D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, 48me Année. i\° 4.898. PRIX DF. L ABONNEMENT» POUR YPRES FR 6.00 PAR AN. HORS VILLE 7.50 REVUE POLITIQUE. Les récentes augmentations d'impôts en Italie, notamment celle des droits d'octroi, ont soulevé de vires émotions. A Gênes, le peuple a failli s'ameuter. A Voltri. le tu multe a été grand; on est descendu sur la place publique, en proférant des cris sédi tieux. et il a falu faire venir des soldats d'une ville de la province. A Milan, on craignait des scènes dans la rue. et la mu nicipalité n'a pas osé surcharger les den- rées de première néressité. Plusieurs journaux allemands ont an noncé. avec une grande assurance, qu'un projet prussien de réforme fédérale aurait étéprésenléfors de l'entrevue des deuxsou- verains Vienne. La Gazette autrichienne se dit en mesure d'affirmer que tout ces bruits sont dénués de fondement, et de signaler comme étant de pure invention la nouvelle qui s'y rattache d'un Congrès Rerlin. etc. Le prince et la princesse de Galles sont arrivés Copenhague sous le nom de ba ron et horonne Renfrew. Leurs Altesses Royales doivent se rendre prochainement Stockholm pour faire une visite la cour de Suède. On assure qu'elles iront ensuite S' Pétersbourg. La nouvelle invasion du Maryland, laquelle on s'attendait depuis les derniers courriers, a eu lieu le 27 août. La corres pondance du Times dit que Lee en per sonne a occupé la vallée de la Shenandoah avec des forces imposantes. Les correspondances de Lima nous ap prennent que la réouverture des sessions du Congrès péruvien a en lieu le 28 juillet, jour anniversaire de l'indépendance de la République. Cette cérémonie s'est faite avec enthousiasme, mais aucun incident n'est venu augmenter la surexcitation causé dans les esprits par l'aiïaire des îles Chinchas. Le Congrès catholique de Malines a ter miné ses travaux; les grandes assises, où la science et la foi ont de nouveau cimenté leur alliance éternelle, sont maintenant levées. Venus des points les plus opposés du globe, l'appel de leurs frères de Bel giqueles catholiques de France et de Hollande, d'Angleterre el d'Italie, d'Alle magne et d'Irlande, de Pologne et d'Espa gne, de Hongrie et d'Amérique, ont encore une fois échangé leurs adieux emportant dans leur patrie des souvenirs qui leur seront toujours chers. Mais si ces jours de fraternelle expan sion ne sont plus; si la voix des grands orateurs fait silence; si la vie pour chacun de nous a rppris son cours accoutumé; toujours est il que le Congrès de Malines n'a point terminé son œuvre. Celle œuvre subsistera dans les salutaires impressions qui lui ont survécu, dans les utiles résolu tions qui ont été prises, dans les idées fécondes qu'il a faitéclore et qu'il a vulga risé. C'est là que les catholiques ont ap pris se connaître et se compter. Là ils ont affirmé leurs principes ciel ouvert, au bruit des acclamations les plus enthou siastes là ils se sont sentis forts de leur bon droit, de leur union, el des glorieux devoirs que la patrie et la religion leur imposent. Tout ce qui vibre au fond des cœurs catholiques d'aspirations généreuses el de nobles passions, s'est reveillé au souffle d'une éloquence vigoureuse et entraînante. Là, un des plus glorieux champions de notre indépendance nationale, M. de Ger- lâche, a nettement formulé les prétentions qu'élèvent les catholiques dans le domaine de la politique générale, la liberté de faire le bien; le droit commun, sans privilèges; point de mandats impératifsqu'il vien nent n'importe de quel côté. Là encore, au Congrès de Malines, la parole incisive el pleine d'ardeur cheva leresque de M. de Kerckhove a fait un chaleureux appel Cunion entre tous les catholiques. Puis, dans un discours nourri de preuves et d'un style élégant, M. NVoeste a vengé la noble cause des ordres religieux; tandis que Mgr. l'évêque d'Orléans a revendiqué (on sait avec quelle force de logique et quelle sublime éloquence) pour l'Eglise et la Catholicité l'honneur incontestable d'avoir travaillé sans relâche, en tous temps, en tous lieux, répandre l'instruc tion dans toutes les classes de la société. Les libérâtres ne cessent de crier par dessus les toits que la religion cherche maintenir le peuple dans l'ignorance. Mgr. Dupanloup a cité des faits écrasants qui réduisent néant celle misérable ca lomnie de nos adversaires L'Eglise a toujours prêché, au contraire, la diffusion des lumières. Il n'est pas un pape qui n'ait préconisé l'utilité de l'enseignement. Partout où le clergé catholique fonde une église, il fonde une école; ce qui plus est, une école gratuite Avec non moins d'à propos, un publi- ciste distingué, M. de Riancey, se plaçant au dessus des préoccupations du jour, des intérêts et des passions du moment, a fait ressortir la place glorieuse réservée aux catholiques du dix-neuvième siècle dans la grande œuvre de la régénération des sociétés modernes II a dit les magnifiques triomphes qui attendent l'Eglise au sortir de la tourmente qu'elle traverse. Enfin les PP. Hermann et Félix, ces grandes voix de la chaire chrétienne, ont fait admirablement ressortir l'action pro videntielle de l'Eglise sur la civilisation, le bien-être et la grandeur morale des nations. Et parmi tous ces orateurs, prêtres ou laïques, dont nous ne mentionnons ici qu'un très petit nombre, toujours éclate l'unisson le dévouement l'Église et l'amour de la liberté! Tous revendiquent comme un bien volé aux catholiques le titre de libéraux etl'exemple de Mgr. d'Orléans, appliquent l'épithète de libéra- très ceux qui se font un jeu de la liberté et ne s'en servent que pour asservir les uns et tromper les autres. Maintenant nous concevons que celte revendication de nos droitsque celle affirmation de nos doctrines déplaisent ceux qui ont rêvé pour eux seuls le mono pole de la liberté, le droit d'association, le privilège d'enseigner aux frais du tré sor. Libérâtres de toutes nuances, vieux et jeunes, se sont donnés la main el mani festent leur mauvaise humeur contre la liberté grande dont les catholiques ont usé. Ce ne sont d'ailleurs pas tant les principes qu'ils attaquent, (ces principes sont inattaquables.) que les intentions qu'ils dénigrent el les idées qu'ils dénatu rent. Eh bien! nous les reconnaissons là. Volontiers ils proclament la libre pensée; mais une pensée libre les offusque; volon tiers ils parlent de liberté d'opinion; mais une parole indépendante les effraie et les offense. C'est que leur libéralisme eux est un mensonge, leurs principes (si par hasard ils en ont) un moyen de parvenir, un expédient habile dont ils prétendent seuls cumuler les bénéfices. Une correspondance bruxelloise de l'Union de Charleroy annonce que person ne ne s'est ému la Chambre de la réap parition de la proposition de M. Orls. On est d'accord droite comme gauche pour ne plus prendre au sérieux le subterfuge illégal. M. Orls a acquitté sa dette par pure formalité, et il ne se sousie pas beaucoup de sa proposition. Il n'a pas fortuitement attendu les derniers jours de la fertile ses sion, et il savait bien que son projet irait incontinent dormir aux cartoDs d'un som meil que l'on ne peut pas appeler le som meil du juste. La vérité est que les libéraux ne veulent plus de la proposition Orts, machine de guerre qui a produit son effet et rempli tout son office. L'affaire est faitecomme dit M. Bouvier; LE PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1