D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 47,ne Année. Samedi 16 Avril 1864. A° 4.856. Encore quelques semaines et le pays aura renouveler le mandat de la moitié des conseils provinciaux. Ce renouvellement est du plus haut intérêt pour l'avenir de la bonne cause. Nous avons expérimenté ce que font les députations permanentes pour annuler les élections communales. Nous connaissons leur influence politique. A ne considérer que les intérêts maté riels, les gros chiffres, qui figurent aux budgets et aux comptes de l'adminis tration provinciale,ne doit on pas conclure qu'il est delà plus haute importance queles mandats ne soient confiés qu'^a des hommes intègres, jouissant d'une réputation reli gieuse et morale et ayant une grande expé rience des affaires administratives. L'industrie, l'agriculture, le commerce exigeul des hommes spéciaux, même d'exercer une haute surveillance sur ceux qui sont chargés de diriger les affaires provinciales durant l'absence des Conseils, qui ne se réunissent le plus souvent qu'une fois l'an. Quedeplaintesn'avons nouspasentendu exprimer l'endroit des décisions prises par des Gouverneurs, qui soutenus par les membres de la députaliou permanente, se posent eu maîtres absolus pour exécuter arbitrairement les dispositions de la loi provinciale ou des arrêtés du gouver nement. Il est temps que les électeurs se concer tent pour redresser bien des griefs, dont ils se plaignent si justement. Nous ouvrirons nos colonnes ceux qui voudront nous communiquer leurs observations sur celte matière. On nous prie de vouloir insérer la profession de foi qui suit Aux électeurs du canton de l'operinrjhe. Sommes nous des cléricaux? Ne le som mes-nous pas? Formidable question pour plusieurs, parce que c'est nne de ces questions aux quelles on ne peut répondre en un mot. L'Açadémie n'a pas donné de signification politique ce terme, l'usage lui a donné la portée la plus illimitée on signifie tantôt par là la qualité de celui qui veut que le prêtre soit le maître absolu de tout ce qui est sur la terre, hommes et choses; tantôt on qualifie ainsi ceux qui tiennent l'in dépendance de l'Eglise, en même temps qu'ils tiennent l'indépendance de l'Etat; les francs maçons et leurs adeptes désignent même sous le nom de clérical, quiconque rédame pour le prêtre et pour l'Eglise le droit commun, et rien que le droit com mun, le droit reconnu tout autre citoyen et toute autre association. Sommes nous donc des cléricaux? Ne le sommes-nous pas? Tenons nous passer pour l'un ou pour l'autre? Il faut distinguer. Sur le mot indéfini, impossible de répondre exactement oui ou non Le mot clérical est un de ces mots vagues qui servent admirablement les mauvaises causes, qui préfèrent toujours les brouil lards où l'on ne peut se reconnaître, au soleil où tout est clair et évident. Les gens qui aiment la lumière et se piquenlde franchise ne devraient employer ce mol là qu'avec définition. C'est-ce que nous allons faire, expli quons nous. Dans un sens relatif, et plusieurs titres, nous sommes incontestablement des cléricaux, et ce qui pis est nous comptons vivre et mourir cléricaux, parce que nous voulons vivre et mourir catholiques dans la bouche de beaucoup de libéraux catho lique et clérical c'est tout une et même chose. A ce compte, nous sommes des cléricaux granitiques qu'on n'eDtamera pas. Que nous importe après tout qu'on nous appelle cléricaux, bigots, cagots, cafards, et le reste? Si tout cela veut dire simple ment catholiques, nous sommes bien heu reux de mériter tous ces vilains noms qui ne souillent la bouche et ne déshonorent l'esprit et le cœur que de ceux qui les profèrent. Comment sommes-nous donc des cle'ri- caux? Nous sommes des cléricaux, et fiers de l'être, si on entend par là que nous sommes sincèrement et effectivement dé voués, dans la bonne et dans la mauvaise fortune, aux droits et aux libertés de l'Église catholique. Nous sommes des cléricaux, et fiers de l'être, si l'on entend par là que nous aimons, que nous respectons, que nous vénérons le clergé catholique. Nous sommes des cléricanx, l'on entend par là que nous délibérons avec notre LE PROPAGATEUR poi CATHOJ.IQI'E. - canstiti "HQ\ BITCE. l'R IV II F. L'ABONNEHENT. POUR Y PRES FR. 6.00 PAR AN HORS VILLE 7.50 KPVIK IMU.IIIQIE. Plu» d'un peuple en ce mnmeni la prétention d'èlte le sauteur de l'Europe. Nous avons entendu tout récemment M. Gladstone décerner il I Angle- tene le titre de grand champion du droit et de In justice dans le monde. Journellement la France se proclame la pioti- dence des opprimés; c'est elle qui a intenté le droit noutean. Voici maintenant Garibaldi, répondant nne adresse des Allemands de Londres, qui remet le salut de l'Europe aux mains de l'Allemagne! En tendant cela, nous sommes bien tentés de dire sut Allemands, il notre tour commencez par tous sauter tous même. Tâchez surtout, penples et gouteineraeols de l'AHeruague, de satoir ce que tous toulez pour tous et pour vos voisins. N'est il pas vrai que tous ne voulez pas pour la Pologne ce que torts réclamez, ju«qu'â la guerre, pour le Schleswig et le Holstein? L'Allemagne, en un mot fait la guerre an Danemaik, mais elle respecte I* Russie. Le salut de l'Europe n'es: pas où le met Gari baldi. Ce n'est ni l'Angleterre seole, ni la France seule qui peuvent l'assurer. Quand la rivalité se jelte entre ces denx nations, malgré l'Allemagne, tout est en péril. La condition essentielle, en un mol le svlnt, est dans l'entente. Lord Clarendon est en ce moment Psris; il a été reçu par l'em- peteur Napoléon immédiatement. Ton! le monde a compris l'immense iotéiêt qui s'attache celle entrevue; mais ou se rappelle que, depuis quelqoes années, plus d'une entrevoe de ce genre a eu lieu. Les ovations qui liguaient la présence de Gari baldi en Angleterre ont déjà leur retentissement en Italie. Le premier effet a été, écrit on de Turin, de rendre an grand homme le prestige qu'il avait perdu. S'il veut ooe armée désormaisajoute le correspondant, sur on mot de fui elle se livrera. Le départ de Trieste de l'arcbiduc Maiimilien est pleinement confirmé par une nouvelle dépèche. La question des principautés danubiennes de vient un sujet de souci très-sérieoi pour l'Autri che. Celte dernière puissance sollicite l'interven tion de la Porte, pour prévenir celle de la Russie. LES ÉLECTIONS PROVINCIALES. C est du sein des conseils provinciaux que sont émanées des opinions hostiles la liberté des coites, c'est par des membres de ces corps qu'on a vu formuler des pro positions qui étaient exclusivement du ressort des Chambres législatives. Messieurs, Vous êtes appelés a élire prochainement on conseiller proviucial. Des électeurs d'opinions diverses m'offrent la candidature. J'ai cru devoir obtempérer leurs désirs. Depuis 1338, je fais partie de plusteuis admi nistrations et mes concitoyens oi'uut confié trois reptises le mandat de conseiller communal je laisse h vous de juger si tues antécédents sont un titre !i vos suffrages. Les inlétêls moraux, commerciaux, industriels et agricoles feront l'objet coostant de mes pré occupations. Parmi les divets intérêts matériels a défendre, l'agricallute occupe, sans contredit, dans notie canton, la première place: je ne négligerai aucun moyen pour la maintenir dans la voie du progrès et la rendre de plus en plus prospère; je considère l'établissement de nouvelles voies de communica tion, comme nne des mesures les plus efficaces pour atteindre ce double bot. Mes opiuious politiques vous les connaissez. La Constitution Belge de 1831 et la loi provin ciale me guideront dans tous mes actes et je repousserai tout ce qui pourrait y être attentatoire. Je veux et je ne veux autre chose que la liberté en tout et pour tous. Dbvos-Vandbn Bussche. Poperinghe, le i5 avril 1864. SOMMES-NOUS DES CLÉRICAUX? NE LE SOMMES-NOUS PAS?

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1