D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47me 4nnée. Samedi 25 Juin 1864. 4.876.
POUR Y PRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
REVUE POLITIQUE.
Le Progrès a rerapii quatre colonnes de
louanges en l'honneur du discours de M.
Alph. Vandenpeereboom tout Seigneur
tout honneur, ce n'est que justice. Pour
nous, nous l'admirons beaucoup moins.
C'Êtoile belge dit loin d'avoir été trop
violent M. A. Vandenpeereboom croit
avoir été beaucoup trop timide. Cela
promet, qui vivra, verra.
L'Écho du Parlement dit la manière
de M. Vandenpeereboom plait par la luci
dité, par !a bonne foi et la loyauté qui ne lui
fait jamais défaut. Nous examinerons
tout cela.
L'Indépendance dit Il ne vient l'es
prit de personne de révoquer ses assertions
en doute; il affirme et on le croit. Sur
preuves, ajoutons nous, et nous dirons
pourquoi.
Nous ferons d'abord une observation
générale, M. A. Vandenpeereboom a jugé
une infinité de choses sur des détails; or
comme dans toute affaire il y a des détails
favorables et des détails défavorables;
nous trouvons ces discours très peu con
cluant. Pour juger équiiablemenl une
affaire il faut la juger dans son ensemble.
Ceci est élémentaire, et c'est ce que M.
Vandenpeereboom semble souvent oublier.
Nous pourrons dire eucore pourquoi.
Comme le dit très bien l'Indépendance:
a Nous ne serions pas surpris que M. le
ministre de l'intérieur comptât parmi ses
ancêtres quelques uns des auteurs du Ro«
tuau du lieitard.
Il ne vient l'esprit de personne de
révoquer ses assertions en doute; il affir-
ine et ou le croit.
Ce serait fort heureux pour M. A.
Vandenpeereboom, ce serait bien malheu
reux pour nous.
Ce serait fort heureux pour les doctri
naires, ce serait bien malheureux pour les
unionistes.
Nous continuerions être exploités,
dépouillés, exclus, vext;s, tracassés par les
doctrinaires, et tout serait pour le mieux
dans le meilleur des moudes.
Le budjet de l'enseignement, grossissant
sans cesseserait employé tout entier
contre les catholiques!
Toutes les fondations en faveur des pau
vres, en faveur de l'enseignement faites
par et pour les catholiques seraient tour
nées contre eux
Toutes les places, toutes les fonctions
publiques, tous les honneurs, tous les
bénéfices seraient pour les doctrinaires;
aux catholiques ne reviendraient que l'ex
clusion, le dédain, le mépris ou de vaines
promesses!
Nos cimetières bénits seraient profanés!
Les fabriques d'églises seraient libé
ralisées
Les biens d'église et jusqu'aux sacristies
pourraient être exploités pour opprimer la
liberté et les droits de la Religion!
La liberté de la chaire aurait été vin-
culée, la liberté individuelle outragée et
violée par le ministère, la dignité et les
droits de la magistrature méconnus, la
liberté de la presse compromise, les droits
et les devoirs de l'hospitalité déniés et
supprimés! On aurait partout le règne de
l'inégalité le favoritisme d'une part, l'ex
clusivisme d'autre part.
Le ministère envahirait, centraliserait,
monopoliserait tout par peur de l'Eglise et
de la liberté
Et s'il fallait en croire M. Vandenpeere
boom ministre, fout serait pour le mieux
dans le meilleur des mondes! et les atta-
ques de l'opposition contre la politique
du cabinet de 1857 seraient injustes en
■f o tous points!
Eh bien! nous, nous ne croyons pas la
parole de M. Alphonse Vandenpeereboom.
Nous ne pouvons renoncer la lumière
de nos yeux, l'évidence des faits; nous
ne pouvons abdiquer et notre expérience,
et notre raison, et notre conscience devant
les affirmations et les jugements risqués et
intéressés de M. le ministre.
Nous nous expliquerons.
M. le ministre croyait apparemment
parler ceux qui ont des yeux pour ne
point voir, des oreilles pour ne pas enleo-
dre quand il disait d'uu ton paterne Le
parti libéral et le ministère libéral ne
sont pas hostiles la religion il n'y
a plus personne qui croit cette hostilité.
Il croyait apparemment que personne
après lui n'avait une bouche pour parler,
ni une plume pour écrire, quand il affir-
mait que, l'approcbe des élections, le
prêtre monte en chaire et s'écrie
Prenez garde! si les libéraux triom»
plient, si par exemple M. de Florisone est
o nommé les couvents seront pillés, les
prêtres seront chassés, les églises seront
fermées.
Cela se dit, cela se prêche partout, la
veille des élections.
Foi de M. A. Vandenpeereboom, cela est
vrai, cela se prêche partout!!
Foi de bon Flamand, cela est faux, et
tous ceux qui fréquentent les églises et
entendent les sermons savent que cela est
faux.
M. A. Vandenpeereboom de son banc de
ministre a répété là un mensonge de caba*
rêt qu'il n'a pas contrôlé.
A ce sujet son complaisant comparse du
Progrès écrit de Bruxelles
Le triomphe de l'orateur a été corn*
plet, décisif. Le pays entier, l'heure qu'il
est, applaudit aux révélations courageuses
de l'honorable représentant d'Ypres. Ce
n'est pas saos quelque étonnemeot que
nous avons appris Bruxelles les manœu-
vres inouïes que le clergé ne craint pas
d'employer pour triompher dans les Flan
dres. Ce cynisme éhonté, digne des phts
mauvais jours de la ligue et de C inquisition
cette chaire changée en tribune politique; tes
voûtes de ces églises retentissant des cris de
haine, de provocation; ces excitations ta
guerre sainte comme s'il s'agissait de com
battre des Turcs et des mécréants; tous ces
excès d'esprits en délire et en décadence, roilà
donc la modération, la conciliation' l'es-
prit évangélique de ce parti pseudo con-
servateur! Et c'est au moyen deces prêches
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. WaSTlTUTHM BELLE.
PRIX de l'abokhfjent.
La conférence de Londres s'est rénnie encore
h'er, mais pour sipner ses prncès-verbanx Elle
se dissout dans l'impuissance; elle laisse inachevée
une œu»re que d'antres reprendront, on qoe l'épée
tranchera.
Nous ne voulons pas croire i une guerre de pur
amour-propre, nous demandons qu'on nous fasse
comprendre comment le sang pourrait couler en
core une fois, alors que les parties belligérantes
s'élaien' rapprochées et que le différend ne portait
plus que sur une population de 30O.OOO individus
et an lambeau de territoire de seize k dix-huit
lieues carrées. Comme nous, tout le monde s'élon-
11e, mais on affirme que tel sera le fait vrai de lundi
prochaio, et que ce jour-lk les hostilités repren
dront avec pics de fureur que par le passé.
A la «érité, la Prusse est l'une des parties prin
cipales; elle a M: de Bismark pour premier minis
tre, et ce ministre-lA ne rêve que bataille; les
souvenirs do grand Frédéric l'empêchent de
dormir.
Les nouvelles du Moniteur universel de jeudi
soir ont un caractère belliqueux. Il y est dit notam
ment que l'ordre a été transmis de l'amirauté aux
divers ports de guerre de la Grande-Bretagne de
compléter sans retard les équipages de la flotte et
que des dispositions immédiates ont été prises k cet
effet.
Ou parle toujours, en Angleterre, de l'attitude
que garde la reiue dans toutes ces questions. La
lutte au sein de la famille va plutôt en se déve-
loppaut qu'en diminuant.
L'ÉLOGE DU DISCOURS DE M. A. YANDEM'EEREBOOM.
LA CRITIQUE DU DISCOURS DE M. ALPHONSE
YANDENPEEKEBUOM.