Il est triste dire que c'est avec ces vains mots que l'on est parvenu com promettre la force et l'honneur de nos institutions et le bien-être du pays. Mais le crédit du mensonge et les béné fices de la violence ne sauraient longtemps subsister. Bientôt la justice et la vérité reprendront leurs droits. PHYSIONOMIE ET ALLURES DES FONCTIONNAIRES DE L'EXCLUSIVISME. En considérant d'un œil impartial la population belge actuelle, on la voit divisée en deux catégories les fonctionnaires et les simples citoyens. Or, quelle est l'attitu de, l'allure, le langage de l'une et de l'autre classe En chacune d'elles on remarque une physionomie particulière. Autant la popu lation est calme sensée, froide, impartiale, autant les employés de l'Etal sont ardents, exaltés et belliqueux. Ils ont épousé la cause du ministère, qui les a nommés et ils reproduisent ainsi, un échelon infé rieur, les traits excessifs et accentués des membres du cabinet. La politique d'irrita tion était vraiment logique! La différence que nous signalons se creuse de plus en plus chaque jour. La population belge était demeurée plus honnête qu'on ne l'a cru sous le long despotisme de 1857, mais les fonctionnaires qu'on lui a imposés étaient pris dans des rangs extrêmes et exclusifs et n'avaient pas été créés l'image du pays et du vieux caractère national. On dit beaucoup qu'ils s'humaniseront bientôt et l'on a peut-être raison. On insiste et l'on prouve l'affirmation par l'exemple de ce qui s'est passé depuis 1857. Assurément on a vu et trop vu de conver sions intéressées, non seulement de fonc tionnaires mais de particuliers indépen dants. Mais fallait-il celle nouvelle épreuve pour apprendre plusieurs que les Indiens ne sont pas seuls adorer le soleil levant Partout le couchant a peu de dévots. Mieux vaut encore glisser sur ce triste sujet et nous écrier avec l'un des premiers mora listes de l'Europe J'ai tant vu les fai blesses et les bassesses humaines, et je m'y attends tellements que lorsqu'elles paraissent, je neleur faisguèrel'honneur de les remarquer. Parlons donc d'autre chose. De toutes parts éclate ce contraste entre le bon sens national et l'emportement des fonctionnaires. C'est le syplôme le plus caractéristique de la situation. Il s'explique fort simplement. Le ministère a moins voulu d'exacts fonctionnaires que de dociles agents de propagande. Les dé putés l'ont leur tour précipité dans celte voie fâcheuse. On a donc lancé sur toute la surface du territoire des envoyés pour donner du montant l'opinion publique. Telleesten même temps la véritable raison de la faiblesse intellectuelle des employés de l'Etat, car les diverses administrations n'ont jamais été aussi faibles qu'en ce moment. Les fonctionnaires ont été, en effet, désignés plutôt pour le service électoral que pour le service public. Mon que nous voulions notre tour ramasser de puériles attaques contre toute une classe honorable que l'on a vainement tenté de flétrir par 1 appellation insensée de budgétivores. Il est trop juste que l'employé de l'Etat soit salarié comme tout autre et assurément en Belgique les traitements officiels ne sont pas élevés si on les compare ceux des administrations des Cornpagnies mobilières w immobilières. Depuis quelques années, un homme distingué, M. Laboulaye, a signalé les périls que court le régime constitutionnel par celte multitude de fonctionnaires transformés en agents électoraux et par celte masse de fonctions, prix elles mêmes et récompense de la course électorale. Mais ses opinions qui font leur chemin dans la région des idées, ne sont pas encore descendues dans le monde des faits. En Angleterre le système parlementaire ne se maintient que parce qu'il n'existe là bas que très peu de fonctionnaires et que le petit nombred'employés de l'Etat n'abusent jamais du caractère officiel pour intimider les électeurs. Soinmps nous assez loin de ces idées généreuses! En Belgique on a pris le contre pied absolu de ce système. Le point de vue électoral est celui qui prévaut dans la collaliou des emplois par l'Etat. On ne voit plus autre chose que la réélection des députés complaisants Le meilleur fonctionnaire, chez nous, est celui qui peut amener le plus de voix au scrutin, de même qu'en d'autres temps le meilleur préfet était celui qui fournissait le plus de conscrits. Voilà l'explication de l'altitude prétentieuse, menaçante, provoquante et des polique de plusieurs fonctionnaires publics. Il y a vingt ans, les fonctionnaires étaient la fois plus modestes et plus considérés. Où faut il chercher la cause de ces mœurs nouvelles et regrettables Evidemment dans l'invasion de la politique et des con sidérations électorales au centre d'un do maine qui aurait dû leur être fermé toujours. (Union de Cliarleroi.) DERNIERS MOMENTS DE MGR. MALOU. L'he ure supiêrue a été digue de la belle cariière épiscopale de Mg;. Alalou. "C'est de lui qu'on peut due qu'il est tuori debout et les armes a la mais. Domptant avec une énergie surhumaine les souffiauces de sa terrible maladie, il a, jusqu'il la veille de sa mort, dirigé de son lit de douleur, les affaires du diucèse, lemoiu entre aulres les lettres qu'il adressa, au cleigé, la fête de S1 Joseph, afiuc, de recommander l'œuvre du Denier de Pierre et la quèie pour l'université catholique de Luuvaiu. Jusqu'au supiêtne moment, Mgr. l'Ëvêque a conservé ses taculiés luletleciueiles. Peu d'heures avaut sa mort, S. G. a téuoi autour de sou lit ses vicaires géueiaux, ses seciéiaires, les serviieuis de sa maison et leur a douué sa deruièie bénédiction. Dès lors ont commencé des aspiralious conliuuelles vers Dieu. C'éian l'âme qui désirait le Ciel comme le cei I désite les eaux de la fontaine. Mouseigueur a tan iepéier huit fois les prières des agonisauis et les aulres prieies présentés par le céiemouial des é'êques, y lépoudaui ei les conliuuaut par lois lui - mèuie. Il a expiié doucement au mouieut où l'uu de ses vicaites généraux leimiuait la messe célébrée côié de la chambre du Prélat mouiaut. Les membres de la famille de Mgr. Malou, habitant Bruxelles, u'out pu recueillit sou dernier soupir, par sune de l'airivée tardive du télégramme qui la veille leur auuouçaii que le momeul fatal approchait. Mgr. Jeau Baptiste Malou était le 19* é>èque de Bruges, il naquit a Ypres le 5o juin 1809, ei avail atteint ainsi l'âge de 54 ans. Il éludia S'-Acbeul, puis Rome. Il devint plos tard professeur l'université catholique et fut nommé en >848 coa.tjuieur de Mgr. Boussen. Mgr. Malou fut préconisé Gaëte, le 11 décem bre i848 et sacré dans la Cathédrale de Bruges, le 1'* mai 1849. Il prit possession du siège épiscopal le 3 mai suivant. Sa Grandeur était docteur eu théologie, prélat domestique de Sa Saioleié, assis!aut au trône pon tifical et membre de l'Académie caibolique de Rome. Jeudi a 2 heures, le corps de Mgr. Malou, revêla des habits pontificaux, a été exposé dans une chapelle ardenie, au palais épiscopal, et dès ce moment une muliiiude innombrable s'y est portée pour saluer une dernière fois son digne évêque. La police était impuissante contenir la foule, et lorsque de temps autre, la grande porte du palais s'ouvrait, des flots de visiteurs se précipitaient dans la cour. Tous voulaient contempler encore une fois les traits d'un des plus illustres prélats de notre temps. LA MORT DE MGR. L'ÉYÊQl'E DE BRUGES. La longue et terrible maladie de l'éminent Prélat avait préparé les esprits sa fin plus ou moins pro chaine; on savait que, humainement parlant, la guérisou était impossible, - et cependant, la nou velle de son décès a produit dans tout le pays uue profonde et triste impression; elle a retenti dou loureusement dans les cœurs catholiques, et ses adversaires eux mêmes n'ont pas échappé au contre coup. C'est que l'ascendant de la vertu, des lumières, de la piété, s'impose souvent, malgré eux, h ceux qui le nient et qui le combattent; c'est qu'vDe carrière brillante, illustrée par le sacerdoce et par la science, est une auiorité souveraine, inflexible, qui impose ses arrêts aux plus rebelles. Certes, la mémoire de Mgr. Malou u'a pas besoin du témoignage de ceux qui l'insultaient encore, il y a quelques jours; mais il est utile de constater, dans l'intérêt de la cause catholique, l'influence irrésistible qu'exerce la belle vie et la 111011 héroïque du chef du diocèse de Bruges sur les ennemis de la Religion, u M. Malou, écrit telle feuille libérale, n'était pas un homme ordinaire; il avait une vaste intelligence. C'était un prélat d'une instruction profonde, et qui s'était a beaucoup fait remarquer Rome dans l'assemblée qui eut lieu lors de la promulgation du dogme a de l'Immaculée Conception, dit telle autre. Son talent et sa supériorité, écrit une troisième, a ne peuvent être méconnus quelque point de vue qu'on se place, a On nous permettra de le redire, les journaux, qui subissent aujourd'hui d'ooe manière si visible la supériorité d'une des gloires de l'épiscopat belge, étaient les mêmes qui ne tarissaient pas eu imprécations, contre l'émioent Prélat lorsqu'il déploya l'égard du mal une fermeté et une énergie digues des hommes qui illustrèrent les premiers temps de l'ère chrétienne. Et Lui toujours plein de foi, toujours de plus en plus convaincu qu'il fallait opposer une forte digue aux envahisse ments de l'iiidifférentisme et de l'impiété, restait calme, inébranlable, confiant daDS les armes que l'Apôtre des Gentils avait employés avec tant de succès cOBtre les ennemis du Christ et de ses préceptes. C'était non-seulement dans l'accomplissement de ses devoirs épiscopaux que se révélèreut les brillantes qualités de Mgr. Malou, mais eocore dans les nombreux outrages qu'il publia sur les questions les plus bridantes l'ordre du jour. Son magnifique livre sur la Liberté de la Charité, celui sur l administration des cimetières catho liques en Belgique, le traiié sur la fausseté du Protestantisme et bien d'autres démontrent que notre diocèse possédait dans sou premier pasteur un athlète vigouteux et un écrivain accompli. Ses recherches sur le véritable auteur de l Imitation de Jésus Christ, révèlent eo lui l'hutnme de profonde érudition. Les arts avaient en Mgr. Malou un véritable ami, un couoaisseor de premier ordre, témoin sou Iconographie de l'Im maculée Conception,

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 2