Les caisses de la charité, aux mains de VEiat. Les caisses du temporel des cultes seront aux mains de 1 Etat. Les finances des communes sont centra lisées dans les mains de YÉtat: toutes les communes sont en effet devenues les pen sionnaires de l'État depuis la création du fonds communal qui remplace les octrois. Les octrois pouvaient cependant être supprimés sans qu'on portât atteinte l'indépendance des communes; mais M. Frère ne l'a pas voulu. Nous voyons les Bourgmestres nommés et traités comme de simples agents du gouvernement, au lieu deles voir respectés et honorés comme les chefs indépendants des communes libres. Enfin nous voyons tous les fonction naires, quelque ordre qu'ils appartien nent, nommés, promusel employés comme des agents électoraux et des instruments de domination. En un mot toutes les influences, toutes les ressources, toutes les fonctions sont mises la disposition du ministère, toutes les forces de la nation ont été successive ment accaparées par le pouvoir exécutif. Le pouvoir agrandi tous les jours de toutes les diminutions de la liberté. La centralisation finirait par engloutir la libellé tout entière. La centralisation voilà le danger, voilà ce qui menace notre avenir. Quand le pouvoir peut tout, bientôt il ose tout, il tente tout et au nom des droits de l'État et sous des formes libéra les il exerce le despotisme de la tyrannie. Sous un gouvernement représentatif où les partis ont la chance légitime d'occuper tour tour le pouvoir, moins les attribu tions du pouvoir sont considérables et nombreuses, mieux la liberté et les droits debout le monde sont garantis. Un pouvoir fort changeant de mains et de maîtres est le plus grand danger public, car ainsi chacun est destiné devenir son tour oppresseur et opprime. Voilà pourquoi décentralisation est le mol d'ordre de la droite et de tous les vrais libéraux. Si la droite était demain au pouvoir et mesurait la gauche la mesure dont elle nous a mesurés; si la droite exploitait son tour contre les doctrinaires toutes les influences, toutes les ressources, toutes les positions que la gauche exploite aujour d'hui contre nous, après demain nous aurions la révolution; tant les faux-libé raux trouveraient cette situation qu'ils nous ont faite intolérable et impossible. Leur sentiment de demain est notre sentiment d'aujourd'hui, il faut que cela finisse. Il faut que cette situation ne soit plus jamais faite aucun Belge. Au pouvoir comme dans l'opposition notre mot d'ordre est donc et sera décen tralisation et liberté. La décentralisation c'est là la grande affaire, l'affaire capitale. M. Alp. Vandenpeereboom a compris lui-même qu'il y avait faire quelque chose, qu'il faut décentraliser. Mais que M. le ministre de l'intérieur comprend petitement les choses! Le mal est grand, très grand, nous avons énuméré les libertés supprimées ou muti lées au profit de VÊtat, les droits enlevés aux citoyens pour être attribués YÉtat et centralisés. M. Alp. Vandenpeereboom ne nous a rendu aucune de ces libertés, aucuns de ces droits, et il croit avoir très largement décentralisé pour avoir supprimé ou sim plifié quelques rouages administratifs qui en gênant les affaires et les ralentissant n'étaient d'aucune utilité politique au pou voir. Par quelques mesures de décentralisa tion administrative, M. Alp. Vandenpeere boom se montre certes bon administrateur, et nous l'en félicitons. Mais en niant et en aggravant la centra lisation politique et ses dangers, il repré sente mal des intérêts autrement impor tants et graves. Ce n'est pas en niant le mal qui mine et dévore la liberté qu'on la sauvera. Vous nous accusez sans cesse, dit M. Vandenpeereboom, de vouloir centraliser tous les services, de chercher tout concentrer dans les mains de YÉtat; il faut que le payssachequecesaccusations sont fausses et injustes. Le pays sait que ces accusations sont fondées et vraies il réclame le redresse ment des griefs; il ne peut se contenter de petites mesures de décentralisation admi nistrative, quand il continue souffrir de la privation des grandes libertés que le pouvoir central lui a successivement enle vées. INSTALLATION Les habitants d'Ypres viennent d'assister une fêle religieuse bien belle et bien tou chante l'installation de M. le chanoine Boone, comme curé de l'église de Saint- Martin et Doyen du district d'Ypres. De bonne heure la ville était pavoisée aux couleurs nationales et de la Vierge; une foule compacte sillonnait la voie, plantée de sapins et ornée avec goût, que devait traverser le cortège. Vers 10 heures, le cortège commençait se former sur la Petite Place, pour aller recevoir le digne pasteur qui était descendu chez M. Terrier, rue au Beurre, et dès lors il fut presque impossible de se frayer tant la foule était grande. Il était 10 i/4 h. quand le nouveau pas teur quitait la maison où il était descendu pour se rendre l'église de Saint-Martin; le cortège s'était rais immédiatement en marche; il était précédé de la musique et d'un détachement de Pompiers; suivaient des groupes de jeunes filles qui se faisaient remarquer par la fraîcheur, la richesse et l'éclat des costumes, les unes portant des étendards, les autres des emblèmes, sym boles de notre foi. Venait ensuite un nom breux clergé; puis, Mgr le Chanoine Scher- pereel, ayant sa droite le respectable curé-doyen, et entouréde MM. les chanoines Heene, Weimaere, Van Colie, Bruneel, Vannieuwenhuizen, Vandenputle et Morel. Suivaient les marguilliers de l'église de Saint-Martin, le Major Commandant la garde civique, des notabilités de la ville, les administrateurs des confréries; un peloton de Pompiers fermait la marche. Sur tout le parcours, M. le curé doyen a été l'objet des marques les plus sympathiques de respect et de vénération. Le digne ministre du Seigneur en paraissait vive ment ému. L'émotion s'était emparée de tous les assistants quand le vénérable pas teur fit son entrée dans l'église dont il allait prendre possession. Le moment était solennel. En effet qu'on s'imagine un temple divin se distinguant par ses proportions colossales, son architecture et son impo sant aspect, orné, pour la circonstance, avec un goût la fois gracieux et sévère, rempli d'une énorme affluence de monde; la voix grave des chants religieux se mêlant aux doux accords d'une musique militaire; un vénérable pasteur s'avançant, entouré de la sympathie générale, au milieu de ses ouailles, jusqu'au pied de l'autel, pour prendre possession de celle église jadis Cathédrale, jadis illustrée par les talents et les vertus de plusieurs évé- ques, et promettre Celui qui créa et conserve l'Univers, de veiller au salut du troupeau qu'il lui a confié, et l'on aura une idée de l'émotion qui avait gagné tous les cœurs. Il était midi quand la cérémonie reli gieuse était terminée et que le digue Doyen fut conduit son ancienne maison curiale, où un banquet de cent couverts a eu lieu. Constatons, avant de terminer que les pauvres ont reçu un grand bienfait de leur bon pasteur Une distribution géné rale de pain a été faite aux indigents de la ville. Au moment de mettre sous presse, nous apprenons que les habitants de la ville clôtureront celte belle journée par une illumination générale. M. le chanoine Boone, curé-doyen cé lébrera demain 8 heures en l'église de Saint-Martin une messe en l'honneur de Notre-Dame de Thuine. Les principales fêtes qui auront lieu celle année Ypres l'occasion de la Tuindag seront Tir la Société de Saint- Sébastien, Concert suivi d'un bat, Carrousel, Feu d'artifice. Ascension aérostatique par M. Glorieux. On se propose de distribuer ces fêles de la manière suivante Les frais qu'occasionneront ces fêtes se répartissent comme suit Tir de Saint Sébastien. 700 fr. Concert suivi de bal 250 0 Carrousel 1,200 0 Feu d'artifice 550 0 Concours de pinsons 75 cartes 100 0 Schaertje knip 0 500 0 Frais généraux 600 0 Total 4,025 fr. -*• DU NOUVEAU CURÉ-DOYEN DE SAINT-MARTIN. Dimanche 7 août, Tir et Concert. Lundi 8 août, Carrousel. Mardi 9 aoiit, Ascension de M. Glorieux. Dimanche 15 août, Feu d'artifice.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 2