O'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
48m<' Anncc. Mercredi 28 Septembre 1864. 4,903.
POUR YPRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
Nos feuilles libérâtres, grandeset petites,
font fréquemment ressortir avec complai
sance et orgueil les subsides que le gouver
nement (qu'il soit aux mains de la gauche
ou de la droite) accorde annuellement
pour la restauration ou pour la construc
tion d'un certain nombre d'églises. On
croirait vraiment que ces allocations sont
de la part de nos pieux libérâtres des
actes de munificence toute personnelle.
Rétablissons l'état véritable de la ques
tion. Les bâtiments consacrés au culte
catholique participentaux subsidesdugou-
vernement, tantôt comme œuvres d'art, tan
tôt comme édifices publiques. Nous croyons
nous que cet emploi des deniers des con
tribuables n'a rien de si extraordinaire.
Les catholiques, qui forment la presque
totalité delà population belge, et qui con
tribuent pour une si large part tant
d'autres dépenses, où un nombre fort res
treint d'habitants est intéressé, ont bien le
droit, semble t-il, de réclamer quelque
chose en faveur de leurs intérêts religieux
et moraux. Les cultes protestants et israë-
1 ites participent aux mêmes subsides pour
une part proportionnellement beaucoup
plus considérable. D'ailleurs que ne fait-
on, rien que pour favoriser les plaisirs de
quelques oisifs de grandes villes? Que ne -
fait-on, avec l'argent de tous, pour main
tenir et étendre la domination d'un parti
trop faible en influence, trop ébranlé dans
l'opinion pour se sauvegarder par ses pro
pres forces?
Ces jours ci toutes les feuilles la dé
votion des loges et du gouvernement in
voquaient l'appui de leur thèse favorite
les paroles attribuées par VËcho da Par
lement M. le doyen de Maeseyck. Ce res
pectable ecclésiastique aurait dit au Roi,
lors des fêtes qui ont eu lieu en cette ville,
que la construction récente de plusieurs
églises dans le Limbourg était une preuve
de la sollicitude du gouvernement pour le
culte. Or le démenti le plus formel, le
plus catégorique n'a pas lardé de détruire
la version de la feuille gouvernementale.
Le mol gouvernement n'était pasraêmesorti
de la bouche du doyen de Maeseyck.
Inutile d'ajouter que les journaux pré-
trophobes, qui se sont empressés de re
produire le mensonge de VÊcho du Parle
ment, se tairont prudemmentsur le démenti
qu'il s'est attiré.
RESOLUTIONS QUI HONORENT LE
CONGRÈS DE MLINES!
Le Congrès catholique de Matines s'est
occupé avec zèle des objets soumis ses
délibérations; des hommes éminenls de
l'étranger y ont pris part, et ont témoigné
par là de l'intérêt que tous les pays atta
chaient aux résolutions prendre.
Le caractère particulier de ces réso
lutions, c'est l'attachement universel des
catholiques la liberté. On ne veut plus
aujourd'hui recourir au bras de l'Etat et de
la loi; ou se fie plutôt la liberté et au
bon sens. Voilà une grande leçon pour nos
doctrinaires; eux toujours disposés re
courir l'Etat, ils montrent par là l'im
puissance où ils sont, de créer ou de
soutenir par eux-mêmes la moindre de
leurs conceptions.
Voici les preuves de notre assertion
Dans la 1" section, on discute la ques
tion des ordres religieux et la grande ma
jorité des membres décide que la position
la plus heureuse pour les ordres religieux,
c'est de se trouver dans le droit commun,
sans privilèges ni immunités.
Dans la section d'enseignement, on de
mande pour tout le monde la liberté vraie
et large de l'enseignement, c'est à-dire le
retrait de la concurrence de l'Etat, au
moins là où l'enseignement privé n'est pas
insuffisant.
Dans la section d'économie chrétienne,
on décide que l'Etat ne doit pas intervenir
pour régler le travail des femmes et des
enfants dans les manufactures; il faut agir
sur les industriels par persuasion et sur
tout par la diffusion des principes si beaux
duchristianismequipurifie toutesles ques
tions qu'il touche.
Ces résolutions honorent le Congrès, et
les hommes impartiaux lui rendront cette
justice que les catholiques sont loin de
s'apposer au progrès et que leurs prin
cipes bien appliquésauraient bientôt trans
formé la société et fait faire un pas im
mense la civilisation.
Le conflit qui a surgi Termonde l'oc
casion de la profanation du cimetière ca
tholique qui y a eu lieu, n'est pas terminé
encore.
Une feuille de cette ville assure qu'une
protestation sera envoyée contre celte pro
fanation au ministre de l'intérieur: elle
s'appuyera principalement sur ce que le
droit du bourgmestre de S' Gilles a été
méconnu, et qu'il y a sur le cimetière un
emplacement très convenable réservé
l'enterrement des incrédules.
M,r Faict, vicaire capitulaire Bruges,
vient d'être nommé évêque de cette ville
dans le consistoire qui a eu lieu le 22.
Voici ce qu'on écrit de Bruges au sujet de
cet heureux choix
La nomination de M«' Faict l'évéché
de Bruges a causé dans cette ville de vifs
et unanimes transports de joip. La nou
velle delà préconisation du nouveau prélat
a été annoncée jeudi par le son des cloches
de toutes les églisesde la ville, et l'instant
un très grand nombre d'habitants ont ar
boré, cette occasion, le drapeau la fa
çade de leurs maisons.
M8' Faict suivait depuis huit jours la
retraite ecclésiastique qui avait lieu au sé
minaire etqui s'est terminée hier. Lorsqu'il
est entré hier au réfectoire, une triple salve
d'applaudissements l'a salué, et les félici
tations les plus cordiales, les plus em
pressées, lui ont été adressées. Mgr Bruneel,
président du Séminaire, s'est rendu l'or
gane du nombreux clergé réuni autour de
lui pour rendre d'abord un nouvel hom
mage la mémoire de feu M*' Malou, et
pour féliciterensuiteson digne successeur.
Il a dit combien il était heureux de voir
élever la dignité épiscopale celui qu'il
avait eu comme élève et ensuite comme
collègue en qualité de professeur. Les pa
roles du vénérable président ont été très-
applaudies.
M. Van Hove, supérieur du Petit Sémi-
naire de Roulers. a parlé au nom de tout
le personnel enseignant du diocèse: il a
retracé en termes très éloquents la solli
citude dont M8' Faict avait toujours fait
preuve en faveur de l'enseignement catho-
lique, et il a indiqué la graude somme de
bien qu on pouvait attendre pour cet en
seignement de l'élévation au siège épis-
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQl'E. - CONSTITUTION BELGE.
PRIX DE L'ABONNEMENT.
REVEE POLITIQUE.
Les événements tiennent rarement ce qu'ils
semblent promettre; le plus souvent ils servent fa
confondre la sagesse des hommes.
Il y a peu de jours, le mioistère espagnol se
relire; le maréchal Narvaes est appelé par la Reine;
et tout aussitôt l'on s'écrie Voilfa le parti ultra-
conservateur au pouvoir! L'Espagne va se lancer
dans de nouvelles aventures.
A cela les premiers actes de Narvaes ont répon
du; ils annoncent des intentions conciliantes et
provisoirement le calme se fait dans les esprits.
Depuis lors, la convention franco piémontaise
s'est conclue. On a commencé par battre des mains
dans le camp piémontais; c'était, disait-on, un
grand triomphe pour M. Mioghetti. Nous nous
gardons de dire quel sera plus lard le sort de celte
convention pour l'Italie et même pour l'Europe;
mais nous constatons, quant fa présent, que M.
Mioghetti et ses collègues trouvât leur tombeau
Ifa où ils croyaieut que la grande voie triomphale
qui conduisait les vainqueurs d'autrefois au Capi-
tole allait se ronvrir pour eux.
L'intérêt do jour est dans l'attitude que la cour
de Rome a prise vis fa-vis de la France, en ré
ponse fa la communication qui lui a été faite par
l'ambassadeur de France près dus Saint-Siège de
la convention conclue avec la cour de Turin.
La cour de Rome ne se dément pas. Noos ai
mons le silence dans lequel elle s'enveloppe et qui
n'est ni de la forfanterie ni de la colère. Pie IX ue
redoute pas de l'avenir.
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