clergé sur les intérêts catholiques, en tant
qu'ils sont engagés dans le domaine poli
tique. Nous règlonsencommun nos affaires
communes. Quoi de plus raisonnable?
Noussommesdes cléricaux, si on entend
nous dire par là que nous voulons que,
comme tout belge, le prêtre et le moine
jouissent de l'intégrité des droits civils et
politiques.
Nous le sommes encore si on veut dire
par là que, sur le terrain électoral, sim
ples laïques et prêtres nous nous donnons
la main pour combattre les adversaires de
nos libertés catholiques, et pour nous
sauvegarder et garantir l'exercice plein et
entier de tous nos droits constitutionnels.
Qu'à ces litres divers on nous appelle
donc cléricaux, nous y consentons, quoique
nous ayons contester la précision du
mol tous ces titres nous sommes simple
ment catholiques, et ce terme ci est seul
juste et équitable. Voilà pourquoi nous-
mêmes nous nous nommerons toujours
le parti catholique, quand nous parlerons de
notre parti au point de vue des intérêts
religieux.
Mais une dénomination religieuse n'est
pas assez complète pour un parti politique,
ce parti a aussi se préoccuper de beaucoup
d'hommes et de choses qui sont en dehors
de l'Eglise catholique. Voilà pourquoi de
préférence nous nous nommons du nom
plus général dq parti conservateur Conser
vateur des traditions et de l'esprit du
Congrèsnational, conservateur de la liberté
et de l'égalité dans la justice.
Si l'usage abusif des mots n'avait pas
infligé au terme libéral une signiûcation
fausse, nous nous appellerions avec hon
neur et avec justice, comme en France, les
catholiques-libéraux; en effet le catholicisme
est la règle de notre foi et de nos mœurs,
et la liberté et le droit commun sont
les caractères essentiels de notre système
gouvernemental.
Mais nous ne sommes pas des cléricaux
tels qu'un faux libéral les définissait l'autre
jour.
Le clérical c'est celui qui veut la
soumission complète, absolue de l'élément
laïque et civil aux individus qui composent
l'ordre ecclésiastique.
Nous ne sommes pas de ces cléricaux
imaginaires, nous n'en serons jamais.
Le clérical c'est celui qui rêve le retour
des vieux abus, la restauration de l'inquisi
tion, et l'asservissement de l'autorité civile
la hiérarchie catholique.
Encore une fois nous ne sommes pas
de ces cléricaux-là. Et nous prions tous les
grands et les petits enfants de se rassurer;
ils peuvent dormir tranquilles et vivre en
paix, le croquemitaine-clérical ne les man
gera pas.
Catholiques, nous connaissons une inG-
nité de catholiquesnous n'en avons
rencontré pas un qui fût vorace de chair
humaine, avide de sang humain, ou seule
ment ambitieux de cette formidable domi
nation du clergé. Sérieusementnous
croyons que pour rencontrer de ces cléri
caux-là, il faut se donner le cauchemar, et
pour en parler il faut vouloir se moquer
de ses lecteurs, et savoir se mépriser
soi-même.
La mort de Mgr. Malou a produit Rome la
plus pénible impression, et 1b aussi ou a senti
l'iurueusité de la perte que l'Eglise aient de faire.
Le 3o mars, Son Em. le cardioal Antouelli répoo-
dit, au nom du Pape, b la lettre du Nonce qui lui
annoubaii le décès du vénérable Prélat
Les éloges que, dans une circonstance si aftli—
geaute, Votre Excellence rend aux qualités dis-
lioguées et aux vertus exemplaires do prélat
défunt, répondent entièrement l'estime dans
laquelle le tenait le Saint-Siège, bien convaincu
de ses mérites exceptionnels. Il vons sera donc
facile de comprendie quelle douleur a dû occa-
siouner au cœur du Saint-Père la perle d'un
é.êque si recoinmaudable et si dévoué Sa
Personne, et avec quel vif intérêt Sa Sainteté
s'est empressée de faire une part dans ses pieuses
prières, afin d'obtenir que le défunt jouisse de
la récompense méritée dans le royaume éternel
des justes.
Uu des cardinaux les plus savants do Sacré-
Collége disait, eu apprenant le triste événement du
23 mars Quelle nouvelle épreuve de la Pro-
videuce Le Ciel nous repreud ces hommes de
doctriue et de caractère au milieu de leur cariière.
Baluiès, Oonoso, Cortès, Mgr. Malou meurent au
moment où nous eu avions le plus besoin. Que
Dieu protège son Eglise, et lui suscite de nouveaux
défeuseurs
L'Unita cattolica, en publiant un nouveau
suppléureut pour les offrandes au Denier de Saint-
Pierre, exprime la ferme espérauce que le fruit
des béuédictious par Pie IX la ville de Rome,
l'Italie et au monde, ne se fera pas loogiemps
attendre
Pie IX, dit elle, eu voyant la foule immense
au dessus de laquelle il était porté le jour de Pâques
ne put retenir ses larmes au momeul où il allait
lever les rnaïus et béurr. Pie IX pleura comme
avait pleuté Jesus-Cbrist la vue de Jérusalem. Il
pleuia eu pensaut aux veugeauces que Dieu allait
tirer des ennemis de son Eglise; il pleura de ne
pouvoir comme il l'aurait désiré, béuir tous les
llalieus parce qu'une partie d'entre eux répon
draient par le blasphème b ses bénédictions; il
pleura eu voyant cette pauvre Italie, si favorisée
du Ciel, abauduuuée aux ennemis de sa morale, de
sa religion et de sou peuple. Mais comme Jésus-
Christ, selon Origène, a confirmé par ses larmes ce
qu'il a dit du bouheur de ceux qui pleurent, de
même Pie IX, par les siennes, uous a rappelé
tous l'éternelle promesse Bienheureux ceux qui
pleurent, parce qu'ils seront consolés.
M. Ferdinand de Stuers vient de passer avec
distinction son examen de docteur eu droit politi
que et administrant.
Hier dix heures du malin a été célébré en
l'église de baini- Mai tiu uu service solennel pour le
repos de l'âme de feu Mgr. Malou, évêque de
Bruges. Les autorités civiles, militaires et judi
ciaires, beaucoup de piètres, ainsi qu'un graud
nombre de personnes appartenant aux classes aisées
de la société assistaient a celte cérémouié funèbre.
NOUVELLES DIVERSES.
On croit que c'est au château de Laeken que
M"" la duchesse de Brabant fera ses coocbei.
On écrit de Cbarleroi Chaque fois qu'il
s'est agi de taire voler de nouvelles dépenses, M.
Frère n'a jamais manqué de dire que la situation
du trésor était des plus prospères. Or, noos savons
d'une manière tout fait sûre que l'état de nos
finances est loin d'être satisfaisant et que, moins
d'introduire de larges économies dans les budjels,
de nouveaux impôts seront inévitables pour com
bler le déficit. Nous lerépétons, nos renseignements
sont puisés bonne source et dans peu de temps
le pays en aura la preuve.
Le roi de Danemark, Christian IX, a accom
pli sa 46° année le 8 courant. L'empereur des
Fraoçais, Napoléon III, aura 56 ans le 20 de ce
mois.
Voici la tenue des volontaires engagés au
service du Mexique
L'infanterie aura d'amples blouses de laine
bleue semblables celles de la marine, le pantalon
garance, des guêtres montantes, des chapeaux de
feutre larges bords surmontés d'une plume
d'aigle. Les grades seront marqués par des galons
au collet et sur les manches. La blouse pourra être
rabattueet la cravate portée b la matelotte. L'arme
ment consistera en carabines avec baïonnette sabre-
y
le sac de cuir noir aura une doublure de toile cirée-
leceinturon portera les cartouches et la baïonnette-
sabre; des bretelles le rattacheront aux courroies
du sac. La cavalerie aura sabre et revolver; les
hulans, des lances sans fanons. Les hussards por
teront des allilas bleu de roi avec des brandebourgs
blancs; leur coiffure seta pareille b celle des
volontaires de 185g; celle des hulans se composera
de confédératkas blanches.
FRANCE.
On lit dans la Gazette de France
Nous recevons un bref du Pape adressé b S.
Em. le cardioal archevêque de Lyon. Ce bref
tranche la question de liturgie si vivement débattue
dans le diocèse de Lyon, question sur laquelle nous
avons évité d'élever des controverses.
Le bref pontifical ordonne que le missel et le
bréviaire romains soient introduits peu b peu dans
le diocèse de Lyon; les prêtres postérieurement
ordonnés y seront seuls assujettis.
L'antique et vénérable liturgie lyonnaise est
conservée pour toujours, après qu'elle aura été,
toutefois, expurgée des uouveautés qu'y avait
introduites, au dix-huitième, siècle malgié les
réclamations duchapitre métropolitain et du clergé,
un archevêque uu peu jauséniste, Mgr. de Mou-
tazet.
Les belles cérémouies de l'église de Lyon ne
disparaîtront donc pas.
Eu outre, le bref contient un blâme contre les
prêtres lyonnais qoi s'étaient montrés contraires au
désir de l'archevêque.
ITALIE.
Le 12 avril ramène un anniversaire doublement
joyeux pour Rome et pour le monde catholique. Le
12 avril i85o, Pie IX rentrait b Rome au milieu
des acclamations de son peuple, délivré de le
république mazzinienoe par les armes de la France;
le 12 avril i855, Pie IX échappait miraculeuse
ment a la mort près de l'église Sainte-Agnès deux
événements qui symbolisent toute l'histoire de
la papauté. Quoi qu'on fasse, le Pape revient
toujours b Rome; quels que soient les dangers que
court le Siège de saint Pierre, toujours Dieu inter
vient pour le soutenir et pour le sauver. Le 12
avril r85o c montré aux ennemis de l'Église que
leur rage sera toujours impuissante et qu'ils ne
pourront jamais rien établir de solide b la place de
la souveraineté pontificale le 12 avril 2855
apprend aux fidèles enfants de l'Eglise b ne jamais
désespérer, même au milieu des plus effroyables
catastrophes et des plus grands bouleversements.
Et ne pouvons-nous pas ajouter que le 12 avril
i864 confirme ces leçons? I! y a quelques jours,
tous les ennemis de l'Eglise annonçaient la mort
prochaine de Pie IX, et aujourd'hui les fidèles
romains, tous les catholiques voient leur Pète
rayonnant de santé, et se joignent dans un même
cri d'amour et de reconnaissance: Evviva Pio
nono! Deo gratins!
Ce n'est pas la ptemière fois que l'impiété