le Conseil des charmes enlevants, qu'il ne
nous prêle l'oreille et ne se laisse séduire.
La pauvre femme! Encore unefois qu'elle
se rassure. Notre réserve est extrême
envers nos autorités: certainement nous
saurons toujours rendre nos Césars ce
qui revient aux Césars, nos impôts, une
juste obéissance et de justes respects; mais
nous ne serons jamais, pas plus que l'Opi
nion, ni leurs serviles, ni leurs flatteurs;
vérité et justice envers et contre tous, telle
est notre devise. Il a vraiment fallu la
fausse perspicacité d'un œil jaloux de
femme pour surprendre dans nos paroles
le si tendre amour dont s'alarme
l'Opinion.
En faisant justice de Bancel, nous nous
sommes étonnés de ne pas pouvoir rendre
justice notre Collège échevinal. Voilà
toute notre attitude. V a-t-il là des caresses
bien séductrices?... Nous ne l'avions pas
cru que ce soit là notre excuse auprès de
lia nie Opinion.
•Cela dit; en tout bien, tout honneur,
nous oserons donc exprimer encore au-
jourd'hui l'étonnement et plus que cela le
désir de pouvoir rendre justice nos
autorités pour les motifs qui les ont déter
minées fermer l'Hôtel-de-Ville Bancel;
nousl'oseronsquoique l'Opinion (sans Joule
quelque diable la poussant) nous défende
itérativement de croire que la religion
de notre Collège échevinal ait été sur
prise Si le Conseil communal ne con
naissait pas les principes antichréliens et
antisociaux de Bancel, avant de lui accorder
son patronage, il en résulterait, d'après
l'Opinion que nos Conseillers ignorent
absolument ce qui se passe dans leur
pays, qu'ils n'entendent rien au mouve-
ment littéraire, qu'ils ne connaissent pas
même l'existence de ces ouvrages que la
Belgique entière a lus (textuel) il en
résulterait, en un mot, que tous nos Con
seillers communaux seraient des obscu-
rantins! Ceci est un peu fort. Nous ne
croyons pas que le Conseil communal vole
des remercîraents l'Opinion pour l'avoir
si bien défendu contre nous L'Opinion
joue le traître-ami, entre gens qui portent
la même couleur, cela n'est pas bien.
Nous persisterons donc, jusqu'à meilleur
informé, suspendre notre jugement sur
les motifs déterminants de l'exclusion de
Bancel, quoique l'Opinion semble tenir
absolument donner consistance aux
rumeurs dont le Propagateur s'était fait
l'innocent écho.
Retournons une dernière fois la mau
vaise salade, tirons en encore une herbe.
C'est la plus ignoble de toutes, c'est
l'herbe du mensonge. Voyez
Le Propagateur affirme que les portes
de l'Hôtel-de-Ville sont irrévocablement
fermées Bancel et ses pareils.
L'Opinion ment ici effrontément, comme
un arracheur de dents. Aussi bien veut-
elle précisément arracher une dent
notre Conseil communal, la dent qu'il
a contre Bancel, deDt poussée par des
causes mystérieuses ou inavouables; et
l'Opinion serait bien aise de se servir du
Propagateur comme d'une tenaille pour
faire sauter cette fâcheuse dent, que nous
avions cru pouvoir être une dent de sagesse.
liais nous ne devons pas nous prêter ce
Mous avons simplement dit que nous
nous étonnions de ne pas entendre dire:
La religion de notre Collège échevinal a
été surprise mieux renseigné le Conseil
communal a jugé Bancel sur ses œuvres,
non plus sur les recommandations de ses
amis les portes de l'Hôtel-de-Ville sont
irrévocablement fermées lui et ses
a pareils. Il y était entré frauduleusement,
il en est exclu justement.
Comme le public nousavonssimplement
demandé, sans rien affirmer, pourquoi per
sonne ne tenait ce langage?
Avec le public nous demandons encore
aujourd'hui pourquoi?...
Si les méchantes rumeurs se consolident,
ce n'est pas notre faute nous ne sommes
pas en mesure de les démentir.
Nous nous engageons le faire quand
nous le pourrons.
Amis lecteurs, nous ne toucherons plus
cette salade. Elle est assez analysée
notre fantaisie, et probablement aussi la
vôtre.
Une feuille de cette ville publiait, l'autre
jour, un articulet plus maladroit que
méchant, et plus méchant que long. En
voici la substance
Le bruit a été répandu que le Bureau
de bienfaisance n'a pas habillé d'enfants
pauvres pour la première Communion.
Ce bruit est controuvé. Le Bureau de
Bienfaisance a habillé 21 enfants. Le
clergé n'est point parvenu en habiller
autant avec l'argent d'aulrui.
D'abord il est faux que l'on ait répandu
le bruit que le Bureau de Bienfaisance
n'avait point habillé d'enfants.
Ensuite, nous ignorons combien d'en
fants le clergé a habillés, mais nous savions
n'en pas douter que c'était avec l'argent
d'aulrui.
Est-ce que, par hasard, les Membres du
Bureau de Bienfaisance les habilleraient de
leur propre argent?
L'ENCYCLIQUE DE GREGOIRE XVI;
Deux lettres de Son Eminence le Cardinal-
Archevêque de Malines sur nos libertés
constitutionnelles.
jeu-la.
SIMPLE QUESTION.
LA CONSTITUTION BELGE
et
Daus une lettre que S. Eiu. Mgr le cardinal-
archevêque de Maintes a adressée, le 19 féviier
1857, a M. Dechamps, ministre d'Etat et membre
de la Cbarubre des représentants, le téuérable
métropolitain de Belgique a déclaré hautement, ou
le sait, que notre Constitution ne renferme rien qui
s'oppose la presiation, par les catholiques, du
sermeut de l'observer.
Dans celle lettre, il est fait mention des expli
cations que notre vénérable archevêque a envoyées,
eu i831a Rome, pour prouver que notre Consti
tution ne contient neo, eu effet, qui puisse s'oppo
ser au serment des catholiques. La lettre doot
il s'agit vient de paraître, accompagnée d'une
autre lettre de S. Em. Cette deuxième lettre con
tient des explicaiious du plus haut intérêt et
prouve il toute évidence qoe le Pape Grégoire XVI
a été bien éloigué de vouloir condamner notre
Constitution.
Nous reproduirons ces documents eu entier, afin
de réfuter les calomnies que uos adversaires se
plaiseot a répandre contre nous.
La lettre qoe Son Eminence a écrite le 19 février
1857 a M. Dechamps, est conoue. La seconde
lettre doot nous parlons plus haut, est datée du 1"
mars i864.
Elle se termine ainsi
Voilé, mon cher Moosiear, des explications qui
vous paraîtront peut être un peu longues; mais
j'avais besoin d'eDtrer dans tous ces détails pour
justifier pleinement notre Constitution. Ces expli-
cations réfutent d'ailleurs d'nne manière complète
les accusations qu'on a dirigées contre le congrès
national et contre les catholiques belges d'aujour
d'hui Permettez moi cependant d'ajouter encore
uoe observation et on vceu.
C'est un bonbeur inappréciable que la Belgique
soit toujours restée fortement attachée la religion
catholique, la seule vraie et la seule capable de
rendre les hommes heureux, aussi bien daus la vie
présente que dans la vie future. C'est en effet
parce que la nation belge était profondément
catholique, que sous le Roi Guillaume I, on n'est
pas parvenu laprotestantiser et que, se séparant
d'uu pays qui voulait l'entraîner dans l'hérésie,
elle a récupéré son autonomie et son indépendance.
Lecongièsnational, fidèle interprète des sentiments
religieux de ses commettants, a eu soin de bien
leur assurer le droit d'exercer avec une pleine
liberté la religion de leurs pères. Eh bien nous
devons travailler sans cesse ce que nos popu
lations s'attachent de plus en plus notre
constitution, car, après Dieu elle offre le garant
le plus sur de la conservation de ce droit sacré:
nous devons travailler ii les attacher de plus en
plus au Roi, qui s'est toujours montré le fidèle
gardien de ce droit; nons devons travailler les
attacher la dynastie royale, qui en sera toujours
le plus solide appui mais oous devons surtout
bien profiler des facilités dont uous jouissons, pour
futtifier et étendre ce sentiment religieux de nos
populations, qui sera toujours la meilleure sauve
garde et de la Coostitolion et du trône.
Il y a malheureusement parmi nous des hommes
qui ne comprennent pas cet important devoir
quoiqu'ils aient reçu une éducation chrétienne, ils
ne font usage de nos libertés constitutionnelles que
pour saper, s'il était possible, les fondements de la
foi et pour propager le rationalisme. Hélas! il faut
les plaiudre de ne pas mieux comprendre ni lents
intérêts privés, ni ceux de leur patrie; mais il faut
en même temps faire d'autaot plus d'efforts pour
maintenir les Belges dans la foi de leurs pères.
Malgré nos dissensions politiques, notre belle
patrie jooit d'une grande prospérité. La religion,
l'agriculture, le commerce, l'indostrie, les sciences
et les arts ont fait d'étonnants progrès depuis notre
émancipation; mais le jour où les Belges s'uniront
pour propager de plos eo plus les principes de la
religioo catholique et assurer l'accomplissement des
devoirs qu'elle impose, le honneur natiooal sera
porté son comble, et on pourra appliquer au peu
ple belge ces belles paroles dictées par la Sagesse
divine Heureux le peuple qui jouit de tous ces
avantages; heureux le peuple qui a pris le
Seigneur pour son Dieu et qui le sert fidèlement.
Ps. i43.
Fasse le ciel que ce beau jour ariive bientôt!
Des ecclésiastiques et des laïcs a qui j'ai lu cette
lettre, pensent qu'il serait utile de la publier avec
celle que j'ai adressée M. Dechamps. Si toos êtes
du même avis, je ies laisserai imprimer, daus l'es
poir qu'elles auront pour effet d'apaiser les inquié
tudes des amis de la religion et de faire cesser les
injustes attaques de nos adversaires.
Veuillez agréer, mon cher Monsieur, la nouvelle
assurance de mes senlimeots affectueux.
Engelbert.
Caidioal Archevêque de Malines.
mu m 11 ■■■m
Nous apprenons la mort de Mgr. l'Évêque de
Bruges. Sa Grandeur est décédée, ce matin, h 7
heures.
Le DailyNews rapporte, eo parlant des inon
dés de Sheffield, que les cadavres des victimes
reconnues pour avoir appartenu la religion catho-