D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
48mp Année.
Mercredi 23 Novembre 1864.
No 4,919.
PROPAGATEUR
PRIX DE L ABONNEMENT.
POUR YPRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
REVEE POLITIQUE.
La réélection du président Lincoln,
aux États-Unis, est un fait accompli. Nous
ne connaissons pas encore quelle ma
jorité elle a eu lieu, mais on dit qu'elle est
grande. La nouvelle a été accueillie New-
York par de grands désordres. Nous igno
rons si ces désordres sont de nature
menacer profondément l'autorité prési
dentielle. Dans un moment de surexcita
tion générale, comme celui où se trouve la
population américaine, tout est devenu
possible. Il n'y a qu'une chose que le rai
son défende de prévoir aux Etats-Unis,
c'est une pacification générale; c'est la
réconciliation des républicains et des dé
mocrates, la rentrée des Etats du Sud dans
l'Union du Nord.
D'après les dernières nouvelles (elle sont
du 10) de nouveaux préparatifs de guerre
se faisaient de part et d'autre; on croit que
la mauvaise raison ne suspendra qu'en
partie les opérations actives.
Après les Etats-Unis, nous ne voyons
rien en politique qui mérite une plus sé
rieuse attention que la situation de l'Au
triche. Cet empire a de grands embarras,
mais il lutte surtout contre une vaste con
juration que la malveillance a organisée
contre lui.
Nous nous abstenons de tout commen
taire sur l'adoption par la Chambre des
députés de Turin de la convention du 15
septembre. Nous ne sommes qu'au début
d'un ordre de choses nouveau pour l'Italie.
Déjà l'on annonce l'installation de la cour
Florence pour les premiers jours de
janvier prochain. Cet empressement est de
mauvais augurede même que nous
voyons un symptôme sinistre dans la joie
plus simulée que réelle que font éclater
les avocats imprudents d'une cause com
promise. L'Italie a besoin de rétablir de
l'ordre dans ses finances; chaque pas
qu'elle fait l'éloigné de ce but en augmen
tant la distance qui sépare la recelte de la
dépense. Le mal sera beaucoup plus grand
après la translation de la capitale Flo
rence qu'auparavant cela seul suffit pour
justifier nos pressentiments.
Le rapport sur l'administration de la ville
en 1865 présenté en séance du Conseil
communal du 15 novembre, porte le chif
fre des Receltes extraordinaires 78,506-60
celui des Recettes ordinaires 190,508 99
Total fr. 268.815 59
Les dépenses ordinaires portent comme
soit
Administration centrale
1". Personnel21,722 00
2. Frais d'administration 7,261-00
Sûreté et salubrité publiques
1". Police up 7,576-00
2. Sûreté publique 14,500 00
5. Salubrité publique. 4,525 00
Travaux communaux 47,445-00
Commerce, industrie, agriculture 5,250 00
Casernemeul et literies. 11,055-00
Instruction publique 54,586 50
Lettres, sciences et arts. 8,525-00
Bienfaisance publique 9,020 00
Culte8,300 00
Dette communale 3,525 00
Dépenses imprévues 9,183 33
Dépenses diverses et rappels 16,599 42
Total fr. 208,453 25
Reste donc une somme de fr. 60,362 34
pour faire face aux dépenses extraordinaires
et aux nouveaux crédits votés lesquels
non seulement absorbent ce trop faible
excédant, mais nécessiteront un premier
emprunt de 40 mille francs.
Ces dépenses extraordinaires, proposées
par le Collège s'élèvent la somme glo
bale de55,420 26
En outre, le Conseil a voté
pour l'agrandissement des lo
caux de l'Académie de dessin. 4,000-00
Pour l'élude de la question
des eaux alimentaires et les
travaux auxquels celte élude
pourrait donner lieu 15,000 00
Un premier crédit pour la
construction des bâtiments né
cessaires l'érection d'une
école gratuite de filles 25,000 00
Enfin d'autres propositions entraînant
de nouvelles dépenses, ont été remises
une prochaine réunion. Ainsi de la pro
position de M. Van Alleynes l'effet de
relier la rue de Thourout la grande
route d'Ypres Bruges. Ainsi de la re
quête de la fabrique de l'église S'-Pierre
tendant obtenir un subside pour la con
struction d'une tlèche sur la tour. Ainsi du
projet de démolition de la porte de Lille,
dont la dépense peut être évaluée 20,000
francs; mais où l'on espère que le gouver
nement interviendra pour une part.
Il résulte des déclarations faites et des
chiffres produits que les dépenses dépas
sant régulièrement les recettes, il ne res
tera plus qu'à recourir aux crédits extra
ordinaires. Dès présent M. le bourg
mestre déclare que le maintien de la
perception des dix centimes additionnels
est indispensable pour une nouvelle pé
riode.
En dehors et au-dessus de ces préoccu-
F01 CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
pations, d'ailleurs si légitimes, d'intérêt
matérielil nous reste signaler un inci
dent trop remarquable pour le passer sous
silence. Nous devons d'ailleurs, jusqu'à
plus amples informations, nous en rap
porter la version du moniteur de l'hôtel-
de-ville.
Lecture a été faite dans le Conseil d'un
rapport dressé par M. Van Biesbrouck,
inspecteur cantonnaila demande du
collège, en vue d'ériger une école gratuite
de filles. M. le rapporteur réclame un pre
mier subside de 25,000 fr. pour mettre la
main l'œuvre.
M. le conseiller Van Heule appelle l'at
tention de l'assemblée sur l'école de filles,
dite de Lamolte. Naguère les hospices
civils ont renoncé exercer leurs droits
sur cette institution, parce que son entre
tien constituait pour elles une charge trop
onéreuse. M. Van Heule soutient que cet
état de choses doit cesser, que l'école
affranchie de la tutelle administrative doit
rentrer dans ta légalité. 11 ajoute que le
capital de celte fondation indépendamment
de l'immeuble et du mobillier consiste en
obligations et actions la plupart au porteur,
dont l'importance s'élève a près de cent
mille francs, (sic!) 11 importe aussi d'intro
duire des changementsdans l'intérêt hygié
nique des enfants, vivant là dans un
atmosphèrecorrompu, au point que pas un
jour ne se passe en hiver, sans que plusieurs
cCenire elles ne tombent en syncope, (sic!)
M. le Président reconnaît qu'il est urgent
de mettre un terme cet état de choses, et
le Conseil vote l'emprunt proposé pour la
construction de la nouvelle école gratuite.
Tout le monde a compris où l'on en veut
venir, et quel projet se trame sous cette
mise-en-scène anéantir une institution
qui de génération en génération a rendu
les services les plus incontestables la
classe pauvre et ouvrière.
Rendons l'école Lamotlece témoigna
ge que personne n'oserait contester, qu'a
lors que l'autorité communale ne songeait
guère s'occuper de l'éducation des filles,
l'institution Lamolte a répandu parmi
elles une instruction, élémentaire, sans
doute, mais réelle et suffisante; elle a
formé des milliers d'habiles ouvrières; elle
a fait, presqu'à elle seule, l'éducation so
ciale de tant de jeunes filles destinées
devenir un jour mères de famille. Nulle
part, ne règne parmi les élèves un esprit
meilleur, un esprit religieux et moral
nulle part aussi les institutrices n'exercent
une surveillance plus active et plus intel
ligente. D'humbles et pauvres femmes y
donnent gratuitement l'éducation plu
sieurs centaines de filles pauvres; elles
leur enseignent la lecture et l'écriture, la
couture, la dentelle et d'autres travaux des