D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
POUR YPRES
HORS VILLE
FR 6.00 PAR AN.
7,50
COMMENT SE FONT LES NOMINATIONS.
Le Journal de Bruxelles a fait 1 enuméra-
tion des nominations signées par les minis»
très depuis qu'ils ont donné leur démission,
et voici le résultat de ses recherches
47me Année.
Samedi 2 Avril 1804.
No 4,852.
LE PROPAGATEUR
iiitioiai
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
PRIX DE LA BON II EMEUT.
REVEE POLITIQUE.
La croyance, que le Danemark ne refusera pas
de prendre part la conférence qui don se réunir
Londres, est peu près générale; mais nous
devons ajooler que personne ne précise en quels
termes d'adhésion de cet Etat a été obtenu, ni quel
jour et en quel lieu la résolution en a été prise.
Tous les détails qui nous arri.ent sur le voyage
du roi Christian, établissent que ce souverain avait
surtout en vue de reconnaître les dispositions de
son armée, celles des chefs. Il les a laissés animés,
pleins du désir de pousser la résistance jusqu'à
l'extrême. De la part de la Prusse, l'assaut li>ré le
28 Dûppel, donne la mesure du peu de cas que
l'on fait par avance de la conférence, dont l'ouver
ture se trouve toujours aunoncée a Londres, pour
le 1 2 courant.
Nous trouvons dans le Times, an sujet du
deruier assaut livré Diippel, ce fait qui a son
importance Après la troisième attaque, les
soldats prussiens refusèrent de continuer, a
Ce fait, d isous*nous, a sou importance, car il
met de uouveau eu question la grande supériorité
de la valeur prussienne que l'on entendait établir
vis-à-vis de toute l'Europe, par un coup d'Etat.
On sait maintenant quelle est la fotee de l'année
prussienne devant Diippel; elle est considérable
Cette force est évaluée 4o,000 hommes. Le
corps autrichien qui investit Fredericia n'est que
de 16,000 hommes; il y a, en outre, 8,000 soldats
daus la partie sepleatrionale du Jutlatid. Quelques
autres corps, soit prussiens, soit autrichieus, sont
disséminés sur la côte; mais on n'eu détermine oi
la position, ni la force. On peut voir daus les chif
fres qui précèdent uo iodice de la réserve de l'Au
triche et de la passiou apportée par la Prusse daus
l'entreprise.
Ramenons au moins pour un instant l'attention
sur le triste sort de la Pologne; il importe qu'on
u'oublie pas que sur ce coin de terre, l'arbitraire
russe continue de réguer avec la plus implacable
cruauté pour auxiliaire
Le Journal officiel de Varsovie, du 26 mars,
publie un arrêté du général de Berg eu date du 25,
dont le bus est de déterminer le nombre de per
sonnes qui peuvent assister aux convois funèbres.
Ce nombre est proportionné la somme que, de
soo vivant, l'individu mort versait dans la caisse
communale. Ce décret accorde dix personnes,
celui qui payait un rouble d'impôt et permet cinq
assistants de plus par chaque demi rouble d'impôt
en sus. Le deuil peut être porté trois mois pour les
bourgeois et six mois pour les uobles. Sans éuriiué-
rer les exécutions et les déportations, nous nous
bornoos dire qu'elles sont aussi nombreuses que
par le passé.
A Paris, on espérait que les difficultés survenues
entre I empereur fcraoçois-Joseph et son frère
l'archidac Maximilien ne tarderaient pas être
applantes. Ou suppose que le départ de I archiduc
ne sera pas relardé de plus d une semaine. Il est
certain toutefois cjue la députatioo mexicaine u a
pas encore été reçue el que l'emprunt qui devait se
contracter entre des maisons augiaises et françaises
et très compromis.
En France, il est toujours question de mesures
coutre la presse, ayant pour but l'interdiction de
toute appréciation critique des discussioos législa-
tives. On rapporte que le ministre de l'intérieur a
été chargé par l'Empereur de (aire prendre par les
préfets des renseignements sur l'opinion des dé
partements la suite des dernières élections de
Paris. Comme on le pense Lien, les avis reçus ont
été divergents sur les mesures que la situation con
seille; mais tous les rappotis reçus s'accordent sur
l'imptessioti profoude que ces élections ont pro
duites.
Nous coustaiiotis l'autre jour avec VUnion de
Charleroi que par nos ministres fan*-11 béraux
les fonctionnaires sont désignés plutôt pour le
service électoral que pour le service public.
Depuis quelques années tout est tapetissé daus
notre gouvernement, et la politique élevée, les
saines et grandes aspirations sociales ont partout
cédé la place aux petites mesutes, aux calculs
étroits, et aux combiuaisous d'infirmes intrigues.
Le gouvernement ue part plus de haut, il s'agite
et se meut daus les sphères inférieures; uous n'avons
plus le régime des idées géuéreuses, tuais celui des
intérêts égoïstes du parti dominaut; uous n'avons
plus le vrai régime lepiéseoiatif avec la participa
tion de tous au pouvoir et aux bienfaits gouverne
mentaux, nousavous uu despotisme de coutrebaude
qui opprime et exclut la moitié de la nation.
Toutse fait en vue desélectious futures. Préparer
les élections, s'immobiliser au pouvoir, c'est là
l'idée égoïste qui tègue el qui gouverne, c'est là la
raison qui décide de tout.
Voyez le système des nominations.
Ou prépare les élections ou veut des fonction
naires dévoués descente intelligents et passionnés.
L'indépendance, l'honneur et les services rendus
sout presque des titres la proscription. Il faut que
le deruier facteur devteuue uu instrument politique.
Pendaut le long mtuisière Ftèie Rogter il s'est
fait uu vaste travail qui a eu pour but le renouvel
lement partiel du persouuel de toutes les adminis
trations. Ou a pra tqué el ou pratique pour cela une
active et impitoyable tyrannie. Ainsi des fonction
naires irréprochables comme talem, comme valeur
morale, comme probité ont été écartés et remplacés
par des oovices; la hiérarchie des titres n'est
comptée pour rieo et jusque dans l'ordre judiciaire,
où plus qu'ailleurs tout devrait être justice, des
avocats sans titres sont nommés juges de paix,
substituts, juges, procureurs et conseillers; partout
des hommes nouveaux, ou ayant une infériorité
évidente de droits sont préférés leurs auciens; et
quaud il est impossible de déférer aux conseils des
amis, les plus simples nominations restent suspen
dues le plus souvent nos ministres laissent les
services publics en souffrance plutôt que d'y nom
mer an ayant-droit qui ne soit pas on valet.
Partout on consulte les associations ou do moios
les chefs de parti des diverses localités. Les
règles administratives sout entièrement soumises
aux passions peli'iques. Les rancunes, les inimitiés
personnelles, les ambitions tracassièressont ainsi
encouragées, et pour obtenir un succès passager,
nos ministres joueot la dignité et la véritable
autorité du gouvernement.
Nous eu voyons déjà les funestes effets. Les uns
sollicitent, les auttes s'efforcent de contenter les
solliciteurs. La vie politique, sous de pareils tuiois-
tères, tend n'être plus qu'uu mouvement géuétal
d'iuléiêts personnels et égoïstes, prenaot le masque
de la chose publique. La crainte règne chez
les uns, la servilité chez les autres, l'arrogance
chez beaucoup.
Les gens impartiaux sentant bien que la justice
n'est plus la règle qui ditige les ministres, s'tndi-
gneut et s'attristent. Les passions dontenses, les
tendances mauvaises, les caractères violents s'exal
tent, et fondent partout le despotisme local; nous
voyons la tolérance du pouvoir l'endroit des
vexations et souvent même sa connivence calculée.
Combien de localités, où ce o'est pas l'homme
indiqué par les suffrages de ses concitoyens, que le
ministre de l'intérieur élève aux fonctions de
bourgmestre ou d'écbevin! Il De choisit oi le
meilleur, ni le plus ancien, (.es fooetioas sont
celui qui offrira le plus soumission et le moios
d'iodépeudance, et dès que la même ouance pré
vaut au seiu des cooseils on essaie tout prix d'y
faire uaîtie des rivalités de personnes. Od fait lotit
pour que la confiance et la foi dans les institutions,
dans les lois, daus la liberté s'ébranleot, s'éclineot
et se perdent.
Ce tableau est sombre, il pourrait l'être plus
encore.
La violeoce dont le Parlement fat l'objet ea
1857 a fait passer la puissaoce aux maios des
associations libérales. C'est là qu'est la force, mais
le droit n'y est pas. C'est par elles qoe les hommes
qui occupent le pouvoir ont grandi, c'est avec elles
qu'ils escomptent chaque jour les conditions de
leur existeoce. Les accusations incessantes lao-
cées contre toute pensée religieuse, sous quelque
forme qu'elle ait pu se produire, ont affecté ou
défait les consciences, et tous les jours les actes de
nos mioistres jettent des lueurs sinistres sur les
progrès du mal.
Les hommes modérés de toutes les opinions
signalent les abîmes. La Belgique est sur une pente
glissante; et le ministère, au lieu de sootenir et de
relever l'Etat, le précipite.
Nous avons pris dit-il la peine de calculer la
part qui revient au ministre de la justice daBS cet
dispositions testamentaires, et noua avona trouvé
que, depuis et y compris le 13 janvier, M. Tescb a
obtenu la signature royale pour les nomieatioBS
suivantes
1* Un cooseiller de cour d'appel;
3* Un substitut de procureur général;
I