D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
i\o 4.851.
47me Année.
Mercredi 30 Mars 1804.
FOI CATHOLIQUR. - COJSTITl TIOK BKI.tiF..
PRIX I>i: L AIIO^NKMEKT.
POUR YPRES
HORS VILLE
FR 6.00 PAR AN.
7.50
REVU*: POI.n 1QIE.
LES MINISTRES LIRÊRAOX
ET LA LIBERTE.
La Constitution belge a proclamé d'ad
mirables libertés ces libertés sont desti
nées donner satisfaction aux grands
intérêts, aux convictions les plus chères
de tous les citoyens; aussi devaient-elles
prévenir et écarter ces puissants dissenti
ments et ces luttes ardentes, que justifient
ailleurs l'incertitude ou l'absence des
droits politiques.
Depuis 1850 le parti catholique n'a pas
été un seul instant infidèle au culte de
dos libertés publiques. Liberté, égalité,
justice a été constamment sa maxime, au
pouvoir comme dans l'opposition. Gou
vernement, il ne pratiqua point l'exclusi
visme, il ne méconnut la justice dislribu-
tive ni dans la collation des emplois, ni
dans la répartition des faveurs. La modé
ration fut la règle inflexible de ses actes.
Opposition, il ne fut jamais révolution
naire, émeulier; n'ayant pas fait du des
potisme par en haut, il n'en fil jamais par
en bas il se fait porter au pouvoir par les
libres suffrages des citoyens, il ne le prend
jamais d'assaut, menant la canaille
enfoncer les portes coups de pavés. Le
parti catholique sait attendre son jour et
son heure. El son triomphe est toujours
celui de la liberté, de l'égalité et de la
justice.
Mais le régime de liberté et de justice en
tout et pour tous n'a jamais satisfait les
doctrinaires il leur faut pour eux seuls
et l'exclusion des catholiques toutes les
faveurs du gouvernement, de l'administra
tion du budget.
Les études et les efforts de tous les
ministres doctrinaires ont toujours eu
pour but et pour résultat de paralyser la
Constitution dans ses effets naturels, de
diviser le pays de constituer des partis
tout prix, de souffler le feu de la guerre et
de briser l'union, dont qous recherchons,
mais peut être en vain, les précieux débris.
Plus que tons les autres MM. Frère et
Rogier veulent la domination au profit des
leurs; toutes les institutions, toutes les
ressources de l'État deviennent entre leurs
mains des instruments de despotisme;
tout est exploité au profit de leurs créa
tures, de leurs serviles et de leurs flat
teurs; leur long ministère pèse d'un poids
intolérable sur les catholiques et sur tous
les citoyens qui ont souci de leur indépen
dance et de leur dignité personnelles.
Emportés par une fougueuse ambition
nos ministres exclusifs cherchentà amener
une situation où CÉtat soit seul libre, et où
le citoyen cesse de l'être!
L'exclusivisme est au gouvernement;
avec des raisons d'Etat on porte atteinte
tous nos droits; parce que nos ministres
s'appellent libéraux ils croient pouvoir
impunément violer toutes nos libertés la
liberté de la charité, la liberté des cultes,
la liberté de la chaire, des cimetières, des
églisps, la liberté d'enseignement et des
éludes la liberté de la presse la liberté
des élections ils n'en respectent pas une.
Vraiment le nom de libéraux appliqué
nos ministres et leurs féaux est une
amère dérision Ils se nomment libéraux
et ils sont liberticides. Si le mot de liberté
doit encore entrer dans leur nom qu'on
les nomme libérâlres, comme on flétrit
une mère dénaturée du nom de marâtre.
Dans le fol espoir de perpétuer leur
domination ou de rendre au moins un
gouvernement impartial impossible, nos
ministres travaillent encore pendant leurs
jours d'agonie creuser la division entre
les Belges plus large, plus profonde, plus
irtéparable...
Mais quels sont donc les crimes et les
projets pervers qu'on impute aux catholi
ques pour les mépriser et les fouler ainsi
aux pieds? Sur quoi se fonde l-on pour
nous frapper d'ilotisme? Sur des imagi
nations, sur des chimères on nous accuse
de vouloir la dîme, la main-morte, la
domination politique du clergéles abus
d'un autre âge. Tous périls imaginaires
créés parles faux libéraux pour avoir une
occasion de lutte, une excuse leur des
potisme, un prétexte leurs injustices.
Dîme, main-morte, abus d'un autre âge,
domination cléricale ce sont autant de
choses que les catholiques ne veulent pas
plus que les libéraux et que tous nous
reponsserious avec une égale énergie.
I
LE PROPAGATEUR
L'Ento^e, inquiétée* tionblée<feptiis longtemps,
demande avec instance qu'on la rassure. Elle
cotiifiieen ce moment sur l'Angleterre.
Le pouvoir échappe aux mains de lord Palnier-
stouTout semble et) ce inouietit désigner a ce
ministre lord Derby pour succes.eui.
Lord Derby est, chacun le sait, le chef reconnu
du parti conservateur, M. Disraeli, l'un des orateurs
les plus éloquents de la Chambre des communes,
serait dans ce cas, le premier de ses collègues. Cet
événement accompli, le rapprochement avec la
Frauceest possible; il est en quelque sorte le don
de joyeux avènement que les conservateurs de la
Grande-Bretagne offrent i l'Europe. Tout aussitôt
la situation de la poli'ique prend nne face nouvelle.
Une transaction, acceptable par le Danemark,
parce qu'elle ne serait ni la ruine, ni la honte de
cet Etat, se conclnt. On pouttaii en espérer une
tuèwe pour la Pologne.
Le jour où cesse la divisioo qoi règne aujour
d'hui entre les grands gouvernements, que d'ob
jections tombent, que de choses deviennent possi
bles
Ou continue de discuter, dans les cercles politi
ques des grandes capitales, sor la possibilité d'ou
vrir une conférence pour l'arrangement des affaires
do Danemark, et toujours sans tenir compte de
l'étal des esptits i Copenhague et des dispositions
de la Diète de Francfort.
Il faut commencer, pour se rendre un compte
exact de ce que pense le gouvernement danois, par
prendre connaissance du mémorandum qu'il a
transmis en dernier lieu tous ses ageots l'étran
ger. Ce document relate minutieusement, mais avec
une très-grande fermeté de langage, tontes les
iojnstices, toutes les violences commises dans les
duchés envahis par les Allemands, aussi bien par
les commissaires civils que par les soldats. Rien de
ce qui peut établir la résolution bieu arrêtée du
côté des Allemaods de convertir l'occupation
provisoire en possession définitive n'a été omis.
Tous les fonctionnaires ont été expulsés de leurs
emplois, quelques uns ont été jetés dans les prisons
et traités eo criminels. Partout, les emblèmes du
Danemark ont disparu; l'usage delà langue danoise
interdit, comme langue officielle. Le mémorandum,
après avoir raconté en l'appuyant de faits précis,
tout ce que nous venons d'indiquer, termine eo
couvraot de toote son indignation le fait si odieux
de la destruction da monument funéraire élevé
la mémoire des officiers et des soldats tombés la
bataille d'Isted, le a5 juillet t85o.
Comme indice encore de la résistance que doit
reocontrer parmi les Danois le projet actuel de
couféteuce nous citerons le passage suivant d'une
lettre écrite du quartier-général de l'armée da
noise
Il règne ce soir, un certain découragement
parmi les officiers, parce qu'on apprend que le
Danemark a accepté la conférence.
Celle dernière nouvelle n'est pas confirmée.
Une dépêche télégraphique du théâtre de la
guerre, annonce qu'un engageaient sétienx a eu
lieu devant Dùppel. Les Danois ont été ramenés
dans leurs retranchements dit la dépêche; mais
jamais les sotiies ne se terminent autrement. Il
s'agit de savoirs! les Danois ont fait aux Prussiens
le tuai qu'ils voulaient leur faire.
Le Stottbiug uorwégieu, par l'eotremise de sa
commission, se montre favorab'e la detuaude de
crédit faite par le roi de Suède, eo vue des arme
ments militaires.
Des difficu tés viennent de surgir an dernier
moment entre l'archiduc Maxituiiieu et la fatnille
impénale d'Autriche Il s'agit des droits de suc
cession au trône des Habsbourg. L archiduc Maxi-
milieu offre de renoncer ses droits éventuels pour
ses descendants, (nais il veut se les téserver pour
lui même. Le conseil de famille demande une
renonciation totale. L'empereur des Français a été
informé par le prince de (Vletternich de I incident
qui, s'il u'élait pas aplani, pouttaii tout compro
mettre.