y a nn temps de repos; on tourne les
jeu* d'au antre côté; on recherche quelle est la
cause secrète de la résistance des Danois. Cette
cause, les Autrichiens «entent la trou.er dans les
encouragements que l'empereur Napoléon a dû
faire par.enir a Copenhague. La France est regar
dée comme toute puissante a Stockholm, et depuis
que la Suède a pris une attitude guerrière et se
prépare donner la main aux Danois, on conclut
que la coopération de l'empereur des Français est
certaine.
Toutes ces suppositions, ne pron»ent qu'une
chose, c'est qu'on voudrait, en Autriche, être au
plus île débarrassé de la guerre avec le Danemark.
On a le pressentiment qoe si elle se prolonge, elle
sera bientôt accompagnée des plus sérieuses com
plications.
Nous n'avons pas de nouvelles de l'état des
choses dans le Jutland. On est très-fier a Berlin des
progrès que (ait le siège de Diippel. On oe doute
pas que d'ici peu de jours, celte place ne soit
enlevée par un vigoureux assaut. On prétend être
maître de tootes les positions extérieures. Il en serait
de même k Fredericia dont le siège est poussé par
les Autrichiens. Ua bombardement continu serait
commencé et devrait arneoer la reddition presqoe
immédiate de la place.
La capitale de la France. Paris, vient de faire
une manifestation électorale que nous ne pou.oos
laisser passer inaperçue
MM. Carnot et Garnier Pages ont été élus mem
bres du Corps législatif, par la première et la cin
quième circonscriptions des majorités telles
qu on est forcé de recnnnaiire que la démocratie,
mais la démocratie la plus avancée, est désormais
maîtresse k Paris de la situation.
Dans la premièrecirconscription, deux candidats
ont disputé le terrain électoral M. Caroot Le
premier, M Pinard, qui avait |e$ sympathies du
gouvernement a obtenu 5.979 voix le second
M. Laboulaye, homme d'un libéralisme baoteraent
avoué, et qoe patronait le Journal des Débats,
n'a pu rallier que 7o4, voix M. Carnot en a ob
tenu 13,554.
Dans la cinquième circnnscription, le résultat de
deux sections est encore inconnu dans les autres
sections, 1 3,185 voix se sont portées sur M. Gar
nier- Pagès, tandis que ses compétiteurs n'ont pu
en obtenir, savoir M. Lé.y, le candidat do gon -
vernement.que 5,38 1M. Bac que 35o et I ou.ricr
Tolaiu que 38o.
M\l. Garnier-Pagès et Carnot ont été, l'on
membre du gouvernement provisoire et l'aotre
ministre de la justice eu 1848.
Les réflexions se pressent en face des pareils
chiffres.
Le Daily-News avait annoncé samedi que le
Danemark offrait d'accepter la conféreoce eQ pre
nant poor base les négociations de i85u.Un journal
important de Copenhague déclare que les infor
mations du journal anglais sont exactes.
VARIÉTÉS A PROPOS DE NOTRE CUROMQL'E LOCALE.
(suite et fin
Revenons la salade
Voici une grosse feuille! Nous ne
pouvions vraiment avoir la main plus
heureuse nous parlions du désir caressé
par YOpinion de voir notre Conseil com
munal, non-seulement patronner, mais
subsidier les prédicateurs d'impiété et de
désordre social. Celait là une semence
d'absurdité. Eh bien en voici précisé
ment la plante, grande espèce; Absurdilas
gigantea, nous tenons la feuille.
A Bruxelles il y a des Conférences déma
gogiques et impies, elles sont payées de la
caisse Communale tombée entre les mains
desFrancmaçons. Parconséquent l'Opinion
ne voit pas pourquoi, moins d'insuffi
sance de ressource, l'argent des contri
buables Yprois ne servirait pas non plus
stipendier les apôtres de l'évangile anti
chrétien pourquoi nos Conseillers ne
suivraient pas un si sage exemple, pour-
quoi l'on ne pourrait pratiquer sans
danger Ypres ce qui se fait avec tant
d'utilité Bruxelles
Nous savions depuis longtemps qu'il y
avait parmi nous des hommes appelant de
tous leurs vœux la lumière qui vient du
Grand Orient, ballant des mains Bruxelles
et ailleurs tous les contempteurs de notre
foi, soudoyant la presse qui dénigre les
prêtres, avilit l'Eglise et corrompt les
mœurs; mais le libéralisme anlichrélien
n'avait pas encore eu ici ses enfants terri
bles qui crient en pleine rue et devant tout
le monde ce que leurs vieux tâchent de
dissimuler de leur mieux pour ne pas
compromettre les élections futures.
Aujourd'hui chacun a entendu les indis
crétions brûlantes des enfants terribles.
Les jeunes ont tout trahi! Pour la masse
flottante de notre population c'était une
révélation, dont elle saura tirer profit.
Une tribune dressée en l'Hôtel de Ville
un Bancel lui en disait déjà beaucoup;
un organe d'une fraction considérable du
parti libéral faisant des vœux réitérés pour
voir soudoyer la propagande anlicalholique
avec l'argent de notre population catholi
que, cela leur en dit encore davantage.
Les positions se dessinent et deviennent
nettes, nous les amis des ténèbres, nous les
éteignoirs; nous ne sommes pas fâchés de
voir que le grand jour se fasse où l'on se
reconnaîtra, où l'on se comptera.
Et si nos concitoyens ne connaissent pas
encore assez les Con férenciers de Bruxel les,
Dechanel, Polvin et consorts, nous les leur
ferons connaître en temps et lieu; et la
conscience publique jugera Dechanel, Pot-
vin et consorts comme elle a déjà juge
Bancel.
Le bon sens heureusement n'est encore
oblitéré ici que dans un très pelil nombre.
Maintenant disons bien haut avec YOpi
nion
L'acharnement que nous mettons
attaquer M. Bancel, nous l'emploierons
l'occasion contre tout autre. Car nous
voyons la chose de plus haut. C'est au
catholicisme qu'on en veut. On veut que
ces apôtres du progrès et de la libre pensée
parlent notre population d'idées mo-
der nés, d'instruction, de dignité humaine,
de droit et de liberté. Nous connaissons
leurs idées modernes; leur dignité, leur
droit, leur liberté ne sont pas les nôtres:
il y a là des mensonges greffés sur des
iniquités.
C'est dessein que nous répétons celte
sentence sévère et juste, que YOpiniou veut
détourner contre nous: leur dignité hu-
maine c'est la négation d'un Lieu créateur
et maître; leur droit, leur liberté, c'est le
plus souvent la négation de l'égal droit et
de l'égale liberté des catholiques. Oui ces
négations sont des iniquités, et ces noms
dans leur bouche sont des mensonges.
Mais revenons la question. Où sont
donc nos moyens perfides que vous qua
lifiiez d'iniquités? où sont donc nos men
songes, qui, comme chez nos amis, cou
vriraient de noms honnêtes nos iniquités?
Il n y a rien de tout cela dans notre article.
Nous n'avons point menti, point altéré,
nous n'avons point insinué, nous n'avons
point calomnié. Quand vous voulez nous
o coller au frout cette phrase flétrissante
Mensonge greffé sur l'iniquité, vous
mériteriez que nous ripostions en disant
vous nous lancez la tête vos propres
turpitudes. Mais ce n'est pas la peine de
nous indigner propos d'un factum farci
de balivernes.
Amusons-nous donc encore un peu et
disons la vérité en riant, ridendo dicere
verum, disaient les anciens. Que cela ne
déplaise aux jeunes!
Continuons notre examen. Encore une
herbe. Celle-ci c'est de la jalousie, herbe
malsaine qui fait blêmir, regarder et voir
de travers.
Qui I eût cru Dame Opinion, si connue
pour faire mauvais ménage avec le Conseil
communal, nous fait querelle parcequ'elle
prétend avoir surpris chez nous quelque
accès de naive tendresse pour son conjoint
libéral. Elle craint que nous n'ayons ponr