D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 47""' Année. Samedi 30 Avril 1864. i\» 4,860. LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELfiE. PRIX DE l/A BOA II FM EST. POUR Y PRES FR 6.00 PAR AN HORS VILLE 7,50 REVUE POLITIQUE. D'après des nouvelles la Prasse et l'Autriche poseraient comme condition préalable de l'armis tice i* l'évacuation de l'Ile d'Alsen par les Danois; 2" la restitution de tous les navires saisis sous pavillon allemand. Si ces nouvelles se con firaient, elles leudrant bien difficile, pour ne pas dire impossible, l'œuvre de la diplomatie. La question danoise, ce qu'on assure, oe serait pas la seule qui serait l'ordre du jour-de la con férence. La France et l'Angleterre seraient d'ac cord pour examiner en outre les questions des couvents rooroins, de Tunis, et enfin celle de Madagascar qui a été l'objet de si longues rivalités entre les deux pays. I.es hostilités semblent se ralentir dans le Jnt- land. Le seul fait, peu important est l'occopatiou d'Horsen par les alliés. Mais cette occupation, faite dans nri bnt uniquement stratégique, a en lieu sans coup férir. Toute l'armée danoise s'élant retirée, comme on le sait, dans la Fionie. Dans sa séance du 26, la Chambre des députés deTnrio a voté, par 187 voix contre 18, le traité de commerce avec la Belgique. Elle a également voté, par 189 voix contre 16, le traité pour le rachat de péage de l'Escant. Le gonveroeroeot français vient de se donner l'autorisation de faire paraître le Moniteur uni versel le soir, en one édition spéciale b 5 centimes qui comprendra deux pages de texte, format habi tuel du Moniteur. Cet expédient ne sera pas supeiflu pour raffer mir dans l'esprit des masses l'influence gouverne mentale, singulièrement amoindrie dans les der niers temps. Une dépêche de Marseille arrirée au dernier momeot, donne quelques détails sur l'affaire de Tunis. D'après nne dépèche de Bone, le s3, les tribus tunisiennes insurgées sont au nombre de 23, mais la capitale est toujours soos l'autorité do bey. Le Moniteur Algérien, d'après le télégramme de Marseille, parle des troubles de l'Algérie. Un escadron de spahis a été surpris par trahison, mais quatre colonnes sont en marche, et l'insurrection sera bientôt étouffée. Une nouvelle crise ministérielle vient d'éclater b Athènes. Des avis reçus par la voie de Corfou annoncent la démission do mioistère Canaris, et son remplacement par on ministère Balbis. Les causes de la crise ne sont pas connues. LE PROGRAMME DE LA DROITE DEVANT LE PAYS. Le retour du Roi permet de considérer comme très-prochaine la fin de la crise minislérielle.Si uu ministère d'affaires con stitué de libéraux modérés ou d'hommes extra-parlementaires est devenu impossi ble, la droite est prête prendre le pouvoir; le ptogramrne «le la droite paraît définiti vement arrêté. A moins d obstacles diffi ciles imaginer, on peut donc prévoir que le pays ne sera plus longtemps languir dans l'attente du départ des ministres exclusifs dont, depuis plus de quatre mois, il a espéré, chaque jour en vain, se voir débarrassé. Que veut le pays? Un ministère qui s'efforce de transporter l'action gouver nementale sur le terrain des questions économiques et financières, au lieu de s'attacher maintenir et développer la lutte sur le terrain religieux ouile pays veut que le gouvernement substitue les questions d'affaires nationales, aux affaires partis. Le mérite de ce programme est évident, il faut être trois fois sourd et aveugle pour s'imaginer que lu pays ne désire pas un ministère qui, reconnaissant aux catholi ques et aux autres citoyens toute leur liberté et tous leurs droits, écarte ainsi les questions clérico-libérales pour s'occuper des intérêts communs tous les Relges de quelque opinion philosophique ou reli gieuse qu'ils soient. Que les intérêts religieux ne soient plus mis en question par le gouvernement, que le ministère prenne franchement et loyale ment l'esprit et les traditions du Congrès pour règle de sa conduite politique, qu'il travaille sans relâche la satisfaction légitime des aspirations générales en fait d'impôts, de milice, de liberté locale et individuelle, et l'on verra les anciens partis se dissoudre et se former un grand parti constitutionnel, conservateur et progressif la fois, où tous les bons citoyens partisans de la liberté, de l'égalité et de la justice prendront naturellement place. Les catholiques en masse, et tous les vrais partisans de la liberté générale appuieront au bout de peu de temps un ministère qui marchera carrément dans celle voie. L'union des catholiques et des vrais libéraux se refera et bientôt comme en 1850, l'union n'aura pour ennemis que les exclusifs, les anti-religieux, les anti constitutionnels, les orangistes d'autrefois, les francs maçons de tous les temps. Alors il n'y aura plus de parti catholique gouvernemental, soit, il se sera fusionné dans le grand parti constitutionnel unio niste qui sauvegardera les droits des catho liques aussi bien que des autres citoyens. Alors en effet quelle serait encore la raison d'être d'un parti catholique aspirant au pouvoir? Les catholiques comme tels n'aspirent au pouvoir que pour sauve garder leur liberté; et la pleine jouissance de leur liberté et de leurs droits serait suffisamment garantie par le grand parti de l'Union. Quelle a élé et quelle est jusqu'à ce jour la raison d'être du parti catholique politi que en Belgique? Il n'en a pas d'autre et n'en a jamais invoqué d'autre que les dangers de la religion. Uu jour où la question religieuse sera écartée, il ne sera plus nécessaire que le clergé intervienne dans les élections, le clergé n'aura plus le devoir d'agir sur l'esprit des électeurs. Aujourd'hui le clergé intervient dans les élections, pourquoi? parce qu'il croit fer mement que la religion est menacée et que c'est pour tout bon catholique uu devoir de conscience de la défendre en envoyant la Chambre et au Sénat, aux Conseils de la province et de la Commune des hommes religieux ou bien pensants. Le clergé se retirera du champ électoral le jour où le parti unioniste sera assez fort pour assurer tous les Relges sans dis tinction de croyance, toutes les libertés et tous les droits constitutionnels. Ce que Monsieur Coomans propose au parti catholique ce n'est donc pas de se couper la gorge. 11 propose aux catholi ques comme tous les libéraux sincères les moyens de respirer plus l'aise, de vivre plus librement, plus commodément, plus pleinement. Liberté en tout et pour tous dans les seules limites du droit de tous. Exonération progressive des impôts et des charges. Décentralisation et simplification des attributions du pouvoir administratif. Voilà le programme de la paix, voilà le programme de la droite. Le pays le jugera et nous avons l'espoir de le voir adopté bientôt par la grande majorité de la nation. Il faut que la guerre religieuse, qui de puis vingt ans désole la Belgique, prenne fin mais l'histoire impartiale proclamera bien haut que ce ne sont pas les catholi ques qui ont provoqué et commencé cette guerre ils n'ont jamais menacé ni violé le droit ou la liberté de leurs adversaires c'est le faux-libéralisme qui a successive ment menacé et violé son profit tous nos droits, toutes nos libertés. Dans nos luttes religieuses l'agression est venue de la Francmaçonnerie, nous catholiques nous sommes restés dans la légitime défense. La droite convie encore une fois tous les Belges revenir aux traditions unionistes de 1830; si la masse de la nation le veut, la guerre est terminée, et la Belgique entre dans une ère nouvelle de prospérité ma térielle et morale. M. Dechamps a été appelé hier au châ teau de Laeken par le Roi; il a eu un long

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1