D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47me Année.
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POUR Y PRES FR 6.00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
DESPOTISME DE 1829. DESPOTISME
DE 1864. UNION.
Nous avons déjà constaté bien des fois
un phénomène singulier et qui donne
matière de tristes réflexions c'est que la
lutte entre les deux partis qui nous divi-
sent est redevenue aujourd'hui ce qu'elle
était avant notre révolution de 1850.
Alors les soi-disant libéraux belges fai
saient cause commune avec le gouverne
ment hollandais et applaudissaient toutes
les mesures qui froissaient les sentiments
religieux de leurs concitoyens catholiques.
A cette époque, le libéralisme secondait
de toutes ses forces les influences anti-
catholiques; il était orangiste et gouver
nemental il créait et soudoyait, avec
l'appui des maîtres, une presse dont la
mission était de calomnier le catholicisme
et d'égarer l'opinion; la guerre au parti
prêtre, tel était le mot d'ordre de celte
faction, qui ne cessait de dénoncer les
catholiques ou, comme elle disait, les
ullramontains, les jésuites, aux rigueurs du
pouvoir et l'animadversiou du public.
Aujourd'hui comme alors, les catholi
ques sont en hutte toute espèce "de
vexations de la part du pouvoir, toute
espèce de calomnies de la partd'une presse
hostile; aujourd'hui comme alors, l'ensei
gnement, l'administration, la police, la
justice elle-même sont, dans les mains de
l'Etat, autant d'armes dont on se sert
ouvertement pour combattre les manifes
tations de la pensée religieuse, On achète
les consciences qui veulent se vendre, on
opprime celles qu'on ne peut corrompre.
Tout le poids des influences officielles est
jeté dans la balance pour faire prévaloir le
faux contre le vrai, l'intrigue et l'ambition
contre le patriotisme honnête et modeste,
l'égoïsme du parti exclusif contre l'intérêt
général.
L'histoire la main, tout le monde doit
reconnaître dans les doctrines d'aujour
d'hui les continuateurs et les émules des
Van Maanen, des Lihri-Ragnano et autres
suppôts d u régi me oppresseur contre lequel
le peuple belge s'est soulevé eu 1830.
Comme aux dernières années qui précé
dèrent notre glorieuse émancipation la
Belgique est partagée aujourd'hui en deux
camps ennemis.
Alors l'oppression hollandaise étant ar
rivée au comble, le patriotisme se réveilla
dans tous les cœurs, et lesentimeut national
surexcité fit cesser, comme par enchante
ment, des divisions que la tyrannie élran-
gèreavai t trop longtempsexploilée. L'union
se fit. Les Orangistesavaientdit Divisons
pour régner. Les Belges dirent Unis
sons-nous pour être libres. Et l'Union
amena le triomphe de la liberté, de l'éga
lité et de la justice.
Aujourd'hui le despotisme des faux-
libéraux est son comble, le sentiment de
la justice se réveille dans tous les cœurs
honnêtes, catholiques et vrais libéraux se
donnent la main pour revendiquer la
liberté et l'égalité. L'Uoion se refait. L'U
nion fait la force. Comme en 1830 l'Union
rendra tous les Belges leur liberté, leur
égalité et leur droit
L'Opinion et le Progresse sont chargés
tour de rôle, en bons confrères qu'ils sont,
de donner un compte-rendu très détaillé
des deux premières séances de l'Association
constilutionnelle conservatrice de l'arron
dissement d'Ypres.
Nous tenons dans l'intérêt de la vérité et
de la justice déclarer que tout dans ces
comptes rendus est de pure invention.
Nos amis politiques n'avaient aucun
besoin de cette déclaration ils savent
quoi s'en tenir.
Mais il y a quelques candides libéraux
qui croient sans preuves toutes les bille
vesées et toutes les sornettes qui portent
l'estampille libérale, pour ceux là un dé
menti peut être utile.
Qu'ils sachent donc que la rédaction de
YOpinion et la rédaction du Progrès se sont
laissées mystifier par un débitant de bali
vernes.
Nous tenons d'autant plus constater la
mystification du Progrès que la partie
crédule de son public pourrait s'imaginer
que ses patrons ont eu dans l'Association
conservatrice comme ailleurs quelque mou
chard.
Quant YOpinion son compte-rendu
nous a surpris davantage. Il était signé
lscariole. Quoique que nous eussions appris
qu'lscariote fût un grand libéral nous ne
nous doutions pas qu'il fût des rédacteurs
de YOpinion.
Ces Messieurs se piquent de franchise,
et ce n'est pas nous qui les en blâmerons,
quand ils la mettent en œuvre. Mais com-
ment comprendre une franchise qui se
compromet avec un lscariole quelconque.
Il ne suffisait donc pas YOpinion de se
laisser mystifier comme le Progrès, elle
devait encore afficherqu'à l'occasion elle se
commettait avec des mouchards. Nous
ne l'eussions pas cru.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE.
- CONSTITUTION BELCE.
PRIX DE L ABONNEMENT.
REVEE POLITIQUE.
Le départ pour la Baltique de la flotte anglaise
du canal est un véritable coup de théâtre. L'im
pression causée par la nouvelle a été très-vive
dans le monde politique, parce qu'on y a vo au
premier abord un fait de guerre.
Nous sommes au nombre rie ceux qui y ont vu
un fait de pan. Il fallait agir sur la Prusse qui se
laissait emporter par un accès d'orgueil qui deve
nait inquiélaot. Le départ de la flotte du canal
rendra k Loudres les représentants de la Prusse et
de l'Autriche plus conciliants sur la question de
l'armistice.
On sait par avance que la France, l'Angleterre,
la Suède et la Russie sont d'accord, sinon pour
imposer, du moins conseiller aux parties belligé
rantes une suspension d'hostilités qui, pour com
mencer, serait fixée k un mois. On croit qu'il n'y a
d'objection de la part de la Prusse et de l'Antricbe
que sur un point, sur l'occupation de la mer par la
marine danoise. Abandonnant toutes ses possessions
de terre ferme l'ennemi, le Danemark veut con
server le druit de continuer le blocus des ports
allemands avec ses vaisseaux, ou ses canonnières.
Celte prétention est sontenne par l'Angleterre et
la France, probablement par la Suède. Pareil dé
tail peut, au dernier moment, acquérir one impor
tance capitale; c'est dans cette prévision qne
l'Angleterre a voulu se réserverpar l'envoi de
quelques vaisseaux sur le théâtre des événements,
le moyen d'obtenir, pour ses conseils de modéra
tion, une attention qui leur a été refusée jusqu'à
présent.
Dans le conflit actoel entre le Danemark et
l'Allemagne, on ne remarque pas asser combien
la positioo de la Reine d'Angleterre est singulière
et péoible. Si elle use de son influence en faveur
du Danemark, elle froisse son geodre, le prince
royal de Prusse; mais elle ne peut négliger le Da
nemark en faveur de la Prusse, sans blesser le
prince de Galles qni a épousé la fille do roi
Christian.
On annonce l'arrivée prochaine k Copenhague,
do grand duc Nicolas, héritier présomptif de la
couronne de toutes les Russies. Il vient dans cette
capitale pour obtenir la maiu d'une seconde prin
cesse danoise. Le roi de Danemark comptera donc
de grandes alliances matrimoniales qni ne vaudront
petit etre pas one seule alliaoce politique bien
siocère.
Le Bien public, après avoir reprodoit l'article
du Journal de Bruxelles, que nous avons donné
samedi dernier, ajoute; il semble résulter de ces
lignes que le programme soumis k S. M. par M.
Dechamps n'a pas été agréé pat le souverain. Or,
ce programme le voici
Question d'Anvers: démolition des fronts
intérieurs des deux citadelles et continuation de
l'enceinte fortifiée sur la rive gauche de l'Escaot
3* Réforme de la loi sur la milice;
3° Abaissement du cens électoral;
4* Nomination des bourgmestres et écheaios par
le Roi, sur uoe liste de présentation formée par le
conseil communal;
5' Révision delà législation sur la presse;
6* Retrait des projets de loi sor les bourses
d'études, les cimetières, les fabriques d'église.