D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 48,ne Année. Mercredi Août 1864. 4,891. LE PBOPÂGATEUB FOI CATHOLIQUE; - C0\STITITI0> BELGH. PRIX DR L ABOItlLNENT. POUR YPRES MORS VILLE FR 6.00 PAR AN. 7.50 Une feuille libérale de relte ville con state avec satisfaction que les candidats de son bord ont recueilli dans le second bureau électoral plus de voix quel'an passé. En effet M. Vandenpeereboom y a réuni l94voix el l'année dernière I92seulement; M. de Florisonne 178 suffrages au lieu de 170. La feuille en question oublie d'ajouter que M. du Parc a recueilli dans le même bureau 223 suffrages, tandis qu'en 1863 il n'en reçut que 199. Poussons plus loin la comparaison. Au 1" bureau (la ville) M. Vandenpeere boom réunit, en comparaison des comices de 1863. 26 voix en moins; M. de Flori sonne, 21 voix; M. Vandenbogaerde, 14; tandis que M. Van Renynghe en gagne 35, et M. du Parc, 38. En somme le résultat général des deux scrutins constate que le candidat le plus favorisé entre les libéraux obtient 70 voix de moins en 1864 qu'en 1863. bien que les électeurs fussent plus nombreux; tandis que le moins favorisé des nôtres en gagne cette année ci 86. Au sortir de la crise électorale que ie pays vient de traverser, nous pouvons envisager la situation faite au parti conser vateur avec calme et avec confiance. Certes, dans plusieurs arrondissements, de rudes coups nous ont frappés contre toute prévision. Mais la raison et l'expé rience le démontrent, ce n'est pas tant la chance, toujours plus ou moins incertaine de l'urne électorale qui fait 1a force et l'avenir d'an parti. Nous sommes forts, malgré nos pertes, parce que nos aspirations sont celles de notre époque; parce que le pays a soif de libertéetque nous aussi avonspourdevise liberté en tout et pour tous; parce que nous n'exigions rien qu'égalité et équité; point de privilèges; point de monopole! Nous sommes forts dans la situation qui nous est faite, parce que nos rangs n'ont jamais été plus unis et<que, malgré l'effervescence des passions politiques, l'opinion conser vatrice, catholique et libérale, a su garder une attitude constamment digne, pure de tout excès, et honorable aux yeux même de ses adversaires. Maintenant que ces jours de lutte qui précédèrent le scrutin du il août, sont écoulés, nous pouvons nous rendre ce témoignage de n'avoir dévié en rien des bornes de la modération et des plus sévères convenances. Ferme sur les prin cipes, notre polémique n'a jamais manqué de respect envers les personnes. D'autres n'ont trouvé que de plates insultes jeter aux candidats qui n'étaient pas de leur choix; ils ont, dans leurs manifestes, en un langage où l'ignoble le dispute au ridicule, signalé des hommes qui ne pensaient pas comme eux, la haine et la vengeance de leurs concitoyens. Au plus fort de la lutte, au moment du scrutin, pas un cri, pas un acte agressif, pas une parole malveillante n'est sortie de nos rangs. Tout ce qu'on a jugé expédient d'imaginer et d'écrire au sujet d'un pré tendu escamotage de bulletins libéraux, tout ce qu'on a découvert concernant les fameuses bandes de stockslagers catholi ques, ne sont que contes dormir debout, ou fantômes créés par la peur. En fait d'escamoteurs de bulletins, les spécialités en ce genre sont connues et comptent sans exception, dans les rangs de la libre pensée. En fait de slockslagers, nous les avons vu fonctionner, ces jours derniers; el l'on sait sous quel drapeau. Certes ce n'étaient pas leurs convictions politiques qui appelaient aux portes des salles électorales ces mal heureux qu'on avait dû souler dès la veille, pour qu'ils criassent Vivent les libéraux! L'organe de nos doctrinaires constate avec joie et orgueil celte adhésion d'un nouveau genre. El nous n'avons garde de lui en dénier le bénéfice ou l'honneur. Mais aux tristes fauteurs des saturnales qui ont souillé notre ville, nous dirons qu'ils ont posé un acte odieux el déplora ble. Pour satisfaire leurs antipathies poli tiques et leurs convoitises intéressées, ils ont spéculé sur l'ignorance des masses et sur les plus mauvaises passions du pauvre peuple; ils l'ont poussé l'ivrognerie et au désordre. Le peuple, Messieurs, n'entend rien vos théories prétendues libérales. Mais ce que vous lui apprenez, c'est le mépris des lois et de l'autorité, c'est la haine du prêtre. Le prêtre est l'ami du peuple, el le peuple, quand il n'est point égaré, le sait bien. En moralisant le pauvre, le prêtre le relève; en lui enseignant ses devoirs, il le rend digne el capable de revendiquer un jour ses droits la vie de citoyens. Et vous, au contraire, ne savez faire descendre le peu ple sur la place publique que pour l'avilir. Vous t'avez abruti par la boisson; vous le dégradez davantage encore en l'associant vos ignobles colères contre les membres du clergé. Maintenant vous êtes fier d'avoir, en un jour de démence, fait huer la robo sacer dotale par l'homme du peuple. Mais vous ne l'ignorez pas, au jour du malheur, quand la faim, la maladie ou la mort vien dront s'asseoir son foyer el son chevet, ce n'est pas vous, c'est son curé ou son vicaire que l'homme du peuple aura recours. Car si poussé par la misère, le peuple réclamait de vous son pain, ce serait au nom de principes qui vous font trembler. Vous lui avez appris mécon naître le respect dû l'autorité la plus, légitime. Puissent les classes indigentes ne jamais s'insurger contre vous au nom des idées révolutionnaires et des utopies socialistes! Voici les résultats de la journée du 11 août Le ministère a gagné deux voix Gand, trois Rruges. une Charleroy, une Namur et une Soignies, total huit; il en a perdu une Alost, une Tongres et une Waremme. total trois, ce qui lui laisse un bénéfice de cinq voix, lesquelles ajoutées la majorité d'une voix qu'il possédait encore, lui assurent soixante- quatre suffrages contre cinquante-deux. L'éducation politique de la majeure partie des électeurs n'est pas encore assez avancée pour résister avec avantage aux savantes manœuvres des coteries qui ex ploitent les profits et les honneurs gouver nementaux. Dès que nous avons vu lé ministère se précipiter dans l'arène élec torale avec toutes les forces officielles et secrètes dont il dispose, dès que nous avons pu constater que la masse des libé raux indépendants se ralliait aux doctri naires en haine des catholiques, il était facile de prévoir le dénouement de la ba taille du 11 août. Le ministère sait fort bien que ce dénouement eût été tout autre si un gouvernement impartial avait pré sidé aux élections; aussi n'a-t il jamais eu la pensée de permettre un cabinet neutre ou au cabinet réformiste de M. Dechamps, de prononcer la dissolution. Tous ses ac tes, tous ses discours depuis le 12 janvier, n'ont tendu qu'à rendre impossible l'une et l'autre de ces combinaisons, et qu'à ob tenir pour lui-même le monopole de la prérogative royale, c'est-à-dire les moyens de se perpétuer au pouvoir. Après tout, les avantages que le minis tère a recueillis sont bien maigres et bien chèrement achetés, eu égard aux efforts violents et aux immenses sacrifices qu'il a dû faire! Il a restauré un peu sa majorité brisée, il s'est procuré les moyens maté riels de gouverner coûte que coûte pi dp continuer la politique de parti qui mène le pays aux abîmes, mais son autorité morale a baissé encoreJe discrédit du i gouvernement s'est acciu.et la discussion approfondie des intérêts publies éclaire chaque jour davantage nos concitoyens

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1