D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT. 4S'm" Année. Mercredi 9 Novembre 1864. No 4,915. l'KlX I)E L ABOiVH EMEHT. POUR YPRES HORS VILLE FR. 6,00 PAR AN. 7,50 REVUE POLITIQUE. Nous lisons dans une correspondance de I'Economiste belge des réflexions re marquables au sujet du Congrès de Ma- liues o Tout en félicitant l'Eglise d'adopter le type de la société nouvelle qui est, sui vant vous, et j'espère que vous aurez rai son, l'associaliou libre, vous en semblez quelque peu surpris. Pour quiconque a étudié l'Eglise non pas seulement sous Louis IX, Philippe 11 et Louis XIV, non pas seulement en Espagne, en Allemagne et eu France, mais pendant ses dix-huit siècles d'existence dans toutes les parties de l'universl'association libre est sa forme habituelle et quasi nécessaire. Si l'Eglise compte dès l'origine tant de mar tyrsc'est que l'association était libre et qu'elle protestait jusqu'à la mort contre la violence faite la liberté d'association et la liberté des cultes. La forme démo cratique est la forme naturelle propre l'Église, parce qu'elle est conforme sa constitution. Le Congrès de Malines comme ceux de Bamberg et de VYurtzbourg forment un nouvel épanouissement de l'esprit catholique; pendant les douze premiers siècles de l'Église les conciles étaient fré quents très-fréquents la plupart des clercs y étaient appelés. Les clercs avaient alors quasi le monopole des arts libéraux Ces conciles s'occupaient autant de disci- pline que de dogme et la législation sécu lière se conformait ou découlait de cette discipline. Les clercs représentaient alors le travail de l'esprit humain. Les conciles ont diminué mesure que l'Etat se fortifiait, leur suspension a coïn cidé avec le despotisme royalqui se nourrissait de toutes les libertés ravies l'Eglise, aux peuples, au commerce et l'industrie. Les conciles ont reparu avec la liber té A côté des conciles surgissent, dans les pays libres, des Congrès où les catho liques discutent lihrementet publiquement leurs aspirations, leurs besoins, leurs rela tions. Au point de vue de la liberté, de la civilisation et du progrès intellectuel, il y a au moins autant lieu d'y applaudir qu'au Congrès de bienfaisance ou d'hygiène. Que de phrases ronflantes n'a-t on pas lues sur l'immobilité de l'Eglise catholique! La voilà qui marche et on l'accable d'injures! Que de doléances sur sa soumission sur sa servilité perindè ac cadaver! La voilà qui discute en public et on l'outrage. Ou déplorait qu'une si importante partie de la population du globe fût condamnée rester en dehors de la marche de l'esprit humain cette importante partie de la population universelle prend sa part dans la libre discussion au lieu de s'en réjouir, on lui lance des huées! Où est donc la sincérité? Hier s'est ouverte la session de nos Chambres. Toute cérémonie a été suppri mée; on fait espérer que la suppression ne porte pas sur les discours. Pourquoi, en effet, chaque parti, par l'un ou l'autre de ses membres les plus autorisés, ne vien drait-il pas exposer son progamme? Nous avons quelque raison de croire que la droite maintiendra celui qu'elle a eu l'honneur de soumettre au Roi, au mois de mai dernier, et qu'il ne lui fut pas don né de faire accueillir. On annonce que M. Frère saisira l'occa sion la plus prompte, par exemple celle qui lui est offerte par le dépôt de son ex posé sur la situation du trésor, pour faire connaître la ligne de conduite que se pro pose de suivre le cabinet, les projets de loi qu'il recommande, les réformes qu'il médi te les dégrèvements d'impôt qu'il ambi tionne et enfin les mesures partant de l'ini tiative des membres de la Chambre, qu'il se verrait obligé de combattre. Si M. Frère réalise ce projet, on ne pourra qu'applaudir cette marche loyale. Reste en dehors de ces deux grandes fractions de notre assemblée, un troisième groupe, qui n'est pas nombreuxmais avec lequel le ministère sait d'avance qu'il devra compter. Nous ne savons encore quel nom ce parti, qui est en germe, se donnera; nous commençons par l'appeler le parti des indépendants; nous ne vou lons ni le blesser, ni grandir d'avance son mérite. A la tète de ce partinous voyons un représentant de Bruxelles qui a ditlors qu'il n'était que candidat Nous voulons des réformes politiques, sociales, humani taires; nous les aurons! Quelles sont ces réformes? Telle est la question que nous adressons M. Goblet. Un autre représentant qui appartient également l'arrondissement de Bruxelles, se trouvant au Congrès d'Amsterdam en qualité de secrétaire de l'Association inter nationale pour l'avancement des sciences sociales, s'est exprimé ainsi a En Néerlande, les plus grandes insti tutions sont des créations privées. Ici, l'Étal s'efface devant les individus. N'ayant jamais été broyé par la centralisation ro maine rebelle tout joug, fût-il même exercé dans l'intérêt social, résistant l'absorption de l'individu par l'autorité, ce peuple ne connaît pas ses doctrines néfas tes qui soumettent tout la tutelle de l'Etal; qui lui demandent de protéger les croyances des citoyens au même litre que leur commerce et leur industrie de ces doctrines qui ne savent ou ne veulent rien admettre ni en économie politique, oi en éducation, ni en bienfaisance, qui ne soit réglé, prévu, déterminé, contrôlé ou géré par l'Etal; qui lui livrent les hommes pour qu'il leur mesure le travail et le pain, une religion et un esprit public, dussent-elles, dans celle abdication de la personnalité humaine, faire bon marché de toutes les prérogatives de la liberté et de la souve raineté publiques. Les paroles que nous citons sont de M. Couvreur. Nous leur trouvons de la vi gueur et de la clarté; donc elles nous plaisent; mais nous attendons maintenant l'homme l'oeuvre. Presque toujours il est plus facile de bien parler que d'agir propos et coura geusement. PROPAGATEUR FOI CATHOLIQUE. -- CONSTITUTION BELGE. Donner nons de bonnes finances, nnns »oos ferons de la bonne politique, disait l'no des ipeiilenrs ministres de France, sons la Restauration. L'Italie, ayant des finances déplorables, ne peut faire que de la très-nianvaise politique. Le Parlement italien, dans sa séance de tendredi dernier, a pu se couvrir d'un voile funéraire; il a entendu M. Sella, le ministre des finances, dans son exposé de la situation financière de ce royaome qui, en quatre sus, voit sa population qoadroplée, mais dans lequel les charges et les dettes grandis sent encore plus rapidement. De Vieone, nous recevons quelques renseigne ments qui ne manquent pas d'intéiêt On rapporte dans les cercles bien informés qne l'ambassadeur de France a saisi la première occa sion qui s'est ptéseniée pour s'adresser en ces termes au nouveau ministre des affaires étrangères L'Empereur, ruoo maître, espère que votre Ex cellence s'associera A ses efforts pour arriver dans la question romaine A une eotente qne Sa Majesté ne croit pas impossible, ni même difficile. Le mioistce des affaires étrangères aurait répondu Votre Exelleoce ne fait qne rendre justice k mon bon vouloir d'aider établir cette entente désira ble. Quant A moi. je ne vois ancune entente impos sible, moins qu'elle ne demande le sacrifice d'un grand principe, ou de l'honneur. Maison ne nous demandeia jamais un tel sacrifice, n Les oouvelles de Copenhague confirment les résistances que le gonvenement rencontre dans la représentation oatiooale pour le plupart de ses projets On ne croit cependant pas que cet esprit d'opposition aille jusqu'à repousser le traitéconclu. f a bourse de Londres s'est faite en hausse hier; celle de Paris a été moins boooe. L'emprunt italien a baissé de 90 centimes. Le premier concile do XIX* siècle s été tenu A Baltimore ail sein de la république dés Etats- Unis alors que l'empereur sacré de la Fiaoce ca tholique tenait !.e Pape sous les «erio.ux.

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Le Propagateur (1818-1871) | 1864 | | pagina 1