O'TPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47me Année. Mercredi 0 Avril 1804. ÎN0 4.853.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. CONSTITUTION BELGE.
PRIX I) F. I.'A BOA E.T1 EXT.
POUR Y PRES FR 6.00 PAR AN.
HORS VILLE 7.50
REVUE POLI 'IIQC E.
Des ooo.elles qui .oui assombrir encore une fois
l'huiixon du inonde politique nous arrivenl aujour
d'hui. Occupons uous en lotiI d'abord
La guerre, «nais une guerre d'extermination, se
poursuit de.aul Puppel et s'étend Sonderbourg.
Le feu a éié luis'acetie dernière tille, sans nécessité,
sans profil pour personne Tels sont pour le
moment les exploits de l'armée prussienne; c'est
ainsi que le maréchal W'angel entend ratifier
l'adhésion doonée par son gouvernement la
conférence de Londres.
Il est vrai que de son rôté le Danemark ne
semble pas vouloir faciliter la réussite de celte
tentaii.e de conciliation. On iffiime aujourd'hui
que le gouvernement Danois est inébranlable dans
sa résoliiiioti de ne preudre part a une conférence
que sous la condition qu'elle aura pour base les
négociations de i85i-i852.
C'est sous de pareils auspices que d'un côté vont
s'engager dans la Chambre des communes et la
Chambre des lords, les débats d'où dépendra
l'existence du cabinet Paltnersiou, et que de l'autre
et qu'en dehors du Parlement, vont se produire
touies les mauifestalious délitantes en faveur de
Oanbaldi.
Il n'y a pas encore de date fixée d'une manière
précise pour le départ de l'archiduc Maxioniien,
mais on aouonce que l'empereur du Mexique
(le litre doit être pris l'heure qu'il est) n'a pas
abandonné sou projet de visite au Pape.
Le tégirae qui pèse en ce moment sur la Gallicie,
commence a ressembler beaucoup a celui sous
lequel gémit la Pologne. On cite chaque jour des
arrestations faites parmi les femmes de la noblesse
la plus élevée. Une fois incarcérées, elles ue peu
vent voir lents parents les plus proches. D'autres
femmes sont condamnées 'a recevoir des coups de
verge. A Cracovie, Mm* Ostrowska a été arrêtée, et
pendant la visite domiciliaire qu'elle a subie, avant
son arrestation, elle a vu les agents de police faire
main basse sur toutes les valeurs eo argent et
eu objets p écieox qu'elle possédait.
DE LA PUISSANCE DES MOTS.
Il y a deux puissances dans le monde, le
bien et le mal, la vérité el le mensonge, qui
sonl toujours en lutte: Le mensonge qui
a pour but unique le succès ou l'intérêt du
moment, qui fait appel aux préjugés des
masses el qui les entraîne où il veut; el la
vérité dont la voix se perd d'abord au
milieu de l'indifférence générale, mais qui
éclate la fin. el parfois trop tard pour
dénoncer les fautes et les crimes de son
éternel ennemi. L'arme du mensonge c'est
la calomnie, propagée au moyen decerlaius
mots que l'on jette au public comme des
biandons, qui ne manquent jamais de
preudre feu, parce qu'ils s'attachent aux
passions, parce qu'ils éveillent chez les uns
la cupidité et l'envie, el citez les autres, la
peur.
C'est ainsi qu'on a détruit l'union (sans
laquelle il n'y a point de Belgique) avec la
dime, les couvents, la main morte et autres
machines de guerre semblables.
Le peuple ne s'est pas demandé si ces
bruits étaient fondés, si ses libertés ou ses
propriétés étaient réellement menacées, ni
même si cela était possible; il s'est ému et
il a donné gain de cause ses ennemis.
On n'en voulait pas davantage, le tour
était fait, la comédie jouée, el la place était
priseOn a divisé la nation en libéraux
et en cléricaux. Les libéraux se sonl attri
bué le beau rôle: eux seuls aiment la
justice, la paix, la liberté, la patrie. Les
aulres./csc/én'cauxsotitdemauvaiscitoyens
ou des imbéciles inféodés au clergé.
L'effet du mol clérical a été magique sur
l'esprit d'une foule de braves gens et de
bons bourgeois, qui sans savoir ce qu'ils
veulent, ni où on les mène, et sans vouloir
définitivement rompre avec lecalholicisme,
ont la prétention d'être des hommes politi
ques caractères indépendants. Ridicule
puissance des mots, absurde influence du
sobriquet!
Ali si les catholiques qui ont eu part au
pouvoir pendant de si longues années,
avaient leur charge un fait, un seuf /ait;
si, par exemple, ils avaient suscité quelque
émeute contre les ministres ou contre les
Chambres; s'ils avaient insulté ou hué
quelque représentant d'une nation étran
gère; s'ils avaient lancé un seul pavé contre
quelque franemaçon ou contre quelque
journaliste; s'ils avaient essayé de griller
vif le moindre libéral, quelles émotions,
quelles fureurs, quels bruits par toute
l'Europe!
Ils n'ont rien fait de tout cela, mais on
s'est permis tout cela contre eux. Mais
l'émeute maçonnique s'appelle une démon
stration populaire, el on cache soigneuse
ment les ficelles. Tout est dit, tout est jugé.
Le tort des catholiques, leur unique tort
était d'occuper le pouvoir. On les en a
chassés. On a voulu les rendre impossibles;
et les francs-maçons ont dit n'y revenez
plus! cela recommencerait chaque fois de
plus belle.
De l'audace et des mots, voilà la puis
sance des doctrinaires. Une brigade de
gendarmerie eut suffi pour maintenir l'or
dre et faire triompher la loi; mais cette
brigade ne s'est pas trouvée son poste
l'heure voulue.
C'est avec le mot de liberté et l'aide du
mensonge que l'on trompe les peuples
et qu'on les conduit la servitude. On ne
conserve la liberté aux peuples qu'en leur
prêchant la justice, lerespect des loiset des
droits d'autrui.
Au lieu de cela, on sème les divisions el
les haines, pour régner. Advienne que
pourra de notre chère patrie! Qu'importe
aux loustics de la presse libérale? Qu'im
porte ceux qui ont la rage du pouvoir,
des places, ou de l'argeul?
En attendant l'orage gronde l'jiorizon
politique; il peut éclater et s'étendre jus
qu'en Belgique. Unis, nous étions lorts;
appuyés sur notre Constitution et sur notre
passé; nous pouvions plaider notre cause
devant l'Europe et nous en faire écouter
Nous avions pour nous le fait el le droit.
Mais une nation, tristement divisée contre
elle même, quelles forces ne perd-elle pas
chaque jour, et quels seront ses moyens
pour se faire respecter de ses ennemis?
Les auteurs et les fauteurs de nos divi
sions ne craignent ils rien de la justice de
l'histoire, ne redoutent ils rien de la justice
de Dieu
Le Bien public vient de changer la com
position typographique de son titre. Aux
caractères ordinaires qu'il avait eus jus
qu'ici il a substitué une gothique fleurie
surmontant, en demi-cercle, un cartouche
où resplendit une croix entourée de rayons
lumineux et auquel se rattachent des ban-
derolles contournées dans les sinuosités
desquelles se lisent ces mots: Christus
vincit, Clirislus régnai, Christus imperat, et,
enfin, In hoc signo vinces.
Ce pieux caprice du Bien public semble
avoir produit une impression terrible dans
les bureaux de notre presse doctrinaire qui
y trouve l'indice des dangers les plus
graves pour l'avenir de la Belgique et de
la civilisation. Voilà qui est clair, s'écrie
celle presse ce que veulent le Bien public
et le parti redoutable dont il est le moni
teur, ce qu'ils vont poursuivre plus que
jamais de tous leurs efforts, c'est la
domination de l'Eglise dans l'ordre politi
que, c'est l'établissement de la théocratie,
c'est-à-dire, pour en arriver aux choses
pratiques, l'existence complète de la domi
nation du prêtre dans les affaires d'ordre
civil el politique! s
Le cri d'alarme est poussé avec une
certaine éloquence et nous concevons que
les lecteurs ordinaires des journaux minis-
lérielsen soient profondéraentémus. Elevés
dans la peur du croquensilaine clérical, ils
ont les fibres délicates el les prunelles
sensibles; mais au risque de passer pour
des sceptiques endurcis, peut être pour
des complices de l'Inquisition occulte sous
laquelle gémissent les libéraux belges
nous ajournons nos craintes el nos pleurs,
et nous engageons le public sensé en
faire autant. (La Paix.)
On lit dans le Monde
La crise ministérielle n'est pas terminée
en Belgique les ministres francs maçons
continuent de gouverner, quoique démis
sionnaires; on attend le retour du Boi
Léopold pour décider quelque chose; les
probabilités restent toujours en faveur de
la formation d'un ministère catholique.
Nous avons reçu de l'honorable M. De-
champs, ministre d'Etat belge, une lettre
propos des articles consacrés par le
Monde la situation des catholiques libé
raux dans ce pays, nous la publierons