D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
48",e Année.
Samedi 1er Octobre 1864.
K<> 4,904.
POUR YPRES
HORS VILLE
FR. 6,00 PAR AN.
7,50
Le tribunal correctionnel de Gand vient
de condamner une année d'emprison
nement un Frère de charité, déclaré cou
pable d'un attentat monstrueux. Puisque
la justice l'a trouvé coupable, elle a très-
bien fait de le punir. 11 ne faut pas que
les lois de la morale soient impunément
violées par ceux-là mêmes qui doivent en
être les principaux gardiens. 11 importe,
d ailleurs,comme ledit la Pairie de Bruges,
que les congrégations religieuses soient
purgées de ceux qui en enfreignent la
sainteté et les règles austères.
En applaudissant ainsi la sentence qui
vient d'être prononcée contre un membre
indigne d'une sainte congrégation, nous
croyons satisfaire ce qu'exigent la jus
tice et l'impartialité; mais cela ne suffit
pas aux feuilles libérâtres au lieu de dire,
avec tous les hommes sensés, que l'excep
tion ne détruit pas la règle, mais la con
firme, elles raisonnent, au contraire, tout
comme si l'exception faisait la règle. Des
fautes d'un seul, elles tirent d'injustes et
misérables conséquences contre tous, et
pas plus tard qu'hier, Y Indépendance osait
insinuer que l'éducation a ecclésiastique
est solidaire des méfaits dont un seul mem
bre d'une congrégation religieuse vient de
se rendre coupable. Auparavant déjà, l'In
dépendance, parlant du procès que vient de
juger le tribunal correctionnel de Gand,
s'était exprimée ainsi
Où donc la feuille libérâtre a-t elle vu
ou lu le moindre indice qui l'autorise
dire que les attentats doul il s'agit se com
mettent, sous l'égidec'est-à-dire sous la
protection, de la religion Elle ne pourra
point répondre cette question mais c'est
chez elle un parti pris, irrévocablement
pris, de dénigrer systématiquement la re
ligion l'aide de tous les moyens imagi
nables, fussent-ils même contraires la
logique et la bonne foi. C'est ainsi qu'elle
est arrivée arguer de la corruption ou
de l'immoralité d'ua seul pour prouver la
corruption ou l'immoralité de tous, et
affirmer impliciiemeut, avec un cynisme
dont on aurait de la peine se faire une
idée, que ce qui s'est passé l'hospice des
Kulders, Gand n'est qu'un échantillon de
ce qui se passe dans tous les autres éta
blissements d'éducation ecclésiastique. La
conscience publique se révolte avec raison
contre d'aussi indignes procédés.
Que dirait Y Indépendance si nous allions
arguer de l'inconduite de l'un de ses ré
dacteurs ou de ceux des autres feuilles
solidaires pour incriminer la conduite de
tous, et en tirer ensuite cette conclusion
que les solidaires et les libres-penseurs
sont les fauteurs et les propagateurs de
l'immoralité! Et qu'elle ne se récrie pas
contre cette supposition, car les exemples
ne nous manqueraient pas
Eh bien! nous rougirions de honte, s'il
nous prenait envie de nous appuyer d'actes
de cette nature pour combattre ou flétrir
les tendances de nos adversaires. Nous
avons meilleure opinion du bon sens et de
l'impartialité de nos lecteurs, que les
journaux libérâtres ne semblent avoir des
leurs; c'est pourquoi nous nous attachons
trouver les principes et les tendances
de nos adversaires dans leurs doctrines
hautement avouées et non pas dans les
méfaits isolés, quelque regrettables qu'ils
soient, de l'un ou l'autre de leurs affiliés.
La France envoie au Mexique une com
mission de savants pour explorer ce pays.
Nos ministres se proposent d'envoyer
dans les mêmes contrées, aux frais de
l'Etat, des jeunes gens qui sortent des
bancs de l'Institut supérieur de commerce
d'Anvers.
De ces deux systèmes, quel est le meil
leur quel est celui qui rapportera le plus,
et coûtera le moins l'Etat?
A dater de ce jour les départs des con
vois ont lieu, comme suit
9 h. 05 m.; 11 h. 50 m.; du malin. 4- h.
10 m.; 9 b. 50 in.; du soir.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELCE.
l'RIX DE LABOANEMEUT.
REVEE rOLITIQEE.
L'Italie est désormais le champ de bataille où les
deox puissances morales qui se disputent l'empire
du moDde se rencootreronl pour vider leur que
relle par les armes. Eu attendant ce jour, nous
aurons de grandes et vives controverses.
Et vraiment, voir l'attitude qne prennent déjà
les révolutionnaires, déguisés eu hommes d'Etat,
chamarrés de dorures et de croix, on se demande
ce qoi peut advenir? Le succès pourrait-il être
jamais le partage de ceux qni ont le bouleveise-
ment pour but avec la ruse et la mauvaise foi pour
moyens?
Si le gooveroemeDt français consent jusqu'au
bont i) passer pour dupe ou pour complice dans
pareille comédie, ou pourra admirer sou humeur
conciliante.
Une dépêche de Francfort annonce que les
ministres de la guerre de Prossed'Autriche et
de Danemark ont approuvé les propositions faites
par le comité de délimitation des frontières entre
les duchés et le Jutlaud.
Les lettres de Londres fout un triste tableau de
la situalioo commerciale du marché anglais.
Une grande faillite a eu lieu k Liverpool trois
aotres faillites importantes ont été déclarées h
Londres; plusieurs maisons de baoque sont sérieu
sement compromises a cause des quantités énormes
de papier qu'elles ont escomptée. Eo même temps
ou conçoit des principaux districts manufacturier^
des nouvelles inquiétantes eu égard k l'esprit qui
règne daos les classes oovrières.
La prise de Nankin par les tronpes impériales de
la Chine avait été annoncée, il y a peu de jours,
par le télégraphe. Une correspondance de Shao-
ghaï, du 4 août, apporte des détails sor cet étéoe-
oenent.
Nankin, déjà bien déchue, avait eatre les mains
de Taepiogs perdu nne partie de ses richesses et
de sa population. Trois remparts lui servaient de
défense; ils étaient gardés par une armée insuffi
sante de 20,000 hommes; celte garoisou était k
l'avance découragée. En no seol jour, le 19 juil
let, les trois remparts ont été enlevés. Quand les
impériaux ont pénétré dans le palais des rebelles,
ils oui trouvé leur empereur Tien-Wang sans
vie, on grand nombre de ses femmes étaient pen
dues aox arbres du jardin. Voici maintenant le
fait qui donne la chute de cette ville une im
portance décisive: Chung Wang, l'homme de
valeur réelle de l'insorrection, politique et guer
rier tout la fois, a e'té fait prisonnier au moment
où il essayait de fuir avec le jeune fils de Tien-
Wang. Il attend, dans les prisons de Nankin, la
décision du cabinet impérial de Pékin. Avec lui
tombe l'iosurreciioo tout entière. Elle ne sera plus
que du pur brigandage.
Le ptwquel de Gaod vient encore de pénétrer
un de ces mystères d'igoominie qni se renou
vellent k chaque instant sous l'égide de la reli
gion, et devant lesquels la cooscieuce humaine
recule indigDée. a
(Extr. du Journal de Bruxelles.)
D'Ypres Vlamertinghe et I'operinghe:
D'Ypres Comines, Wcrvicq, Menin et
Courtrai 5 h. 50 m.; 9 h. 05 m.; 11 h.
10 m. du malin. 5 h. 05 m. du soir.
De Poperingue Vlamertinghe, Vpres,
Comines, etc. 5 h. 50 m.; 8 h. 40 m.; 10
h. 50 m. du malin. 4 b. 45 m. du soir.
De Courtrai Menin, Wervicq, Comines,
Ypres et Poperinghe 8 h. 05 m.; 10 b.
40 m.; du matin. 2 h. 50 m.; 8 h. 50 m.;
du soir.
LE BALLON NADAR.
Voici quelques détails sur le voyage et la des
cente du Géant.
Partis k 6 heures moins dix rainâtes, les voya
geurs ont eu Bruxelles en vue pendant pins d'une
demi heure. La ville qu'éclairaieui les derniers
rayons du soleil présentait un aspect des plus cu
rieux, et dom il est impossible du se faire uue
idée. Les rues ressemblaient de petites ligues
noires tracées sur un fond grisâtre, les tours k des
pilliers de pierre; au fur et k mesure que le ballon
sféloignait, la ville rapetissait: les tours disparais
saient, les rues se régissaient jusqu'à ce qu'enfin
on n'aperçut plus qo'iyr point noir qui se perdait
dans les premières lueurs du crépuscule.
Pendant très-longtemps on entendit distincte
ment les bruits de la terre; on eût dit le bourdon
nement d'une ruche d'abeilles.
Le ballon montait lentement, sans oscillations,
sans secousses; l'air que rafraîchissait nue légère
brise du soir était pur, et pendant tout le temps
de la traversée l'atmosphère est restée calme et
sereine. Pas le moindre ven' qui soit veno con
trarier la marche régulière et paisible du Géant.
L'impression qu'éprouvaient les voyageurs était
celle d'une immobilité absoloe. Ce n'était pas le
ballon qui s'élevait dans les airs, c'était la terre
qui fuyait sous leurs pieds. Aussi, les voyageurs
n'ont-ils pas épioové ce malaise que ressentent
généralement les personnes qui traversent la mer
pour la première fois.
Peu k peu le jour tombe et les brames de la
nuit enveloppent l'horizon. Le spectacle en ce
moment est splendide au-dessus, l'incommensu
rable espace; au-dessous, la terre se déroulant
comme une nappe de crêpe aux yeux des voya
geurs dont le regard reste instinctivement fixé sur
elle; tout k l'etjtonr, un horizon immense snr
lequel on voit s'éteindre instinctivement les der
niers feox du soleil. On n'apercevait plus de la
terre que quelques points lumineux projetant dans
les espaces une lueur pâle et fugitive. Ces points
lumineux sont les vil es et les sil'ases au dessus