D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
4Sme Annëe.
Suinedi 3 Septembre 1864.
V 4.896.
PRIA DE LABOIiflEMEIlT.
POUR YPRES
HORS VII.LE
FR. 6.00 PAR AN.
7,50
REVEE POLITIQUE.
Le pays est avec nous, le pays nous
acclame, nous sommes le pays. Voilà
le refrain sempiternel, le Lambert minis
tériel, qu'on nous cbante sur tous les tons
depuis le 12 août; les valets de plume se
sont égosillés le répéter; mais leur
altitude on les prendrait pour ces poltrons
qui, pour se donner du courage, chantent
en traversant nn bois.
Vous êtes le pays, o dites vous, mais
alors pourquoi les violences, les émeutes,
qui sont l'accompagnement obligé de vos
triomphes et de vos défaites électoraux?
Le pays est il par hasard émeulier? Le
désordre fait il partie de sa constilution?
Le pays est il ce grossier personnage qui
l'écume la bouche, le blasphème sur les
lèvres et le bras armé d'un gourdin assom
me ceux qui réclament leur place au soleil
du droit commun
Vous êtes le pays; mais pourquoi
mettre en œuvre celte pression effrénée
qu'une armée de fonctionnaires a exercée,
dans les conditions les plus répréhensibles,
sur les électeurs, menaçant ceux-ci, pres
surant ceux-là, exécutant tous ceux qui,
dépendant plus ou moins d'une adminis
tration publique, osaient avoir une autre
opinion que celle de M, Frère ou de M.
Tesch?
a Vous êtes le pays, mais alors pour
quoi compromettre le Roi, pourquoi le
mettre en avant comme approuvant et vos
excès et vos intrigues? Pourquoi répandre
le bruit que le Roi ne voulait pas la réélec
tion de M Dechamps? Pourquoi accré
ditez-vous l'opinion que les sommes im
menses, dépensées en certaines localités
pour faire élire les candidats ministériels,
provenaient d'une forte saignée faite la
liste civile? Ou avez-vous peut être, en
fait de Roi, un en-cas qui remplacerait
Léopold le jour où la francmaçonnerie le
décréterait?
Vous êtes le pays, dites vous; mais
la corruption qui a été pratiquée avaul et
après le 11 août, neconstilue-t-elle pas une
des conditions principales de l'existence
de ce pays? N'esl-il pas vrai que, sans ce
trafic honteux,exercé sur une large échelle,
vous seriez aujourd'hui eu minorité dans
la Chambre?
Ah le pays est avec vous vous êtes le
pays! Eh bien! oui, vous avez raison:
vous êtes le pays de l'émeute, le pays de la
violence, le pays de l'intimidation, le pays
anti-dynastique, le pays de la corruption;
le pays de l'orgie; le pays de l'impiété;
mais ce pays là n'est point la Belgique,
n'est point cette noble et généreuse nation
belge, où l'ordre, la liberté et la religion
furent toujours vénérés et respectés Cette
nation, vous en avez horreur, et le jour où
votre tyrannie lui laissera la liberté, elle
s'insurgera contre vous et renversera
l'odieux despotisme, qu'en violant la Con
stitution en exposant la Royauté la
désaffection, vous avez établi sur les pavés
de mai.
Si un gouvernement, digne de ce nom,
avait présidé aux élections du 11 août, si
elles avaient pu avoir lieu dans les condi
tions voulues d'ordre et de légalité, le
cabinet de l'émeuie aurait péri sous les
bulletins d'une majorité écrasante. Mais
bâtez-vous, MM. les ministres, de jouir de
votre triomphe factice pour le faire dis
paraître, il suffit d'un déplacement dans
tout le pays de 80 voix; et ce déplacement
est déjà fait les excès honteux de votre
parti Bruges, Gand, Bruxelles,
Charleroi, etc. l'ont opéré. A la première
occasion, vous en aurez la preuve. (Patrie.)
La Chambre des représentants s'est réu
nie mercredi dans l'après-midi.
Après la réélection de MM. de Baillet-
Latouret Allard auxfonctionsde questeurs,
M. bouvier a interpellé, M. le ministre de
la justice au sujet de prétendus désordres
qui auraient eu lieu Virton, l'occasion
des dernières élections. M. Tesch s'est
borné répondre qu'il n'avait aucun ren
seignement sur les faits auxquels l'honora
ble membre faisait allusion; mais M. le
comte de Theux ayant exprimé le vœu de
voir prendre toutes les mesures possibles
pour empêcher l'avenir les démonstra
tions avant, pendant et après les élections,
M. le ministre a déclaré que le gouverne
ment recherche les moyens d'assurer la
liberté et la sincérité du vole.
La Chambre a ensuite abordé la discus
sion du budget des travaux publics pour
l'exercice 1864. Dans la discussion géné
rale, il n'y a guère signaler qu'une
réponse de M. Vanderstichelen dont il
résulte que le chemin de fer direct de
Bruxelles Louvain doit être terminé le
1" mai de l'année prochaine.
La discussion des articles n'a point
amené non plus d'incideDt remarquable.
L'assemblée a adopté l'ensemble du budget
l'unanimité des 73 membres présents.
Le vote de deux crédits spéciaux a terminé
la séance.
A l'ouverture de la séance, M. le minis
tre des travaux publics a présenté un
projet de loi portant réduction de la taxe
sur les échantillons transportés par la
poste.
Dans sa séance d'avant-bier, la Chambre
des représentants a successivement adopté
l'unanimité des membres présents 1* le
projet de loi allouant au département des
travaux publics un créditspécial de210,000
francs, destiné solder l'achat de l'hôte!
Meeûs, situé l'angle des rues Ducale et
Latérale 2* le projet de loi allouant divers
crédits pour l'exécution de travaux d'utilité
publique aux rivières et canaux; 3° le pro
jet de loi portant suppression dn timbre
sur les avis imprimés non destinés être
affichés; 4" le projet de loi autorisant le
gouvernement effectuer l'aliénation d#
quelques biens dominaux: 3* le projet da
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
Un discours prononcé i Versailles par M. Baro-
che niériie de fixer noire aiienlioo. Le ministre de
la justice a soulevé, en eflet, l'une des questions
gr*ves qui sont l'ordre du jour.
lia dit aux conseillers généraux de Seine-et-
Oise qt»e l'Empereur recherche les moyens
d'agrandir la sphère de leur activité et qu'il sou
mettra bientôt aux pouvoirs législatifs la question
de la décentralisation administrative.
Dans quelle mesure les attributions des conseils
géuéraux seront-elles augmentées? M. Baroche oe
l'a pas dit, mais puisqu'il a parlé de décentralisa
tion, ou peut espérer que les réformes projetées
seront de oature a satisfaire le parti constitutionnel.
Les journaux de Rome nous apportent une
nouvelle importante. L'Empereur d'Autriche vient
de charger son ambassadeur près le Saint-Siège, le
baron de Bach de remplir simultanément les
mêmes fonctions près le roi des Deux-Stciles,
François II. Ce diplomate a présenté ses lettres de
créance a S. M. Sicilienne, dans la villa d'Albano.
Il n'est pas nécessaire de faire ressortir la portée
de cette démarche, dans le moment où le gouver
nement de Turio s'efforce d'obtenir l'éloignement
du jeune Roi.
Il paraîtrait que ia Russie elle-même, se repen
tant un peu tard d'avoir laissé renverser la royauté
de Naples et d'avoir adhéré la violation du traité
de Zurich, se rapprocherai maintenant de la poli
tique de l'Autriche.
La Gazette de Moscou annonce que le royaume
de Pologne sera bientôt partagé en huit gouverne
ments. au lieu de cinq qui existent actuellement.
Ces huit gouvernements auront pour chefs lieux
Varsovie, Kalisch, Siedlce, Lnblin, Radout, Plock,
Suwalki et Kielce. Daus chacune de ces villes rési
dera indépendamment do gouverneur civil, un
gouverneur militaire. Les commandants militaires
qui fonctionnent actuellement dans tous les chefs-
lieux de districts seiont rappelés, et leurs attribu
tions passeront entre les maios des gouverneurs
militaires. Oo parle aussi, dit en outre la Gazette
de Moscou, de la levée de l'état de siège daus le
royaume de Pologne.
A Athènes, l'assemblée des députés s voté, dans
sa séance du 27 août, uo ordre du jour dans lequel
elle a exprimé son indignation contre un de ses
membres, auteur d'une lettre insultante adressée
au Roi. Ce vote a réuni ig3 suffrages contre 27.
tt-TT»!