O'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
4,924.
LA FEMME LIBÉRALE.
U PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
PRIX DE LA BONI* E BIEN T.
POUR Y PRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50
(deuxieme article.)
Dans noire dernier numéro, nous avons
constaté que le plan du libéralisme ma
çonnique consistait maintenant s'empa
rer de l'éducation des fillesafin de
libéraliser la femme. Nous nous proposions
d'examiner plus en détail ce beau projet.
Depuis un siècle existe dans notre ville
une école justement entourée de l'estime
générale et de la confiance des familles.
Rien avant que le pouvoir civil et commu
nal eût soucis de l'éducation des jeunes
filles pauvres, les humbles Sœurs de Marie
en furent de génération en génération les
institutrices persévérantes et désintéres
sées.
Cependant les ressources de Cécole
Jjimolle sont si restreintes, que les hospi
ces civils l'ont depuis fort longtemps
abandonnée comme constituant une
charge trop onéreuse supporter. Certes,
si les Sœurs de Marie avaient pu se résou
dre réduire leur nombre, elles auraient
ainsi allégé leur indigence mais elles sa
vaient que dans une maison d'apprentis
sage, où travaillent plusieurs centaines de
jeunes ouvrières, diverses d'âge, de carac
tère et d'éducation première, il est de la
plus haute importance d'exercer sur elles
une surveillance incessante, infatigable et
générale. C'est, en effetfaute de surveil
lance que bien des ateliers et des maisons
d'apprentissage périclitent, avortent et ne
produisent que de tristes fruits. D'ail
leurs l'enseignement l'école Lamolle
comprend, non seulement l'apprentissage
de la dentelle, mais encore celui de tous
les travaux de mains dont la connaissance
est indispensable dans les ménages, ainsi
que les leçons de lecture, d'écriture, de
calcul. Et, soit dit en passant, il est
curieux noter que dans une ville comme
la nôtre, éclairée dans tous ses recoins des
ffambeaux du libéralisme, ce soit précisé
ment la partie masculine de la population
pauvre, qui est la plus illettrée, que se soit
le plus souvent la femme qui sait lire et
écrire, pour l'avoir appris soit l'école
Lamolte, soit celle deS'-Joseph. Nous ne
croyons pas nous tromper en assignant
comme une des causes de cet état de cho
sesle nombre trop restreint des maîtres
dans les écoles de garçonseu égard au
grand nombre des écoliers. Dans celte
situation le maître ne sachant, beaucoup
près, s'occuper de chacun de ses élèves en
particulier, conforme son enseignement
aux progrès et l'intelligence d'un petit
nombre, de ceux-là précisément, qui étant
mieux doués et plus aptes apprendre,
lui donnent moins de peines et lui font
plus d'honneur. Ainsi il parvient former
quelques élèves d'élite, dont il est tout
fier tandis que le grand nombre des en
fants, dont l'instruction exigerait des soins
plus assidus, abandonné son infériorité
naturelle, n'emporte des bancs de l'école
que la paresse et le dégoût de l'instruc
tion.
Eh bien, le personnel nombreux de
l'école Lamotle permet aux institutrices de
se multiplier auprès de leurs éléves, de
les surveiller de près, d'étudier leur ca
ractère, leurs défauts et leurs dispositions;
en un motde faire l'éducation morale de
la jeune fille, tout en soignant son ap
prentissage.
Les Sœurs de Marie ont donc embrassé
avec joie une pauvreté qui les rapprochait
davantage des enfants du peuple Et pour
prix d'une vie de sacrifices et d'obscurs
labeurs, elles ne demandaient qu'à pou
voir faire le bien inconnues du monde
riche et puissant, connues de Dieu seul et
des pauvres. De prétendus philanthro
pes en ont jugé autrement.
Des sarcasmes et des insinuations mal
veillantes ont éclaté avec ensemble autour
des modestes Sœurs. On a dénigré leur
enseignement et méconnus leurs longs
services; on a essayé, demi-mot, tout en
faisant prudemment ses réserves, de ré
voquer en doute la probité de leur gestion;
on aurait bien voulu faire entendre que
derrière les murs de la modeste mais
grande école, s'engraissait avec l'argent et
le bien du pauvre tout uu parc de pieuses
fainéantes. II paraît même qu'un ministre,
probablement abusé (nous aimons le
supposer) par d'officieux rapports, ait jugé
convenable de se faire au Sénat l'écho de
ces incroyables imputations. C'est
qu'aux yeux d'un certain libéralisme, le
caractère religieux d'une institution rend
le dévouement suspect et la charité
odieuse!
Dans notre prochain numéro il nous
restera quelques observations émettre
au sujet de la nouvelle école de filles et du
nouveau système d'éducation.
Nous croyons savoir que M. Tesch,
ministre de la justice, abandonne son por-
tefeuile et qu'il prendra prochainement la
direction d'un des grands) établissements
industriels du Hainaut. (Etoile.)
Le texte du projet de loi destiné la
répression des fraudes électorales est
enfin distribué. Voici dans leur texte com
plet les art. 4, 5, 6, 10, 11, 12 et 13 de ce
projet de loi
Art. 4. Dans la salle où a lieu l'élec
tion il sera établi, entre le bureau et les
électeurs une séparation de deux mètres
dix centimètres de hauteur, faisant retour
l'une des extrémités pour former un
couloir par lequel chaque électeur passera
isolément pour aller remettre son bulle
tin. Cette séparation sera claire-voie en
face du bureau elle sera pleine pour le
couloir.
Ce couloir aura au moins six mètres de
long et sera fermé par des portes aux deux
extrémités.
Le président veillera ce que l'entrée
en soit toujours libre et que personne n'y
exerce de surveillance sur les électeurs.
L'appel sera fait de manière qu'un élec
teur n'aille déposer son vote que lorsque
celui qui le précède aura volé.
Art. 5. Pendant l'appel et jusqu'à ce
que le scrutin soit déclaré fermé, aucun
électeur ne pourra s'approcher de la table
où siège le bureaa qu'à l'appel de son nom,
et il devra se retirer immédiatement après
la remise de son bulletin dans la boîte.
Art. 6. Il est interdit aux électeurs,
sous peine d'une amende de 26 100 fr..
d'avoir ou de tenir dans la salle aucune
liste ou note pendant les opérations élec
torales.
Art. 10. Sera puni d'une amende de
26 200 fr. celui qui, dans le but d'in-
Iluencer des électeurs leur aura donné
offert ou promis une somme d'argent, des
commestibles, des laissons ou une indem
nité de quelque nature qu'elle soit.
La même peine sera appliquée l'élec
teur qui aura accepté les offres ou pro
messes.
Des moyens de transport pourront tou
tefois être mis la disposition des élec
teurs.
Art. H. Sera puni d'une amende de
50 500 fr. et de l'interdiction des droits
de vote et d'éligibilité pendant cinq ans
au moins et dix ans au plusquiconque
aura donné offert ou promis soit de l'ar
gent, soit des valeurs ou avantages quel
conques sous la condition d'obtenir un
suffrage ou l'abstention de voter.
Seront punis des mêmes peines ceux
qui auront accepté les offres ou promesses.
Art. 12. Seront punis des peines
portées l'article précédent ceux qui,
sous les conditions y énoncées, auront
fait ou accepté l'offre ou la promesse
d'emplois publics ou privés.
Art. 15. Sera puni d'une amende de
26 200 francs et d'un emprisonnement
de un sept jours ou de l'une de ces pei
nes seulement, quiconque, pour détermi-