FRANCE.
pour 9 francs, huit beaux objets différents.
(Voir aux annonces.)
On écrit d'Ostende, le 26 janvier
Le 24 de ce mois, vers huit heures du
soir, une distance d'environ 8 milles
allemands au nord d'Ostende, la chaloupe
dépêché Caroline,commandée par le patron
Auguste Molein. a été coulée par abordage.
Le navire abordeur, dont ont ignore le
nom, était un trois-mâts hollandais ou
hambourgeois de fort tonnage qui, après
l'accident, continua sa route toutes voiles
vers la Manche, sans s'inquiéter du sort
réservé a l'équipage de la chaloupe, et
malgré les cris de détresse et les supplica
tions des malheureux pécheurs. Ceux-ci,
voyant que l'eau gagnait leur bateau de
toutes parts, mirent leur canot la mer et
s'y embarquèrent
Enfin après avoir navigué pendant
quatre heures au gré du vent et des flots,
dans une embarcation fortement endom
magée par l'abordage, ils aperçurent le
feu d'un navire qu'à force de rames ils
parvinrent atteindre.
Ce navire, c'était le bateau de pêche
oslendais Brasseur, patron J. Grasmicbel,
bord duquel les naufragés furent recueil
lis et qui les débarqua hier après midi en
notre port.
Un cruel accident est arrivé lundi
dernier Nc-ufchâleau. Un messager de
celle ville, le sieur V. Castagne, était occu
pé verser du pétrole dans une lampe
allumée. Tout d'un coup le feu se commu
nique au récipeint et provoque une explo
sion. L'huile enflammée se répand sur les
vêtements de Castagne et lui causse d'af
freuses blessures. Ce malheureux qui
laisse une veuve enceinte et quatre enfants
en bas âge, a succombé le lendemain la
6uite d'horribles souffrances.
On a reçu de Londres les détails les
plus rassurants sur la santé de S. Em. le
cardinal Wiseman. L'état de l'illustre
malade s'est tellement amélioré que toute
- trace de danger a aujourd'hui disparu.
On nous raconte qu'un praticien de
Liège devinant des vertus inconnues au
pétrole l'a employé pour plusieurs mala
dies et que ses essais ont été couronnés
d'un plein succès. Ainsi il aurait guéri une
personne violemment atteinte de rhuma
tisme par des frictions au pétrole, et, par
le même moyen un autre malade qui
souffrait de douleurs nerveuses. La science
ne s'arrêtera pas là, et l'on finira peut-être
par découvrir toutes les propriétés de ce
liquide merveilleux. En attendant des
éclaircissements plus complets, nous enga
geons pourtant nos lecteurs n'en point
user la légère.
Le comité de l'OEuvre des pèlerina
ges en Terre-Sainte rappelle aux person
nes qui désireraient faire partie de la
prochaine caravane, que le départ aura
lieu environ un mois avant Pâques (la date
en sera annoncée ultérieurement), et que
pour tous renseignements et demandes
d'admission il faut s'adresser au siège du
comité, n'6, rue du Parchemin, Bruxelles.
La durée du voyage sera, comme l'or
dinaire A'environ deux mois. Les pèlerins
visiteront Jérusalem et les environs de la
ville Saint-Jean du DésertBethléem le
couvent grec de Saint Saba les bords de
la mer Morte et les rives du Jourdain, la
montagne de la Quarantaine etc. Ils tra
verseront ensuite la Samarie et la Galilée,
pour se rendre Nazareth, au Thabor, au
lac de Tibériade, et venir achever leur
pèlerinage au Cermel. De là, en passant
par Saint d'Acre. Tyr et Sidon (Saïda), ils
gagneront Beyrouth, d'où aura lieu le
retour.
Lord Palmerslon et lord Kussell
arrivaient ensemble sous le porche de
l'hôtel de lord Willoughby. grand cham
bellan de la reine, qui est alité depuis
plusieurs jours. Au moment où un domes
tique ouvrait les portes pour laisser entrer
ces deux illustres personnages, lord Rus-
sell recula de deux ou trois pas, et s'adres-
sanl au prime minister, il lui dit Passez!
Excellence.
Après vous, monseigneur.
Oh! jamais!
Passez donc cela ne m'empêchera
pas d'être toujours le premier!
On raconte propos de feu le mar
quis de Waterford, le riche propriétaire
irlandais, une anecdolequi témoigne d'une
certaine fermeté de caractère. Il avait
l'habitude de voyager toujours dans les
voitures de 2' classe des chemins de fer
du voisinage. Cette conduite qu'ils quali
fiaient d'excentrique, déplaisait aux admi
nistrateurs, et ils résolurent d'y mettre
fin. Donc, un jour que le marquis, comme
l'ordinaire, avait pris place dans une
voilure de seconde classe, un employé,
s'adressant un ramoneur qui voyageait
en 3* classe, l'invita sortir de son wagou
et le plaça côté du marquis.
Sa Seigneureriesortit immédiatement et
prit un coupon de première classe, que le
commis lui délivra en riant, comme si la
compagnie venait de remporter une vic
toire. Mais lord Waterford revint tran
quillement au convoi, donna au ramoneur
le coupon de première classe, l'escorta
gravement vers la place d'honneur, et
reprit ensuite sa propre place en deuxième
classe, que l'administration n'essaya plus
jamais de lui faire abandonner.
Par VAlrato, entré dimauche matin
Soulhamplon, nous apprenons l'heureuse
et régulière arrivée Forl-de-Erance
(Martinique) du paquebot de la compagnie
transatlantique le Tampico, parti de Saint-
Nazaire, le 17 décembre, avec un détache
ment de 400 volontaires belges et de nom
breux passagers civils, et sur le sort du
quel on avait répandu avec persistance
des bruits gratuitement alarmants.
Le Tampico, après une belle traversée, a
mouillé Fort-de-France le 2 janvier et
en est reparti le 4 pour la Vera-Cruz, avec
tout son personnel en parfaite condition.
On commence parler de la séance
d'ouverture du Sénat et du Corps législatif,
ainsi que du discours qui sera prononcé
celle occasion par le chef de l'Etat et au
quel la question religieuse donnera un
intérêt tout particulier.
On lit dans le Propagateur du Nord,
de Lille Il existe en Belgique une bande
de malfaiteurs dont la spécialité, jusqu'ici,
est le vol et la rapine. Elle a dit-onson
quartier général Tournay, possède un
commandant, un capitaine, eulin un état-
major complet pour diriger les opérations.
Les localités françaises qui bordent la
frontière sont fréquemment visitées, et des
vols considérables y sout commis depuis
quelque temps.
L'audace de ces malfaiteurs va crois
sant. Si on les laissait faire, ils pourraient
bien, l'un de ces jours, frapper aux portes
de Lille. Heureusement les agents de l'au
torité ont l'œil ouvert, et déjà cette active
surveillance a produit ses résultats.
Dans une maisonnette d'un village
du département des Ardennes, un pauvre
ouvrière en dentelles était occupée pré
parer la bouillie d'un petit enfant qui
reposait dans son berceau. Soudain la
porte est brusquement ouverte, et la
clarté du feu, car le jour venait de tomber,
elle aperçoit un énorme loup qui s'avance
vers le berceau.
A celte vue, l'ouvrière, ayant entendu
dire sans doute que le feu mettait en fuite
ces voraces animaux, prend un tison en
flammé et court pour se mettre entre le
berceau et la bête cruelle; mais il était
trop tard le loup, plus prompt qu'elle,
avait saisi l'enfant et se sauvait en l'im
portant dans sa gueule.
La malheureuse mère court après lui
en poussant des cris déchirants, et le ra
visseur allait disparaître, quand, au tour
nant de la route, se montrent trois hommes
qui rentraient de leur travail, et qu'elle
appella son secours. Alors tous trois se
précipitèrent vers le loup pour lui arra
cher l'enfant; mais la lutte fut loDgue,
surtout douloureuse pour le pauvre petit.
Malgré toutes les précoulions possibles,
ses défenseurs ne pouvaient pas ne point
le blesser au millieu des coups qu'ils por
taient la bête féroce, qui ne voulait pas
lâcher sa proie. Enfin on réussit tuer le
loup, et comme l'ouvrière, tenant son en
fant pressé sur son cœur, allait entrer
dans sa demeure, une clarté sinistre brilla
tout coup ses yeux; la maisonnette de
la malheureuse était en flammes.
Le tison que l'ouvrière avait rejeté dans
l'âtre au moment où elle s'était mise la
poursuite du loup, au lieu de retomber
dans la cheminée, avait glissé près du ber-
ceàu, auquel le feu s'était communiqué.
Tous le pays courut vers l'incendie,
qu'on parvint éteindre; mais presque
tout était brûlé. On se cotise d'abord pour
loger et nourrir la mère et l'enfant, puis
aussi pour leur rendre une partie des
objets dont ils pouvaient avoir besoin.
Enfin il a été décidé qu'au retour dn beau
temps, chaque homme du pays donnera
une journée de travail pour réparer la
pauvre maisonnette.
On lit dans le Moniteur de la Meurlhe
Le 23 janvier, avait lieu, Pierre-Percée,
l'inhumation d'une jeune fille malade de
puis plusieurs semaines. Le soir même,
des enfants qui sortaient de l'école allèrent
visiter lecimetière et crurent entendre des
gémissements étouffés. Ils coururent en
avertir leurs parents, et bientôt la rumeur
circula dans tout le village que la jeune
Marie Toussain avait été enterrée vivante
et qu elle implorait sa délivrance du fond
de son tombeau. Une foule considérable se
porta vers le champ des morts, et, chacun
prêtant l'oreille, on ouït effectivement
une sorte de plainte sourde, qui porta
son comble l'émotion générale.
M. le maire Je la commune s'était
absenté le matin même, pour affaires;
quatre conseillers municipaux assumèrent
la responsabilité d'autoriser une exhuma
tion immédiateet elle eut lieu avec une
extrême rapidité. Le cercueil fut ouvert,
et le corps de la jeune fille fut trouvé dans
le même état qu'au moment du décès.
Ce fut alors que M. le maire revint de
Badonviller, où il s'était rendu. Averti des
événements qui venaient de s'accomplir,
il fil transporter la dépouille de Marie
Toussain dans une maison particulière, et
il alla lui-même chercher un médecin et
prévenir la gendarmerie.
Le médecin n'ayant pu se rendre sur
les lieux, M. le maire fil publiquement
toutes les épreuves nécessaires pour lever
les dernières incertitudes que n'avait pu
dissiper l'odeur fétide qu'exhalait le cada
vre, et le corps de la jeune fille fut de
nouveau confié la terre. Quant la gen
darmerie ell iwcéda une enquête de