D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
47m<> Année.
i\° 4,878.
1/Indépendance dit là dessus
LE PROPAGATEUR
FOI CATIM loi F. I OWTITITION RFI liF.
PRIX DE LABONNOIENT.
POUR Y PRES FR 6.00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
REVUE POLITIQUE.
Le nœud de la situation f»areîêtre en Angle
terre. Le ministère actiel île U firande-Rielagne
est envisagé dans son ensemble r.nnime tin obstacle
tout Héunûmeni. Son impuissance est ile.enue
flagrante et iadit.ale.ll don a »anl tout être tenaersé.
Dans U grande réunion du parti conservateur,
qui a eu lieu mardi dernier, Londreschez le
cntiue Sslisbnry, réunion a laquelle assistaient i5 i
membres île la (Illumine des communes, appat te
nant i) ce parti nu au parti des Irlandais indépen
dants. lord Derby a donné des explications d'où il
résulte qu'il ne voulait pas prendre le ponvoir en
s'engageant h faire la guerre.
Un membre de l'assemblée, M. Ker, demandait
que la motion déposer sut le bureau de la Churu-
bie des Communes lût nettement belliqueuse. A
cela, lord Derby répondit a que l'opposition, arri
vant de la sorte au pouvoir, serait tenue d'entrer
dans des opérations de guerre en faveur du Dane-
iiihiIv, et qu'il n'était pas, quant a lui, ptéparé a
s'engagei d'une manière absolue dans cette direc
tion. a
Noos trouvons que lord Derby a parlé comme
tout homme d'Klal doit le faire. Il a le sentiment
complet de l'immense responsabilité que les fautes
du précédent cabinet laisseraient peser sur celui
qui lui succéderait.
Et l'on va voir que rieu n'est pour le moment
négligé pour donner a la situation l'aspect le pins
grare. Ori prétend qu'A son passage A Kirsingen,
le prince GortscbakoiT a fait entendre ces paroles
Il n'y a pins en Europe de question danoise,
de question polonaise, de question italienne, de
question Scandinave, il n'y a plus l'ordie du jour
maintenant que la question napoléonienne, h
Nous ne regardons pas ces paroles-IA comme
authentiques dans la bouche d'un homme qui passe
pour très-habile diplomate et qui a fait ses preu
ves; mais nous admettons qu'elles expriment Lien
la pensée de presque lotis les hnmines politiques da
Nord. Nous les citons, parce qu'elles prouvent
qu'on a manqué de prévoyance dans le Nord. On
n'a découvert la question napoléonienne que
lorsqu'il était trop lard pour s'en rendre maitie et
s'opposer A ses développements.
Ou apprend par la voie des États Unis, que
l'empereur Maximtlien a dû faire sou entrée A
Mexico le 10 juiu seulement. Il était le 3o mai A
la Soledad. Dix jours eotiers lui auront donc été
nécessaiiei pour franchir une distancedecent lieues.
LES DOCTRINAIRES CARACTÉRISÉS PAR EUX-MÊMES.
On connait l'arbre ses fruits, l'homme
son langage et ses actes, un parti au
caractère de ses publications, de son pro
gramme et de son administration.
Tous les journaux doctrinaires du pre
mier jusqu'au dernier daos leur rédaction,
dans leurs nouvelles, dans leurs feuille
tons, dans leurs recommandations et leurs
annonces sentent la haine du prêtre, des
institutions et des oeuvres de l'Eglise.
Autrefois ils protestaient sans cesse de
leur respect et de leur auiour pour la
religion de nos pères, ils criaient seule
ment le prêtre hors des élections, au
jourd'hui ils ajoutent le prêtre hors de la
bienfaisance, le prêtre hors du cimetière,
le prêtre hors de la gestion du temporel
du culte, le prêtre et le religieux hors de
l'Eglise cl de l'hospice.
Il faut séculariser la bienfaisance, sécu
lariser l'enseignement, séculariser la sépul
ture. séculariser les fabriques d'Eglise et
les hôpitaux. La Religion u a rien a voir
tout cela
Tout cela sont des services publics que
le prêtre risque de compromettre. Le sont
des institutions de l'Etal, qui ne doivent
servir qu'à contrebalancer, diminuer ou
anéantir les œuvres de l'Eglise.
Voilà la doctrine.
Parmi les journaux libéraux il en est
deux qui jouissent d'une autorité et d'un
crédit suprêmes et incontestés, ce sont les
deux organes du ministère, ils donnent le
ton toute la presse doctrinaire, la masse
des doctrinaires ne croit qu'à eux, ne jure
que par eux. n'agit que d'après leurs
aphorismes et leurs maximes, leurs juge
ments sont réputés infaillibles et leurs
sentences indiscutables: tout le monde a
déjà nommé l'Indépendance et l'Echo du
Parlement.
Eh bien! ces deux feuilles magistrales
qui régentent tout le parti doctrinaire,
après mille preuves de leur esprit anti
religieux et anlicalholique, viennent d'en
produire une des plus fortes, et des plus
convaincantes.
Ecoutons d'abord l'Indépendance.
La majorité des conseils communaux
d'Oslende et de Liège a repoussé la propo
sition de plusieurs de leurs membres
d'expulser les religieux et religieuses des
écoles et hospices de ces deux villes.
De pareils exemples donnés par des
libéraux, dit l'Indépendance, propos du
vote des conseillers d'Ostende, sont per-
nicieux pour le parti auquel ils appartien-
neut, car la première condition d'une
o opinion politique, c'est la logique.
L'Indépendance dit encore
Nous ne nous rendons pas mieux
compte des motifs qui ont déterminé la
s majorité du Conseil communal de Liège
repousser une proposition qui avait
pour but la sécularisation des hospices.
Cette contradiction entre les convictions
et les actes, ces démentis donnés aux
paroles par les faits, sont un danger pour
le parti libéral,
Répétons main tenant quelques réflexions
du Journal de Bruxelles
Ainsi d'après l'organe le plus accrédité
du soi disant libéralisme, tout libéral qui
n'exclut pas élément religieux de l'école
et même des hospices est un libéral inconsé
quent et illogique; chez lui les convictions sont
même en contradiction avec les actes et les
{ails donnent un démenti aux paroles.
La logique soi-disant libérale a encore
d'autres exigences pour être libéral con
séquent, il ne faut pas seulement vouloir
d'une manière absolue la sécularisation des
écoles et dis hospices, il faut encore sécula
riser l'éducation que l'on donne ses pro
pres enfants.
M. Dechampsavait constaté que certains
libéraux qui crient contre les couvents,
confient cependant leurs fils aux Jésuites
cl leurs filles aux Dames du Sacré Cœur.
Soyons Irancs avant tout, soyons avant
tout nous mêmes et ce propos décla-
rons de bonne guerre le reproche de M.
Dechainps. Nous plaignons sincèrement
les hommes qu'a pu atteindre un pareil
reproche.
Mais la logique doctrinaire va plus loin
encore.
Consultons maintenant VEclio du Parle
ment, ou l'Echo du ministère, c'est tout un.
Ce n'est pas assez que l'élément religieux
soit absolument exclu des établissements
publics, ainsi que des établissements d'édu
cation privés l'usage des familles libérales,
il est désirable pour YEcftù et ses patrons
quel'Egliseelle même se kHtiilûtise et qu'elle
substitue aux dogmes que son divin Maître
lui a donné mission de garder et d'ensei
gner, le dogme libéral: le libke examen.
Voici le raisonnement de l'Echo... du
ministère.
L'Eglise défend sous péché ses fidèles
de lire des mauvais livres, des journaux
impies et immoraux, de s'affilier aux asso
ciations antichrétiennes p. ex. de se faire
franc maçon ou solidaire, l'Eglise défend de
fréquenter des écoles anlichréliennes, d'ai
der confectionner des lois attentatoires
aux droits de l'Eglise etc.
C'est dans l'intérêt de la religion, dit
l'Echo, que les Evêques, les Jésuites, les
ultramontains en agissent ainsi. Donc
l'intérêt de la religion exige la confiscation
de la liberté, donc, il n'y a pas de liberté
dans ce parti des Evêques, des Jésuites
et des ultramontains.
Ainsi quelque soumise que l'Eglise soit
au pouvoir, et aux lois du pays, quelque
soit sa fidélité pratiquer la tolérance
civile, l'Eglise néanmoins par cela seul
qu'elle accomplit sa mission, qui est de
prêcher ses dogmes et sa morale; par cela
seul encore qu'elle éclaire et dirige ceux
qui se rangent librement sous sa bannière,
VEglise confisque la liberté.
D'après ce raisonnement, il est clair que
l'Eglise ne trouvera grâce devant la feuille
ministérielle que lorsque, reniant ses dog
mes et sa morale, elle se suicidera elle-
même par une honteuse apostasie.
Cela étant impossible, la conclusion
logique n'est-elle pas qu'il faut combattre
sans cesse et exclure partout l'Eglise catho
lique et ses fidèles, pour amener le triom
phe complet deslibertésconslilutionuelles?
Voilà comment nosadversairesentendent
la liberté des cultes, la liberté de con
science et l'indépendance de l'Eglise.
Qui contestera que les fanatiques du
libre examen sont les plus intolérants des
hommes?