D'YPBES ET DE L'ARRONDISSEMENT.
4Sme Année.
Ko 4,940.
POUR YPRES FR. 6,00 PAR AN.
HORS VILLE 7,50 -•
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REVEE POL1TIQEE.
Uu fait qui u'a pas encore signalé
l'attention s'est passé Washington, dans
le Sénat américain, deux joursQavant le
départ du dernier steamer. Un bill d'ap
propriation pour le traitement des embas-
sadeurs des Etats-Unis auprès des diverses
puissancesétrangèresélaitsoumisà l'adop
tion du Sénat. La légation de Mexico se
trouvait mentionnée sous lé nom tout
simple de Mexico, sans qualification d'em
pire ou de république. M. Wade, sénateur
de l'Ohio, proposa par amendement l'addi
tion des mots suivants auprès de la
république du Mexique. Cet amendement
fut adopté au milieu des plus chaudes
acclamations.
L'empereur Maximilien a-t il bien em
brassé dans son esprit les dangers nou
veaux au-devant desquels il court, avant
d'avoir surmonté les anciens, au moment
où il a lancé? la proclamation Cette pro
clamation est le signal d'une rupture avec
le clergé mexicain. L'archevêque de Mexi
co se trouvait déjà, du moins on l'assure,
surveilléelmème consigné dans son palais,
au moment du départ du dernier courrier;
tout le monde s'attendait ce qu'il dût
s'éloigner de son diocèse par ordre du
gouvernement.
Aux Etats-Unis, il est un nom qui, depuis
quelques jours, estdans toutes les bouches,
c'est celui de M. Blair. Quelle fièvre de paix
s'empare de toutes les tètes! M. Blair est
allé de Washington Kichmond il a eu
une entrevue avec M. Jeiïerson Davis; son
retour, sur le bateau vapeur qui le ra
menait, M. Blair a souri. Aussitôt on en a
tris note et l'on a brodé toute une histoire,
es journaux de New-York ont reconstitué
l'entretien que cet envoyé a eu avec M. Jef-
ferson Davis; les paroles d'espérance qu'il
venait apporter M. Lincoin ont été en
tendues,et là-dessus l'ora baisséà labourse
de New-York on a dit qu'un rapproche
ment était proche.
Voici une ligne que nous empruntons
une correspondance de Paris de l'Indépen
dance
Le gouvernement (donc l'empereur
Napoléon 111) reconnaît avoir fait une
mauvaise campagne dans l'affaire de l'en
cyclique.
De nouvelles lettres épiscopales qui
protestent contre la circulaire Baroche
sont publiées par les journaux de Paris.
LE PROPAGATEUR
FOI CATHOLIQUE. - CONSTITUTION BELGE.
PRIX DE I/AROJIHEMEIIT.
I est désormais avéré que les exigences toujours
croissantes do prétendu libéralisme De tendent h
rien moios qu'b enle»er tout caractère religieux a
l'enseignement de la jeonesse des deux sexes. Les
adtersaires do catholicisme ont compris que l'éner
gique empreiote d'une éducation chrétienne ne
s'efface jamais entièrement du cceor des bommes, et
que les rachitiques embryons de la libre-pensée
végètent difficilement su» uo sol que les ondes
fécondantes de la Foi ont jadis couvert.
Ces considérations que nous fîmes valoirno
tamment il y a deux mois, nous amenèrent alors a
constater que le libéralisme a Ypres tenait mar
cher de pair evec celui des villes les plus avancées.
El b cetteoccasion nous signalâmes le langage d'une
feuille locale dont les appréciations nous sem
blaient revêler clairement le caractère et le mobile
de la nouvelle création d'une école des filles dé
crétée par l'admioislratiou communale.
L'Opinionquelques semaines plus tard, a cru
devoir répliquer, et il s'en est suivi quatre articles
de sa part, et de notre côté quelques observations
contradictoires.
Au momeot de clore la discussion qu'il nous
soit pet mis de résumer les points réels du débat, et
de dresser ainsi le bilan de la campagne.
Que l'idée fixe des meoeurs du libéralisme, que
la question l'ordre du jour daos le camp de nos
adversaires soient de faire aux frais du trésor
publicl'éducatiou de la jeunesse Belge des deux
sexes, eu dehors de toute religion positive, c'est ce
que l'Opinion a eu le bou esprit de ne point
chercher nier. Seulement il affirme par deux
fois, que (quelques soient les vues et les désirs
secrets de ses amis politiques,) le Couseil commu
nal n'a tait, en érigeant une nouvelle école, que se
conformer aux piescriplioos formelles de la loi de
18*13. Nous répétons nous (aiusi que déjb nous
l'avons dit, il y a quiDze jours,) que voilk on motif
peu sérieux. La loi de i842 ne prescrit l'érection
d'une école nouvelle que lb où il n'est point
suffisamment pourvu aux besoius de l'euseigoe-
meut, par les écoles privées. D'ailleurs la loi que
l'on trouve expédient d'iuvoquer aujourd'hui, est
eu vigueur depuis plus de vingt ans, et le Conseil
libéral d'Ypres s'aperçoit enfin qu'il est temps de
l'exécuter au momeni même où les deux tiers do
libéralisme eo réclame l'abrogation. Eclairons ce
mystère.
La loi de 1843, consacre l'accès du prêtre dans
les écoles primaires de l'Etat et lui confère la mis
sion d'enseigner le dogme et la morale religieuse.
Mais personne n'ignore qu'une simple et fugitive
leçon de catéchisme ne saurait constituer elle
seule l'éducation religieuse des jeunes gens. Il faut
que l'instruction toute entière soit imprégnée; il
faut, suivant la belle parole d'un illustre protes
tant que l'atmosphère de l'école soit religieuse.
Le clergé a franchement prêté son coucours la
loi de 4s, mats sans se faire illusion sur les garan
ties qu'elle loi donne. Il a cru pouvoir faire encore
quelque bien, et a compté d'ailleurs sur les bonnes
intentions d'une fraction do professorat laïque.
Nos adversaires entre-temps ont laissé faire. Ce
n'était pas le moment de froisser trop brutalement
les légitimes susceptibilités des pères de famille, et
le piètre et le catéchisme furent tolérés aux écoles
primaires.
L'Opinion ajoote, et s'en prévaut, que le con
cours du clergé serait réclamé au même titre en
faveur de l'école nouvelle de filles. Nous le com
prenons ainsi. Mais, dirons-nous, notre adver
saire poisse la robe sacerdotale ne point être le
manteau dont vous prétendez couvrir ce système
d éducation sans cqlte, sans dogmes leligieux, que
vous précooisez si franchement, en toutes circon
stances dans vos colonnes! Le prêtre aura donc
l'entrée dans votre école, titre d'AUTORiTÉ,
dit l'Opinion; b titre d'étranger, disons nous;
il y entrera, sur le même pied peut-être que le
maître de gymnastique. Et il est bien entendu
que do jonr où le ministre du culte sera convaincu
d'exercer sur vos jeunes gens de l'un 00 l'autre
sexe une influence réelle, efficace, de ce jour lb, la
loi de i84u est condamnée et sa révocation est
prochaine.
En attendant, notre contradicteur invoque la loi
en vigueur, et n'admet pas que l'existence de
l'école des filles tenues par les Sœurs de Marie
puisse dispenser nos magistrats communaux de
l'obligation que la loi leur impose éventuellement
de pourvoir b l'éducation des filles.
Nous avons dit antérieuremeul ce que nous pen
sions des Sœurs de Marie; nous avons apprécié
leurs œuvres, leurs services et leur dévouement.
L'estime générale et la confiance des familles n'ont
depuis on siècle cessé de leur être acquises.
Notre contradicteur n'a point encore ses apaise
ments. L'école Lamotte, repète-t-il en divers en
droits, est détestable sons tons les rapports. A
l'appui d'une assertion aussi grave on eût été, ce
sembleen droit de réclamer quelques raisons
plausibles. L'Opinion l'avait bien compris, et fit
tout d'abord presseotir qq'il se réservait de pro
duire ultérieurement ses preuves. Deux numéros
consécutifs ne continrent a l'adresse des bonnes
Sœors et de leur enseignement rien que de simples
quolibets. Ce n'est qu'à son troisième article, que
l'organe du jeune libéralisme s'est finalement ex
pliqué. Voici tout au long en quels termes, il ex
pose et coofitme son acte d'accusation
Les Sœurs de Marie sont, depuis un temps
a immémorial en possession du monopole de
a l'enseigoement de nos filles pauvres. Pour juger
de la valeur de cet enseignement, il est un moyen
plus sûr que d'en croire sur parole le Propaga-
leur et son sermon c'est de jeter les yeux
autour de soi et de voir ce que cet enseignement
a fait de l'intelligence et de la moralité de nos
jeunes filles du peuple. Si cette intelligence s'est
développée, si cette moralité a grandi, l'hon-
neur en revient tout entier aux bonnes Sœurs
mais si le contraire est vraisi l'ignorance et
l'immoralité sont en progrès daos la populatiou
féminine de nos classes ouvrières, l'enseignement
des Dames de Lamotte doit être condamné et
noos avons raison de demander b la commune
qu'elle leur enlève au plus tôt un monopole
quelles n'ont su exercer qu au profitdu mal.»
Notre répliqué sera courte et, croyons-nous
facile. Ce monopole que le confrère attribue aux
Sœurs de Marie n'existe que daos son imagination.
Il existe en ville une vingtaine d'écoles dentelliè
res. L'école Lamotte, en est, b la vérité, de beau
coup la plus fréquentée. Peut être compte-t-elle
environ trois cems élèves. Elle est la seole où les
jeunes ouvrières reçoivent l'instruction primaire, et
apprennent outre leur métier, les travaux de
maios les plus utiles b connaître dans leur con
dition. Ce monopole, dont parle notre contradic
teur, existait autrefois en un certain sens pour
l'école Lamotte, par suite du défaut deconcurrenCe.