D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 47me Annee. Mercredi 6 Juillet 1804. \o 4,879. PRIX DE EABO!^ HEM EUT. POUR YPRES FR 6.00 PAR AN. HORS VILLE 7,50 REVUE POLITIQUE. Le Morninq-Post maintient l'authenticité <îes deux lettres qu'il a publiées, celle de M. de Werther M. de Bismark et celle de M. de Bismark M. de Goltz A nos yeux, le point important n'est pas là, il est sur tout dans l'intention. Quel est l'homme raisonnable qui puisse douter du désir de M. de Bismark d'avoir en ce moment l'Au triche comme soutien de ses projets ambi tieux? Qu'il en ait ou qu'il n'en ait pas écrit M. de Goltz Paris ce n'est plus qu'un détail. Quanta l'empereur François-Joseph, on doit également comprendre qu'il ré ponde affirmativement lorsqu'il est con sulté d'une manière théorique sur l'oppor tunité d'une alliance des trois souverains qui aurait pour but de garantir chacun ses possessions territoriales. Depuis plu sieurs années, les occasions de reconnaître l'utilité de celte alliance et de la proclamer n'ont pas manqué; si la réalisation s'en est toujours fait attendre, c'est sans doute parce qu'il se rencontre dans les intérêts et la situation de chacun des sou verains, des oppositions que jusqu'à pré sent rien n'a pu vaincre. Telle est bien la situation L'intimité qui s'établit entre la France et une partie de l'Allemagne n'est pas de nature faciliter les vues de la Russie sur les duchés danois. Elle indique la pensée de s'unir en faveur de la candidature du prince Frédéric d'Augustenbourg contre la candidature suscitée l'improvisle par la Russie. Les détails sur lesquels on puisse éta blir des prévisions sérieuses nous man quent quant au commencement de la lutte parlementaire dans la Chambre des com- muues d'Angleterre. Nous avons besoin de connaître quel est exactement le plan de campagne des conservateurs, pour en ap précier les chances de succès. Ceux qui en ont I avance discuté les inconséquences ou les faiblesses pourront être obligés de de refaire leur thèse. De la séance d'hier de la Chambre des communes, nous ne savons qu'une chose d'une manière pré cise Lord Palmerslon a constaté que, ce qu'affirme son journal, le MorningPost, le représentant de la Russie Londres, M. le baron de Brunnow le nie. On aura vu rarement plus d'émotion causée par un fait en lui même aussi simple. L'ambassa deur de Russie attache, lui aussi, une très- grande importance, ce qu'il paraît, ce qu'on n'attribue pas aux hommes d'Etat de la Prusse des idées ou des désirs qui sont positivement au fond de leur pensée, mais qu'ils n'ont rais sur le papier. Lais sons traiter ce sujet aux parties intéressées. Nous avons de Gonstantinople sur les arrangements intervenus entre la Porte et le prince Couza des renseignements qui prouvent que l'accord est complet entre le suzerain et le vassal. Le prince Couza in troduira quelques changements dans son système électoral; il en fera une institution un peu moins démocratique il créera un Sénat, dont <1 nommera la moitié des membres; ces changements et d'autres encore seront soumis l'approbation des grandes puissances garantes des traités de 185G. Au moyen de ces conditions, le prince Couza obtiendra un bill d'indemnité, pour toutes ses hardiesses gouvernemen tales. Les Boyards devront se déclarer satisfaits. De Varsovie le Journal de Posen nous apprend que le 22 juin on a expédié en Sibérie un nouveau transport de déportés ou colons, s'élevant 500 personnes. Il est impossible de rendre l'impression dou loureuse que produit la vue de ces mal heureux appartenant pour la plupart la classe supérieure de la société, et fort peu habitués par conséquent aux souffrances et aux procédés cruels qu'on leur fait subir. Revêtus de vêtements d'opprobre, la tête raséeenchaînés deux deux ils sont poussés par la soldatesque comme un troupeau de bêtes. Les prisonniers meu rent de faim aux étapes. Tous les vrais amis de la liberté sont les adversaires du ministère. Pourquoi? Parce que le ministère travaille sans cesse constituer le pouvoir fort, et que la force du pouvoir fait la faiblesse de la liberté. Depuis 1847 les ministères soi-disant libéraux ont fait de persévérants efforts pour augmenter en toutes choses les attri butions du pouvoir, pour mettre tout sous la main des administrations publiques, pour élargir et renforcer partout l'action des agents gouvernementaux. Le cercle du gouvernement a grandi tous les jours, et le domaine de la liberté a été resserré, restreint, amoindri en toutes choses. LEiat envahit tout, il concentre, il monopolise tout; et mesureque les droits de I Etatgrandissent, les droits desciloyens diminuent. Il y a là une progression en sens inverse, progression fatale, inexorable qui poussée jusqu'au bout doit aboutir l'absorption totale de la liberté par le pouvoir: nous assistons la métamorphose graduée du citoyen libre en sujet esclave. Et qu'est-ce que l'Etal qui nous enlève successivement nos libertés et nos droits? L'Etat, c'est un Monsieur quelconque, a dit un homme d'esprit, l'Etat c'est aujour d'hui M. Frère, ce serait demain peut être M. Bara. C'est donc au profit de l'arbitraire d'un individu ou d'uDe caste que l'on dépouille les Belges de leurs prérogatives et de leurs libertés. Qu'avons-nous vu depuis 1847? En 1850, l'Etat organise un vaste ensei gnement moyen destiné expressément lutter outrance contre l'enseignement libre, supplanter la liberté partout où il le pourra. Depuis 1857, le ministre de l'intérieur s'efforce de supprimer partout administra- tivemènt les libertés communales et indi viduelles que garantit la loi sur l'enseigne ment primaire. En 1858, rEtat supprime la liberté de la charité. Depuis 1861, le ministère tient l'ordre du jour la réforme des fabriques d'église, réforme qui doit enlever aux fidèles la direction des affaires de leur culte pour la donner des autorités souvent indifférentes et parfois hostiles. Depuis 1862, l'intolérance soi-disant libérale veut enlever aux catholiques la propriété, la jouissance, les bénéfices de cimetières distincts CEtal veut être seul propriétaire, usufruitier, ordonnateur su prême de nos cimetières, déniant aux différents cultes leurs droits les plus légi times et les plus incontestables. Une loi a été portée contre la liberté do la chaire loi d'exception qui reconnaît Y État le droit de déterminer les limites de la mission religieuse du prêtre. Dans la main de YÊlai cette loi peut-être demain un instrument de tyrannie. La garantie la plus efficace de la liberté de la presse est confisquée sous prétexte de dommages et intérêts réclamer, nous voyons la presse soustraite au jury pour tomber sous l'action anormale des tribu naux civils; et YÉtat et ses agents se sous traient ainsi au contrôle efficace de la publicité. Toutes les bourses d'étude, toutes les fondations doivent être centralisées aux mains de VËlat. Les caisses d'épargne sobI aux mains de YEtat. LE PROPAGATEUR FOI CATfl«UQtV. -• CONSTITUTION BELLE, LA CENTRALISATION, - LA DÉCENTRALISATION - ET LE DISCOURS DE M. ALP. YANDENPEEREB00M.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1